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Critiques de Grégoire Courtois (103)
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Les lois du ciel

Voilà plus d’un mois maintenant que j’ai fini ce livre à l'heure où j'écris cette chronique. Je ne vais pas vous cacher que je ne sais toujours quoi en penser. Tant d’émotions se sont bousculées en moi lors de ma lecture : effroi, dégoût, malaise, incrédulité et tant d’autres ! Pourtant ce n’était qu’un livre poche de moins de deux cent pages…

Si je devais résumer mon expérience, je dirais que j’ai senti bien des drames arrivés par avance mais jamais je n’étais prête à les lire. L’écriture est percutante et trash : un amateur de gore aurait adoré. Je n’en suis pas une. Cela m’apprendra à prendre un livre au hasard à la bibliothèque sans même regarder ce qu’il en est… (Et je n’arrêterai pas pour autant parce que, parfois, on peut tomber par hasard sur des pépites.) Ce qui m’a surtout le plus dérouté c’est qu’il était dans le rayon policier ; de moi-même je l’aurais plutôt mis dans le rayon horreur.

En conclusion, un court roman très particulier à éviter pour toutes celles et tous ceux qui ne supportent pas les vues d’horreur même en lecture* et/ou qui ont des enfants en voyage scolaire dans un avenir proche. Par contre, pour les autres, ce livre est parfait à lire à Halloween. Pour ma part, je ne vais pas en garder un très bon souvenir alors que je ne pourrais pas non plus dire qu’il était mauvais.

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Suréquipée

Quel plaisir de tomber entre 2 lecture de pavés sur un petit roman "coup de poing", organique, déviant.......

Ce livre pourrait être adapté cinématographiquement par Cronenberg (période eXistenz ou Crash évidemment).

Quelques thèmes comme l'amour de l'homme pour sa voiture, les modifications génétiques, la jalousie, le sexe déviant etc... sont abordés dans ce petit livre, pour le plus grand bonheur du lecteur, qui se laisse emporter par l'enquête de l'huissier et du scientifique, sans temps mort... A lire pour les amateurs d'étrange ou de SF / Fantastique.
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Suréquipée

Qui n’a pas donné un petit nom à sa voiture ? Ou tout simplement à lui parler quand elle a du mal à démarrer le lundi matin après une nuit de gel ? Et bien en lisant Suréquipée, vous allez vraiment penser que votre voiture pourrait être vivante. Je dis je le répète, j’adore la personnification des objets ^^
Lien : https://mellecupofteabouquin..
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Les lois du ciel

Une classe verte transformée en cauchemar absolu, sans surnaturel, par la magie d’un conteur froid et cruel.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/30/note-de-lecture-les-lois-du-ciel-gregoire-courtois/



Sans utiliser aucun effet spécial, ni aucun recours au fantastique (en dehors des figures et des motifs qui hantent naturellement, peut-être, les pensées d’enfants de sept ans lorsqu’ils sont dans les bois), Grégoire Courtois (que l’on avait déjà observé en 2015 s’emparer des libidos et des consciences de soi par le truchement d’une voiture animale, avec « Suréquipée ») nous a concocté en 2016 au Quartanier (avant d’être repris en 2018 chez Folio Policier) une horrible expérience de pensée, contée d’un ton puissamment badin, résolument fataliste et subtilement ordinaire – ce qui est ainsi parfaitement terrifiant. Annoncé dès les premières lignes d’une manière sibylline, le sort macabre qui guette les douze enfants et les trois adultes de cette anodine classe verte bourguignonne mobilisera avec brio les fossés piégeux et les mares traîtresses (on songera peut-être alors au « Rivière tremblante » d’Andrée A. Michaud), les sangliers curieux et les baies mensongères, les psychopathes en brutal devenir et les maris indélicats, l’alcool et la destinée, entre autres facteurs : ici, au bois joli (daphne mezereum), les lois du ciel sont d’exponentielles lois de Murphy : si quelque chose peut se passer mal, cela survient. Et ce conte ordinaire de la forêt en est bizarrement délectable.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Les lois du ciel

Outch c'est une dure lecture ! Je suis fan de thriller mais quand ça touche des enfants de 6 ans , en cp comme mon petit dernier, c'est tout de suite plus difficile ! J ai eu une énorme pensée pour mes copains instits également, bien que l instit ne soit finalement pas au centre de l histoire ...

