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Critiques de Gustav Meyrink (57)
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Le Golem

e livre est un classique de la littérature juive, on le lit, le relit sans fin, car au travers de cette histoire, se dresse ce que tout juif attendait à cette époque, un être divin capable de les défendre contre les injustices et les exactions subies par leur communauté. Ce livre nous fait pénétrer dans le quartier juif de Prague fermé le soir et ouvert le matin à une certaine heure. Il nous fait participer à la vie (parallèle) de tout un peuple, prostituées, mauvais garçons, étudiants hassidiques, rabbi miraculeux qui doivent se "débrouiller pour survivre" dans l'attente de ...
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Le Golem

Quelle oeuvre bien étrange... Il me semble indispensable, pour l'apprécier pleinement, d'accepter de n'y rien comprendre. J'ai eu beaucoup de mal avec les premières pages*, jusqu'à ce que je décide de me laisser porter par la langue, très belle, et par l'ambiance générale du récit.



C'est cette ambiance dont je me souviendrai longtemps encore après ma lecture. L'impression de m'être laissée bousculée dans les ruelles étroites du ghetto de Prague, dans une brume épaisse, et d'avoir entrevu par de petites fenêtres mal éclairées, tout un monde souterrain. Une sorte de carnaval peuplé de figures terrifiantes de laideur ou de grandeur, jamais dans la demi-mesure.



Les personnages sont tout simplement inoubliables. J'ai été tout particulièrement émue par Mirjam et Hillel, figures angéliques impressionnantes (vous allez sans doute sourire mais en pensant à eux je revois l'image de Galadriel dans le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, vous savez lorsqu'elle devient tout à coup terrifiante de pouvoir).



En somme, cette lecture est comme "une exquise veille crépusculaire" : plongez-y les yeux et l'esprit grands ouverts, sans amarres, pour espérer y trouver votre bonheur.



*Au tout début j'ai lu quelques remarques qui m'ont un peu irrité l'oeil et que je ne m'explique toujours pas très bien. Pour faire bref : les Juifs seraient cupides, les rousses tout à la fois dégoûtantes et attirantes et les homosexuels écoeurants... Je pense que l'oeuvre est à resituer dans son contexte politique et social...que je ne connais pas ! Mais nul doute que je dois pouvoir trouver un éclaircissement de ce côté-là.
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Le Golem

J’avoue avoir été assez déconcerté, sans doute qu’il ne faut pas le lire n’importe quand. Je m’attendais sans doute à un récit d’aventure du genre Frankenstein ou Dracula, avec un rythme à la Arthur Conan Doyle ou Jules Vernes, mais on est bien plus prêt d’un récit introspectif avec pour axe principal la ville de Prague à la fin du XIXe siècle. C’est avant tout une ambiance, le ghetto juif, avec ses petites ruelles, ses appartements mal chauffés, des personnages étranges, mais très réalistes. Le démarrage de ma lecture a été assez laborieux, difficile en effet de se plonger dans l’histoire, les premiers chapitres ne pourront être compris qu’à la fin, et les rêves se mêlent à l’histoire, chargés de symbolique, faisant référence à la culture juive et à la Kabbale. Et surtout, ici, le Golem n’est pas un espèce de monstre géant qui se déplace dans Prague comme une sorte de Godzilla de glaise. Gustav Meyrink le perçoit comme un phénomène naturel qui se déclare tous les 33 ans dans une boucle temporelle, une apparition de double de soi-même, ou une recrudescence de meurtres, de miracles, de rêve hantés, de dépersonnalisation de soi, et d’anthropomorphisme de la ville. Alors, malgré mes difficultés du début de ma lecture, je dois avouer que j’ai été totalement envouté, l’écriture est belle, élégante, et la fin nous fait l’effet d’une révélation. Jamais le surnaturel n’est au coeur du récit, mais il agit comme un médium qui nous fait voyager, dans Prague, dans le mysticisme, dans l’abnégation, où espoir et désespoir se confondent comme dans un miroir. Ce récit me laisse une impression étrange, j’ai le sentiment qu’il se dévoile encore longtemps après la lecture, sans doute à relire plusieurs fois, peut-être tous les 33 ans, qui sait...
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L'Ange à la fenêtre d'Occident

L’Ange à la Fenêtre de l’Occident (Gustav Meyrink, 1927 ; édition française chez Retz, 1975, avec des illustrations d’Isabelle Drouin) est un livre important.

