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Critiques de Grégory Panaccione (707)
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Un océan d'amour

Je ressens pour ma chère et tendre Un Océan d’amour, c’est donc tout naturellement que je lui ai offert le roman graphique éponyme de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione (chez Delcourt et dans la décidément très belle collection Mirages).



D’un côté, l’histoire d’un petit pêcheur breton qui se fait happer en pleine mer par un de ces cargos pollueurs ravageant les bancs marins en haute mer, de l’autre, celle d’une Bretonne à coiffe traditionnelle bien en chair et surtout convaincue qu’il n’a pas péri au large, pour les réunir Grégory Panaccione, habitué des romans graphiques sans dialogue, s’est associé au prolifique et talentueux Wilfrid Lupano. Ils composent à eux deux une aventure muette mais qui parlera pourtant tant à chacun de leurs lecteurs que l’amour et la gentillesse transpireront largement de ce récit décidément bien loquace.

Un Océan d’amour est un récit tout mignon, car les personnages graphiquement rondouillards n’expriment pas une quelconque envie de domination sur un autre compère ; ils expriment bien plus en s’occupant de leur petite vie et en agaçant pas celle des autres. À travers des quiproquos complets et des scènes quasi improbables, le duo Lupano – Panaccionne joue les beaux conteurs de la France profonde qui n’en a rien à foutre du luxe, du strass et des paillettes (emporterons-nous tout cela dans l’au-delà ? carrément non).

Dans cette optique, dans cette complète mise en image d’une histoire bien riche, les graphismes se doivent évidemment d’être bien pensés. Grégory Panaccione, qui a déjà commis plusieurs récits sans dialogue, mise sur une multitude d’artifices au dessin : ainsi, par exemple, les cases les plus petites renvoient à des actions plus rapides, tandis que les plus larges incitent le lecteur à s’attarder davantage sur une prise de vue qui vaut le coup d’œil ; de même, les personnages sont forcément expressifs, peut-être parfois dans un sens un peu burlesque, mais cela sert complètement la trame de fond.



Misez donc sur Un Océan d’amour pour enrichir une bédéthèque qui gagnera d’un coup une certaine valeur ajoutée. Et oui, finalement, l’humilité et l’amour simple peuvent encore nous faire un effet très bénéfique.



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Un océan d'amour

♫Tu verras bien qu'un beau matin fatigué

J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté

Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi

Assis par terre comme ça♫

Alain Souchon - 1976 -



Madame assise sur une bite d'amarrage

attend son homme de son Haut séant

Le pécheur emmélé , écume de rage

lui, d'habitude maître de l'eau céans

constate que poubelle est devenue sa mer

dégueulasse, les poissons baisent dedans

ça ne le fait pas marée, plutôt un goût amer

terrain vague et vague à l'âme

bercé par le flow sur sa dernière webcam.



la maman des poissons elle est bien gentille

fidèle qui lui casse trop, c'est la mère aux Antilles

l'auteur a jeté l'encre, pas une bulle écrite !

muet comme une carpe, ordonnance prescrite....





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Un océan d'amour

C’est pas l’homme qui prend la mer , c’est la mer qui prend l’homme.

Un marin maigrichon prend la mer sur son bateau guère plus charpenté. Madame, Bigoudène bien en chair attend le retour du gringalet mais toujours vaillant mari. Mais voilà, monsieur se fait attendre. Et bien puisqu’il en est ainsi voilà notre fière bretonne partie à sa recherche.

Histoire sans paroles, Wilfrid Lupano livre un scénario qui allie à la fois humour, aventure et poésie. Et c’est peu de dire que c’est complètement réussi. Les dessins de Panaccione sont eux au niveau du scénar de sieur Lupano, de haute tenue. Pas besoin d’un grand ferry pour tenir la route, enfin la mer, le petit raffiot de notre marin binoclard nous emmène au bout du monde avec un plaisir multiplié au fil de l‘eau, pardon des pages.

Un océan d’amour pour un océan de plaisir. Reçu 5 sur 5.
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Quelqu'un à qui parler (BD)

♫Attendre les 3 tons et puis faire le 12

Raccrocher faire le 13, le 14

Et puis attendre, attendre, attendre, attendre

Attendre attendre attendre

Et puis attendre, attendre

Pourquoi toujours attendre

Et plus j'attends, plus je sens le poids du temps

Sur ma tête écraser doucement m'étouffer

Et plus j'attends, plus je sens le poids du temps♫

-Téléphone-1978-

----♪---♫---☎---📞---📱---♫---♪----

TELEPHONE ! Maison !

