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Critiques de Hélène Frappat (184)
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]



« le gaslighting désigne originellement une relation conjugale reposant sur la manipulation d'une femme par son époux. Il est devenu un mot-clé de la psychologie américaine, puis un outil critique du féminisme, avant récemment de définir un type de langage politique mensonger et la violence qui en découle » peut-on lire en quatrième de couverture. Hélène Frappat commence son essai sur le sujet par une longue introduction intitulée « La femme évaporée » (on appréciera le double sens de l'adjectif) qui présente l'origine du mot et de la notion de « gaslighting » popularisée par le film « Gaslight » (1944) de George Cukor, avec Ingrid Bergman et Charles Boyer, film lui-même inspiré d'une pièce de théâtre éponyme. C'est sans doute pour cette raison que la philosophe divise son essai à la première personne en quatre actes dans lesquels, en plus du personnage de Paula, malheureuse héroïne du film, on rencontrera successivement Alice, Hélène, Cassandre et Antigone. En fait, ce n'est pas si clair que le laisse penser la table des matières : les personnages se mêlent dans les différentes parties, voire se contredisent. Celle qui ne nous quittera pas, c'est Paula, cette pauvre jeune femme que son mari tente de rendre folle ! L'autrice nous refait le film dialogue par dialogue, presque image par image, et c'est long. Enfin, moi, j'ai trouvé ça long. Cela dit, je me suis parfois bien amusée. J'ai découvert, entre autres, que Aristote « postul[ait] la supériorité des sons graves et des voix basses sur les voix aiguës », ce qui n'est pas vraiment une surprise, mais qu'il justifiait les voix aiguës chez les hommes de bien curieuse manière. Chez les impuissants et les castrats, dit-il, « les testicules sont naturellement suspendus aux canaux spermatiques, et […] ces derniers sont suspendus à la veine qui part du coeur vers les cordes vocales. » J'avoue avoir eu une grande difficulté à me défaire de l'image qui a surgi dans ma tête en lisant cette explication… 😏 Passionnantes aussi et particulièrement révoltantes les explications sur la théorie sur les deux bouches de la femme (p. 107 et sq.), développée et expliquée par Ann Carson, très abondamment citée, comme beaucoup d'autres auteurs et autrices d'ailleurs, citations interminables parfois, quelques-unes reprises mot à mot pour en assurer l'explication dans des pages ou la quantité de guillemets finit par gêner la lecture. le chapitre qui m'a le plus intéressée est intitulé « Un art oratoire ». Il s'y trouve une note de plus d'une page sur le « en même temps » et la savoureuse explication d'un lapsus de l'actuelle présidente de l'Assemblée (p. 162-163). J'ai particulièrement apprécié aussi l'idée d'une ironie salvatrice employée comme une arme, mais là encore, la quantité de citations et les explications qui tournent en rond m'ont éloignée du sujet. Si j'osais, je dirais un livre qui fait « pschitt », malgré la qualité des références…

***

En cherchant des renseignements sur Charles Boyer dont le visage apparaît sur la couverture de le Gaslighting ou l'art de faire taire les femmes, j'ai lu que son accent français avait probablement servi d'inspiration à Chuck Jones pour créer Pepe le Pew… qui n'est pas un putois, mais une moufette (ou un sconse). Ce personnage de dessin animé a disparu des écrans en 2021 à cause de sa lubricité et parce qu'il conforte la culture du viol.

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Lady Hunt

Une maison dans la brume. Un songe récurrent. Le spectre d'un mal héréditaire. Un petit garçon happé par les murs d'un appartement. Voilà des indices prometteurs d'une ambiance ésotérique, d'une histoire mystérieuse, où réalité et rêve se confondent pour mieux perdre narrateur et lecteur



Et pour ça, oui, le lecteur s'est perdu. Pas de point d'accroche avec la narratrice, dont les quêtes se mêlent pour ajouter à la confusion. Impression de répétitions (plus de cent fois le mot "ombre", 89 "brume", 64 "feu", plus de 100 "rêves" sur moins de 300 pages....). Les écrits intercalés en italique (poèmes, rêves?) n'apportent pas d'intensité au récit.



C'est donc un rendez-vous raté. Les promesses d'enchantement se sont évanouies dans la brume omniprésente, et le secret de famille élucidé n'a délivré que la narratrice.



Un point positif, les strophes du magnifique poème The Lady of Shalott d'Alfred Tennyson, qui évoque la légende arthurienne et fut une source d'inspiration pour les adaptations de poèmes celtiques de Loreena MacKennit, ainsi que pour Agatha Christie dont le roman " Le miroir se brisa" reprend en prologue les vers :



The miroir crack´d from side to side

"The curse is come upon me" cries

The Lady of Shalott






Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Trois femmes disparaissent

Si comme moi, vous aimez les films d’Hitchcock, ce livre ne peut que vous plaire.



Une couverture qui fait écho au génial Saul Bass, à l’origine des génériques des films les plus fameux du maître du suspense. Des yeux de femmes, grands ouverts, parfaitement maquillés, qui ne sont pas sans rappeler ses héroïnes à la froideur légendaire.