C'est une classe de 12 enfants de cp qui partent 3 jours en classe verte avec leur instit et 2 mamans d élèves ( un ratio de 4 enfants pour un adulte on est large !) Mais pourtant l auteur nous annonce la couleur dès la fin du premier chapitre : aucun d entre eux ne reverra le bus du retour ...

Je ne sais pas si l histoire est crédible sans trop vouloir en dévoiler pour les futurs lecteurs mais moi en tout cas ça m a touchée et l angoisse au ventre était bien là. J ai ressenti chaque mort et j ai eu peur avec eux : du noir , des monstres, de la forêt qui fait du bruit...

A ne pas lire juste avant de dormir ( comme moi qui en ait fait des cauchemars !)
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Les lois du ciel

Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas (comme cela a été le cas pour moi), ce court roman ne peut laisser indifférent. Grégoire Courtois ne nous prend pas en traître et on sait dès le début que 12 enfants de 6 ans vont mourir au court du récit. Il n'y a donc pas de surprise à attendre, cela finira mal et il ne faut pas espérer trouver de lueurs d'espoir. Ce n'est pas pour cela que je n'ai pas aimé ce roman ; le sujet ayant attiré mon attention, j'etais plutôt curieux découvrir les raisons du drame et de voir comment l'auteur exploiterait ce sujet fort. Et c'est justement sur ces 2 points que le bât blesse. J'ai trouvé le point de départ du drame absolument ridicule et non crédible. Il en va de même pour l'enchaînement des événements tous plus exagérés les uns que les autres (et que dire de la description du calvaire d'Enzo en fin de roman qui n'apporte aucune plus value au récit). On ne peut pas dire non plus que l'écriture décousue de Gregoire courtois, qui multiplient les phrases inutilement longues et compliquées, n'aide à fluidifier la lecture. En bref, une énorme déception, à la hauteur de mon attente. Néanmoins, je comprends parfaitement qu'on puisse aimer ce roman et on ne peut pas soupçonner l'auteur de vouloir faire dans le consensuel.
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Les lois du ciel

Pas facile comme lecture, je me suis sentie mal à l'aise sans doute parce que les personnages sont des enfants de 6 ans. Sortie scolaire, les enfants partent pour 2 jours en forêt pour une classe découverte. Ils sont tous joyeux, première sortie sans les parents, dormir à la belle étoile...le bonheur, et bien non rien ne va se passer comme prévu, la sortie devient un cauchemar et aucun des enfants ne rentrera à la maison...Cœur sensible passait votre route.

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Les lois du ciel

Un roman à éviter à tout prix! Une surdose de macabre perpétuelle alourdie par un style redondant et relativement désagréable (les transitions ne sont pas claires, les phrases, à rallonge...).

Un roman vite lu et vite rangé, moins de 200 pages rapidement oubliées.

6 pages de détails pour raconter la mort d'un enfant dévoré vivant par un sanglier, bravo l'artiste, je passe mon tour.
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Les lois du ciel

Une classe d'enfants part en camp nature avec leur instituteur, personne ne reviendra... Vous êtes prévenu dès les premières pages, ce voyage scolaire sera bien sombre.



Les lois du ciel est un roman noir sanglant, où les morts s'enchaînent. La violence et la peur montent, jusqu'à une scène finale particulièrement ignoble. L'écriture passe habilement d'un personnage à l'autre, changeant de point de vue rapidement, ne laissant pas de temps de repos au lecteur. C'est court, c'est haletant et très bien maîtrisé. Des morts certes gratuites et sadiques, mais toujours originales.



