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Critiques de Guillaume Siaudeau (124)
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Lundi mon amour

Ce livre est un énorme câlin.

Du bonheur à l’état brut.

Qui m’a de suite rappelé Thomas Vinau dans cette aptitude tellement limpide à capter les bonheurs simples.



C’est l’histoire d’un jeune homme (enfin je l’imagine ainsi), j’ai eu envie de l’appeler Roberto mon amour. Tel un Roberto Benigni dans La vita è bella qui se joue de l’horreur pour sauver la peau de son fils. Mon Roberto ici, il est dans la lune du matin au soir, il est surtout terriblement attachant. Et puis très intelligent. Plus que certains ministres. Il prône à la manifestation pour endiguer les lundis tristes et gris. Avec des pancartes où il serait écrit « Plus jamais de lundis comme ceux-là», ou « gardez-les vos lundis dégoûtants ».



Mon Roberto, il vit entouré d’hommes en blanc, dans un centre spécialisé. Il rêve d’aller sur la lune avec son meilleur ami, son chat Toby et empile les rouleaux de papier-toilettes pour construire sa fusée. Offrez-lui une caisse de papiers-toilettes, il sera le plus heureux. Il attend éperdument le lundi, jour où sa maman vient le voir. Il ne faut surtout pas qu’elle oublie de partir avec son joli « À lundi mon amour » sinon c’est le drame.



Les ingrédients principaux de cette jolie pépite sont :

L’exaltation! Chaque détail est une opportunité au ravissement.



L’humour ! On sourit de bon cœur des réflexions intelligemment enfantines de ce jeune homme au cœur pur.



La poésie ! Les phrases de Guillaume sont d’une douceur incomparable. « Il a neigé et dehors ressemble à un vieux désert aux cheveux blancs. Ça lui va bien. »



La lumière ! Ça réveillerait un mort, je vous le dis. « Chaque fois que Maman m’embrasse, je me dis que j’en reprendrais bien une tranche. Une tranche de baisers et d’amour bien épaisse. Vous pouvez engloutir autant d’amour que vous voulez, vous ne tomberez jamais malade. Je peux vous le garantir car j’ai déjà essayé. D’aimer à me faire péter le cœur.»



Renfermé entre quatre murs, fonctionnaire, archiviste, chasseur de poux, on est tous parfois berné par l’ennui. Pourtant avec un peu d’imagination, le temps passerait plus vite et il deviendrait même très agréable.

Une imagination fertile est le plus joli parapluie anti morosité. Accompagnez mon Roberto dans ses jolis délires lunaires, vous en ressentirez une bouffée de bonheur.



Quelque chose ne tourne pas rond pour ce garçon. Il est enfermé. Il prend des médicaments. Il a peur de mourir. Ne craint pas le ridicule et croit très fort en ses rêves. On sourit devant ce virtuose de la vie qui trouve que rien ne vaut la vie. C’est beau, c’est bon sa joie de vivre, sa simplicité, ses réjouissances.



C’est un livre qui rend heureux. Tout simplement.



Je vous souhaites d’ores et déjà un très beau noël mes amis.

Merci à tous pour vos merveilleuses chroniques et nos nombreux échanges. Prenez soin de vous.
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La dictature des ronces

J’avais envie de continuer ma découverte de ce petit prodige qu’est Guillaume Siaudeau. Rappelez-vous mon avis coup de coeur sur son dernier livre, Lundi, mon amour.



Le narrateur de La dictature des ronces est appelé à la rescousse sur l’île de Sainte-Pélagie afin de s’occuper du jardin et du chien à trois pattes Nestor de son ami Henry préposé pour des raisons professionnelles à déloger de sa belle bicoque. Là-bas, c’est un autre royaume que notre touriste va découvrir. Des gens à moitié fou, un môme aveugle orphelin qui appelle son père sur la plage quand les mouettes se posent, des cueilleurs d’étoiles filantes, des marchands noctambules qui vendent des encyclopédies miracles, une bibliothécaire qui accompagne tous ses prêts d’un mouchoir tant ses livres sont tristes à mourir.