Parmi ces héroïnes archétypiques, Tippi Hedren héroïne des Oiseaux et de Pas de printemps pour Marnie fait figure d’exception. Objet de désir devenu objet de mépris, mais objet quoiqu’il en soit, et voix dissonante dans le concert d’éloges généralement associées au réalisateur. Elle a refusé les assauts du « maître », elle en a payé le prix fort.



Hélène Frappat vous raconte ça comme personne.



Tippi Hedren est la mère de la comédienne Mélanie Griffith qui tourna sous la direction du très hitchcockien Brian de Palma, elle-même mère de Dakota Johnson héroïne de la trilogie à succès 50 Nuances de Grey.



À partir de ce qui au départ peut paraître bien anodin, Hélène Frappat livre une analyse passionnante des vies, des carrières, des rôles et décortique un incroyable camaïeu de redondances et d’échos. Hasards ou coïncidences, trois femmes, trois actrices, trois destins…





Trois femmes disparaissent, une spirale de faits hallucinants au service d’un scénario… Hitchcockien !

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Trois femmes disparaissent

L’hydre à trois têtes



Hélène enquête sur la malédiction qui a frappé trois actrices d’une même famille, Tippi Hedren, sa fille Melanie Griffith et sa fille Dakota Johnson. Trois femmes victimes de prédateurs durant trois générations qui nous font découvrir l’envers du décor de l’usine à rêves hollywoodienne.



Hélène Frappat a choisi de se mettre dans la peau d’une détective pour enquêter sur trois femmes d’une même famille, trois actrices mondialement connues : Tippi Hedren, sa fille Melanie Griffith et sa fille Dakota Johnson. En parcourant leurs vies respectives et leur filmographie, elle va chercher à comprendre les raisons de leur «disparition». Une plongée stupéfiante dans un Hollywood bien loin de l’usine à rêves. Ici la misogynie règne en maître, les actrices sont des joujoux à la merci des réalisateurs et des producteurs.

En regardant une publicité pour une boisson, Alfred Hitchcock découvre Tippi Hedren. Le réalisateur va alors très vite lui faire tourner des bouts d’essai et lui faire signer un contrat qui la lie à lui. S’il lui offre deux rôles qui la feront passer à la postérité dans Les Oiseaux (1963) et Pas de printemps pour Marnie (1964), il entend surtout en faire sa chose. Mais Tippi se refuse à lui. C’est alors que la guerre commence et que Hitch se venge en faisant du tournage des Oiseaux un supplice pour son actrice principale. Il décide par exemple d’utiliser de vrais oiseaux pour l’attaque dont le personnage est victime et non les oiseaux mécaniques construits pour l’occasion. Choquée, Tippi assure tout de même la promotion du film et va se voir proposer une nouvelle opportunité après le refus de Grace Kelly d’endosser le rôle de Marnie. Mais ce second tournage vire aussi au calvaire car les avances sexuelles de réalisateur se font de plus en plus pressantes. Elle veut alors rompre son contrat. Hitchcock furieux lui lance qu’il va ruiner sa carrière, qu’elle doit s’occuper de ses parents et de sa fille.

Sa fille, c’est la seconde femme qui disparaît, Melanie Griffith. Née en 1957 de la brève union de Tippi avec le publicitaire Peter Griffith, l’enfant suit sa mère sur les plateaux de tournage et va très vite intégrer ce milieu. Et se retrouver dans les pas de sa mère, pas seulement pour le bien. Elle est encore adolescente quand Tippi Hedren l’entraîne sur le tournage de Roar, le film dans lequel elle joue le rôle d’une femme qui emmène ses enfants dans la jungle africaine pour retrouver son scientifique de mari. Baptisé par la suite le film le plus dangereux de l’histoire du cinéma en raison des multiples blessures dont sont victimes les équipes de tournage et les comédiens, il verra notamment Melanie attaquée par un lion et quasi défigurée. De premières opérations de chirurgie esthétique sont alors nécessaires. Elles seront suivies au fil des ans de nombreuses autres.

Pour Hélène Frappat, Dakota Johnson va boucler la boucle en 2015 avec Cinquante nuances de Grey, l’histoire d’une femme entraînée dans une relation sadomasochiste par un homme riche. Ce vertigineux triptyque, qui ravira les amateurs de psychogénéalogie, est avant tout la chronique de la misogynie ordinaire qui régnait en maître avant #metoo. Les producteurs et réalisateurs sont alors des prédateurs et les actrices leurs proies. Des fantasmes qui nourrissent leurs œuvres et dans lesquelles notre détective n’a aucun mal à débusquer tous les indices de sa brillante démonstration.

Ces visages exposés et torturés, ces corps ceinturés, ces blessures jamais refermées font de Tippi Hedren, Melanie Griffith et Dakota Johnson des héroïnes de tragédie grecque, sortes d’hydre à trois têtes condamnée à être victime de chasseurs assoiffés de pouvoir et de sexe, cruels et sans aucun état d’âme.

