AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hector Malot (213)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sans famille

Lorsqu’on lit ce livre durant sa jeunesse, la note de 5/5 est logique.



Ce livre permet une réflexion sur la vie : Un enfant sans famille qui suit un vieillard à travers la France. Que d’aventures ! Toutes les émotions se réveillent. Nous sommes heureux avec Rémi lorsqu’il fait ses spectacles, et nous sommes malheureux lorsqu’il est dans les mines.

La vie des pauvres est magnifiquement peinte.



Tous les thèmes de la vie sont réunis : la vie, la mort, la misère, l’amour, l’amitié, la solidarité. Riche en pédagogie, ce livre nous apprend très vite l’authenticité de la vie.



A mettre dans les mains de tous les adolescents qui veulent vivre un aventure unique.

Commenter  J’apprécie          1360
Sans famille

Sans Famille ou Rémi sans famille restera toujours pour moi une musique lancinante dans ma tête : « Dans les grandes villes ou les petits villages/ devant nous défilent de jolis paysages/ Ma famille à moi c’est celle que j’ai choisie/ car on a besoin d’affection dans la vie/ Venez avec nous dans nos aventures/ plus on est de fous et moins la vie est dure/ je suis sans famille et je m’appelle Rémi et je ma balade avec tous mes amis… »



Ce générique a marqué mon enfance ainsi que le dessin animé des années quatre-vingt. Il me plaisait beaucoup à tel point que je l’ai vu et revu plusieurs fois, de même que Princesse Sarah, autre adaptation d’un classique de la littérature jeunesse de Frances Hodgson Burnett, sans oublier Les Mystérieuses Cités d’or et Clémentine ou l’histoire d’une petite fille qui se retrouve paralysée à cause d’un accident d’avion mais voyage dans le passé et fait de nombreuses rencontres pour ne plus penser aux souffrances du présent.



Je trouvais le graphisme de Sans famille parfait. J’avais presque l’impression qu’il s’agissait d’un film ou d’une série avec de vrais acteurs. Je me souviens encore, trente ans après, de l’amitié entre Rémi et Mattia, duo fraternel que j’aimais beaucoup, ainsi que de la manière dont chaque épisode était écrit, scénarisé, découpé : de l’aventure, du mystère, du frisson, des émotions fortes, la mort, l’amitié, l’amour avec la petite fille muette Lise, la tragédie des mineurs, de la misère dans les campagnes du XIXe siècle, des enfants abandonnés, exploités, tout un monde inconnu pour moi et de ce fait totalement fascinant.



J’ai retrouvé les mêmes thèmes dans le roman. Il s’inscrit dans la tradition du récit d’enfant abandonné qui recherche ses origines et retrouve au final sa famille. Elle est riche et l’aime.



L’histoire de Rémi est similaire à celle d’Oliver Twist ou David Copperfield de Dickens. Hector Malot est un conteur captivant. Comme chez Dickens, il ne s’agit pas d’un récit mièvre et déconnecté de la réalité. Dickens explore les bas-fonds londoniens et Hector Malot la misère dans les campagnes françaises qui pousse des hommes et des femmes à vendre leur enfant à des saltimbanques tels le signor Vitalis car ils ne peuvent plus le nourrir ni se nourrir eux-mêmes.



Hector Malot m’apparaît comme un humaniste. Il incite le lecteur à garder foi en la bonté humaine et en la possible amélioration de son sort, malgré les rudes épreuves de la vie.



Il a aussi écrit En famille où le personnage principal est une jeune orpheline nommée Perrine qui découvre les conditions de vie des ouvriers dans le Nord de la France.



Je remercie mcd30 qui, par sa critique m’a donné envie de lire enfin le roman d’Hector Malot ainsi que aouatef79 pour nos échanges intéressants durant ma lecture.



Ce roman m’attendait depuis environ dix-huit ans sur une étagère de ma bibliothèque. Je me l’étais procuré au moment de l’adaptation en série pour la télévision. Je trouve que les adaptations sont en général peu fidèles au livre, en dehors du dessin animé japonais. En lisant le livre j’ai presque eu l’impression de le revoir. Sans famille sans Mattia, Dolce, Zerbino, les mineurs de fond, les enfants abandonnés qui meurent de faim, ce n’est plus vraiment Sans famille mais une autre histoire, fade et mièvre, qui a perdu la force, l’intensité dramatique de l’original.



Sans famille d’Hector Malot, c’est l’école de la vie et l’histoire d’un petit garçon qui devient précocement un jeune homme courageux, apte à se débrouiller et aider les autres. Il traverse de rudes épreuves mais découvre aussi la liberté grâce au voyage qu’il effectue dans toute la France, d’abord avec Vitalis puis seul et ensuite avec Mattia qu’il considère comme un frère. Un beau et émouvant roman d’apprentissage.