Quelque chose en toi ne tourne pas rond

Raconte-moi comment est ta maison?

Apprends-tu bien chaque soir toutes tes leçons?

Oh dis-lui que j'ai mal

Si mal depuis 25 ans,

Que je mêne une vie banale

Euh non ! moi j'ai 10 ans !?

Si tu m'crois pas, j'te fous une mandale !

Jean-Louis Obère, une mise ovaire

Dans un mois, maman, son cancer

Opération, abbération

N'importe quoi cette conversation

Perdu boulot et amoureuse le même jour

Douche froide, Super à la bourre , Océan d'Amour...

Et puis Plus rien

Mais jamais senti aussi bien

On en croit pas ses yeux

Double Pages blanches, Adieux

Formidable, tu m'appelles chaque fois que tu bois !

Mais Dieu est un pote à moi...

L'enfant que j'étais n'aime pas l'adulte que je suis

On s'habitue vite à cette magie !

Mon Ame d'enfant, mes rêves abandonnés

Quelqu'un à qui parler...





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Un océan d'amour

Le soleil n'est pas encore levé et pourtant ce petit vieux tout frêle et un peu myope se lève déjà. Sa femme, bretonne en tenue traditionnelle, un peu rondouillarde, est déjà aux cuisines à lui confectionner de bonnes crêpes garnies de lard et d'oeufs. A la radio, ils annoncent de la pluie et des orages. Comme à son habitude, elle lui prépare son panier-repas, de bonnes sardines à l'huile "Délicieuses" qu'il accepte non sans rechigner. Une bonne douche finira de le réveiller totalement. Le panier-repas dans les mains, un dernier baiser sur le pas de la porte et il s'engouffre dans la nuit noire. Le phare domine la baie, les mouettes s'en donnent à coeur joie avec ce vent. Arrivé au port, il retrouve son compagnon affalé le long du quai. Un petit coup de pied pour le remettre d'aplomb et voilà ces deux pêcheurs embarquant à bord de la "Maria". La pêche est bien maigre, seuls quelques petits poissons qu'ils vont rejeter à la mer. Quand arrive l'heure du déjeuner, il sort sa boîte de sardine et la lance au fond de la cale avec des dizaines d'autres. Soudain, un énorme paquebot, surgi de nulle part, fonce droit sur eux. Les vagues se déchaînent, le petit bateau de pêche tangue et se redresse tant bien que mal pour se retrouver pris dans les filets du gros navire. Il se fait alors traîner. Impossible de se faire entendre. Même la fusée de détresse atterrit stupidement dans l'eau. Le vieil homme jette le canot de sauvetage à la mer et somme son compagnon d'infortune de s'y réfugier tandis que lui reste sur son bateau. Voilà comment il se retrouve en pleine mer, au milieu de nulle part...



Wilfrid Lupano n'a pas son pareil pour nous narrer de belles histoires terriblement touchantes et l'on est pris dans les mailles de ses filets. Le scénario en lui-même semble classique, à savoir les mésaventures d'un marin-pêcheur plus tout à fait jeune bloqué en pleine mer et de sa femme partie à sa recherche. Ils vont vivre évidemment tout un tas d'aventures cocasses, drôles, extraordinaires et parfois invraisemblables. Et pourtant, ça fonctionne à merveille. L'on se prend aussitôt d'affection pour ces deux Bretons au grand cœur et on les suit, chacun leur tour, dans leur voyage. L'on se laisse porter tout simplement et la balade est dépaysante, romantique et jouissive. Le point fort de cet album est l'absence de dialogue. L'on est alors concentré sur le dessin et la mise en page. Et quel spectacle! Un coup de crayon jeté des plus charmants, des couleurs magnifiques, une mise en page dynamique et des pleines pages qui en jettent.

Un album vivifiant profondément humain et tendre. Le tout dans une boîte magnifique…



Plongez les yeux fermés dans Un océan d'amour...
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Un océan d'amour

Comme une envie de critiquer un bouquin dont j'ignore le moindre mot tiens.

