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Citations de Henri Godard (28)


Comment ne pas avoir de sympathie pour un homme qui à dix-huit ans, en 1968, rompt avec une famille aimante pour la seule raison qu'elle fait partie des privilégiés de la société, qui participe quelque dix ans, par idéalisme, aux luttes violentes d'une jeunesse révolutionnaire contre toutes les formes de pouvoir, puis qui, une fois perdu l'espoir de triompher de ce pouvoir par la lutte politique, renonce au gagne-pain auquel son instruction lui permettrait de prétendre et au mode de vie de sa classe, pour mener volontairement, des années encore, la vie d'un travailleur manuel ? (p. 14)
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J'écris ce que j'ai oublié . [...] L'écriture vient et c'est comme une seconde rencontre avec les êtres. (p. 25)
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Un homme qui, à l'âge où il en aurait le plus besoin, dans son enfance et son adolescence, ne s'est senti faire partie d'aucune communauté- ni sa famille, ni les jeunes de son âge, ni sa ville, pourtant petit monde en lui-même pourvu d'un fort sentiment identificateur-, s'il a passé ces années à lire et s'il a ressenti dans le même temps le besoin d'écrire lui-même, sa véritable appartenance, c'est la littérature. (p. 168)
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Tandis que je me mettais à explorer comme étudiant l’univers de la littérature, une planète dont j’avais à peine entendu parler jusqu’alors s’y inscrivait avec tout l’éclat de sa nouveauté. Elle était non seulement en rupture avec mes lectures antérieures, mais à l’opposé des études universitaires de littérature (…) dans lesquelles je m’engageais alors. D’un château l’autre m’avait donné un incomparable sentiment de présent : présent permanent de la prose, présent d’un auteur toujours vivant qui devait continuer à écrire à ce moment même où je le lisais, présent des réactions qu’il provoquait, dont je prenais peu à peu conscience chaque fois que je prononçais son nom. Ce présent faisait reculer les objets de mes études encore plus loin dans le passé.
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Je fus frappé, entre autres témoignages, par un texte de J.M.G. Le Clézio qui écrivait : "On ne peut pas ne pas lire Céline. Un jour ou l'autre on y vient, parce que c'est ainsi, parce qu'il est là et qu'on ne peut l'ignorer. La littérature française contemporaine passe par lui, comme elle passe par Rimbaud, par Kafka et par Joyce." Il faisait, lui aussi, un sort particulier à "l'extraordinaire Mort à Crédit" et allait jusqu'à conclure - c'est la formule, étonnante de sa part, qui avait été retenue pour titre de l'article dans le journal : "Comment peut-on écrire autrement ?"
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Chez Céline, cet autre français était devenu la langue même du narrateur, dès la première phrase du roman et jusqu'à la dernière. La révolte se disait ainsi dans la langue que subissent cette injustice. Ce seul choix avait valeur d'une prise de parti. Céline allait m^me plus loin dans sa revalorisation d'un français à tonalité populaire. A tout moment, dans Voyage, la révolte dépasse sa première cible sociale pour viser d'autres formes d'écrasement, métaphysiques celles-là, à commencer par la mort. A être formulée dans la langue des opprimés de la société et chargée ainsi de tout un poids de vécu, cette protestation aussi vieille que le monde prenait une force nouvelle, et, en retour, cette langue prenait une autre portée. C'est sans nul doute d'abord à cette dimension sociale de la langue que le roman dut de faire, lors de sa publication, l'effet d'une bombe dans la littérature.p.158
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L'antimilitarisme de Malraux... A l'avoir vu sous tant d'uniformes -et déjà en Espagne-, ceux qui ne l'ont pas connu de près pourraient douter que l'écrivain entretînt une telle méfiance à l'endroit de tout ce qui ressortait à la chose militaire. Il ne faut pas confondre l'acceptation de la discipline et des contraintes librement consenties par souci d'efficacité, au service de la cause qu'on défend, avec le culte du métier des armes tel que le promeut d'ordinaire la mentalité militaire. Notre génération a appris qu'on peut faire la guerre, même en volontaire, sans l'aimer, et qu'on ne peut la gagner sans un minimum d'organisation.
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L'antisémitisme de Céline se situe au terme de spéculations millénaires. Elles trouvent leur origine dans l'évidence des grandes races, associées chacune à un des continents de la terre et fondées sur des caractères physiques externes. Au-delà de cette évidence, commencent deux séries de spéculation. Les premières consistent à procéder à une subdivision des continents en pays ou en territoires ; les secondes à attribuer à chacune des "races" ainsi distinguées des caractères non plus seulement physiques mais psychologiques, et même, au-delà de la psychologie, des visions particulières du monde et des manières propres de les exprimer. Il y a là un point de départ pour des rêveries infinies, toutes aussi puissantes sur l'imaginaire, dont certaines pourraient être inoffensives, n'était que le mot de race est en lui-même un piège par la fragmentation qu’il introduit dans l'espèce humaine et par l'antagonisme dont cette fragmentation est grosse.
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