Une histoire du soir à faire peur.
Lien : https://troisouquatrelivres...
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Suréquipée

Le sujet aurait pu être intéressant, surtout aujourd'hui, au temps du transhumanisme et du post-humain, si l'auteur n'avait pas choisi de le porter à un tel paroxysme. Le style est lourd. Le manque de subtilité rend la lecture difficile et dérangeante. Certaines scènes ont même un côté malsain. Par ailleurs, la confusion, en particulier des premières pages, n'incite pas à continuer la lecture. Même si le suspens est bien construit, l'histoire ne touche pas.
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Suréquipée

Surréquipé est un ouvrage rédigé par Gregoire Courtois, il a été écrit en 2015. C'est un livre de science-fiction et de la voiture. il emploie un langage courant et un vocabulaire simple. Il utilise une version futuriste et il personnifie la voiture tout au long du roman. Il a favorisé des chapitres courts avec des enregistrements. Gregoire Courtois dénoncent le fait que parfois les scientifiques cachent des sêcrets.Il crée la voiture du futur avec sa vision des années 2090. J'ai apprécié ce livre malgré le fait que habituellement j'aime pas lire. Du fait que l'histoire m'a intérressé et que j'aime les voitures.
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Suréquipée

Pas besoin d'avoir sa carte de fan club de Dominique Chapatte ou la collec' intégrale d'automoto 1978-2092 pour apprécier à sa juste valeur ce petit roman (ou cette longue nouvelle) de 162 pages de Grégoire Courtois sorti récemment chez Folio SF.



Autour des années 2100, les avancées technologiques sont telles que l'hybridation biomécanique est monnaie courante. Une nouvelle voiture apparait sur le marché et va cependant en parfaire l'aboutissement : la BlackJag, premier modèle cent pour cent organique. Une création des laboratoires French Motors que dirige le professeur Fransen. Antoine Donnat est l’acquéreur du tout premier modèle à être commercialisé. Il a disparu et la mémoire de sa BlackJag sera sondée telle la « boite noire » d'un crash qui n'a pas eu lieu pour retrouver sa trace...



la structure du récit de «Suréquipée» est particulièrement intéressante, puisse qu’il s'agit de l'addition non-chronologique de brèves retranscriptions d'enregistrements faites par la BlackJag, sorte d'instantanés mémoriels immergeant le lecteur dans l'esprit de la voiture et réactivés pour l'occasion de l'enquête par l'huissier Klein et le professeur Fransen en personne. Le puzzle prend donc forme au fil de pages teintées d'humour et d'une sourde tension, pour aboutir à une révélation finale dont on se gardera de dévoiler la moindre goutte !







On appréciera tout spécialement le ton décalé de l'ouvrage, finalement pas très loin d'un bon vieux «Conte de la crypte» ou d'un «Twilight zone» agrémenté d'une touche visuelle à la Cronenberg bien appuyée. Des réflexions philosophiques relatives à la nature de la conscience, de la mémoire et du langage mais également éthiques et très actuelles renforcent également le récit.



En fin de compte, le duo Fransen-Klein ressuscite habilement le mythe fondateur de la créature de Shelley !



Précisons que Grégoire Courtois dirige la librairie indépendante Obliques à Auxerre, qu'il est l'auteur de trois romans et que celui-ci représente sa première incursion dans le monde de la SF.
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Suréquipée

Objets animés, avez-vous donc une âme ?



Nous sommes en 2111. La voiture est devenue organique. Faite de chair et de sang, elle est le fruit de la manipulation génétique d’un scientifique qui a combiné les codes de différents animaux, prenant à chaque espèce les aptitudes ou particularités qui l’intéressaient, en matière de résistance, d’endurance, de souplesse, de vitesse, etc…



A travers une succession de rapports extraits de la mémoire de la première voiture créée qui a fini entre les mains d’un particulier qui a mystérieusement disparu, le scientifique a l’origine de leur création tente de comprendre ce qui est arrivé à la personne qui a disparu.



Grégoire Courtois construit son récit autour de deux périodes principales : les rapports liés à la genèse de cette voiture (création et premières démonstrations) et ceux issus de l’année précédent l’année 2111, période où la voiture fut la propriété de la personne disparue. Une centaine d’années séparent ces deux périodes. Grégoire Courtois nous permet ainsi de comprendre le fonctionnement de ces véhicules d’un nouveau genre (et on peut dire qu’il a pensé à tout) et de voir l’évolution de la relation d’un homme pendant un peu plus d’un an avec ce même type de voiture vivante.