La romancière, qui s’est solidement documentée, nous fait profiter tout à la fois de ses lectures – depuis les contes de Perrault – que de ses riches connaissances cinématographiques. En voyageant dans et derrière l’écran, elle joue avec habileté de l’effet-miroir. Son réquisitoire peut alors se lire comme un brûlot féministe. Un gros coup de cœur !






Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Pschitt !



Au travers de l'analyse du film Gaslight, Hélène Frappat défini le terme de gaslighting.



Cet essai aurait pu être passionnant. Hélène Frappat souhaite montrer comment la voix des femmes est minimisée voire ignorée dans les arts, plus précisément le cinéma. Son analyse se concentre sur le film Gaslight (connu chez nous sous le titre de Hantise) réalisé par George Cukor en 1944. Si les notions qu’aborde Hélène Frappat sont prenantes, le raisonnement souffre de plusieurs failles.



Le terme de gaslighting, servant initialement à nommer une emprise conjugale, est utilisé pour désigner divers phénomènes de manipulation. Le négationnisme, les fake news, le populisme et la post-vérité découleraient du gaslighting. Ce terme se transforme en notion fourre-tout et ne veut plus rien dire au final.



De même, l’autrice tourne en rond dans son raisonnement. Elle décrit de nombreux passages du film et les met en lien avec diverses références. Outre la très désagréable sensation de répétition, certains liens semblent sortis de nulle part. Cela contribue à lasser le lecteur.



Enfin, la mise en forme laisse également à désirer. Les chapitres ne sont pas clairs et ne permettent pas au lecteur de se situer dans le livre. De plus, l’usage d’italiques toutes les deux phrases donne l’impression, à minima, que l’autrice se regarde écrire, ou au pire, que le lecteur est pris pour un idiot.



Bref, une matière excellente plombée par un mauvais raisonnement.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.
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Le mont Fuji n'existe pas

Moi, je pensais que nous avions touché le fond avec ce roublard de Foenkinos qui, en mal d’inspiration, en vient à interpeler une petite vieille dans la rue pour se trouver une intrigue. Et bien non, pas complètement, voici une autre version de « j’ai la flemme d’écrire un vrai roman, alors je vais bricoler un truc nouveau ».

Imaginez une auteure qui rencontre des gens et leur invente des histoires. Elle ne va jamais au bout de l’exercice, s’arrête en chemin, se contente d’effleurer les sujets - par ennui sans doute. L’éditeur a le toupet de s’enorgueillir d’un nouveau genre littéraire qu’il a appelé « brain porn », c’est-à-dire un procédé selon lequel l’écrivain associerait le lecteur à la construction de son personnage. Ben voyons ! On aurait gagné du temps en choisissant une des solutions suivantes 1) Dire à l’auteure de se mettre au boulot et de revenir avec un manuscrit présentable. Ou 2) Demander à un lecteur plus créatif d’écrire le livre à sa place.

Je ne sais pas ce qui est le plus horripilant dans ce bouquin. Le néant du texte ou la tentative de le combler par des références culturelles ou des souvenirs nombrilistes qui nous éloignent encore un peu plus de son propos ?

C’est d’autant plus rageant que la dame sait écrire, qu’elle pourrait mettre sa langue au service d’un récit plus développé, plus poussé, et non d’une suite de balbutiements bien tournés.

Je propose de débaptiser « Le mont Fuji n’existe pas » en « Le roman de Frappat n’existe pas ». Ou alors, il faudra qu’on m’explique ce que qu’on entend par « roman ». Parce que, là, je doute.

Bilan : 🔪🔪

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Lady Hunt

Je vais aller un peu à contre-courant de la plupart des critiques sur le livre de Babelio, mais tout en étant d'accord avec elles sur le constat sur le livre.



Oui le livre est un peu brouillon et on ne s'y retrouve pas trop. On nous parle d'une maladie héréditaire, d'un héritage familial lourd, mais aussi d'un don, de rêves prémonitoires ou non, de maisons qui hantent les rêves mais sont elles-mêmes hantées, d'une agente immobilière qui cherche à soigner les clients qu'elle côtoie en leur trouvant les maisons qui vont combler leurs angoisses et en prenant semble-t-il soin avant de désenvouter ces lieux chargés d'esprits. Bref, on perd un peu le Nord et l'auteur ne nous tend pas vraiment de boussole, ne nous guidant que par des poésies ou des chansons en anglais que le personnage principal semble parfaitement comprendre... grand bien lui fasse !



A lire ce paragraphe on pourrait se dire "Erreur de clic, c'est deux étoiles, pas quatre". Et bien non, car tout ce bric à brac m'a pour le coup bien emporté. Les répétitions de mots lancinantes (oui on ne parle quasiment que de brume, de rêve, de maison, de flamme, de rousseur...) ont installé pour moi une atmosphère oppressante qui ne m'a pas lâché tout au long du roman. Le mystère est là et le style, au delà de ces répétitions, est souvent très poétique avec des images qui marquent. J'adore quand mon esprit cartésien ne peut que comprendre qu'on soit troublé aussi par certains phénomènes paranormaux qu'on préférerait expliquer par la maladie, qui est pourtant ici mortelle.