Pouf, pouf, ce se-ra-toi-que-je-ne-li-rai-pas.

Et le gagnant est, roulements à bille, Un Océan d'Amour.

Nan ? Si ! Y a pas l'ombre du début d'un embryon de commencement de phrase.

J'ai bien fait de toucher le pompon de Popeye, et je parle de son béret là, à la prestigieuse élection de miss morue hier soir, moi.



Un autre qui aurait dû s'y soumettre, c'est notre malheureux héros qui, une fois chaussé de ses bésicles, ressemble à s'y méprendre à E.T. maison.



Faut dire qu'elles vont bien lui manquer ses pénates à ce marin pêcheur une fois son bateau pris dans la tourmente d'un " amiral de bateau-lavoir de macchabée d'eau de vaisselle d'astronaute d'eau douce " de méga chalutier, le Goldfish pour ne point le nommer.

Et que dire de l'absence cruelle de sa douce et tendre un peu rondouillarde, toujours affublée de sa coiffe Bretonne et championne de la crêpe toute catégorie.



Notre Ulysse des temps modernes va devoir se coltiner les éléments déchaînés, les rencontres aussi improbables que périlleuses, la solitude éprouvée par une cellule grise dans le ciboulot de Morano, bref, pas de quoi danser la gigue un soir de Saint-Jean...



Touchant, bouleversant, désopilant, Un Océan d'Amour vous submergera d'émotion de par son graphisme en disant cent fois plus que des mots et pour cause, puisque de mots, il n'y en a point la queue de sardine d'un seul à l'horizon funeste.

Un fantastique album graphique mariant savamment drame et poésie que je vous mets au défi de balayer d'un revers de la main.

Tout y est incroyablement expressif et juste.



Sur un scénario de Lupano ( grosse année avec également l'incontournable Les Vieux Fourneaux ) et une homérique mise en page de Panaccione - non, exceptionnellement les décors ne sont pas de Roger Hart et les costumes de Donald Cardwell - Un Océan d'Amour va droit au coeur en infusant un tsunami de bien-être plutôt bienvenu.



Mention spéciale, tout au long de l'album, au clin d'oeil envers Lagaffe et sa mouette espiègle...

C'est bouleversifiant !

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Quelqu'un à qui parler (BD)

Super cet album ! Je me suis régalée. BD inspirée du roman de Cyril Massrotto, pleine de couleurs, de dynamisme, d’émotions et d’espoir. Un chouette moment.



Samuel Verdi a trente-cinq ans, il n’a pas d’amis, pas d’amoureuse, pas de passion et un travail quelconque auprès d’un patron tyrannique. Chaque année à son anniversaire, il appelle son ex dont il est séparé depuis longtemps et qui l’envoie promener comme toujours. Samuel broie du noir, la solitude lui colle à la peau, son mal-être est latent, il aimerait juste quelqu’un à qui parler. Il décide d’appeler le numéro de la maison de son enfance et surprise, c’est Sam qui décroche, l’enfant qu’il était à dix ans. Les deux Sam vont s’appeler alors tous les jours et se rendre compte que le Sam adulte a perdu tous ses rêves d’enfant, que sa vie est minable. Si ces discussions de l’impossible ont la possibilité de modifier le passé, elles ne sont d’aucune d’aide dans le présent. Samuel devra essayer de changer par lui-même afin de ne pas décevoir l’enfant qu’il était.



Gregory Pannaccione excelle dans l’art d’émouvoir avec des planches tantôt muettes d’une grande poésie et des planches humoristiques qui prêtent à sourire de bon cœur. C’est un juste retour aux sources qui nous rappelle d’écouter à nouveau notre enfant intérieur. Celui qui rêvait, se voyait footballeur ou écrivain, était riche d’amis et de joie de vivre. Une BD pétrie d’humanité qui fait pincer le cœur devant pléthore de regrets, de rêves avortés, d’une vie peinte en gris. Est-il trop tard pour changer le court des choses ?
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Cabot-Caboche (BD)

Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...