Parce que « chaque livre est l’enfant d’un gros rêve et d’un petit courage », Guillaume Siaudeau fait virevolter les mots en fouillant dans l’encre de la vie, dans les recoins du quotidien pour transformer la monotonie en une joyeuse bergère où la simplicité se fait poème et déride les cieux paresseux.



Vous aimez Thomas Vinau, René Frégni, Christian Bobin, Pierre Raufast, n’hésitez pas à découvrir ce sympathique auteur, Guillaume Siaudeau, un petit troubadour anti morosité.

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Pas trop saignant

Aujourd'hui, c'est son jour de congé. Qu'il passe, comme tous ses jours de congé à oublier. Oublier le cri des bêtes, les yeux écarquillés, le sang. Pour être moins gris, il se rend à l'hôpital où l'infirmière Joséphine lui administre sa dose hebdomadaire d'un liquide arc-en-ciel. Mais Joe est déçu aujourd'hui d'apprendre que Joséphine est en repos. C'est l'infirmière Gisèle qui s'occupera de lui. De retour chez lui, il avale rapidement son déjeuner, se permet une sieste puis s'en va acheter des bonbons qu'il ira offrir à Sam dont la pommette est, aujourd'hui, ornée d'un petit bleu vif. À la fin de la journée, sous un ciel tout gris, Joe se sent cafardeux. Après une nuit très courte qu'il a passé à réfléchir à la phrase d'une vieille dame entendue à la télé, il a pris sa décision. Aujourd'hui, il ne franchira pas la porte de l'abattoir. Au nez de l'éleveur, occupé à rire de bon cœur avec son collègue, il volera son camion, chargé de six vaches, et prendra la fuite. Avant d'aller trouver le bonheur, il ira chercher le petit Sam, certain que lui aussi à droit à sa petite dose...



Comme son père et son grand-père, Joe travaille à l'abattoir. Un métier qu'il n'a visiblement pas choisi, lui qui est fragile et qui ne supporte ni les bêlements des moutons, ni les beuglements des vaches. Alors, Joe a décidé de s'enfuir, emmenant avec lui six vaches, qu'il sauve d'une mort certaine, et le petit Sam, qu'il sauve lui aussi de sa famille d'accueil (qui n'en porte que le nom), pour leur faire découvrir la montagne et ses prés verts. Mais la liberté et le bonheur ont un prix, Joe le sait bien... En attendant, il cueille ses petits moments de bonheur, qu'il aime aussi offrir, et profite de sa fuite, en dehors de sa vie et un peu en dehors du temps. Il profite de l'air et du vert des montagnes, de ses retrouvailles avec son ami d'enfance, des sourires de Sam, de son amour secret pour l'infirmière Joséphine, de la générosité de ceux qu'il rencontre. Empreint de tendresse, d'un brin de mélancolie, ce road-trip doux-amer, tout à la fois grave et léger, déborde de vie, de poésie et d'émotions. Une ode à la fuite et aux rêves à laquelle la plume de Guillaume Siaudeau permet de croire et d'espérer...



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La dictature des ronces

A la demande d’un ami, voilà notre narrateur débarquant sur l’île de Sainte-Pélagie, pour s’occuper de la maison, du jardin et du chien de celui-ci. Une île perdue au large de, mais dont le maire le prévient d’emblée qu’il sera sur l’île des fous.

Alors c’est vrai que d’étranges phénomènes ou personnages font leur apparition, comme cet avion publicitaire et ses multiples banderoles prémonitoires, ou comme ce couple vendeur d’encyclopédies le réveillant à trois heures du matin, cette bibliothécaire qui accompagne chaque prêt de livre d’un mouchoir car toutes les histoires sont dune tristesse infinie, ce lanceur de couteaux en mousse,

ou bien encore cette pêche miraculeuse d’étoiles filantes…

Lui qui a le coeur et l’âme en capilotade, il se sent revivre sur cette ile si singulière. Il se prend à l’aimer et aimerait bien ne plus la quitter. Mais la vie, sa vie, l’appelle ailleurs et il lui faut affronter ses vérités et éradiquer les ronces, toutes les ronces.