Commenter  J’apprécie          10526
Sans famille

Ma grand-mère nous a lu Sans famille quand nous étions enfants, ma soeur et moi. Nous étions blotties près d'elle sur un canapé en velours vieux rose. Elle s'arrêtait souvent et faisait une pause pour que nous épongions nos larmes!! Elle nous donnait alors , en guise de réconfort, un bonbon à la cerise dont je retrouve le goût dans ma bouche dès que je relis, dans l'édition "Hetzel" illustrée de gravures, que j'ai conservée, mes pages préférées.



J'y reviens souvent: c'est un de mes talismans d'enfance. Mon premier grand choc littéraire.



J'en ai contracté une passion immodérée pour les chiens, de préférence abandonnés, éclopés, malins et cabochards- à cause de Dolce, Zerbino, et surtout de Capi, mon héros - , une sainte horreur des spectacles de bêtes - mais un grand amour pour les singes, si j'avais eu un Joli-Coeur à câliner, le roi n'aurait pas été mon cousin!-, et une grande tendresse pour l'Italie et les Italiens- à cause du vieux Vitalis.



L'histoire a tout du mélodrame réaliste: Rémi, un enfant de l'assistance, placé chez de braves gens, doit les quitter contre son gré et suivre sur les routes un vieux montreur d'animaux italien, Vitalis, qui l'a acheté à sa nourrice. L'enfant s'attache au saltimbanque et à ses bêtes...Mais la vie sur les routes est sans pitié et il lui faudra s'arracher à cette famille-là une fois encore... Il ira dans les mines , dans l'enfer souterrain des puits de charbon...



Quelques années avant Germinal, Hector Malot abordait déjà le travail dans la mine, et l'exploitation terrible des enfants, si petits qu'on pouvait les faire passer dans les moindres boyaux. Il consacre tout son livre à l'enfance malmenée, en particulier à ces enfants de l'assistance qu'aucun droit ne défendait, qu'on vendait, achetait, et battait en toute impunité.



C'était malgré tout un livre destiné à la jeunesse : il est plein de nobles sentiments, très "pédagogique" mais il s'attache à décrire au plus près la rudesse des temps, impitoyables aux miséreux et aux enfants "sans famille", comme le petit Rémi du livre.



Moral mais démoralisant, mélo mais réaliste, Sans famille est un livre marquant.



Daté, sûrement mais comme on marque d'une pierre noire une époque sauvage et, apparemment, révolue.



Il n'y a pas si longtemps, pourtant...Il n'est que de lire Les enfants du bagne de Marie Rouanet...



L'enfance hélas reste une proie bien tendre, fragile et malléable, la victime désignée des troubles politiques ou des crises économiques.



Commenter  J’apprécie          10111
Remi : Vitalis et sa troupe

Ce petit livre dont les illustrations ont un charme désuet (nous aimons particulièrement la bonne bouille du singe Joli-Coeur) est une série des années ‘80 (d’après un dessin animé de 1977 ?!). C’est une adaptation du très connu « Sans famille » de Hector Malot, par Noëlle de Chambrun.



La série est constituée de 9 volumes dont voici les titres :

1) Adieu à Chavanon

2) Vitalis et sa troupe

3) Vitalis en prison

4) Le cygne et les loups

5) La mort du signor Vitalis

6) La tragédie de la mine

7) Les mystères d’une naissance

8) Rémy retrouve sa mère



Tandis que le livre de Malot, commence par : « je suis un enfant trouvé », ici on attend ce deuxième tome pour apprendre que Rémi « n’a jamais été le fils des Barberin ». Il quitte donc Chavanon, direction Ussel où il jouera pour la première fois avec la drôle de troupe du signor Vitalis : trois chiens (Capi, Zerbino et Dolce) et un singe (Joli-Coeur). Signor Vitalis se montre bon et tendre avec lui, lui achète de nouveaux habits, des chaussures et lui apprend même l’alphabet. Né ainsi l’espoir d’écrire prochainement une lettre à madame Barberin, qu’il considère encore comme sa mère.



Une jolie histoire écrite en gros caractères, idéale pour des premières lectures et surtout pour découvrir les amusements des parents à l’époque où ils étaient eux-mêmes enfants. Je crois que nous allons lire « Sans famille » après cela.
Commenter  J’apprécie          927
Sans famille

Préparer les mouchoirs, c'est un livre que j'ai lu toute jeune et qui m'a fait pleurer pendant des jours. Hector Malot est un excellent écrivain qui transmet très bien les émotions et nous fait nous apitoyer sur le sort de ses personnages. Combien de coups du sort ce pauvre Rémi va-t-il subir avant de connaître une fin heureuse ? Dépressifs ou hypersensibles passez votre route.
Commenter  J’apprécie          8210
Sans famille

Coup de cœur d'autant plus fort qu'il est inattendu !