Le chien est contrarié parce que sa maîtresse, Pomme, l'est aussi. Depuis quelque temps, son comportement a changé et le Grand Musc et la Poivrée le regardent de travers. Il en est certain, quelque chose se prépare. C'est sûr, les hommes sont imprévisibles... Dont les premiers avec qui le chien a fait connaissance. Jugé trop laid et donc inadoptable, des hommes ont tenté de le noyer. En vain... Gueule Noire le prend sous son aile dès son réveil, lui apprend la vie à la décharge et surtout à être indépendant et autonome. Malheureusement, Gueule Noire se fait malencontreusement écrasée par un réfrigérateur. Le chien va alors suivre ses conseils : aller en ville et se trouver une maîtresse...



Adapté du roman jeunesse éponyme de Daniel Pennac, cet album retrace la vie de ce cabot, jugé laid par la plupart des humains. S'il trouve en Pomme une maîtresse, de prime abord très gentille, il va vite se rendre compte que les humains sont imprévisibles. De sa noyade ratée aux doux bras de Pomme, ce gentil et débrouillard canidé va vivre des instants inoubliables mais aussi des péripéties parfois tragiques. Malgré son aspect singulier, il n'en demeure pas moins attachant. L'auteur traite, tout en finesse, de la maltraitance animale, des abandons, et met en avant le bien-être animal (qui doit, évidemment, primer). Grégory Panaccione réussit parfaitement à rendre vie à ce chien, notamment en lui donnant la parole. Son trait si remarquable, de même que ses couleurs et son personnage fétiche (rencontré dans Chronosquad, Toby mon ami ou encore Match), rendent tendrement grâce au roman.

Un album... au poil !
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Un océan d'amour

— La BD…

— J’aime pas la BD.

— Y a un roman graphique qui…

— Oui oui et puis aussi des séminaires de couleurs sur papier glacé ou alors des seins des seins partout qui font jaillir du crayon un feu d’artifice de…

— Non mais là c’est le l’art, pas du cochon. Pis la Bretagne…

— Je l’ai au quotidien la Bretagne, la punition. T’as pas autre chose pour me faire rêver?

— L’amour…

— Rêver j’t’ai demandé, pas faire de la science f(r)iction.

— L’océan…

— Ben voilà, fallait commencer par là, on aurait gagné du temps.



Oui on aurait gagné du temps mais j’aurais perdu la moitié de mon billet tant je ne sais pas quoi mettre qui n’ait été dit de belle manière dans les 197 précédentes critiques . Ambages m’avait conseillé cette BD il y a déjà longtemps et puis, le temps, l’envie et tout plein de raisons, bonnes ou mauvaises, m’avaient fait repousser la rencontre. Plusieurs excellents billets lus plus tard, je me suis enfin décidé à me faire offrir cet Océan d’amour pour mon anniversaire. Que dire si ce n’est que je recommande le cadeau à tous.

Les thèmes abordés (voir l’excellent billet d’Acoun : https://www.babelio.com/livres/Lupano-Un-ocean-damour/654920/critiques/1411802 ) le sont tout en finesse et intelligence. Quand viennent se mêler à ça une touche de tendresse, un zest d’émotion et une pointe d’humour, on a un petit bijou de lecture entre les mains. Enfin quand je dis lecture, c’est un peu comme « The Artist », on est à l’époque de la littérature muette (si si ça existe, y en a plein les têtes de gondole… ). Du muet talentueux, percutant. Les dessins sont remplis de sens. Pas besoin de travestir l’image par des mots pour ressentir, c’est du grand art.

Du militantisme subtil à l’Amour en passant par la frayeur, la tristesse ou l’espoir, les vagues d’émotions se succèdent avec bonheur page après page.

Une poésie 5 étoiles avec l’Océan et cette magnifique Bretagne, que j’aime chaque jour un peu plus, en toile de fond.

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L'Encyclopédie du tennis : Tout ce qu'il faut..

Je vais un peu être sévère dans cet avis alors que j'aime véritablement l'auteur Grégory Panaccione par rapport à ses productions passées. Mais bon, vous me connaissez, je ne fais pas dans la complaisance bien au contraire.



En effet, l'auteur nous ressort dans une version colorisée et plus structurée ce qu'il avait déjà produit il y a 10 ans dans « Match ». J'aimerais bien un nouveau plat pour la découverte et non du réchauffé.



Par ailleurs, je ne suis pas certain que de mettre la tête et le pif rouge d'un Gérard Depardieu puisse rencontrer l'adhésion du public notamment féminin. Oui, comme le Président de La République, on peut dire que c'est un grand artiste qui a beaucoup apporté à la France mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit de cet avis.