Le livre de Grégoire Courtois a beau être court, il n’en est que plus intense ; aussi intense que la relation de l’homme à sa voiture. La multiplicité des thèmes abordés par l’auteur ne rend pas pour autant le livre trop touffu, au contraire. Car Grégoire Courtois, s’il explicite au lecteur ce qu’il s’est passé, ne fait que donner les clefs nécessaires aux réflexions proposées par son récit : la relation entretenue par un homme avec sa voiture (qu’elle fut organique ou classique d’ailleurs) et par là la relation de tout être aux objets, le rapport de l’être humain au sentiment de possession, à l’amour, les manipulations génétiques, le rapport du scientifique créateur d’un être hybride objet/vivant avec sa créature, les objets dits « intelligents » ont-ils une âme ?... Autant de thèmes et d’interrogations auxquels le lecteur pourra réfléchir grâce à Grégoire Courtois.



Ah, on finit bien par appréhender ce que Grégoire Courtois en pense lui-même mais tout l’intérêt du livre est de susciter celui du lecteur sur ces différents thèmes.



Grégoire Courtois ne se contente pas de provoquer les interrogations de son lecteur, il le fait avec un récit parfaitement structuré et pensé et remarquablement bien écrit et passionnant.



Tout au long de la narration il joue entre les différents personnages confrontés aux rapports de la voiture : d’un côté l’huissier témoin de la lecture et de l’analyse que l’on pourrait faire des rapports et le scientifique à l’origine de la création des voitures organiques, mieux à même de les analyser (ou de les comprendre ?) mais aussi plus enclin à masquer leurs égarements. Entre ces deux personnes, s’opposent deux visions totalement différentes de ce que représente la voiture organique. L’huissier de son côté interprète les rapports comme preuves de la présence d’une pensée propre à la voiture tandis que le scientifique, véritable professeur Frankenstein, protège sa création, et lui-même par la même occasion.



Entre les deux, un intermédiaire aussi peu objectif que possible : un ordinateur, dénommé Jane, qui se fait l’interprète des rapports contenus dans la voiture dans la mesure où celle-ci n’est pas douée de la parole mais constitue ses rapports uniquement d’impulsion que Jane est chargée de traduire. Mais la retranscription proposée par Jane est-elle fidèle ou n’est-elle qu’une interprétation des pensées de la voiture ? Et si ce n’est qu’une interprétation, qui est Jane pour insuffler une pensée propre à la voiture au-delà de ses simples impulsions ?



Ne passez pas à côté de ce tout petit par la taille mais très grand par le contenu livre.


Lien : http://wp.me/p2X8E2-Of
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Suréquipée

Nous sommes dans les années 90 (2090 bien sûr) Suis-je entrée dans la 4ème ou la 5ème dimension, je ne sais, et je me demande si la BlackJag n’a pas un 6ème sens. Au fait, C’est quoi la BlackJag ? Pour le savoir entrons dans le laboratoire du Professeur Fransen et, pourquoi pas, en suivant l’huissier Klein. Soyons discrets et nous en apprendrons beaucoup.

Je lève un coin du voile. BlackJag est une voiture organique et son créateur n’est autre que Fransen, ingénieur généticien ! Ingénieur généticien concepteur d’une voiture ?? L’auteur est tombé sur la tête me direz-vous. Oh ! Que non, cette idée qui parait saugrenue au début (et qui le reste !) est très logique, d’une logique S.F. bien entendu.

Fransen et son équipe ont pris ce qu’il y a de meilleur chez certains animaux, la nature, l’humain… pour le mettre au service de BlackJag. Un petit exemple : le pare-brise a la même « constitution » que notre cornée, toujours mouillé pour éviter que les saletés diminuent la visibilité… C’est lors de l’accident que je découvre que cette voiture (créature ?) est faite de sang, os, chair, poils et qui sera remise sur pied (je dis bien pied et non roue !) par un médecin.

Oui, mais pourquoi un huissier ? Parce que son dernier propriétaire a disparu (je vous recommande la lecture de l’enregistrement n° 2109-12-25-001) et que BlackJag est la dernière à l’avoir vu. Alors, cette voiture parle, se souvient ? Je nage en plein délire ? Depuis le début, Fransen fait écouter à l’huissier les enregistrements de BlackJag. Elle a une sacrée mémoire que l’on peut consulter et Jane vous envoie le son. Soyons clairs, comme nous en informe Fransen : « Le bureau éthique vous interdirait probablement d’appeler ça des pensées. Ils parleraient de « données » ou de « flux informationnel », mais oui, dans les faits, c’est très proche. La seule chose qui distingue sa pensée de la vôtre, c’est qu’elle est incapable de formuler seule un langage. C’est là que Jane intervient ».