En débutant la lecture de "Sans famille" d'Hector Malot, je ne pensais que combler une lacune dans ma connaissance des classiques du XIXème siècle chers à mon cœur ; je m'attendais à un roman jeunesse touchant et assez facile, mais certainement pas à une oeuvre d'une telle profondeur. J'ai été littéralement envoûtée par Rémi, le narrateur, l'enfant trouvé, l'orphelin ; un héritier dont Oliver Twist n'aurait pas eu à rougir, loin de là. D'ailleurs Charles Dickens, ce fabuleux conteur, aurait agréé le roman de son confrère, j'en suis bien persuadée.



Pour fausser mon jugement, j'avais en tête le dessin animé nippon de mon enfance et le générique qui l'accompagne et j'étais seulement convaincue de vivre un agréable moment en compagnie de joyeux saltimbanques et de chiens savants. J'ai découvert avec plaisir un récit qui va bien au-delà de cet aspect adapté de l'oeuvre. La rencontre entre Rémi et Vitalis, si elle est déterminante dans la narration, n'en est pas la finalité. C'est un véritable roman initiatique, riche et complexe, que nous offre Hector Malot et qui aborde de nombreux thèmes universels comme dans les grands romans sociaux du siècle : l'abandon, le travail et l'exploitation des enfants, la misère paysanne et urbaine, ainsi que les conditions de travail difficiles des ouvriers, notamment celles des mineurs de fond ; un récit qui explore également avec une grande justesse la large palette des sentiments humains : colère, amitié, fraternité, compassion, tristesse, joie, amour, attachement filial, peur, cruauté... ce qui ne manque pas d'ailleurs de faire naître chez le lecteur des émotions fortes, allant du rire aux larmes.



Je vous invite sincèrement à suivre Rémi sur les chemins de France, d'Angleterre et de Suisse, accompagné de Vitalis, Mattia, Joli-Coeur, Capi, Dolce et Zerbino, mais aussi de Lise et d'Arthur, ainsi que de toute une galerie de personnages hauts en couleurs. "Sans famille" se lit à la fois comme un roman d'aventures et comme un conte social ; il laisse une empreinte forte tant au cœur qu'à l'âme, et ce serait vraiment une erreur de limiter son lectorat aux seuls enfants.





Challenge XIXème siècle 2020

Challenge MULTI-DÉFIS 2020

Challenge des 50 objets
Commenter  J’apprécie          708
Sans famille

Sublime !

Il faut le lire.

Rémi, 8 ans, adopté, est loué par le par le père Barberin qui ne peut plus travailler. Vitalis, un saltimbanque de rue avec trois chiens et un singe, l'embarque à travers la France, et lui apprend à lire les livres et la musique. Les recettes des spectacles sont pauvres, et ils logent souvent à la belle étoile. Un soir, à Gentilly, Vitalis meurt de froid et de faim...

.

Une plume, pour moi, à l'égal d'Hugo et de Zola.

Emile Zola, contemporain d'Hector Malot, a critiqué sa "gentillesse". Je dirais plutôt que l'écriture de Malot a de l'humanité, de l'optimisme, bien que, comme chez Zola, il y ait dans "Sans famille" des personnages cyniques qui ne pensent qu'à l'argent, quitte à détruire des parcours de vie.

C'est vrai que je n'ai pas mis cinq étoiles à l'Assommoir, tant la descente aux enfers de Gervaise est lourde, pénible à lire, même si elle correspond parfois à la réalité de vie des ouvriers de la fin du XIXè siècle.

Mais l'émotion dégagée par Rémi, Vitalis et Mattia, qui ont souvent des galères ( Rémi va deux fois en prison ) aussi dures que Gervaise, est toujours soutenue par l'espoir d'une vie meilleure, et la force de l'amitié.

.

Autre chose m'a plu : en l'espace de quelques années, Rémi, avec Vitalis puis avec Mattia, fait plus d'un tour de France à pied, comme les compagnons du devoir, et la découverte des régions, l'Auvergne, le Velay, le Vivarais, le Quercy, le Rouergue, les Cévennes, le Languedoc, etc... toutes ces régions plus ou moins disparues sous les contraintes administratives, mais qui ont, ou avaient une richesse culturelle, m'intéressent.