En plus, au delà de toute cette atmosphère ésotérique, il y a aussi la belle et triste histoire d'une famille brisée par cette même maladie, un beau couple d'amoureux donnant naissance à deux soeurs soudées et solidaires. Et je terminerais par cette belle phrase d'un père à sa fille en version originale "You have a great power on me : use it wisely" (allez, je suis magnanime avec les monolingues, je propose ma maladroite traduction "Tu as un grand pouvoir sur moi, utilise le avec sagesse") Cet aveu de faiblesse du parent envers son enfant est peut-être dangereux mais il sonne tellement juste en moi.
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Trois femmes disparaissent

Impression mitigée après la lecture de cette courte biographie de trois stars de Hollywood, trois générations d’actrices de mère en fille, non épargnées par la vie et dont la notoriété n’a pas duré, pour des raisons différentes en apparence, mais dont l’autrice réussit habilement à en faire le lien.

La première est Tippi Hedren, révélée et rendue célèbre par Hitchcock dans des films Les oiseaux et Marnie, mais aussi malmenée à plus d’un égard par le grand « Hitch», qui finit par empêcher son actrice fétiche de poursuivre sa carrière pourtant bien entamée. Hedren se lancera plus tard dans un projet de film sur les lions avec son mari et la participation de sa fille adolescente, Melanie Griffith, un projet qui exigera de la mère et de sa fille un engagement sur plus d’une décennie entourées d’une horde de lions qui les blesseront plusieurs fois, les obligeant parfois à interrompre le tournage pendant des semaines. Dans les années 80, Melanie Griffith aura, elle aussi, sa décennie de gloire au cinéma, mais le plus souvent dans des rôles de femmes marquées, marginales, battues. Elle sombrera dans l’alcool et la drogue et « disparaîtra » elle aussi très vite des projecteurs. Enfin, sa fille, Dakota Johnson, connaîtra à son tour son heure de gloire en décrochant le rôle devenu célèbre de la femme soumise de « Cinquante nuances de Grey » et même si on ne peut pas encore entrevoir la suite de sa carrière actuellement, il est fort probable qu’elle restera à tout jamais célèbre pour ce seul rôle, un rôle de femme qui fait immanquablement songer aux déboires de sa grand-mère et de sa mère des décennies plus tôt.

Ce qui m’a moins plu dans ce livre, c’est la manière de l’autrice d’aborder le sujet. Pourtant, la destruction de la carrière de Tippi Hedren et l’autodestruction de celle de Melanie Griffith auraient pu donner assez de matière à réflexion pour une biographie intéressante, si l’autrice avait creusé davantage les raisons qui ont causé l’échec de la carrière de ces deux femmes, mais elle a préféré étoffer son livre par des métaphores, ainsi que par des digressions nous entraînant dans le monde de Tchekhov ou évoquant la courte fugue d’Agatha Christie dans les années 1920 (ne serait-ce pas plutôt elle, la troisième femme disparue ?). D’où peut-être aussi la partie très courte consacrée à Dakota Johnson, qui n’a pas (encore) disparue, mais qui s’efforce à faire oublier son rôle de femme soumise à travers ses derniers rôles, tentant ainsi de réhabiliter ses aînées ?

En résumé, l’autrice de cette biographie en a fait trop à mon goût. Elle a essayé d’écrire à la fois une biographie sur trois actrices qui, pour différentes raisons, n’ont pas connu le succès escompté, et un pamphlet féministe qui se veut aussi littéraire et expérimental pour faire d’une pierre deux coups, avec un résultat brouillon et non convaincant.
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Trois femmes disparaissent

« Le fantôme, ou le fantasme de toute actrice, c’est disparaître, en continuant à exister ».





Le fantôme et le fantasme en question, il aura a fallu vingt ans, à la romancière Hélène Frappat ( Lady Hunt, le dernier fleuve) pour réussir à écrire dessus.



Vingt ans pour partir à la recherche de ses trois héroïnes que tous les cinéphiles connaissent forcément : la grand-mère Tippi Dedren, la fille Melanie Griffithet , la petite-fille Dakota Johnson.



Épiant la filmographie de trois actrices consumées par les sirènes du septième art, Hélène Frappat entraîne son lecteur dans une enquête obsessionnelle éclairant les dérives du système hollywoodien et l’emprise qu’il exerce sur les âmes et les corps des femmes.



Car si Tippi dut subir les harcèlements d’Hitchcock, Melanie encaissa quelques vilenies, commencé dès son plus jeune âge lorsqu'elle se fit défigurer par un lion sur le tournage de Roar dirigé par son beau père et Dakota, quant à elle, ne sortit pas totalement indemne de son personnage de femme soumise dans "50 nuances de grey" .



Avec une ironie délicate et une vraie empathie pour ces trois stars déchues, Hélène Frappat endosse le role d'une détective pour sonder dans ce passionnant livre enquête la généalogie de ces trois stars hollywoodiennes déchues.