Moi, par exemple, je ne peux plus voir sa tête aussi sympathique soit 'elle et encore moins dans une BD. Ce n'est plus trop vendeur. A bon entendeur, salut !



Sur le fond, il y a des gags qui font mouche autour de la pratique du tennis et d'autres qui me sont apparus comme un peu stériles. Cela peut toutefois toucher un public de passionné de ce sport individuel qui ne rate pas Roland Garros ou l'open d'Australie.

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Un océan d'amour

220 pages de tendresse, de périples dangereux, de situations absurdes et de rigolade, ça vous tente ?

C'est ce que nous propose l'auteur avec cette bande dessinée sans aucun texte, et pourtant on comprend tout grâce à des dessins simples mais tellement explicites.



Et c'est parti pour une aventure qui a le goût de la galette bretonne et l'odeur des embruns (et aussi un peu celle de la sardine à l'huile !).



Si vous avez un faible pour les petits matelots chétifs et les bretonnes bien charpentées, laissez-vous tenter par cette histoire pleine de surprises, de péripéties et d'amour.
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Un été sans maman

Dans la voiture, la petite Lucie fait triste mine. En effet, elle va passer un été sans maman, sur la côte italienne, chez des amis de cette dernière qu'elle ne connait pas trop. Une fois sa maman repartie, elle appréhende déjà les jours prochains... Mais, elle ne sait pas encore qu'elle va vivre des aventures aussi inoubliables que fantastiques! En effet, elle fait la rencontre d'un tout petit monsieur avec une grosse tête qui, semble-t-il, a le pouvoir de faire refleurir une pâquerette fanée. Serait-elle la seule à le voir ? Elle fait ensuite la connaissance de Ricardo, un gamin de son âge en vacances chez sa grand-mère. Lui aussi s'ennuie et les deux gamins sympathisent très vite. Un jour, ils voient, sur la plage, un poisson avec des jambes qui parle...



Un été sans maman ou la découverte d'un monde étrange pour la petite Lucie... En vacances près de la mer, la jeune fille va aller de découvertes en découvertes. Tout d'abord avec ces drôles de créatures qui vont ensuite l'emmener vers des lieux insoupçonnés. Elle qui pensait s'ennuyer tout l'été sans maman va passer des vacances aussi incroyables qu'inoubliables. Bienvenue dans le monde fantastique et onirique de Grégory Panaccione ! L'auteur nous emporte dans un voyage merveilleux en compagnie d'une gamine attachante et espiègle. L'absence de texte (seuls le petit homme et les poissons parlent) se marie parfaitement à cette ambiance fabuleuse et tendre. Graphiquement, le noir et le blanc et le coup de crayon élégant et très expressif rendent parfaitement compte des émotions et ressentis. Ce conte estival, doux et un brin poétique, est un régal, aussi bien sur le fond que sur la forme.



À noter que l'auteur s'est inspiré d'un fait réel et rend ainsi hommage aux 43 orphelins de guerre milanais morts noyés lors du naufrage de L'Annamaria sur les côtes italiennes, le 16 juillet 1947.
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La Petite Lumière (BD)

Loin de tout, dans ce hameau abandonné et désert au cœur des montagnes, ce vieillard s'est exilé pour y disparaître. En fin de journée, alors qu'il profite du silence, de la nature et du soleil qui, peu à peu, disparaît derrière la crête pour laisser la place à une nuit noire, il aperçoit une petite lumière qui s'allume sur le flanc de la montagne, de l'autre côté de la vallée . Serait-ce une lumière provenant d'une maison dans les bois ? Un réverbère provenant d'un autre hameau inhabité ? Sa décision est prise : il faut qu'il aille voir là-bas...