Des fleuves, des rivières et des canaux qui permettent, déjà à l'époque, à Mrs Milligan et son fils Arthur de parcourir la France en péniche de tourisme, ...c'est un rêve !
Commenter  J’apprécie          586
Sans famille

Mon contact avec remis a 'eu lieu dans mes jeunes années au cinéma où j'arrosai chaque fin d'épisode avec mes larmes surtout la tragédie des mines. Mais le contact avec le livre est encore beaucoup triste où les paysages de misère accompagnent le petit Rémi courageux et intelligent...
Commenter  J’apprécie          550
Une femme d'argent

« Vous n’êtes pas une femme de vertu, ma belle dame, vous êtes une femme d’argent, une femme qui comprend la vie, une femme qui ne se débarrassera pas du jour au lendemain d’idées, de besoins, de satisfactions qui sont les siens depuis dix ans et si bien en elle qu’ils sont sa seconde nature, la vraie celle-là, la solide, celle qui vous a, qui vous tient et ne vous lâche pas. […] C’est une femme de cœur, une femme d’honneur, ce n’est point une femme d’argent. » ● Coup de cœur ! ● Ne lisez pas le résumé sur Babelio, il en dit beaucoup trop. ● Sous la Restauration, Hyacinthe Charlemont a fondé une banque qui a connu une extraordinaire prospérité, propulsant son fondateur au rang de ministre et pair de France. Mais c’est à présent son fils Amédée qui dirige la banque ; or celui-ci, quoiqu’intelligent, déteste l’effort et n’aime que ses plaisirs. Heureusement, il a en Fourcy, qui a commencé tout en bas de l’échelle, un directeur à la fois honnête et efficace sur qui il peut se reposer. Les deux hommes ont chacun un fils, Robert pour Amédée et Lucien pour Fourcy ; ce dernier a remarqué que ces derniers temps Robert Charlemont faisait des dépenses inconsidérées. Les deux pères s’accordent pour penser qu’il y a une femme derrière ces libéralités, sans doute une femme du monde car on n’entend pas parler de leur liaison, ce qui serait le cas si c’était une actrice ou une « cocotte ». Alors, qui est cette femme ? ● C’est un des meilleurs romans d’Hector Malot que j’aie lu. Ce que j’apprécie particulièrement avec cet auteur de la seconde moitié du XIXe siècle, c’est que l’histoire démarre sur ces chapeaux de roues et que le rythme narratif se maintient tout au long du roman. ● Le récit est ici particulièrement bien ficelé, avec une longue montée, une acmé et une descente foudroyante ; la fin est même un peu abrupte tant elle est rapide. ● On est tenu en haleine pendant tout le récit. ● Tous les personnages sont intéressants et riches, mais la « femme d’argent » est un personnage d’une grande efficacité narrative ; ses propos sont des textes argumentatifs très charpentés. C’est rare pour l’époque de voir un personnage féminin si machiavélique, si cynique et si maître de lui, si supérieur aux autres personnages, notamment masculins. Elle les domine tous de très haut. ● Ce roman est un régal que je recommande !
Commenter  J’apprécie          528
Une bonne affaire

A Dijon, un homme en voyage, Marius Cerrulas, fait une attaque d’apoplexie et est ramené à son hôtel quasi-mourant. Il apprend que son fils Pascal, qu’il n’a pas vu depuis qu’il était enfant, habite cette même ville, aussi le fait-il venir à son chevet. Cerrulas père, passionné de chimie et de physique, a dépensé toute la fortune de sa femme à mener des expériences scientifiques. Aussi celle-ci l’a-t-elle quitté en emmenant son fils et en effaçant toutes les traces de sa fuite pour qu’il ne puisse pas les retrouver ; elle conseille à Pascal de devenir professeur afin d’éviter l’esprit de dilapidation de son père. Il devient donc professeur de physique-chimie. Le père se remet de son attaque et décide d’associer son fils dans l’invention d’un procédé nouveau et révolutionnaire de raffinage du sucre. Feront-ils fortune comme le père le croit ? ● On retrouve la façon de raconter d’Hector Malot, très vive, les événements s’enchaînant sans relâche, rendant la lecture très agréable. ● On en apprend beaucoup sur les conditions précises dans lesquelles s’est développée la Révolution industrielle. Deux aspects sont notamment évoqués : le dépôt des brevets et les contrefaçons possibles, et le monde de la justice et des procès. ● Le développement de l’industrie était en effet conditionné par des inventions, pour lesquelles les inventeurs n’étaient pas souvent rémunérés à leur juste valeur alors qu’elles faisaient la fortune des capitalistes, mais aussi par la prolifération de procès, reflets légaux des chausse-trappes auxquelles se livraient les industriels entre eux et avec les inventeurs. Chacun voulait pour lui-même la plus grosse part du gâteau, et dans le roman d’Hector Malot cela pouvait aller jusqu’au meurtre. ● Les romans de cet auteur sont vraiment à redécouvrir, d’autant que certains, dont celui-ci, sont gratuits sur Kindle, je le conseille !
Commenter  J’apprécie          510
Conscience