D’abord parce qu’il s’agit d’un véritable roman occulte, écrit par un auteur qui maîtrise parfaitement le symbolisme, les correspondances et les techniques initiatiques. On baigne dans l’alchimie, la réincarnation, le paganisme avec un petit parfum de Hieros Gamos. Le fil rouge est bien sûr celui de la recherche de la transcendance et de l’immortalité.

Ensuite parce que l’action se déroule sur deux plans temporels (le XVI ème siècle et le début du XX ème), mais pas à la façon des thrillers ésotériques auxquels nous sommes habitués, à savoir un empilage de tranches de saucisson zébrés de « flash back » . Les deux trames chez Meyrink se chevauchent et finissent par se mélanger de façon convaincante, donnant au récit un ton fluide au service d’une action continue.

Enfin, et peut être surtout, parce qu’il s’agit de la première biographie romancée de John Dee dont les principaux éléments seront par la suite largement recyclés dans toutes les études romantiques qui fleuriront sur le personnage. L’Ange à la Fenêtre de l’Occident est en quelque sorte le vecteur qui introduit John Dee dans les littératures de l’Imaginaire. Lovecraft ne s’y trompera pas, utilisant dès l’année de parution du livre (1927), le personnage du magicien anglais dans son Histoire du Necronomicon : Une traduction anglaise, faite par le Dr. Dee, ne fut jamais imprimée et n’existe qu’à l’état de fragments récupérés à partir du manuscrit original. Il y reviendra l’année suivante (1928) dans L’Abomination de Dunwich : … Or, le personnage principal ne possède que les fragments traduits par John Dee.



Le récit met en scène un certain baron Müller, critique d’art dans le Prague du début du siècle dernier, collectionnant les pièces rares que lui fournit son vieil ami slave, Lipotine. Sa vie va basculer, suite à la réception d’un colis que lui a fait parvenir son cousin, John Rogers, avant de mourir. Un paquet contenant papiers, manuscrits et objets divers provenant de John Dee, un vieil anglais excentrique ancêtre de sa mère. Et de dérouler l’existence d’un personnage multipliant les « ratages » et pour commencer avec un petit stage en prison pour s’être mis à dos la souveraine de l’époque, la Reine Mary. Un ratage compensé par les révélations d’un inquiétant compagnon de cellule, Bartlett Green, qui lui remettra le fameux miroir noir et le mettra sur la piste du trésor exhumé de la tombe de Saint Dunstan, à savoir une boule rouge contenant la materia prima, blanche renfermant de la poudre de projection et un manuscrit faisant office de mode d’emploi. Ratage parce que fondant tous ses espoirs sur la Reine Elisabeth, venant de succéder à Mary et l’ayant élargi, il se fait « balader » par la souveraine sur le thème « je t’aime moi non plus ». Ses projets d’ouvrir une voie maritime par le Groenland échouent alors que ses invocations magiques restent peu convaincantes. C’est la raison pour laquelle il va faire appel à des médiums, et notamment Edward Kelly, pour tenter de passer à la vitesse supérieure. L’or va surgir du fourneau grâce au contenu des deux boules, mais le manuscrit de Saint Dunstan reste indéchiffrable alors qu’il contient la formule pour les « recharger ». L’Ange Vert est évoqué par Kelly, mais lui aussi joue « les allumeuses », promettant sans rien révéler tout en étant de plus en plus exigeant.

La population du village de Dee, Mortlake, se révolte contre les deux compères accusés d’opérations diaboliques, les amenant à s’enfuir à Prague avec la complicité du Prince polonais Larski, tombé sous le charme de Kelly. Ratage à nouveau, car la rencontre avec l’empereur Rodolphe se terminera en queue de poisson, le souverain considérant Dee plus comme un charlatan qu’un véritable mage. Dee demandera du reste conseil à Prague à Rabbi Loew qui tentera, sans succès, de lui indiquer le vrai chemin de la sagesse par l’art de la prière. La fin sera pitoyable : l’Ange Vert ordonne à Dee de « prêter » sa femme Jane à Kelley, laquelle, humiliée, se jettera dans un puits appelé « puits Saint Patrick ». Il rentrera à Mortlake dans son domaine dévasté pour y mourir.