J’ai adoré l’ambiance, l’atmosphère de ce roman si plein d’humour, de fantaisie et de poésie. C’est du miel en mots. Un bonheur de lecture, une douce parenthèse dont on ressort requinqué et on s’étonne de ne pas croiser plus souvent cet auteur porteur de tant de tendresse et de poésie sans rime s’il vous plaît, il n’aime pas ça les rimes.
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Tartes aux pommes et fin du monde

Ça doit être mon gout pour l'océan qui fait que je suis plus salé que sucré.

Là, pas de bol. Peut être que "quiche lorraine et faim du monde" m'aurait davantage parlé que cette pâtisserie indigeste et cette fin du monde si longue à venir. Cent quatorze pages interminables…



Dans la famille oui-oui, je voudrais oui-oui au pays du prozac. Bonne pioche.

C'est trop triste la vie et pis c'est trop injuste et pis c'est pas bien et pis pas bien c'est mal et mal c'est ce que j'ai à mon petit coeur.



Faut vraiment que je pense à être moins con con et que j'arrête de croire les pubs mensongères des quatrièmes de couverture !!!

" Empli de poésie et de dérision" qu'il disait le monsieur de "Le monde des livres".

" Guillaume Siaudeau recueille l'écume des jours" […]

Vu le racolage fait par l'éditeur plus haut, ça pouvait coller avec un petit parfum Vianesque.

Nada, juste une pate sèche avec deux vieux trognons de pommes en guise de garniture. Z'ont même pas enlevé les pépins, ceux qui me restent en travers de la gorge.

Cinq fruits et légumes par jour, je crois que je vais arrêter les pommes.



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Tartes aux pommes et fin du monde

Voilà encore un petit bijou dont je dois la découverte à Masse critique : merci Babelio et les éditions Alma



C'est un très joli récit, empreint de poésie et d'humour, merveilleux maquillage pour qui veut tromper son monde et ignorer ses angoisses et son désespoir, suscités par la perte, les amours déçues, l'injustice.



A mi-chemin entre Forest Gump et Candide, le narrateur jette un regard naïf sur le monde qui l'entoure, le papa qui boit beaucoup, peut être parce que les chiens ne volent pas, la Maman qui revient parfois, accompagnée d'un monsieur taiseux, puis le collègue qui collectionne les maquettes d'avion, la propriétaire qui fait des tartes aux pommes extra-terrestres et l' amoureuse qui sait où se trouve le code-barre des boîtes de maquereaux : tous ces personnages entraînent notre ingénu dans une ritournelle douce-amère pour le plus grand bonheur du lecteur.










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Tartes aux pommes et fin du monde

« Tarte aux pommes et fin du monde » est un joli petit texte, plein de douceur et de mélancolie, qui passe en revue la vie d’un jeune homme élevé par un père alcoolique et violent. Suite à une rupture sentimentale, il tombe dans la dépression et trouve du réconfort dans les tartes aux pommes que lui offre sa propriétaire et dans le revolver qu’il vient de s’acheter et qui lui donne l’impression d’être complètement maître de son destin…

Un jeune homme touchant et attachant, empreint d’une folie douce qui le rend à la fois vulnérable et très lucide sur la violence du monde. Les chapitres sont courts, l’écriture délicate et font de ce premier roman une jolie surprise malgré certaines maladresses.
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Pas trop saignant

Pas trop saignant est un court ouvrage absolument percutant, déployé au moyen de chapitres concis mais gorgés d'une rage athlétique et d'un grand coeur. L'auteur confesse un récit fragile -parce que l'on sent qu'il nous échappe- et fugace : le·a lecteur·rice est isolé, sans pour autant être rejeté, et devient bel et bien le·a témoin d'une course vers deux antipodes, la vie et la mort, réconcilié autour d'un même désir, celui d'être libre. La plume de Guillaume Siaudeau, poétique vigoureuse, dévoile alors une cavale démente, aux pétales délicates, un conte doux-amer qui vient, non sans humour, écorcher quelques anomalies de la société. Le·a lecteur·rice butine alors un peu de mélancolie mais surtout beaucoup de tendresse dans ce récit qui est une véritable fracture temporelle, un arrêt dans le temps qui constelle le cerveau du·de la lecteur·rice en d'innombrables étoiles d'affection.
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Lundi mon amour

Le quotidien et ses escapades. La folie toujours fidèle au règne poétique, défense instinctive ou compresse appliquée sur ses morsures quotidiennes, Guillaume Siaudeau nous emporte une fois de plus dans une histoire à hauteur d'homme et offre une nouvelle appréhension du monde. Sous une plume où la grisaille mâtine avec l'évasion spatiale, Lundi mon amour fait du langage une autre chose, une image en écho. Un dédoublement.