Une généalogie qui raconte avant tout la même histoire, celle de femmes fracassées par l'emprise des hommes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lady Hunt

Des maisons aux pouvoirs étranges

Des miroirs aux reflets dérangeants

Des portes qui refusent de s’ouvrir

Des rêves traumatisants

Une malédiction héréditaire

Des poèmes et des chansons

(… et une cigarette toutes les vingt pages)

Telle est la vie de Laura, qui travaille dans une agence immobilière, oscillant entre déséquilibre et folie ;

Un récit compliqué, dans un style qui ne l’est pas moins.

Une envie fréquente d’arrêter cette lecture obsédante et tourmentée, et puis, de page en page, le malaise qui perdure, jusqu’à la fin qui m’a laissée plus que perplexe.

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Le dernier fleuve

Au sein de cette rentrée d’hiver 2019, Hélène Frappat publie un nouveau roman chez Actes Sud, qui a pour but de concilier imaginaire enfantin et nature mystérieuse : Le Dernier fleuve.



Survivre le long des berges tranquilles

Deux très jeunes frères remontent la rive d’un fleuve : Mo et Jo ont de vagues souvenirs de ce qu’ils font là, mais ils recherchent avant tout la survie. Mo, l’aîné, semble taciturne et assure la protection de son petit frère ; Jo, lui, voit cette « aventure » différemment et est bien plus dans la construction de son imaginaire en fonction de ce qu’ils croisent en chemin. D’abord perdus, ils finissent par se trouver une grande abandonnée qu’ils aménagent à la va-vite et qui leur sert de point de chute. Par la suite, ils font la rencontre d’une jeune dame, tout juste maman, qui les prend sous son aile ; ensuite, ils apprennent à découvrir une dame âgée menacée d’expropriation, une famille nombreuse qui utilise un langage bien à elle, puis c’est au tour d’une petite fille qui leur apprend à aimer le fleuve qui réunit et menace tout ce petit monde habitant dans le coin. Au gré des averses, des mauvaises surprises mais aussi des bonnes surprises, nous suivons Mo et Jo dans leur découverte de ce fleuve changeant.



Sur le rythme lent du fleuve

Dans ce roman, Hélène Frappat a opté pour un récit intimiste où plusieurs événements déboulent dans la survie des deux garçons, mais où la plupart du temps est tout de même consacré à la contemplation d’une nature mystérieuse. Même si quelques aspects pratiques (une école contemporaine ou la présence d’huissiers par exemple) placent le récit dans un cadre plutôt proche de nous, il n’y a pas véritablement de repère précis quant au positionnement chronologique de cette histoire, ni géographique d’ailleurs ; peut-être y a-t-il ici la volonté de placer la narration dans un contexte de conte universel. Dans tous les cas, Le Dernier fleuve nous donne à voir une nature dominante qui, sans être luxuriante, occupe la plus grande part du récit, car c’est elle qui fournit ou non les moyens de survie (en tout cas pour les deux jeunes héros) et car c’est d’elle que survient chaque événement dramatique. Malgré cette importance, il est difficile de saisir l’envie de départ de l’autrice : s’agit-il de magnifier la nature puissante à laquelle l’action humaine ne modifierait finalement pas grand-chose ? s’agit-il plutôt de suivre le parcours tronqué sur quelques mois de deux garçons en mal d’imaginaire ? De ce point de vue-ci, la différenciation entre Mo et Jo est intéressante, car il semble que l’aîné ait une vision bien plus pragmatique de la nature, quand son petit frère transcrit ce qu’il voit par des créatures fantastiques (famille-gorgone, la vieille sorcière par exemple) ou des sentiments propres à l’enfance par des métaphores dilatoires. Ainsi, le fleuve reprend toujours la place prépondérante dans ce roman en fournissant quantité de couleurs, d’odeurs, d’humeurs même, pour guider l’apprentissage des deux protagonistes.



Le Dernier fleuve est donc un roman qui se lit rapidement, mais qui manque sûrement de sel pour éveiller l’intérêt et l’imaginaire du lecteur au-delà de cette courte lecture.



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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Le point de départ d'Hélène Frappat est un film de George Cukor de 1944, "Gaslight" ("Hantise" en VF), où l'on voit la pauvre Ingrid Bergman se faire manipuler par son mari sadique, Charles Boyer. Afin de la faire douter de sa santé mentale et de grignoter progressivement son équilibre intérieur, il baisse progressivement la lumière au gaz de leur maison tout en niant le faire, ou bien il lui offre un bijou qu'il cache ensuite. le mot "gaslighting" est entré dans la langue anglaise à la suite de ce film. Il est actuellement à la mode, devenant même "mot de l'année" en 2022 pour le dictionnaire américain en ligne Merriam Webster.