De façon curieuse, les différents éléments de cette saga vont rejaillir sur le Baron qui rentre en possession du miroir noir et des deux boules. Et puis tout se mélange, jusque dans les personnages : il embauche une nouvelle gouvernante qui se souvient d’avoir été Jane dans une autre vie. Il rencontre, par le biais de Lipotine, une inquiétante princesse russe, la princesse Chotokalugine, créature ambiguë qui qui symbolise la tentation et les forces du mal ; c’est Isaïs la noire, grande prêtresse du tantrisme. Elle collectionne d’étonnants artefacts (la lance du destin, le bouclier de Roland de Roncevaux… !) et recherche désespérément la pointe de la lance de John Dee. Le Baron résistera à toutes les tentations qui se multiplieront au cours de ses propres invocations à l’aide d’un restant de « poudre rouge ». Sa maison sera détruite par un incendie, Jane se suicidera avec la princesse, et il se retrouvera de l’autre côté du miroir, au domaine d’Elsbethstein où il retrouvera la Reine Elisabeth. Il aura réussi le parcours initiatique que John Dee avait raté et deviendra un Immortel.



A l’exception du manuscrit du Saint, il est peu question de livres dans ce roman, encore moins de bibliothèque. Sauf le journal intime transmis par John Rogers, les propres écrits de John Dee ne sont pas évoqués.



La critique de wikipédia (version anglaise), si elle considère ce roman comme une œuvre majeure, le qualifie pourtant de confus et compliqué. Avis que je ne partage absolument pas. Quand on a compris que le Baron Müller va reprendre la queste ratée de son aïeul et la réussir, les différents éléments du récit s’emboitent parfaitement et offrent au lecteur une vision saisissante de l’Initiation.

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Le Golem

"Le Golem" de Gustav Meyrink, dans la même "lignée" que "Melmoth l'homme errant" ou "Le Portrait de Dorian Gray" ou encore "Frankenstein" des romans gothique, sombre, efficace.

Là il s'agit de la Cabale et de la création ignominique d'un monstre à l'aide de formules cabalistique.

Des assassinats surviennent à la même époque dans le ville de Vienne.

Un classique qui reste cependant méconnue.

A faire connaître donc.



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Le visage vert

De temps à autre, j'aime me replonger dans un classique du fantastique.



Le visage vert, est à ce titre tout à fait indiqué comme relecture, car c'est une oeuvre qui se redécouvre quand on la relit à quelques années de distance.



Ma première lecture de ce roman m'avait laissé un peu mitigé, car à l'époque, le fantastique était pour moi plus proche des récits horrifiques que des atmosphères insolites.



C'est que dans Le visage vert, tout comme dans Le golem du même auteur, le fantastique n'est pas sensationnel, mais affaire d'ambiance et de personnages.



Et ici la ville d'Amsterdam, et en quelque sorte un personnage, comme Prague dans Le golem.

Située juste après la première guerre mondiale, l'action se situe dans la vieille ville hollandaise, où l'on rencontre personnages surprenants et les légendes locales.



L'histoire en elle-même devient presque accessoire.

Un grand texte, pas uniquement de la littérature de genre, un grand texte tout court.



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Le Golem

Voilà un livre vraiment étrange. Je m'attendais à un récit fantastique avec une être extraordinaire, un peu comme Dracula ou la créature de Frankenstein. Mais dans ce roman, le Golem est seulement évoqué, il n'apparaît que très peu et de manière incertaine.

Le livre tout entier baigne dans une atmosphère floue, le héros, tout comme le lecteur, se demande souvent s'il est dans un rêve ou s'il vit des événements réels.

Le style est cependant assez agréable à lire, mais les épisodes s'enchaînent de façon un peu décousue, sans doute à cause de cette atmosphère onirique.