Ici, le roman rachète une certaine magie, impression convaincue que le monde n'est plus aussi lamentable tant que sont publiés de tels ouvrages. Harry, notre personnage semble savoir nous charmer et caresse à travers son entreprise spatio-poétique, bien ambitieuse dois-je le signaler, l'intimité. Ses réflexions, proche de l'adage, sont une sorte de refuge dans lequel chacun·e peut se lover. Cette fausse naïveté narrative se fend d'une échappée au spleen, aux fêlures de l'existence. La prose, dépouillée, transmuent ces pertes et solitudes que froissent l'esprit en une véritable ode au rêve, à la vie. Soupçon d'une douleur métamorphosée. Un vertige d'émotions.
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Tartes aux pommes et fin du monde

Il fallait bien que ça arrive, après deux très bonnes pioches parmi les titres de la rentrée littéraire, je tombe sur un moment d'ennui abyssal. Pourtant, je suis persuadée que ce court roman aura pas mal de succès. Déjà grâce à son titre, si plaisant sur les étalages de nos librairies. Enfin à cause de la plume de l'auteur. Comment t'expliquer ? Le narrateur nous raconte sa petite vie, de son enfance auprès d'un père alcoolique à son amour déçu avec la jolie Alice. Après leur rupture, le héros sombre peu à peu dans une dépression profonde durant laquelle il trouve un substitut à la femme aimée en achetant un « flingue » et en le traitant comme son compagnon de route. Voilà. Le tout est raconté avec des phrases très courtes et moult images enfantines. Pour être franche, j'ai cru au début que le narrateur devait avoir 10 ou 11 ans. Mais non. C'est un jeune adulte. Au fil des pages, j'ai eu l'impression que c'était Forrest Gump au pays de la dépression. Soit, je comprends le parti pris de parler de choses graves sur un ton décalé. Sauf qu'ici ce n'est pas l'ironie ou la poésie qui affleure des pages mais l’innocence d'un être fortement limité intellectuellement.



Je suppose que certains lecteurs vont se pâmer devant la légèreté du style, la « délicatesse de sa poésie ». Chacun son point de vu. Mais personnellement, je n'avais pas spécialement envie de lire « Corky au pays du suicide ». Peut-être que ces dernières années, j'ai trop lu de ce genre de récit qui parle « avec tendresse des choses difficiles de la vie ». Si on me ressert encore une fois de cette putain de tendresse, je risque fort de recommencer, comme du temps de Gounelle (http://altervorace.canalblog.com/archives/2012/02/03/23261766.html), à avoir envie de tuer des bébés chats.



Avant de te laisser, ami lecteur, mettons les choses au point. Cette critique n'engage que moi blablablablabla. Si tu as aimé, tu peux toujours le dire mais sache que tu ne me feras pas changer d'avis.
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Inauguration de l'ennui

Ce livre m'a été offert par une amie il y a quelques années et je viens seulement de le lire, alors même que c'est un recueil de poésie relativement court. Je ne regrette pas d'avoir attendu si longtemps parce que j'ai l'impression de l'avoir lu au bon moment.



Dans Inauguration de l'ennui, Guillaume Siaudeau nous offre une centaine de poèmes en prose qui parlent du quotidien, de la joie, de la tristesse...



L'auteur définit lui-même la poésie comme ceci "La poésie est partout. Elle ne se cache pas. Je pense qu'elle se cueille plutôt comme un fruit. Elle ne connaît ni rareté, ni pénurie. Elle est accessible à tous, il n'y a qu'à se servir." Cette citation me paraît parfaite pour définir le style et les intentions du poète.