Fin XIXe siècle. Le jeune docteur Saniel est venu de la ferme familiale à Paris pour étudier la médecine. Diplômé, il rêve à présent de passer l'agrégation de médecine et de devenir médecin des hôpitaux ; il sait qu'il en a les capacités. En attendant il est simple médecin de quartier, sans grande clientèle, même s'il mène des recherches à titre privé sur la tuberculose et le cancer dans un laboratoire qu'il s'est installé chez lui. Aux abois, Il doit trois mille francs à son tapissier et diverses autres sommes à d'autres créanciers et se demande s'il ne va pas être obligé de retourner dans sa province natale pour exercer comme médecin de campagne. Heureusement, son amie Philis est là pour lui remonter le moral. En désespoir de cause, il va voir un usurier, Caffié, pour lui demander un prêt, mais celui-ci refuse. Saniel se demande s'il ne devrait pas assassiner Caffié pour le voler… ● Après Une belle-mère (1874), je poursuis ma lecture de l'oeuvre d'Hector Malot et c'est encore une bonne surprise que de roman publié en 1888. ● Tout en nous proposant une étude sur la conscience (d'où le titre) et le remords, l'auteur nous offre un récit plein de rebondissements qui se lit avec grand plaisir, car nous sommes tenus en haleine. ● J'ai moins apprécié la troisième et dernière partie, plus cérébrale, moins tournée vers l'action ; on s'enlise un peu. ● le style, d'une grande clarté, est très agréable. ● Les personnages sont fouillés, très intéressants, y compris les personnages secondaires. ● L'écrin que forme la clique de Brigard et ses discussions philosophiques et sociologiques, dans le premier chapitre, puis à quelques autres reprises au long du récit, est un élégant contrepoint réflexif à la narration, sur le thème de la conscience et de la vie en société. ● En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce livre que je conseille, et je vais poursuivre mon exploration de l'oeuvre de l'auteur de Sans famille, car je me rends bien compte maintenant qu'Hector Malot n'est pas l'auteur d'une seule oeuvre contrairement à ce que sa postérité littéraire nous laisse croire.
Commenter  J’apprécie          510
Zyte

Une troupe de théâtre ambulante arrive à Noisy avec ses deux roulotes et Bélisaire, son vieux cheval aveugle. Il s’agit de M. et Mme Duchatellier, de leurs trois enfants, Stanislas, Marietta et surtout Zyte, dix-huit ans, qui donne son titre au roman, accompagnés de Joseph, un jeune homme fou amoureux de Zyte, qui était à l’origine menuisier, de Théodore, qui, lui, était peintre, et du vieux Lachapelle, comédien et professeur de théâtre. Zyte est demandée en mariage par l’épicier du village, M. Permettez, mais elle le refuse, ne voulant pas être « la femme d’un épicier ». Elle rêve d’aller jouer dans les théâtres de Paris. A une des représentations de Noisy, le jeune Gaston Chamontain, fils d’un industriel richissime et beau-frère du duc de Paradan, la remarque et fait venir pour la voir jouer un dramaturge qui donne actuellement une pièce au théâtre de l’Odéon. ● Décidément, malgré leurs stéréotypes j’aime beaucoup les romans surannés d’Hector Malot, car leur structure narrative est parfaite. C’est un mécanisme parfaitement huilé : trois parties correspondant aux principaux rebondissements de l’intrigue, et des chapitres courts qui se lisent bien. L’auteur maintient le suspens jusqu’à la fin ; on ne sait ce qu’il va advenir de Zyte qu’en lisant les toutes dernières lignes du roman, d’ailleurs surprenantes. ● On retrouve ici l’honnêteté injustement accusée et confrontée aux agissements indignes de personnes de la « bonne société » prompts à se réclamer de la morale et de la vertu, qui pourtant ne sont pas de leur côté. Le père Chamontain est un modèle d’abjection obstinée. ● On retrouve aussi l’enfant innocent comme enjeu des conflits du couple, thématique qui est restée actuelle. ● La jeune Zyte paraît bien mature pour son âge, et Gaston bien falot, on se demande ce qu’elle a pu lui trouver ! ● Je recommande ce roman à tout lecteur désireux de connaître une rareté du XIXe siècle disponible gratuitement sur Kindle et très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          490
Anie