J'avoue que je n'ai pas vraiment saisi le dénouement du roman, mais plutôt que de l'abandonner complètement, je le garde en réserve pour le relire dans quelque temps (pas trop longtemps !), et je récrirai peut-être une nouvelle critique.
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Le Golem

Publié en langue allemande en 1915, le Golem de Meyrink est considéré comme un classique de la littérature fantastique, au même titre que Dracula de Stoker, ou que les contes de Poe.



Cependant, pour le lecteur de 2017,l'etiquette "fantastique" parait presque usurpée, tant ce terme est devenu synonyme de scènes chocs, de terreur et de gore !



En fait, le roman de Meyrink correspond très bien au genre dans lequel on le classe.

Le fantastique, est ici surtout question d'atmosphère, d'étrangeté, d'ambiance...



Maitre Pernath, le personnage central du livre, tailleur de pierres précieuses dans le quartier juif de Prague, est confronté à des inquiétudes causées par une amnésie partielle, et par son entourage proche.



Pas de monstruosités venues d'ailleurs comme chez Lovecraft par exemple, ni de tueries violentes.



L'angoisse est instillée par le vécu quotidien du narrateur, qui vit son quartier comme une sorte de cauchemar.

Le talent d'auteur de Meyrink (et celui de la traductrice en l'occurrence Denise Meunier, pour l'édition "Marabout") plonge le lecteur au coeur des transes vécues par Pernath.



Un roman qui mérite le succès qu'il connu à sa parution, et son statut de classique du genre.



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Le Golem

Athanasius Pernath est un talentueux tailleur de pierres précieuses qui se voue tout entier à sa profession dans le quartier juif de Prague. Alors qu’il semble mener sa vie tranquillement, sans trop jamais se poser de questions et sans accorder beaucoup d’intérêt aux gens qui l’entourent, une rencontre étrange, brève, mystérieuse, tel un rêve éveillé, va soudainement changer le cours de son existence et le mener à voir le monde différemment.



Tout au long de cette lecture, je suis passée par des flots de sentiments très contraires à l’égard de l’histoire et de sa construction. Les trois premiers chapitres m’ont probablement autant déroutée qu’ennuyée. Et puis, d’un coup, avec l’arrivée de Zwakh, Prokop et Vrieslander, les trois amis du narrateur, et les histoires mystérieuses qu’ils aiment à se raconter, le récit m’est apparu beaucoup plus riche et prenant. Un peu comme si toute la magie du livre se révélait d’un coup, après s’être faite un tantinet désirée. J’ai donc eu la joie d’être agréablement surprise et l’histoire qui, au départ, n’avait pour moi ni queue ni tête, s’est gentiment mise sur ses rails à partir de là.



Au-delà du thème principal à proprement parler, rattaché à la légende du golem, de nombreuses histoires se goupillent, dont celle de Pernath lui-même, à la recherche d’un passé mystérieux. Je n’en révélerai que peu à ce sujet car j’ai vraiment trouvé l’idée originale et je ne veux rien gâcher des efforts de l’auteur. L’entourage (voisins, amis) du narrateur a lui aussi droit à sa part du gâteau mais, surtout, le golem est un prétexte, ou une occasion dirons-nous, d’aller plus loin dans le traitement du spirituel et du mystique, voire du paranormal.



Certes, le roman a quelques défauts. De grands discours pseudo-philosophiques qui, à mon sentiment, pêchent par leur maladresse et donnent aussi lieu à quelques longueurs, de petits tics d’écriture rendant certaines constructions répétitives (« Tiens, je connais ça, mais où ai-je déjà pu y voir ? Ah oui, cela me reviens ! »)… Rien de bien vilain, au final, et rien qui n’ait profondément dérangé ma lecture.