Souvent mélancolique, la poésie de Guillaume Siaudeau ne tombe pas pour autant dans le pathos. De pleins de façons, il a su m'émouvoir à travers ses textes, me donnant le sourire ou la larme à l'oeil. C'est avec une simplicité, mais surtout une beauté, que l'auteur décortique le quotidien, l'ennui.
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Pas trop saignant

Sympa, d’autant que le sujet principal est la liberté. Cette liberté que se donne, un jour, cet homme qui travaille dans un abattoir. Il va libérer six vaches condamnées à mort et un petit voisin malheureux dans sa famille d’accueil. La cavale va démarrer. Un humour, limite noir, avec une analyse de notre société absurde. Auteur découvert par hasard, dont je vais m’empresser de lire ses précédents romans. Conquise par son style décalé.
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Inauguration de l'ennui

Hymne du quotidien et confidences ensoleillées, Inauguration de l’ennui enfonce les portes du prosaïque. Guillaume Siaudeau, à la discrète présence, révèle alors une esthétique du banal, presque dans une forme ascétique mais qui, au fond, s’évade du postiche académique.



Des fragments du quotidien, une réconciliation. Comme si l’auteur offrait l’occasion d’une nouvelle appréhension, sublimée, d’un accoutumé : une consonance familière mais transfigurée. De la réjouissante tradition des éditions Alma – choix éditorial bien heureux qui, à mon sens, se distingue des autres maisons – est offert au·à la lecteur·rice quelques lignes de suite, de fuite. Pour notre cas, Guillaume Siaudeau nous fait l’aveu de plurielles et belles considérations sur la poésie « qui ne connaît ni rareté, ni pénurie. Elle est accessible à tous, il n’y a qu’à se servir ».



À l’aide d’une plume parfois mélancolique sans pour autant verser dans le pathos, mais bien souvent lumineuse et pétillante, presque malicieuse, l’auteur abat la possibilité facile d’un maquignonnage pour colporter avec une acuité que nous pouvons d’ailleurs saluer un présent jamais figé, fluide. Dès lors, Guillaume Siaudeau partage un recueil chatouillant des motifs banals tantôt énigmatiques à l’incroyable pouvoir évocateur. Au fond, l’auteur s’empare et s’approprie, pour notre plus grand plaisir, le quotidien de temps à autre navrant, lassant, celui d’une Emma Bovary découragée. Abandonnant le confort d’un passé nostalgique, l’auteur créé ainsi un espace vivant où chacun·e est libre d’y composer son itinéraire, d’y promener son ennui.



Chronique complète sur le blog !
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Lundi mon amour

Un livre simple et fort qui part de court chapitre nous montre le rêve du personnage principale qui par sa différence ressent et voie la vie différemment que la majorité des gens.

Pourquoi ne pas aller sur la Lune et ne pas construire sa propre fusée ? Lui ne voit pas d'obstacle.

Tendre et joyeux, un beau moment de lecture
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Tartes aux pommes et fin du monde

Il se souvient de Bobby, son labrador, mort d’une crise cardiaque au cours d’une balade. Puis ce fut le départ de sa mère. Avec sa sœur, il n’a pu que constater les dégâts : Papa qui tombe dans la bouteille et commence à cogner, de plus en plus. Ensuite il a eu droit à l’armée puis au premier appart et aux premiers petits boulots. Peu après il a rencontré Alice grâce à une boite de maquereaux. Une belle histoire qui se terminera mal comme celle d’Arni, un collègue devenu ami qui va sombrer après son licenciement. Quand Alice le quitte, il achète un flingue. Son nouveau et plus fidèle compagnon…



Un premier roman dans l’air du temps. Le roman d’une génération de jeunes trentenaires un peu paumés. Roman de l’inquiétude aussi. Constater que l’on est difficilement arrivé jusque-là, avoir conscience d’être au monde mais ne pas savoir où l’on va. Rien de plombant pour autant, c’est là toute la force de ce court récit. Malgré l’adversité permanente qui semble le frapper, le narrateur garde un ton léger et non dénué d’humour où l’autodérision affleure à chaque page. Une mise à distance bienvenue et plutôt fine entre la réalité de sa situation et la façon dont il l’analyse.