M. Barincq travaille à Paris dans une officine privée qui défend les intérêts des inventeurs déposant des brevets. Il y occupe un emploi de dessinateur. Il est de souche aristocratique basque mais étant le cadet, la fortune familiale est revenue tout entière à son aîné Gaston selon la coutume du pays. Il est fâché avec son frère depuis dix-huit ans. Très pauvre, il habite une petite maison à Montmartre. Il va donner une soirée dansante chez lui afin que sa fille, Anie (avec un seul n, du nom d’un pic pyrénéen), puisse espérer trouver, sans dot, un mari, lorsqu’il apprend que son frère vient de mourir. A-t-il laissé quelque chose à sa nièce malgré sa longue fâcherie avec son frère ? ● On retrouve dans ce roman les thématiques chères à Hector Malot : l’argent, bien sûr, mais aussi les inventions et les inventeurs, les brevets, l’honnêteté et le jeu. ● Il m’a cependant semblé que dans les trois premiers quarts du roman, le rythme narratif n’était pas aussi vif que dans ses autres romans, même s’il s’emballe dans le dernier quart, beaucoup plus prenant. ● J’ai également trouvé que son style était plus relâché, témoignant sans doute d’une relecture insuffisante, comme pour cette phrase : « C’était la première fois qu’il venait rue de l’Abreuvoir, et ç’avait été un souci pour Mme Barincq et aussi pour Anie de savoir s’il accepterait leur invitation, car on en avait fait un personnage parce qu’il figurait dans le Tout-Paris avec la qualité d’homme de lettres et une série de signes qui signifiaient qu’il était officier de l’instruction publique et chevalier de quatre ordres étrangers. » Ou encore celle-ci : « Cependant, quoi qu’il se dît, il ne put pas pendant le dîner ne pas regretter de n’être pas rentré à Bayonne. » ● C’est cependant un roman agréable et divertissant, avec quelques belles descriptions des Pyrénées et du Pays basque. Comme toujours dans le roman du XIXe, les personnages sont bien caractérisés ; ceux d’Anie et de son père sont attachants. ● Néanmoins si vous ne connaissez d’Hector Malot que Sans famille, je vous conseillerais plutôt Une femme d’argent, Une bonne affaire ou Une belle-mère.
Commenter  J’apprécie          480
Clotilde Martory

A l'automne 1851, Guillaume de Saint-Nérée revient à Marseille d'Algérie, où il était depuis 1845. Au mariage de Mlle Bénarrides, fille d'un riche armateur, avec le fils du maire, il rencontre Clotilde Martory, fille d'un ancien général ayant servi en Algérie. Il s'éprend d'elle et invente un stratagème pour rentrer avec elle à Cassis, où elle demeure. Là, il se rend compte que son père est un fervent admirateur de Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, et qu'il fraie avec des gens ayant les mêmes opinions que lui, comme le commandant Solignac. le général Martory veut enrôler le jeune Saint-Nérée, mais ce dernier a des opinions légitimistes. ● C'est ma première déception avec l'oeuvre d'Hector Malot, dont je lis les romans oubliés. ● le récit commence comme un roman d'amour pour laisser place à une interminable recension quasi-historique – et soporifique – du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte devenu Napoléon III le 2 décembre 1851. le lecteur est désarçonné par ce soudain changement de rythme. La tension narrative s'essouffle pour disparaître complètement. Ce n'est qu'aux deux tiers du livre qu'elle va renaître, mais on est depuis longtemps lassé par ce roman qui n'en est pas vraiment un. A la fin, le rythme au contraire s'accélère et tout est bâclé, de façon sommaire, en quelques pages. ● Je n'ai pas retrouvé dans ce texte le brio narratif que j'ai apprécié dans Une belle-mère, dans Ghislaine, et dans une moindre mesure dans Une conscience. Mais je vais tout de même poursuivre cette découverte de l'oeuvre de l'auteur de Sans famille.
Commenter  J’apprécie          455
Ghislaine

La princesse Ghislaine de Chambray, dix-huit ans, est orpheline depuis longtemps ; elle a pour tuteur son oncle. Lorsque le récit commence, le conseil de famille décide de l'émanciper. Son oncle pense que cette démarche juridique va lui permettre de reprendre sa liberté, mais le conseil décide qu'il devra encore veiller sur sa nièce jusqu'à sa majorité. Ghislaine est élevée par une gouvernante anglaise, lady Cappadoce, et une ribambelle de précepteurs. Parmi ceux-ci se trouve Nicétas, le professeur de musique, qui, éperdument amoureux de Ghislaine, s'introduit une nuit dans sa chambre et la viole. ● le roman semble de prime abord être une déclinaison de ce qu'André Breton, citant (de façon sans doute apocryphe) Paul Valery, appelait les récits de « La marquise sortit à cinq heures », fustigeant les romans stéréotypés se passant dans le milieu de l'aristocratie, mais il ne faut pas se laisser abuser par les titres de noblesse. ● En effet, Hector Malot a le chic pour trousser une histoire et celle-ci, passée la mise en place un peu longue de l'intrigue, est tout à fait haletante, pour peu qu'on veuille bien se replacer dans la perspective sociale de la fin du XIXe siècle. ● Les rebondissements foisonnent et on se demande tout du long si à la fin le méchant va être puni ou bien si c'est l'innocente qui va être flétrie. ● Décidément, l'oeuvre d'Hector Malot, qu'on limite souvent à Sans famille, vaut d'être redécouverte !
Commenter  J’apprécie          452
Une belle-mère