J’avoue tout de même qu’il m’est arrivé, à quelques reprises, de retrouver mon impression du début. J’entends par là que, çà et là, des passages ont malgré tout été proches de me sembler incohérents, notamment par le changement d’atmosphère soudain d’un paragraphe à l’autre, dont on se demande, sans jamais le découvrir, à quoi il est dû ; ou à cause, parfois, d’une vraie absence de transition entre les chapitres, qui font que tel événement, ou telle action, paraissent se produire par le plus pur hasard, sans bien coller au reste de l’intrigue. Malheureusement, l’incompréhension a, en ce qui me concerne, reprit le dessus dans le dernier chapitre et la conclusion du livre, ce qui laisse un léger goût de frustration une fois le point final atteint.
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Le Golem

L'histoire du Golem se déroule au XIXe siècle dans le quartier juif de Prague. Le Golem est un être fantasmagorique qui hante l'imaginaire du vieux ghetto. Maître Pernath rencontrera ce personnage mythique façonné selon la tradition juive avec de la boue.



La lecture de ce roman est idéale pour préparer un voyage dans la capitale de la Bohême.
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Le Golem

Ça fait des années que je tournais autour de ce livre, c'est un des grands classiques de la littérature autrichienne et ça manquait cruellement à ma culture. Et voilà qu'à peine le livre refermé, j'ai le sentiment d'être complètement passé à côté. Alors est-ce que je ne l'ai pas lu au bon moment ? Pas dans les bonnes circonstances ? Est-ce que j'en attendais trop ou est-ce que j'ai loupé quelque chose ? Difficile à dire.

Lisez ma critique complète sur mon blog
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La Nuit de Walpurgis

Comme dans tous les romans de Meyrink (tous lus vers cette époque), j'ai eu le sentiment que la réussite d'une oeuvre de littérature fantastique, ou ésotérique sérieuse, se fonde à la fois sur la culture de l'auteur et sur sa capacité à ne pas tout dévoiler...

Dans les deux Meyrink est un maître, comme Mircea Eliade par ex.

V. aussi Le Dominicain blanc, Le Visage vert, Le Golem, La Maison de l'alchimiste...
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Le visage vert

Écrit en 1916 par l'auteur de Der Golem, Le Visage Vert est un étrange roman initiatique devenu un classique du fantastique.

Si l'intrigue, très étrange et bourrée de références aussi bien philosophiques qu'occultes, ne m'a pas spécialement intéressée, l'ambiance du bouquin, en revanche, est franchement réussie avec son vieil Amsterdam aussi bien envoûtant qu'oppressant.

Une curiosité.
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Le Golem

Ce livre de G. Meyrinck datant de 1915 est un excellent roman fantastique, qui nous plonge dans une ambiance très particulière, surannée et sulfureuse, et qui nous fait côtoyer des personnages bizarres ou inquiétants. Le cadre est le quartier juif de Prague. Le personnage principal, un tailleur de pierres précieuses nommé Athanasius Pernath, a l’occasion de rencontrer dans d’étranges circonstances le Golem. Celui-ci est un être mystérieux, muet et d’allure asiatique qui, occasionnellement, surgit dans le ghetto avant de s’évanouir. Le roman est remarquable moins par l’intrigue, assez compliquée, que par l’atmosphère où il baigne. A lire, ou à relire.
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Le Golem

Dans cette histoire brumeuse et gothique se déroulant au début du XXème siècle, ce n'est pas tant cette figure de cire animée par les prières kabbalistiques qui intéresse Gustav Meyrink, que le ghetto juif de Prague, ses ruelles sombres, ses maisons torturées, ses légendes et ses personnages bancals. Malgré la pauvreté, on y fait la fête, on y complote, on y rêve ; parfois aussi, on tue, on escroque, on croupit en prison mais parfois aussi on aime. Et quand tout cela est raconté sous le prisme d'un personnage qui ne distingue plus très bien la réalité de ses rêves, de ses souvenirs et des histoires qu'on lui raconte, alors oui, le Golem peut entrer en scène. Mais ces scènes, point d'orgue du roman, ne tiennent qu'en quelques pages. On ressort de cette lecture plus riche, comme si l'on avait pris connaissance d'un secret.

Certaines scènes demeurent inoubliables.
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L'Ange à la fenêtre d'Occident

Livre très intéressant par son aspect initiatique, surtout ce que les Anciens appelaient finalement les petits mystères, un ouvrage que je qualifierai de spirituel voire théosophique sans dire que Meyrink est un théosophe.



