Citations de Harper Lee (1090)
(...) mais avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu."
"_Qu'est-ce qui me fait pleurer, Mr Raymond ?
[...]
_La vie impossible que certaines personnes font mener à d'autres - sans même y prendre garde. La vie impossible qu'imposent les Blancs aux gens de couleur sans même prendre la peine de penser qu'ils sont eux aussi des êtres humains."
Jusqu’au jour où je craignis que cela me fût enlevé, je ne m’étais jamais rendu compte que j’aimais lire. Pense-t-on que l’on aime respirer ?
il y a des gens qui... qui sont si préoccupés par l'autre monde qu'ils n'ont jamais appris à vivre dans celui-ci et tu n'as qu'à descendre dans la rue pour en voir le résultat.
Un chariot empli de dames passa dans un bruit de ferraille; elles étaient vêtues de robes de coton à manches longues et coiffées de bonnets pour les protéger du soleil. Un homme barbu au chapeau de laine les conduisait.
- Je crois que ce sont des mennonites, expliqua Jem à Dill. ils ne portent pas de boutons à leurs vêtements.
Ils habitaient au fond des bois, traitaient surtout avec les habitants de l'autre rive et ne venaient que rarement à Maycomb. Dill parut intéressé.
On peut mentir dans certaines circonstances et on doit le faire quand on est impuissant devant les choses.
Le courage c'est savoir que tu pars battu, mais d'agir quand même sans s'arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver.
Miss Caroline commença par nous lire une histoire de chats. Ceux-ci avaient de longues conversations les uns avec les autres, portaient d'astucieux petits habits et vivaient dans une maison bien chaude sous une cuisinière. Le temps que Mme Chat appelle l'épicerie pour y commander des souris enrobées de chocolat, toute la classe se tortillait comme des chenilles dans un seau de pêcheur. Miss Caroline ne semblait pas se rendre compte que les premières années, nippées de chemises en jean ou de jupes de grosse toile, dont la plupart égrenaient le coton ou nourrissaient les cochons depuis leur plus jeune âge, étaient imperméables à la fiction littéraire.
(pp.32-33)
La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu.
- ... Souhaites-tu voir des cars entiers de Noirs débouler dans nos écoles, nos églises et nos théâtres ? Souhaites-tu les voir entrer dans notre monde ?
- Ce sont des gens, non ? Nous étions ravis de les faire venir quand ils nous rapportaient de l'argent.
- Souhaites-tu que tes enfants aillent dans une école qui s'est rabaissée pour accueillir des enfants noirs ?
- Le niveau d'éducation dispensé dans cette école au bout de la rue, Atticus, est on ne peut plus médiocre et tu le sais très bien. Ils ont le droit de bénéficier des mêmes opportunités que les autres, ils ont droit aux mêmes chances..."
Atticus m'expliqua que les Ewell étaient la honte de Maycomb depuis trois générations. Il ne se souvenait pas qu'aucun d'entre eux ait eu une honnête journée de travail. A Noël, quand il irait jeter l'arbre, il m'emmènerait avec lui pour me montrer où et comment ils vivaient. C'étaient des êtres humains, mais ils vivaient comme des animaux.
Un petit garçon cramponné à la main d'une femme noire, venait dans notre direction. Il parut tout ce qu'il y avait de plus noir : il avait une belle couleur chocolat, le nez épaté et les dents blanches. De temps en temps, il sautillait gaiement et la femme lui tirait la main pour le faire cesser.
Jem attendit qu'ils fussent passés.
- C'est un des petits, dit-il.
- Comment tu le sais ? demanda Dill. Il m'a paru tout noir.
- Ce n'est pas toujours facile de les reconnaître si on ne le sait pas. Mais il est bien le fils de Mr Raymond.
- Mais comment fais-tu pour le savoir ? insistai-je.
- Je te le dit, Scout, il faut les connaître.
- Et comment sais-tu, alors que nous ne sommes pas noirs, nous aussi ?
- Oncle Jack Finch dit qu'on ne peut être sûr de rien mais aussi loin qu'on peut remonter parmi les Finch, il n'y a pas de trace de sang noir ; seulement rien ne dit qu'ils ne sont pas venue d'Ethiopie pendant l'Ancien Testament.
- Si on est venu à l'époque de l'Ancien Testament, c'est trop vieux pour avoir encore de l'importance.
- C'est ce qui me semblait, dit Jem, mais, par ici, quand tu as une seule goutte de sang noir, tu deviens tout noir. ...
(p252)
... mais avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu.
Jem, comment peut-on tellement détester Hitler si c'est pour se montrer odieux avec les gens de son pays ?
Les avocats n'ont-ils pas commencé par être des enfants ?
Charles Lamb.
"Atticus avait raison. Il avait dit un jour qu'on ne connaissait vraiment un homme que lorsqu'on se mettait dans sa peau."
Atticus était faible : il avait presque cinquante ans. Quand Jem et moi lui demandions pourquoi il était si vieux, il répondait qu'il avait commencé tard, ce qui, selon nous, avait des répercussions sur ses talents et sur sa virilité. Il était beaucoup plus âgé que les parents de nos camarades de classe et nous ne pouvions jamais renchérir à son propos quand ceux-ci disaient:
_ moi, mon père....
Jem adorait le football. Atticus n'était jamais trop fatigué pour faire des passes, mais quand Jem voulait le plaquer, il disait:
_ je suis trop vieux pour ça mon garçon!
Notre père ne faisait rien. iL travaillait dans un bureau,pas dans un drugstore. Il ne conduisait pas un camion-poubelle, il n'était pas fermier ni garagiste ni quoi que ce soit susceptible de soulever l'admiration.
En plus il portait des lunettes.
- Atticus, tu dois te tromper ...?
- Comment cela ?
- Et bien la plupart des gens semblent penser qu'ils ont raison et toi non...
- Ils ont tout à fait le droit de le penser et leurs opinions méritent le plus grand respect, dit Atticus, mais avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu.
Jusqu'au jour ou je craignis que cela me fut enlevé, je ne m'étais jamais rendu compte que j'aimais lire. Pense-t-on que l'on aime respirer ?
La seconde année était sinistre, mais Jem m'assura que plus je grandirais plus l'école m'intéresserait, qu'il avait commencé de la même façon et que ce n'était qu'à partir de la sixième année qu'on apprenait quelque chose de valable. La sixième année parut lui plaire dès le début : il passa par une brève phase égyptienne qui me déconcerta ; il essaya de marcher un pied derrière l'autre. Il déclara que les Égyptiens marchaient ainsi ; je répondis que, dans ce cas, je ne voyais pas comment ils réussissaient à faire quoi que ce soit, mais Jem affirma qu'ils avaient accompli plus de choses que les Américains...