Solitude, instabilité chronique, précarité et crise existentielle… un cocktail dans l’air du temps je vous dis ! Mais le plus important reste que la petite musique de Guillaume Siaudeau est des plus agréables. Un premier roman réussi, ce n‘est pas toujours le cas. Autant en profiter…


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Pas trop saignant

Le cri des cochons ou celui des vaches, un matin, Joe décide qu’il ne peut plus les supporter. Car ces cris envahissent sa vie, son repos, ses nuits, ses rêves. Ce n’est pourtant pas une décision simple à prendre lorsque l’on travaille dans un abattoir.



Chaque semaine, Joe doit recevoir des perfusions pour arriver à vivre à peu près normalement. Et dans ces moments-là, son seul rayon de soleil, c’est l’infirmière Joséphine. Il faut dire qu’elle aussi habite les nuits de Joe, ses rêves, sa folie douce et ses envies d’ailleurs. Mais rêver n’est plus suffisant, car ça ne fait pas vivre heureux.



Il en est sûr désormais, le bonheur est dans la fuite, loin de l’odeur du sang, celui des bêtes et celui des perfusions, loin de l’hôpital et de la mort.



Alors ce matin-là, le premier éleveur qui pose sa bétaillère devant l’abattoir à la surprise de la voir s’envoler avec ses six vaches à l’intérieur. Et Joe trace la route, mais n’oublie pas de récupérer au passage le jeune Sam, cet enfant élevé par des tuteurs qui ont confondu maison de redressement et éducation familiale.

Ils se font la belle. Par l’autoroute, par les petites routes, jusqu’à la montagne et ses verts pâturages ensoleillés. Ou pas. Il peut faire gris et froid dans les montagnes quand on n’a rien à manger et que l’on est entouré par quelques voisins trop bavards.



Quelle heureuse surprise. J’ai apprécié ce court roman aux chapitres brefs, qui fleure bon douceur et mélancolie, teinté d’un humour grinçant et parfois si réaliste. Il y a beaucoup de tendresse et de douceur dans ce road-trip pour la vie, dans ce texte aux intonations douces amères qui nous ramène indiscutablement à la banalité et la dureté du quotidien.



Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/18/pas-trop-saignant-guillaume-siaudeau/
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La dictature des ronces

Un livre un peu intimiste. Avec des passages qui veulent faire sourire et qui atteignent leur but. Avec une certaine poésie, une poésie à la Saint-Ex, j’ai trouvé.



L’histoire, c’est une sorte de parenthèse pour le personnage.

Ce pourrait presque être un conte : on ne sait pas où est située l’histoire, ni quand. Un prétexte est donné à la mise en scène : le personnage vient garder un chien pendant les vacances. Les autres personnages sont très imaginés, ils pourraient être tout droit sortis du petit prince, d’où ma référence à Saint-Ex.



Vraiment original, sans donner l’impression de chercher à l’être.

Un livre rapide à lire mais agréable. Parce qu’il n’y a pas vraiment d’histoire, on est tout de suite plongé dans l’atmosphère si particulière du livre, pas besoin de préambule, ni de longs développements. Juste un bon moment !
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Lundi mon amour

Parfois, il vaut mieux se réfugier dans ses rêves plutôt que se heurter sans cesse à un monde qui vous englue les pieds dans la terre et empêche votre tête de côtoyer les étoiles... On vous traitera peut-être de fou, on vous enfermera, on vous fera prendre quelques petits cachets pour tenter de vous faire retrouver des idées claires. Mais claires pour qui ? Sous la plume de Guillaume Siaudeau, on a plutôt envie d'être Harry, d'entrer dans une agence de voyage pour acheter un billet pour la lune... parce que ce n'est pas difficile de comprendre, rien qu'en passant quelques minutes devant un journal télévisé, que la lune, c'est peut-être un vrai refuge (quoi que, un peu trop de trafic aussi par là-bas).

L'auteur adopte une forme naïve, empreinte de poésie et qui n'en éclate pas moins de clairvoyance. Véritable ode au pouvoir de l'imaginaire, capable de mettre du beau et du rêve par-dessus le gris, de transformer le moteur d'un aspirateur en un accélérateur de pensée magique.