Le rationalisme est mis à mal par bien des descriptions hallucinatoires, m'est de goût de lire des descriptions d'objet d'art antique sur fond de danse érotico-mondaine.





Les personnages n'en sont pas ou très peu, à la Tintin on sent qu'ils incarnent autre chose qu'une condition de mortel ainsi les dialogues détonent par certains contenus philosophiques.





Quelques procédés d'écriture sont redondants c'est à dire que les scène sont toujours amenées de manière univoque : suivantes une description littéraire d'un lieu d'un personnage ou d'un état d'être similaire à la précédente, car l'auteur y décrit le monde avec un regard polarisé sur sa quête et donc butte sur des impressions de déjà vu, oui comme un retour du même c'est l'impression que laisse le style de Meyrink, mais c'est là encore un caillou du Poucet initiatique.
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Le Cardinal Napellus

J'ai lu plusieurs des romans de cet auteur avec un intérêt soutenu et je m'attaque maintenant à ce petit recueil de 3 nouvelles. On y retrouve la même ambiance dense et mystérieuse, la même étrangeté et la même profondeur de propos que dans les romans de l'auteur, et ce à l'intérieur du nombre de pages réduit du format de la nouvelle. Dans ''Le cardinal Napellus'', des plaisanciers sont témoin du terrible dénouement de l'histoire d'un homme hanté par son passé, après une escalade de coïncidences et de synchronicités. Dans ''Les sangsues du temps'', un jeune homme se fait divulger le secret de la longévité. Il y a ensuite ''Les quatre frères de la lune'' où un petit côté comique peu familier de la part de l'auteur s'ajoute à la bizarrerie habituelle, et le résultat est sensationnel. Un domestique a la malchance d'avoir un maître des plus excentriques. Le dialogue des deux illuminés dont il est témoin est tout à fait jubilatoire et vers la fin, le thème de la guerre (Gustav Meyrink est un contemporain de la 1ère guerre mondiale) est abordé dans une brillante et surprenante allégorie.



C'est donc un excellent recueil, ce qui n'est pas étonnant puisque le choix des nouvelles est de Jorge Luis Borges !
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Le Golem

Athanasius Pernath est tailleur de pierres précieuses dans le ghetto juif de Prague. Un jour, il reçoit la visite d'un homme étrange, qui lui confie la restauration d'une lettre ornée du livre Ibbour. Peu de temps après, il entend des rumeurs concernant la réapparition du Golem dans les rues du ghetto.



M'intéressant beaucoup aux créatures artificielles, je m'attendais à trouver dans ce roman la légende détaillée de la création du golem. La créature est bien présent, mais n'est qu'une figure parmi d'autres dans ce livre à la symbolique riche. L'ambiance y est assez oppressante, et la confusion règne. Physiquement déjà, car la brume ne semble jamais vouloir quitter les rues de Prague. On peut ajouter des couloirs souterrains, des chambres accessibles uniquement via des trappes présentes dans d'autres appartements et des pièces qui semblent ne pas avoir d'entrée.



Le récit du narrateur est tout aussi embrouillé. Il apprend par accident qu'il était atteint de folie, et guéri par un hypnotiseur qui lui a fait oublier l'intégralité de son passé. À partir de là, difficile pour le lecteur de s'accrocher à quelque élément que ce soit de son récit, car le doute persiste toujours entre les hallucinations et la réalité.



L'ensemble du roman rappelle les sensations qu'on peut avoir en se réveillant d'un cauchemar : pendant un moment, on est incapable de discerner rêve et réalité, ni de déterminer si le sentiment de malaise que l'on éprouve a une raison d'être ou non.



Ce livre était au final assez éloigné de ce que j'en attendais au départ, mais est finalement une bonne surprise.