Au cœur d'un bois, en pleine montagne, la petite lumière inquiète peut-être autant qu'elle intrigue ce vieil homme, isolé de tous dans son hameau. En quête d'une réponse, à laquelle personne au village ne semble pouvoir l'aider, excepté ce paysan un brin excentrique, ce vieillard curieux va tomber nez à nez avec un gamin pour le moins débrouillard. Dès les premières pages, cet album intrigue, captive et questionne. Aussi l'on suit, avec un intérêt croissant, les pérégrinations de ce vieil homme qui va faire des rencontres tout aussi étranges que farfelues. Mais la relation, timide au départ, avec ce gamin qui semble vivre seul aussi est d'une sensibilité rare, chacun finalement apprenant de l'autre. Si Grégory Panaccione aborde des thèmes complexes tels que la mort, le suicide, l'échec... , cet album n'est en aucun cas plombant ou triste tant il les marie intelligemment, avec légèreté et une certaine poésie. Coutumier des albums muets, il nous offre de magnifiques planches contemplatives où la nature, personnage à part entière, tour à tour inquiétante, sauvage ou réconfortante, s'offre tout en majesté et noblesse. Il joue, également, habilement avec les contrastes, notamment durant les scènes de nuit. Si certaines questions restent sans réponse, cela n'enlève rien à la magie, à la sensibilité et au charme indéniable de cette adaptation du roman éponyme d'Antonio Moresco...

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Quelqu'un à qui parler (BD)

Dans son petit appartement parisien, ce soir-là, Samuel fête son 35ième anniversaire.. seul. Un gros gâteau et une bouteille de champagne qu'il ne partagera avec personne. Une fois la bouteille terminée, et quelque peu désespéré, il appelle son ex, Armelle. Celle-ci n'est, évidemment, pas surprise de l'entendre au bout du fil puisque cela fait huit ans, depuis leur séparation, qu'il l'appelle le soir de son anniversaire. Elle lui conseille fortement de l'oublier et de rencontrer des filles. S'il n'a personne d'autre à appeler, le jeune homme décide de composer le numéro de la maison de son enfance qu'il connaît encore par cœur. Au bout du fil, un gamin qui croit avoir affaire à son tonton qui fait souvent des blagues au téléphone, qui dit s'appeler Samuel Verdi, comme lui ! Ce n'est pas possible ! Il a sûrement trop bu et hallucine... Il ne peut décemment pas discuter avec l'enfant qu'il était à 10 ans ! Et pourtant...



Adapté du roman éponyme de Cyril Massarotto, cet album nous propose un retour dans le passé... En effet, le Samuel adulte va entrer en contact, par téléphone, avec le Samuel enfant. Et ce dernier n'est pas des plus tendres en découvrant, au fil des conversations, l'adulte qu'il est devenu. Il faut dire que celui-ci mène une existence plutôt morose et banale : aucune vie amoureuse, pas d'amis (excepté ses voisins), un boulot qu'il n'aime pas particulièrement et un patron qu'il déteste. Cette confrontation entre les deux Samuel va ainsi permettre à l'adulte de faire le bilan, de se prendre en main, d'oser dire ce qu'il pense et de prendre conscience de ses rêves d'enfant oubliés ou abandonnés. Jouant sur les émotions mais aussi l'humour, Grégory Panaccione nous offre un album tendre et émouvant et questionne sur la vie qu'on souhaitait avoir enfant et celle que l'on mène adulte. Les dialogues touchants entre les deux Samuel sont d'une grande justesse. Graphiquement, les expressions sont parfaitement dépeintes, les conversations un brin poétiques et originales et les planches muettes nostalgiques.

Une belle réussite !
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La Petite Lumière (BD)

Cette Petite lumière est un signal dans la nuit. C'est aussi un signe pour le vieil homme retiré de tout.

La nuit qui bruisse, la nuit qui grince, entoure le vieil homme dans une obscurité épaisse seulement percée de cette petite lumière, là-bas dans les hauteurs boisées inhospitalières et difficiles d'accès...

Et qu'y a-t-il derrière la petite lumière? Qui ou quoi allume cette flamme ténue, la nuit venue?

Car il s'en passe, la nuit, des choses dans le noir propice.

Le récit oscille aux frontières du rêve, du fantastique et de la mort.

L'histoire est parfois oppressante, poignante, aussi... Mais il s'y trouve, aussi, cette douceur des jours qui passent, cette tranquille routine du vieil homme.

Et puis, la dernière page de La petite lumière arrive et le récit s'achève et c'est comme ça, que voulez-vous: J'ai lu un très beau livre et le lumignon est encore allumé dans une pièce de ma tête. Comme un signal qui persiste.

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Un océan d'amour

Une merveille !

Voici une vraie bande dessinée, sans texte, avec seulement du graphisme. Et quel graphisme !