Fransen a tout du savant fou. Je le crois amoureux passionnel de sa création. La fin du livre réserve une surprise. Grégoire Courtois a transposé les relations passionnelles que quelques humains, souvent masculins, pour leur véhicule. Et si, par hasard, cette fiction devient réalité, je suis sûre que certains auraient le comportement du propriétaire (que je ne vous révèlerai pas) et du créateur.



Le livre de Grégoire Courtois est quelque peu dérangeant autant par le contenu que par l’écriture. Chaque chapitre est un enregistrement de la « boîte noire » donc, théoriquement, sans affect de la BlackJag. Tout pousse vers une réflexion sur la bioéthique, sur la technologie humanoïde, intelligente, entre les mains de savants fous et de sociétés avides de gagner de l’argent sans le garde-fou que peut représenter les penseurs et autres philosophes. Attention Fransen-Frankenstein, ta créature peut t’échapper !!



Maintenant, imaginons la même procédure mais avec notre ordinateur....... Quelles seraient nos réactions ?


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Les travaillants

Aux premières pages, le roman déstabilise le lecteur. Prose poétique, les trois pages d’ouverture nous parlent d’un monde qui approche de l’apocalypse et nous interrogent sur des problématiques que le livre semble vouloir résoudre avec nous plus tard…



« si ce n’est pas la fin du monde,

ces temps de désespoir total

que nous vivons,

travestis en joie d’être au moins là,

plutôt que nulle part,

alors qu’est-ce que c’est ? »



La suite de la lecture ne nous proposera pas une forme de roman plus conventionnelle. Alternant entre les passages dédiés à l’actualité personnalisée de chaque travaillant, leurs discussions virtuelles menées par l’intermédiaire de leurs écrans d’ordinateur, et les passages dramatiques qui nous distillent peu à peu des indices nous permettant de deviner le monde qui est celui des travaillants, le lecteur rebondit entre différents supports qui lui permettent de prendre conscience d’une réalité morcelée dont les seules informations externes proviennent d’un réseau informatique impénétrable.



« Ce matin, votre humeur est bonne.

Vous vous êtes levé tôt et votre horoscope indique que le mouvement des astres favorise hautement des performances professionnelles inattendues. »



Au cours des premiers chapitres, les contours de la société des travaillants se dessine peu à peu. Vivants dans une tour au sein de laquelle ils n’ont aucun autre objectif que celui de travailler, leur journée rythmée par de très nombreuses heures de travail coupées par quelques rares quarts d’heures de pause n’est qu’un labeur interminable qui ne prendra fin qu’avec la destitution, transformant le travaillant en « chat ». La mort, autre solution pour échapper à cette société du labeur, est peut-être une meilleure solution…

Aucune explication n’est donnée pour justifier l’apparition de ce monde dystopique. Même si le lecteur éprouvera peut-être du regret à ne rien savoir de la genèse de cette société, Grégoire Courtois est pardonné : la société des travaillants n’est pas si éloignée que ça de la nôtre. Ses traits sont amplement accentués, mais dans les comportements et les mécaniques qui règlent la façon de penser des travaillants, le lecteur pourra trouver de nombreuses similitudes avec ses propres schémas de pensées, ou ceux de ses contemporains.

En revanche, le lecteur s’avèrera certainement plus déçu de lire la description d’une société qui ressemble en de trop nombreux points au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. On retrouve ici la description d’une population qui n’a plus aucun lien avec les actes naturels qui sont ceux de l’alimentation ou de la reproduction. Les travaillants se nourrissent de mets recomposés et la reproduction sexuée n’a plus lie. La fabrication de chaque nouvel individu est le fruit d’une sélection pointue visant à l’eugénisme :



« C’était ensuite dans le secret des machines, derrière les épaisses parois du bureau, que les gènes étaient étudiés, mélangés et épurés, avant d’être intégrés à des œufs conçus dans la pureté de laboratoires qu’aucun être humain ne pouvait pénétrer. De longues pages d’analyses racontaient sur le réseau global la manière dont les gènes étaient maniés, mais les références à la reproduction des chats n’étaient que lapidaires et vagues. »



L’histoire se perd ensuite dans un surplus d’action qui coupe malheureusement court à toute la réflexion entamée par l’auteur dans le début du livre. Dans une suite de rebondissements parfois difficiles à suivre, les personnages perdent peu à peu toute leur singularité, au moment même où, se rapprochant de ce qu’ils espèrent être la liberté, ils croient de toutes leurs forces à la possibilité d’une société différente de celle qu’ils ont connue, et qui leur permettrait enfin d’être « eux-mêmes ».