Un seul point me laisse sceptique. Le début du livre me semble marqué par un antisémitisme assez agressif : on liste les « lignages », les juifs sont comparés à des « aveugles haineux cramponnés à une grosse corde dégoulinante de crasse : les uns carrément et à pleines mains, les autres au contraire à contrecœur et d'un seul doigt, mais tous possédés par la peur superstitieuse qu'ils pourraient se perdre à jamais s'ils venaient à lâcher ce lien partagé et à se séparer des autres », et autres joyeusetés. Mais ce sentiment disparaît complètement une fois passé les trente premières pages. Je ne sais donc pas à quoi m'en tenir à ce sujet.
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Le Golem

Der Golem

Traduction : Denise Meunier



ISBN : ?



Le Golem ... Tout le monde en a entendu parler. Certains - mais ils sont morts depuis longtemps - l'ont vu dans les rues étroites du ghetto juif de Prague. Le cinéma l'a recréé, la version la plus fameuse étant celle de Paul Wegener et Carl Böse, en 1920, avec Wegener dans le rôle-titre - signalons du même coup la version de Duvivier, qui date de 1936, avec Harry Baur sans oublier la version de Jean Kerchbron, pour la télévision française, en 1967. Mais c'est à Gustav Meyrink que revient le mérite d'avoir ressuscité, et considérablement modernisé, la vieille légende du rabbin Loew, avec son roman "Le Golem", sorti en 1915, et qui sera un succès total.



Pourtant, aujourd'hui, si l'en excepte les fanatiques des ciné-clubs, qui a vu le film de Wegener et qui se souvient du film de Duvivier pour ne rien dire de l'adaptation de Kerchbron ? Et qui, surtout, peut se vanter d'avoir lu le livre qui l'a inspiré ?



Il y a pas mal d'années de cela, les irremplaçables éditions Marabout publiaient la traduction du texte, un récit qui surprend à plus d'un titre et qui frappe avant tout par l'extraordinaire ambiance que, dès la première page, met en place son auteur. Peu importe que nous soyons juifs ou chrétiens, voire athées, ce Prague du "Golem" de Meyrink, on y est littéralement catapulté, et on va y demeurer prisonnier tout en nous y promenant pendant près de deux-cent-cinquante pages.



On a beaucoup dit que ce récit avait quelque chose d'"halluciné." Et c'est vrai. C'est un mélange d'onirisme et de brumes, de ruelles qui aboutissent à des impasses, de souterrains qui courent sous la ville et dont l'un, emprunté par le héros, mène à une petite chambre à la fenêtre grillagée et sans autre moyen d'entrée qu'une trappe dans le sol, de personnages criants de réalité et qui, tout à la fin du livre, s'évanouissent comme le fait régulièrement le Golem si, hasard ou volonté, on le croise ou on se met à le suivre. Au milieu de l'histoire (mais on met longtemps à s'apercevoir de l'importance de cet accessoire), un chapeau. Dans la doublure, le nom gravé d'Athanasius Pernath. Et puis notre narrateur qui découvre ce chapeau - comment, déjà ? On l'a à peine lu qu'on l'oublie. L'emporte-t-il, ce chapeau qui lui va si bien ? Pourtant, ce chapeau le plonge dans un grand trouble et ses amis, autour de lui, qui semblent pourtant l'estimer et même avoir de la sympathie pour lui, ne chuchotent-ils pas, quand ils le croient endormi lors d'une soirée, que ce pauvre Pernath a souffert de graves troubles nerveux ? ...



Dans les maisons figées aux façades noires ou aveugles, vont et viennent des personnages mystérieux et souvent inquiétants, quand ils ne sont pas repoussants : le brocanteur Aaron Wassertrum, bien entendu, avec son bec-de-lièvre, sa colère rentrée et son désir de détruire ceux qui ont poussé son fils (une fieffée canaille, soit-dit en passant) au suicide ; son ennemi juré, l'étudiant en médecine phtisique Charousek, qui, en fait, n'est autre que l'un des nombreux bâtards du brocanteur ; le juge au tribunal rabbinique Shemajah Hillel et sa fille, la belle et mystique Mirjam ; Zwakh, le vieux montreur de marionnettes, qui est le premier à raconter, sur l'insistance des autres, lors de la soirée dont nous parlions plus haut, la légende du Golem ; Josua Prokop, le musicien ; Angelina, devenue comtesse par son mariage et qui aurait, selon ses propres dires, bien connu le père d'Athanasius Pernath - un père dont celui-ci ne conserve aucun souvenir : il ne se rappelle d'ailleurs pas grand chose de son passé ...