Juliette Nélis et Adolphe Daliphare viennent de se marier. Ils partent pour la Suisse en voyage de noces. Adolphe a l’intention de faire un grand périple et de visiter beaucoup de villes, mais Juliette le convainc de s’arrêter et de demeurer dans un chalet suisse au milieu des alpages. Ils coulent là trois mois les plus heureux du monde. Mais Mme Daliphare, la mère d’Adolphe, leur enjoint de revenir à Paris ; elle ne comprend pas qu’ils restent dans une région déserte au lieu de visiter des lieux touristiques. Pour elle, ce n’est pas là un voyage. C’est la première ingérence de la belle-mère de Juliette dans sa vie, mais ce ne sera pas la dernière. Elle considère que Juliette tente de lui voler son fils et, femme autoritaire, elle ne compte pas se laisser faire. ● On connaît bien sûr Hector Malot pour son best-seller Sans famille. Mais il a de nombreux romans à son actif et il serait dommage de ne pas les découvrir, d’autant que certains sont en téléchargement gratuit sur Kindle. ● Celui-ci est excellent. Très bien écrit, il tient en haleine par ses multiples rebondissements et une fin tout à fait inattendue. Les personnages sont fouillés, crédibles, intéressants. La belle-mère est épouvantable mais échappe à la caricature, restant dans les limites du vraisemblable (de l’époque). Le rôle de l’argent est également bien mis en valeur. ● Je me suis régalé et je remercie @KotolineBastacosi d’avoir appelé mon attention sur ce roman grâce à sa critique. A mon tour je le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          441
Sans famille

Avec " Sans Famille",je découvre pour la première fois un grand auteur du 19e siècle . Jadis durant ma scolarité au collège , je n' ai lu que de courts extraits de ce roman .L' auteur , Hector Malot , nous donne un très bon livre qui m' a fait vibré et profondément ému .Le narrateur est un très jeune garçon , Rémi ,qui a une dizaine d' années .N' a ni mère , ni père ,ni fratrie . Mais malgré cette situation , la providence l' a favorisé en le mettant , nourrisson , entre les mains de madame Barberin . Cette dernière est un ange , elle a aimé et dorloté cet enfant qu' elle considère comme son propre enfant sorti de ses entrailles .Des circonstances matérielles ont fait que Rémi est cédé à un saltimbanque, Vitalis .Ce dernier gagne sa vie en donnant des spectacles en montrant des animaux dressés . Rémi intègre ces animaux en jouant de la harpe .Vitalis est un homme honnête et digne et aime Rémi .Et ainsi de suite la vie s' écoule et de temps à autre , Rémi est cédé à une autre famille .

Tous ceux qui l' ont approché , l' ont aimé car lui , aussi est très sympathique et attachant ...

Un très beau roman , une lecture attirante et à captivante .











Commenter  J’apprécie          448
Romain Kalbris

Romain Kalbris, neuf ans, est le fils de pauvres gens de Port-Dieu en Normandie (ou en Bretagne, ce n’est pas très clair). Un jour, son père fait un acte d’héroïsme en se portant au secours d’un navire en danger non loin du port. Il y laisse la vie. Romain est alors pris en charge par un vieil original habitant une île en face de Port-Louis avec son domestique, Bihorel, qui fait son éducation. Mais celui-ci disparaît. La mère de Romain confie alors son fils à son frère Simon, huissier et brocanteur d’une avarice forcenée : « Quel changement entre cette vie nouvelle et la vie si heureuse que j’avais chez M. de Bihorel ! ». Romain n’aura de cesse que de lui échapper ; y parviendra-t-il ? ● Ce roman rappelle beaucoup le best-seller d’Hector Malot, Sans famille, même s’il est moins percutant : on y retrouve un très jeune enfant qui se bat contre les conditions de vie difficiles qui sont les siennes. Même si Romain a encore sa mère, elle est si inexistante et a une telle hâte de se débarrasser de lui que c’est comme s’il était orphelin comme Rémi… Comme dans d’autres romans de cet auteur, on a ici aussi une troupe ambulante et misérable de saltimbanques faite de personnages hauts en couleur. ● Je me suis aperçu que ce titre avait paru dans la Bibliothèque verte et en effet l’œuvre paraît destinée à la jeunesse. Elle m’a moins plu que d’autres romans d’Hector Malot, comme Une belle-mère ou Une femme d’argent. Les rebondissements rocambolesques manquent de vraisemblance ; on est un peu dans l’univers du conte.
Commenter  J’apprécie          430
Sans famille