Tout est dit, tout est exprimé dans le dessin. Il s’agit de la belle aventure d’un couple de Bretons un peu âgés. Lui, petit bonhomme chétif, ronchon et plutôt malingre se lève aux aurores pour prendre la mer sur son petit bateau de pêche. Elle, une bigoudène un peu enveloppée (C’est un peu un couple à la Dubout) bien ancrée dans la tradition attend son marin sur le quai. Or le bateau est harponné par un chalutier industriel et, après bien des péripéties notre Breton réussira à rentrer au port.

Mais pendant ce temps, sa femme est partie à sa recherche, frappant à toutes les portes et poussant jusqu’à Cuba, où elle devient une vedette grâce à sa dentelle, et pourra revenir pour retrouver l’amour de sa vie.

C’est une belle histoire d’amour. Histoire d’amitié également puisque notre marin ramènera une amie mouette : Ils se sont mutuellement sauvé la vie.

C’est pour moi un ouvrage à classer dans le « Top quelque-chose » de la bande dessinée. Les sentiments, les mouvements (l’eau, les oiseaux ) tout est parfaitement rendu.

On se régale et on a vite envie de le relire pour trouver des détails que l’on a sans doute oubliés.

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Cabot-Caboche (BD)

Grégory Panaccione esquisse à merveille le protagoniste de cette histoire : une caboche de traviole aux yeux globuleux dont les oreilles pendouillantes semblent disproportionnées par rapport au reste du corps, misérable jusqu'à la manière de se recroqueviller, comme s'il craignait les coups. Mais dont la soif de vivre, la truffe suppliante et le regard plein d'espoir sont incroyablement attachants.



La « vie de chien » de cette boule de poils promise à la noyade car trop « moche » pour être adoptée révèle les travers des humains – la bestialité n'étant pas toujours là où on croit. Les mots de Daniel Pennac et le trait de Grégory Panaccione brossent férocement la vacuité de leurs aspirations et la banalité des mauvais traitements infligés aux bêtes.



Et pourtant, c'est la tendresse qui l'emporte. On se prend d'amour pour ces personnages canins si affectueusement croqués. On retrouve avec plaisir la vivacité des dialogues du roman. On rit des petites manies des cabots, de leur vision des humains et des incroyables complots qu'ils fomentent. On voit bien qu'en réalité, il ne faut pas grand-chose pour une belle vie de chien. On ressent tout ce que les animaux peuvent nous apporter, comment ils arrivent parfois même à nous élever vers quelque chose de meilleur. le dénouement jubilatoire a ravi mes moussaillons qui ont voulu me lire cette BD à voix haute !



Ce classique de la littérature jeunesse est de ceux qui vous marquent à jamais. Voici une superbe mise en image – esthétiquement très réussie, mais surtout bouleversante. Allez, vous ferez bien une petite place à cette adorable bestiole ?
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Match

Malgré un soleil plombant et une chaleur écrasante, le public est venu en nombre applaudir deux joueurs de tennis. D'un côté, l'anglais Rod Jones, allure athlétique, regard vainqueur et arrogant, cheveux en brosse, bandeau autour de la tête. De l'autre, le français Marcel Coste, cheveux longs, pantalon et tunique amples et mocassins aux pieds. Le second sort vainqueur du tirage au sort lui permettant de servir en premier. Non sans avoir, un temps, exulté sa joie, le match peut enfin commencer. Et Marcel a bien fait de profiter un temps de cette petite victoire car il va bien vite déchanter...



Roland Garros, comme si on y était... Suite à une idée un peu folle d'un de ses amis, Grégory Panaccione a décidé de faire un album entièrement consacré à une partie de tennis. Points après points, l'on suit ainsi le grand match qui oppose Jones à Coste. Deux joueurs que tout oppose, aussi bien physiquement que sportivement. L'un ressemblant quelque peu à Djokovic, l'autre plutôt à monsieur tout-le-monde. Des échanges et des services pour le moins originaux. Des jeux de jambes et des plongeons de toute beauté. Des effets de balle, des revers et des smashs époustouflants. Des aces parfaitement exécutés. Bref, un match à ne pas louper tant cette partie regorge de tension, de doute, de joie et de surprises. Un match drôle, surprenant et passionnant à l'issue inattendue. Un album muet porté par un trait à la fois nerveux et souple et un noir et blanc efficace.