Quand l'autrice, philosophe et cinéphile, Hélène Frappat s'en empare, elle définit ainsi le concept du "gaslighting": "manipulation psychologique d'une personne, généralement pendant une longue période, qui pousse la victime à remettre en cause la validité de ses propres pensées, de sa perception de la réalité, de ses souvenirs, et conduit généralement à un état de confusion, de perte de confiance et d'estime de soi, de doute de sa propre stabilité émotionnelle ou mentale, et à une dépendance envers son bourreau".



Puis elle étire le concept en se lançant dans ce qu'elle appelle une "enquête généalogique sur une structure sociale". le gaslighting s'appliquera donc à la ménagère étasunienne des années 50-60, aux femmes hystériques, dont Cassandre est la figure originelle, mais aussi à Donald Trump, grand gaslighter devant l'éternel, à la Shoah, aux totalitarismes... Elle distingue même un nouveau genre, les "gaslight movies", sortes de mises en scène du doute, dont Alfred Hitchcock est un excellent représentant.



Si la réflexion déclenchée par ce livre est intéressante, si le sujet de l'identité féminine confisquée ne l'est pas moins, la méthode employée m'a déplu. J'ai trouvé le style empâté par des procédés qui le freinent et l'alourdissent (incises, slashes et italiques trop nombreux, découpage en chapitres inutilement compliqué). de plus, les références et citations sont tellement nombreuses qu'elles rendent la lecture oppressante. Toute cette machinerie complexe ne dessert pourtant qu'une seule idée à laquelle on revient de manière obstinée alors qu'on l'a bien saisie, idée qui sert de couteau suisse pour comprendre l'ensemble des problèmes dont souffre la femme en particulier, et l'humanité en général : le gaslighting.

Une usine à gaz ?

On a l'impression que l'autrice s'éblouit elle-même dans le feu d'artifice d'intelligence qu'elle crée, ravie, en oubliant le lecteur. Un exemple : tout au long de son essai, elle va raconter avec délice le film de Cukor, séquence par séquence. Or, mettre des images en mots, ça ne marche pas, sauf peut-être pour celui qui raconte...

Cette lecture m'a donné l'impression d'avoir tourné en rond alors que j'aurais souhaité prendre de la hauteur. Un texte qui dénonce l'asservissement devrait rendre libre, non oppresser.



Alors pour celles et ceux qui s'intéressent à ce sujet passionnant, je préfère recommander de se dégager de la parole envahissante d'Hélène Frappat et de se plonger dans les oeuvres dont elle parle, soit :

- le film de Georges Cukor, "Gaslight"

- "Le Papier peint jaune" de Charlotte Perkins Gilman

- le fabuleux podcast sur l'hystérie ("Les Fantômes de l'hystérie. Histoire d'une parole confisquée" de Pauline Chanu, France Culture, LSD/La série documentaire).

Mieux vaut parfois laisser le sens cheminer sans forcer, en laissant agir l'éblouissement esthétique ou la puissance des témoignages...



Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle 2024



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Le dernier fleuve

Deux petits garçons se retrouvent seuls en pleine nature. Leurs pas les ont guidés au bord d'un fleuve où ils s'installent. Ils y découvrent la nature et le peuple de ce monde aquatique.

On ne sait rien de ce qui les a amenés là ni pourquoi ils doivent apprendre à survivre. Pour vivre cette lecture comme une véritable échappée belle, il faut accepter de s'abandonner, de passer d'une réalité à une autre et comme dans un rêve se laisser perdre, sans notion de temps ni de lieu.

Riche en couleurs, l'écriture d'Hélène Frappat fait résonner la poésie d'un univers merveilleux où le fleuve règne en maître, faisant ou défaisant le paysage au gré de ses humeurs. Souvent enchanteur, il peut à tout moment devenir menaçant mais toujours il nous emporte vers l'imaginaire fantastique de l'enfance pour nous offrir un moment qui rafraîchit autant qu'il captive.
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Lady Hunt

Livre lu en diagonale...



Livre à l'atmosphère étrange et mélancolique, entre fantastique et sortilèges, qui trouvera peut -être son public chez les amateurs du genre.



Etant largement analysé dans les critiques de Babelio, je me contenterai d'exprimer mon manque d'intérêt pour cette thématique, tout en reconnaissant le talent narratif élégant et la jolie plume d' Hélène Frappat. L'auteure a su créer une ambiance, un "entre deux" irréel, entre explication rationnelle médicale et croyance extralucide. C'est souvent délirant, parfois incompréhensible mais toujours poétique.



En dépassant cette accroche littéraire, j'ai été plus sensibilisée par l'effrayant concept de maladie familiale inguérissable, dont on veut connaitre ou ignorer le test-diagnostic, avec le lot de conséquences induites vers un avenir certain ou incertain. La chorée de Huntington est un enfer, une maladie évolutive aux conséquences terribles, imposant des choix dramatiques. La question de "savoir ou ne pas savoir" ouvre le débat mais reste un choix personnel.



La notion d'enfermement est judicieusement transcrite entre des maisons hantées par des esprits malins et une maladie sournoise qui s'est invitée traitreusement. Une symbolique pour la sensation d'intrusion que toute maladie évoque à celui qui la subit.