« Sans famille », pour moi, c'est d'abord un dessin animé: Rémi, le petit garçon, Vitalis, le grand-père à barbe blanche, et des chiens, un singe... des souvenirs plutôt vagues. Alors comme le livre prenait la poussière sur mes étagères, j'ai eu envie de le lire: j'avais alors besoin d'une "vraie" histoire, d’une trame reposante où je pouvais tout comprendre. Et en ce sens, ce roman a tout à fait répondu à mes attentes.

Le narrateur, Rémi nous raconte son enfance et son déchirement lorsqu’il apprend que celle qu’il considère comme sa mère ne l’est pas et qu’il doit partir avec un inconnu (Vitalis) loin d’elle ; s’ensuit alors pour lui ce dont je me souvenais, c’est-à-dire une vie le long des routes, à se produire en spectacle, une vie où les animaux ont autant de mérite que les hommes.

Mais le récit ne s’arrête pas là ; car quand cette existence au côté de Vitalis prend fin, les aventures de Rémi ne sont pas terminées et d’autres personnages entrent en scène : le père Acquin, la générosité même, Arthur, le petit garçon paralysé qui s’ennuie, Matttia et ses talents de musicien, Garofoli, un padrone horrible... Je ne les cite pas tous mais les rencontres de Rémi sont diverses et permettent de traverser la France (et l’Angleterre) et de côtoyer le meilleur et le pire de l’être humain, de découvrir des conditions sociales différentes : du jardinier au saltimbanque, du voleur au mineur...

Le plus réjouissant, pour moi qui ne voulais pas réfléchir, c’est que ces personnages ne sont en aucun cas complexes : soit ils débordent de bons sentiments soit ils sont d’horribles êtres. Mais attention, c’est quand même très XIXème siècle : une langue vieillie, quelques descriptions longuettes et vous l’avez compris un aspect moralisateur bien présent : les méchants sont toujours punis, les gentils récompensés : pas de surprise!

En tous cas, un bon moment de lecture « simple ».

Commenter  J’apprécie          380
Anie

Anie Barincq est la fille unique d'un inventeur malchanceux qui fut ruiné pour avoir investi son avoir dans une aventure industrielle hasardeuse. Anie peint pour tenter d'aider ses parents à subvenir à leurs maigres besoins. Réfugiés dans un minuscule logement à Montmartre, les Barincq n'envisagent pas d'avenir radieux pour Anie, elle-même résignée à se marier avec le premier homme qui lui assurera un minimum de confort domestique... Cette situation peu reluisante va être complètement inversée lorsque le frère unique de M. Barincq décède sans héritier légitime. Tel Perrette et le pot-au-lait, à lui vaches, poules, cochons et voilà la petite famille transportée dans le charmant château familial au pied des Pyrénées. Sauf que ce rêve éveillé pourrait bien devenir un cauchemar si un testament venait à être découvert...



Si j'en raconte autant sur le pitch, c'est avant tout parce que "Anie" est un roman épuisé et tombé dans l'oubli, disponible sur Gallica. De Hector Malot, on connaît surtout le superbe "Sans famille" et son héros, Rémi. "Anie", écrit quelques années plus tard, n'a pas, de mon point de vue, le même pouvoir d'enchantement mais c'est un roman qui reste non seulement fort intéressant en tant que roman social, mais encore très agréable à lire car les espérances des personnages, tout comme leur personnalité, sont justifiées et attachantes d'une certaine manière. D'autant que peu de romans classiques mettent à l'honneur la beauté du pays basque dans leurs pages.



Amitié, amour, richesse, pauvreté, trahison... bien que le rythme narratif soit assez irrégulier avec des redondances provoquant quelques longueurs, l'ensemble se tient bien et l'élégance de la plume de l'auteur constitue un excellent ciment.





Challenge XIXème siècle 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
Commenter  J’apprécie          360




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hector Malot Voir plus

Quiz Voir plus

Sans famille

Qui est l'auteur de ''Sans Famille'' ?

Jules Verne
Agatha Christie
Hector Malot
J.K. Rowling

5 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Sans famille de Hector MalotCréer un quiz sur cet auteur

{* *}