« - Didier, dit Théodore. Qu’est-ce qui se passe au juste ? Ca n’est pas seulement nous. C’est tout le bureau qui s’entretue ? Pourquoi ?

- J’en sais rien, répond Didier. A tout à l’heure. »



Mais au moment où la déception se fait de plus en plus grande chez le lecteur, la fin surgit enfin et annihile en deux pages toutes les prévisions les plus formelles quant à la conclusion qui aurait pu clore ce roman dystopique. La force et la virulence des derniers paragraphes est d’autant plus puissante que la dernière partie du roman semblait s’être engoncée dans une série de course-poursuites mollassonnes.

En refermant le livre, difficile d’émettre le moindre jugement : la dernière partie a-t-elle été intentionnellement rédigée de la sorte de manière à augmenter le contraste avec la conclusion ? Mais alors c’est un grand risque pris par l’auteur… Ou la conclusion n’est-elle qu’un miracle, sauvant Les Travaillants d’un jugement qui aurait peut-être été trop sévère ?...




Lien : http://colimasson.over-blog...
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Les agents

Une lecture express d'un récit coup de poing qui se pare d'atours dystopiques pour frapper au cœur, les symboles de notre aliénation au travail. Les émanations qui s'échappent de ce roman sont tellement corrosives qu'elles feraient passer le vitriol pour une flagrance affadie. Alors oui, 'les agents' n'est pas une histoire à la portée de toutes et tous. La lecture y est difficile, rendue compliquée par une déconstruction de la narration qui dépersonnalise les 'agents' et leur 'guilde' que le lecteur découvre au fil des pages, à travers l'inconfort exigu de leurs boxs de travail. Il est question de conservation de territoire, plus que de développement personnel, et de cohésion de groupe, plutôt que d'évolution individuelle. Et pourtant, dans le ronron lancinant des journées de travail, entrecoupées de pauses inutiles, les fils de la trame se tissent, liant le destin de chacun à une apogée que l'on devine fatale. Qu'attendre de plus d'un monde dont l'avenir se borne à l'horizontalité de l'étage d'une tour gigantesque, une, parmi ses milliers de voisines que l'on devine? À part regarder les suicidés des étages supérieurs tomber, pas grand chose... Et c'est là, la virtuosité de l'auteur, qui dévoile dans un final à couper le souffle, une intrigue digne d'une super production. Le dernier quart du roman se dévore plus qu'il ne se lit, et laisse le lecteur pantelant face au résultat de la somme des désenchantements nécessaires à cette conclusion. Il n'y a qu'une seule issue possible... pas sûre qu'elle vous plaise. Et pourtant l'algorithme est formel sur les probabilités de réalisation. Si vous n'êtes pas prêt à affronter la réalité du monde de travail de cette dystopie (pas si éloignée de la nôtre ), surtout ne lisez pas ce roman... pour les autres (les salariés ascendants agents), allez-y sans peur. Délectez-vous de tout... et surtout des dernières lignes...
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Les lois du ciel

Si vous aimez d’amour profond les enfants, abstenez-vous. Ce roman noir vire au jeu de massacre de toute une classe de CP partie en camp nature dans les forêts du Morvan…

La nature est sauvage. Mais les têtes blondes aussi !

Un roman court, qui se dévore en quelques heures et qui surprend à chaque chapitre par sa noirceur. On sait effectivement dès le premier chapitre que personne ne survivra :

« Le bus s’était éloigné de la grande rue du village et les silhouettes longilignes des parents avaient rétréci derrière les vitres couvertes de buée.

Et voilà.

Les enfants étaient partis.