Livre mystérieux, onirique et insaisissable...
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Comme de nombreux concepts, en particulier féministes, celui de « Gaslighting » nous vient directement des États-Unis où il est utilisé depuis de nombreuses années. Il n’est apparu que plus récemment en France et n’est donc pas encore bien connu.

Dans cet essai philosophique, féministe et politique, Hélène Frappat s’attache à montrer ce que signifie Gaslight en remontant aux origines et comment le concept a évolué au fil du temps.

Celui-ci, tel que nous le connaissons aujourd’hui, vient du célèbre film de George Cukor en 1944, « Gaslight », titre traduit en français par « Hantise », qui s’est lui-même inspiré d’une pièce de théâtre de 1938 « Gas Light ». Dans le film, le mari fait croire à sa femme, dont il convoite la fortune, entre autres, qu’il fait clair dans la maison alors qu’il manipule les becs de gaz (gas light) pour baisser la lumière à volonté. En 2022, le célèbre dictionnaire Merriam Webster, l’a élu mot de l’année avec la définition suivante « acte ou pratique consistant à induire quelqu’un totalement en erreur, surtout à des fins personnelles ». Mais le concept était déjà courant à ce moment-là.

Il est passé du cinéma, à la sphère conjugale (manipulation de l’épouse par un homme pervers pour la tenir à sa merci), à la sphère psychiatrique où le concept est catégorisé et défini dans les années 50 comme "la manipulation de quelqu’un pour le conduire à douter de ses perceptions, de ses expériences ou de la compréhension des évènements" pour atteindre la sphère politique, avec l’exemple de Trump ou Poutine qui s’affirment comme les seules sources d’information « vraie », leurs opposants étant tous des menteurs.

L’auteure se sert de l’analyse du film de Cukor comme fil rouge de son essai car toutes les caractéristiques et les conséquences du Gaslighting y sont présentes. J’avais vu le film à l’adolescence et j’avais été impressionnée, comme avec la plupart des films d’Hitchcock également, par l’atmosphère de danger, d’angoisse qui en émane. C’est très intéressant pour moi, de nombreuses années plus tard, d’en lire une analyse philosophique et féministe.

J’ai, en outre, appris beaucoup de choses, comme, entre autres, le Gaslighting qu’a subie Martha Mitchell, l’épouse du ministre de la Justice de Nixon, qui a dévoilé le scandale du Watergate et qu’on a essayé de faire taire en la faisant passer pour folle, en lui déniant toute prise de parole et en détruisant sa crédibilité. Cet essai est passionnant par son analyse, par les thèses développées mais le texte est inutilement écrasé, alourdi par de trop nombreuses et trop longues citations et références qui, pour moi, n’apportent pas de plus-value et rendent, par moment, le texte indigeste ; j’ai parfois perdu le fil du raisonnement.

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Toni Servillo, le nouveau monstre

Il était fortement attendu sur la Croisette, dans la sélection officielle du Festival de Cannes : et pourtant, Loro, le nouveau film de Paolo Sorrentino, qui raconte la vie personnelle de Silvio Berlusconi, n'a pas été sélectionné par Thierry Frémaux et le comité de sélection de Cannes.



Dans ce long-métrage en deux volets, Toni Servillo incarne avec son charisme indéniable le plus fantasque des hommes politiques italien pour une interprétation des plus hypnotisantes, comme il a pris l'habitude de le faire depuis une vingtaine d'années.



Pour Hélène Frappat, qui vient de consacrer un livre à l'acteur, Toni Servillo le nouveau monstre (on note la référence du titre aux films de Dino Risi (Les Monstres - 1963 et Les Nouveaux monstres - 1977), ce nouveau rôle de Servillo s'inscrit de façon totalement cohérente dans sa filmographie globale, tant tous les personnages qu'incarnent l'acteur, qui a pris l'habitude d'entrer dans l'inconscient de l'homme de pouvoir se confondent pour faire de Toni Servillo un "monstre" au sens étymologique du nom.



En effet, selon les arguments- particulièrement judicieux- d'Hélène Frappat, "le monstre ne rapproche pas mais éloigne il ne ressemble, ni ne rassemble". A Hollywood, on appelle ce type d'acteur, séparé du public par son "rayonnement mystérieux", une star ; en Italie, un monstre. "D'un monstre, on ne retient d'ailleurs jamais un personnage, ni même un film, mais plutôt le film continu que la constellation de ses rôles dessine."



Dans ce très bel objet critique qui va au bout de son idée, tout au long de sa centaine de pages, l'auteure nous explique que le monstre est ainsi toujours associé à une unique fonction, et en l'occurence pour Toni Servillo, il s'agit de celle du pouvoir. "Il a interprété toutes les formes du pouvoir humain", qu'il soit frivole (La Grande Bellezza), violent (Gomorra, Une vie tranquille, Un Tigre parmi les singes), en mutation (Il Divo et Loro).