A lire en plein blues du dimanche soir, ou un lundi matin à l'aube, histoire de chasser la grisaille...
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Pas trop saignant

Troisième roman de ce jeune auteur né en 1980 et troisième fois que je me laisse embarquer dans son univers décalé, à la frontière du rêve et de la réalité. On suit ici le parcours de Joe, équarisseur dans un abattoir ne supportant plus la vue du sang et le cri des bêtes condamnées à une mort atroce. Un solitaire qui décide un jour de tout plaquer pour partir sur les routes au volant d’une bétaillère dérobée sur son lieu de travail et contenant des vaches destinées à finir en steaks hachés. Après un détour pour kidnapper Sam, un enfant placé et maltraité dont il est devenu le meilleur ami, Joe roule vers la montagne et trouve d’abord refuge chez son vieux pote Jacques. Il rencontre ensuite Robert, veuf bourru au cœur grand comme ça qui prend fait et cause pour les fuyards tandis que la traque s’organise et que les policiers de tout le pays se lancent aux trousses de la bétaillère et de ses drôles d’occupants.



Y a de la joie et de la tristesse dans cet inclassable petit texte, une gravité affleurant en permanence sous des faux airs de légèreté. La liberté a un prix, la fuite ne pourra jamais être que temporaire et on sait la partie perdue d’avance mais cela renforce l’infinie empathie que le lecteur ressent pour Joe et ses comparses. A l’opposé les forces de l’ordre en prennent pour leur grade, un matraquage en règle sous l’angle de la moquerie et de l’humour noir offrant une représentation aux accents anar certes caricaturale mais pour le coup vraiment drôle.



C’est une confirmation, j’aime beaucoup la plume et le ton de Guillaume Siaudeau, son regard lucide, désabusé et pétri d’humanité, sa capacité à mettre en scène des gens du peuple aussi attachants que solaires et ses histoires douces-amères dont la petite musique nous reste en tête longtemps après avoir tourné la dernière page.


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La dictature des ronces

Parce qu’il a accepté de s’occuper du chien de son ami Henry devant s’absenter pendant un mois, le narrateur débarque sur l’île de Sainte Pélagie. Au bord de la dépression, il voit dans ces vacances tombées du ciel l’occasion de faire le point et de se ressourcer. Mais il va rapidement comprendre que son lieu de villégiature ne ressemble à rien de ce qu’il a connu auparavant. Dès la traversée, le passeur ivre mort donne le ton. A la bibliothèque, tous les ouvrages ont des titres et des sujets déprimants et sont prêtés avec des paquets de mouchoirs. Les vendeurs d’encyclopédie frappent à sa porte à 3h du matin tandis que des avions publicitaires survolent la plage en traînant derrière eux des messages semblant anticiper chacun de ses faits et gestes. Pendant que les autochtones l’invitent à la pêche aux étoiles filantes, un cirque ambulant animé par d’anciens alcooliques anonymes propose un numéro de lancer de couteaux en mousse. Je vous épargne l’épisode de la neige en plein été et celui où un gosse passe ses journées au bord d’une falaise à attendre l’hypothétique retour de son père…





De Guillaume Siaudeau j’avais lu et apprécié le premier roman, « Tarte aux pommes et fin du monde ». J’ai retrouvé ici son univers riche de fantaisie et d’humour décalé, son écriture très imagée et son art de la formule : « J’étais plutôt du genre à ne pas croire au paradis mais à craindre l’enfer. A banaliser la lumière et à sacraliser les ombres. Je ne sais pas si mon pessimisme était à la hauteur de mes problèmes mais il y mettait du sien. » En creux, j’ai trouvé d’une grande justesse le portrait d’un narrateur digne de son époque dans son mal-être et sa fragilité, sa solitude, son manque d’espoir et d’ambition. Un homme aussi lucide que désabusé, capable d’associer une belle dose d’autodérision à une empathie sincère et désintéressée pour les doux-dingues qu’il croise sur cette île mystérieuse. Un homme en plein paradoxe, ressentant avec cette expérience insulaire, « un bien être doublé d’une gêne indescriptible. Le sentiment de ne pas être à [sa] place, mais de manière très confortable. C’était aussi difficile à expliquer qu’à vivre ».



Farfelu mais pas que, loin de là, ce second roman beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît installe Guillaume Siaudeau parmi les jeunes auteurs français à suivre avec le plus grand intérêt. Du moins en ce qui me concerne.




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