Et jamais ils ne reviendraient. »

Et on se demande donc comment cette « extermination » va bien pouvoir se dérouler (Coucou esprit malfaisant et malsain ! ou comment réveiller le Dr Hyde qui sommeille en nous…).

Alors certes, les ficelles sont grosses et c’est assez irrationnel. Qu’importe ! L’enfant est un condensé de monstruosité quand il s’y met. Et l’auteur fait preuve d’une grande imagination morbide pour les faire disparaître les uns après les autres.



A déposer sous le sapin pour une âme insensible.
Lien : https://deambulationsrennais..
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Les lois du ciel

Les lois du ciel / Grégoire Courtois



Une classe de jeunes enfants part en classe verte avec leur enseignant et deux parents d’élèves sur un camp. Un camp pour découvrir la nature et qui est situé en plein coeur d’une forêt du Morvan. Évidemment ce joli tableau va dégénérer d’une manière bien sombre (euphémisme), et plutôt rapidement dans le séjour. Tout commence lorsqu’un des deux parents accompagnateurs tombe malade et doit rentrer pour se soigner.





Grégoire Courtois (libraire de l’excellente librairie Obliques à Auxerre) écrit avec Les lois du ciel un roman violent, très noir qui tient le lecteur en haleine et avance aux rythmes de l’horreur et des péripéties qu’il nous fait découvrir. La forêt, la nuit, les contes que l’on se raconte au coin du feu ou encore la jeunesse des enfants sont autant d’éléments qui vont avoir un impact direct sur le cauchemar que cette sortie scolaire va traverser. Une sensation de malaise face à l’horreur se mélange à une envie de savoir la suite, c’est vraiment habilement mené. À ce stade ce serait dommage d’en dire plus, lisez-le.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Les lois du ciel

Un petit voyage scolaire au coeur d'une forêt dense.

Des élèves de CP, leur maître et deux accompagnatrices.

Personne n'en reviendra.

Le résumé déjà nous intrigue, on sait que cela va mal finir, on ne sait pas comment. Cette idée de savoir la fin avant de commencer le roman m'a plu. On connaît l'issue, fatale, et pourtant, on se surprend a espérer.

Mais l'espoir, comme les enfants, est mort.

J'ai aimé la manière dont est raconté l'histoire. J'ai aimé également l'ambiance étouffante.

Petit bémol cependant, on n'a pas l'impression que les enfants ont 6 ou 7 ans. La psychologie est poussée, et l'on pourrait plutôt penser qu'ils ont au moins une dizaine d'années.

Ce fut quand même une bonne lecture, très originale.
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Les lois du ciel

Le bus vient de déposer 12 enfants de CP, leur instituteur et 2 mamans accompagnatrices pour une excursion de 2 jours en forêt. Tout a été pensé que la découverte de la faune et de la flore se déroule bien. Mais rien ne se passe jamais comme prévu.

C'est d'abord une des mamans tellement malade qu'il faut venir la rechercher. Son chauffeur ayant un peu forcé sur le whisky, c'est une voiture qui se retrouve au fond d'un étang avec 2 corps dedans.

Il y a Enzo, qui rumine sous la tente parce qu'il a été puni et qui se demande ce que son instituteur peut avoir dans la tête pour raconter des histoires aussi nulles. Enzo maintenant sait ce qu'il y a dans la tête d'un prof.

C'est à partir de ce moment que tout part à vau l'eau.

Il est impossible de deviner ce qu'il va arriver aux 12 bambins.



C'est une lecture glauque, un peu dérangeante quand on sait l'âge des enfants. On passe de l'effroi à la peur, l'incrédulité, le malaise.

Je fini cette lecture avec une impression mitigée.

On a là un bon thriller, mais âme sensible s'abstenir, surtout pour la dernière partie (à éviter après repas).

Mais on a aussi :

- des passages dans un même paragraphe qui transitent d'une situation à une autre. C'est perturbant.

- des phrases d'une longueur à n'en plus finir, à tel point qu'on en oublie le sujet de départ. Une phrase (c'est à dire d'un point à un autre) peu faire à elle seule les 2/3 d'une page.



Dommage, l'idée était originale, peut être un peu plus crédible avec des enfants plus âgés, mais le style d'écriture à tout gaché
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