Servillo, que Hélène Frappat a tendance dans son ouvrage à comparer à Isabelle Huppert, autre actrice monstre- qui ont partagé ensemble l'affiche du film de Marco Bellochio "La Belle endormie", ne suscite pas contrairement aux comédiens lambda un phénomène d'identification auprès des spectateurs, mais au contraire un processus de répulsion et d'attrait qu'on peut ressentir pour les monstres.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lady Hunt

Recu avec opération Price Minister les matches de la rentrée littéraire, mais en second livre, celui du parrain, ce livre qqui se veut comme une résurrection du grand roman gothique anglais est malgré son ambition un échec sur pas mal de plans: l'aspect surnaturel fonctione que très rarement, certaines pistes explorées au début ne sont pas du tout exploitées, et pas mal de scènes et de situations ne sont vraiment pas loin du ridicule... quelques points positifs, dont une approche assez originale d'une maladie que je connaissais pas la chorée de Hutington, maladie héréditaire dont est victime le père de l'héroine et qui laisse planer une vraie menace pendant quelques temps sur l'intrigue, mais rien qui n'empeche ce livre de passer à coté de son sujet...une fausse bonne idée comme on dit!!
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Trois femmes disparaissent

Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’une enquête soigneusement menée, trois destins de femmes ,disséqués, examinés à la loupe, en fragments (d’où la mise en page)sans artifices.

Le tragique est que ces trois femmes sont du même sang ; grand-mère Tippi Hedren, la mère Mélanie Griffith, la petite fille et fille Dakota Johnson. Trois actrices dévorées par des hommes et par la machine hollywoodienne. Dans « Les oiseaux » ou « Marnie »

la première, Tippi, victime du sadisme d’A.Hitchcock , Mélanie encore enfant labourée par des griffes de lion dans un fim »Roar », puis ensuite sa nudité exposée le plus souvent dans des films et puis Dakota, victime expiatoire d’un sadique (comme sa grand-mère) dans « 50 nuances de Grey ».

Quel destin que celui de ces femmes qui « disparaissent »dès que les sunlights s’éteignent et que les hommes les méprisent ! Mais surtout et cela est vertigineux : la même histoire se reproduit d’une génération à une autre, mais en moins bien .

Hollywood fabrique du rêve mais à quel prix derrière le décor. Me too a pris racine dans ce milieu, où les spectateurs ne sont jamais conviés.

Ce récit est glaçant, ce livre important, avec une facture littéraire évidente.

Grand merci aux Edts Actes Sud et à Babelio pour cet envoi.
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Inverno

Femmes en errance, telle est l'atmosphère de ce livre : femmes en errance de lieu, femmes en errance d'elles-mêmes, femmes en errance de leur vie ; fuites, exils, déménagements, voyages en train sont les destins de ces femmes tourmentées, vivant dans les prisons du coeur ou du souvenir, dans l'hiver de l'amour ou bien encore dans les miroirs d'un sourire qui détourne le regard des autres et le renvoit à lui-même. En toile de fond règne l'infinie solitude de chacune d'entre elles, prises au piège du mensonge des hommes et de leur confiance en eux. J'ai beaucoup aimé ce ce texte court, lu en quelques heures, où la poésie de l'écriture sait dire les déserts et les absences à travers des paysages à la fois impersonnels et concomitants. La brièveté des chapitres nous fait penser à ces paysages brièvement entrevus du train qui se succèdent les uns aux autres, telles ces tranches de vie qui passent sous nos yeux. C'est la raison pour laquelle j'ai apprécié la brièveté de ce beau texte, court et profond, qui, je crois, me restera longtemps en mémoire.
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Par effraction

Voici un petit livre totalement énigmatique, dérangeant , construit à l'aide de petits chapitres qui alternent avec des rêves....très bien écrit mais mystérieux,à la fois, poétique et philosophique dans lequel le lecteur se sent impliqué.....

Une fois le livre refermé, on pense avoir vécu une expérience rare car Héléne Frappat réussit à créer la confusion dans notre esprit......

Le narrateur découvre par hasard , aux puces de Clignancourt une caisse de films de famille datant des années 50,une jeune fille issue d'une famille bourgeoise, Aurore, est filmée par son père puis son fiancé jusqu'à ses 30 ans, l'étonnement survient, quant,aux images d'Aurore se superposent les rêveries et l'histoire d'A, jeune fille télépathe, isolée dans son enfance, par son don, elle aspire au silence, un silence qui pénètre par effraction dans les pensées des autres........

Le mystère demeure quant à l'assimilation de l'identité des Deux personnes mais "qui est qui?"A et Aurore? Aurore ou A?

Ce livre aborde le théme du voyeurisme, la télépathie, l' onirisme.....

Le " voyeur " s'immisce partout, l'auteur nous entraîne à poser un regard sur la réalité du monde dans lequel il évolue........

Le lecteur a constamment l'impression d'entrer par un œil effronté et gênant, comme un intrus,dans la vie des autres. Et la fin est surprenante, l'œil du narrateur est lui aussi "le Voyeur".........

J'avoue que j'ai eu des difficultés à appréhender ce petit opus:"Si tu n'entres pas dans ma chambre, je n'entrerai pas dans tes pensées."
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