Grégory Panaccione, jeu, set et match!
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Chronosquad, tome 1 : Lune de miel à l'âge du b..

Bloch Telonius, spécialiste médiéviste, reçoit un appel, en pleine nuit, du professeur Korais. Ce dernier le somme de venir aussitôt au Chronoport. Le jeune homme réalise enfin son rêve de gosse en devenant un Chronosquad !

Il se prépare en vitesse, quitte son appartement et ses colocataires sans faire trop de bruit et se précipite vers la bouche de métro. Direction le Chronoport. Étant un nouvel agent, il se fait rabrouer au poste de contrôle et charrier par les Chronosquads qu'il croise mais finalement atteint le bureau du professeur Korais sans trop de mal. Ce dernier l'informe de sa mission : un cas de disparition de deux adolescents, dont l'un est la fille du président de la banque centrale, dans un club de vacances de luxe situé en Égypte antique. Même si l'Antiquité égyptienne ne fait pas partie du domaine de prédilection de Bloch, ce dernier est fou de joie à l'idée de faire partie de l'équipe. En compagnie de l'impressionnant Beylogu et de la blasée Penn, le voilà parti à bord de la navette temporelle...



Voilà un album étonnant et qui mélange parfaitement les genres : science-fiction, polar, aventure et histoire d'amour. Faire partie des Chronosquads, ce cher Bloch en rêvait depuis tout gamin. Alors, qu'importe si pour sa première mission, on l'envoie dans la IVème dynastie de l'Empire égyptien, le jeune homme est exalté par cette aventure. Une fois arrivé à destination, il devra résoudre le mystère de ses disparitions, loin de s'imaginer dans quel pétrin il s'est fourré ! Premier tome d'une tétralogie, cet album met en place gentiment les personnages, notamment ce Bloch Telonius, un peu gaffeur, rêveur mais qui se révélera plutôt efficace, et les situations.

Le récit, malgré ses plus de 230 planches, ne manquent pas de rythme, l'auteur alternant les séquences. Un voyage dans le temps dépaysant, exotique, agréable et teinté parfois de légèreté. Graphiquement, Bloch Telonius ressemble à s'y méprendre à Michel Coste, croisé sur un court de tennis. Le personnage n'en devient alors que plus sympathique et attachant. Grégory Panaccione nous offre de magnifiques planches qui, sans être toujours détaillées, sont efficaces et pleines de vie. Comme à son habitude, il nous targue de quelques pages muettes plutôt bien vues.
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Toby mon ami

Toby est tout heureux de gambader dans la campagne verdoyante, le museau à terre. A travers les chemins tortueux, près de la côte, il aime marquer son territoire, même s'il prend une vache pour un poteau. Qu'importe, il lève la patte quand même. Il fait aussi de belles rencontres telles que ces gamins, un bâton à la main, prêts à jouer avec lui. Mais, à la fin de sa petite balade, il rentre tranquillement chez lui, s'assoit sur une couverture, devant la cheminée et regarde son maître en train de peindre, un artiste sans le sou. Quand arrive le soir, ils dînent l'un à côté de l'autre. Même si sa gamelle est bien pleine, il n'en a jamais assez et réclame un bout de viande à son maître. La nuit venue, il s'endort paisiblement dans son panier et veille au grain... Gare au chat qui voudrait venir lui rendre visite...



Toby, ce chien à la langue pendante, toujours à renifler, mène une vie plutôt pépère. Rien à faire de ses journées à part se promener dans les champs, manger, aboyer après le facteur ou le chat errant ou bien profiter des tendres caresses de son maître. Cet album, pépère lui aussi, se savoure gentiment et l'on suit ce toutou si attachant à travers ses jeux, ses peurs nocturnes ou ses repas. L'auteur s'attarde évidemment sur cette relation si particulière qui existe entre le maître et son chien. Pas moins de 140 pages... et pas un seul mot! Là est toute la prouesse de Grégory Panacione : captiver le lecteur avec une simple histoire de chien, le tout sans parole, à part quelques onomatopées. Et il réussit parfaitement son challenge. Cet album est plein de fraîcheur et de petits bonheurs tout simples. le trait direct et semi-réaliste de Grégory Panaccione est charmant, les aquarelles touchantes et pleines de vie. Un album vraiment original et pas si bête !



Toby, c'est aussi mon ami...
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