Et puis Rosina la Rouge, personnage étrange et semi-androgyne (?) qui se jette au cou de tous et dont est amoureux le sourd-muet Jaromir tout comme son frère, Loisa. Jaromir court les cafés en découpant habilement des portraits dans du papier noir. Loisa, lui, est une petite frappe qui finira par assassiner. Et ce meurtre, on l'imputera évidemment à l'apparition du Golem. Car il est revenu. Athanasius Pernath est le premier à l'avoir vu. Le Golem, enfin, un homme muet, au visage curieusement mongoloïde, avec des yeux d'Asiatique, est entré chez lui et, par signes, a indiqué au tailleurs de pierres précieuses qu'il voulait qu'on lui réparât la feuille d'or de la lettre "I" dans le livre Ibbour. Et puis, il a disparu. Comme ça. Mais le livre est resté et Pernath l'a enfermé dans une cassette, bien à l'abri.



Le Golem viendra-t-il le lui réclamer ? ...



L'intrigue se fait aussi tortueuse que les rues du ghetto. On ne sait plus très bien si Athanasius Pernath est Athanasius Pernath. On ne sait pas qui a tué qui. Tout se mêle, tout s'entremêle jusqu'au final, un final éblouissant qui rappelle la longue tradition du doppelgänger allemand. Ne prétend-on pas que qui voit le Golem voit son double ? Il n'en était certainement pas question à l'origine de la légende mais Meyrink se l'approprie et libère ainsi le Golem originel de la gangue figée du mythe inspiré par le rabbin Loew. Initialement créé par celui-ci au Moyen-Âge, le Golem que nous croisons ou qui nous frôle dans le roman de Meyrink devient un pur esprit, qui s'incarne parfois pour annoncer, dit-on, des catastrophes. Il faut dire que, lorsque Meyrink fait paraître son roman, la catastrophe était bien commencée depuis un an. Mais son livre demeure intemporel et se concentre exclusivement sur Prague et le ghetto juif - la comtesse Angelina restant à part de tout cela.



Selon la tradition, le Golem se manifeste tous les trente-trois ans. A la fin du roman, il retourne à l'Infini dont il est né mais Athanasius Pernath voit alors son double, dans une étrange maison où il est venu rendre le fameux chapeau. La boucle est bouclée : rêve d'un demi-fou ? fantasmagorie étouffante engendrée par les angoisses et les brouillards de la ville et de l'époque ? texte à signification kabbalistique, auquel le profane ne peut rien comprendre ? ...



En tous cas, un excellent roman fantastique, qu'on n'est pas près d'oublier une fois qu'on l'a lu et qui explique l'incroyable succès du personnage. Le Golem est un emblème, un symbole : il est le Double que nous portons en nous, que nous fuyons parfois et qui, d'autres fois, à son tour, nous fuit ; il est notre ombre et nous pouvons entendre derrière nous le glissement doux et têtu de ses pas ; il est le mystère éternel de notre âme - de l'âme humaine. On n'a pas à le comprendre : on doit se laisser porter et le ressentir. Tout au fond de nous. Eternel. Intangible. La source, peut-être, de nos plus profondes angoisses : celles d'un esprit emprisonné dans un corps et qui ne sait absolument pas ce qu'il fait là-dedans. ;o)
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Le dominicain blanc

J'hésite . Comment noter? Ignare en ésotérisme, je ne peux juger la qualité de l'ouvrage. Les trois étoiles sont le reflet de mon plaisir de lecture.



L'auteur a étudié les sciences occultes et la parapsychologie.

Dans "Le Dominicain blanc" il se réfère au taoïsme chinois.

Le héros, Christophe, "celui qui a passé le fleuve", celui qui porte le Christ, est le dernier d'une lignée, un exemple vivant de la "mémoire ancestrale". Il en est l'aboutissement. Pas d'enfant après lui.

En lui se réincarne l'ancêtre, le fondateur de la lignée.



"Le corps de l'homme est la demeure où résident ses ancêtres décédés."
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