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Citations de Henri Godard (28)


Sur ces neuf mois passés en Allemagne, le témoignage de Lucette Destouches, qui avait jour après jour vécu cette odyssée aux cotés de Céline, était irremplaçable.
D'autre part, elle ne pouvait oublier non plus les récits que Céline en avait tirés et que chaque soir après sa journée d'écriture, il lui avait lus page à page à haute voix, pour déchiffrer sur son visage l'effet qu'ils produisaient.
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Ce n'est pas la même chose de lire un roman isolé parmi d'autres du même auteur, et de le lire comme partie d'une œuvre. Ce n'est pas la même chose d'être sensible, dans un roman, à un certain ton et par la suite d'identifier ce ton comme une voix que l'on sait pouvoir retrouver dans d'autres livres du même auteur.
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" Il faut se dégoûter soigneusement des autres avant d'être bien fixé soi-même sur ce qu'on peut faire".

Version célinienne de l'apprentissage de tout écrivain.
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" Leur tache à eux (les pauvres), la seule, c'est de se vider de leur obéissance, de la vomir".
Ce refus radical de toute obéissance, de tout respect, de toute admiration inculqués, sépare Céline d'une pensée de droite, tout autant que sa vision pessimiste de la nature humaine le sépare d'une pensée de gauche.
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Il lui reste l'ultime opération, ce qu'il nomme "polir" son texte : non pas lisser le texte mais, à l'opposé, multiplier les ruptures, les chocs, les bifurcations, les jeux de mots, les dénivellations, chacun de ces "accidents" causant à la lecture une émotion minime dont la succession est la source la plus profonde de la puissance de ce style.
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Dans la france de 1938, "Bagatelles pour un massacre" offrit à Céline ce qui lui avait été refusé pour "Mort à crédit". Ce fut un succès de librairie. Une bonne part de la population française, même cultivée, était, sinon au diapason de l'antisémitisme de Céline, du moins disposée à ne pas s'en choquer.
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En 1932, cela faisait trois siècles de littérature française qu'un écrivain qui voulait faire oeuvre littéraire n'imaginait pas de pouvoir écrire une langue autre que celle qu'on lui avait enseignée à l'école.
La langue utilisée à l'oral par tous les français, le français parlé, à plus forte raison le parler tant soit peu familier, et encore plus populaire, en était banni.
En inaugurant son récit par la phrase " Ca a débuté comme ça", avec ce redoublement provocateur d'une marque de français populaire, Céline rompait une digue séculaire.
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Ou bien, plus gravement, l'amorce d'une dérive : cet antisémitisme qui pour eux est second, puisqu'ils n'y ont été confrontés que déjà une fois conquis par les romans, n'est-il pas aussi secondaire, voire négligeable, voire excusable dans son cas ? Ce qui est précisément la crainte des premiers : que l'antisémitisme puisse être une fois excusé, fût-ce pour cause de génie littéraire.
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Céline anti-sémite peu importe dans le contexte qui fut, tout le Monde l'était: Francais, Américains, Britanniques ou Allemands, parmi les hautes sphères financières, industrielles, du spectacle ou de l'édition on l'était souvent anti-sémites. Le contexte des deux guerres mondiales étaient liés intrinsèquement à la spéculation et malheureusement pour une majorité de la population Juive, les grandes familles de spéculateurs n'étaient pas Auvergnates. Bizzarement, la spéculation et toute forme d'enrichissement commis sur le dos de la guerre et souvent au profit de la machine de guerre Nazie, n'ont jamais été traduit en Justice telle une forme de collaboration. Quid des Juifs collabos. On peu dès lors comprendre l'agacement de ceux qui la subissent de plein fouet et de plein front cette guerre. Voir ses frères de faire crever pour que d'autres s'enrichissent en rendrait plus d'un mauvais. L'accession d'Hitler au pouvoir fut accélérée par les profiteurs sans frontieres dont aucun ne fut envoyé dans les camps puisque les victimes sont toujours du cote des pauvres ou de la classe moyenne. Les milliardaires ne font pas la guerre, ils la commanditent, la financent et en tirent un profit. Juger Céline pour son anti-sémitisme acerbe revient à distribuer des contraventions pour excès de vitesse aux pilotes de Grand Prix. Et d'ailleurs qui sommes-nous pour juger, la guerre et le sang versé nous sont inconnus. Si cet attribut de Céline n'est certes pas à passer sous silence, il ne devrait en rien occulter son oeuvre majeure et se replacer dans son contexte. Céline est à mon sens l'écrivain Francais le plus réaliste qui soit. Si ce n'était pour sa maitrise de la langue Francaise, dans le style direct et sans ménagement je dirais que son descendant d'écriture le plus proche fut l'Américain Henry Miller. Les deux auteurs ont marqué ma jeunesse d'une facon remarquablement similaire, c'est plus particulièrement vraie dans un systeme éducatif ou l'on néglige toute notion d'effort et de labeur manuel et ou l'on sacrifie la pratique à la théorie. Céline n'aurait peut etre pas aimé cette forme de servilité au domaine du tertiaire, l'absence de noblesse liée au travail tactil, l'absence de courage aussi puisque les victimes de nos transactions ne sont jamais que des chiffres. La vision des hommes et des femmes, le langage cru, l'abstence d'attache ou le refus de se voir sédentariser, le sens du vécu et une controverse indiscutable qui dépasse l'oeuvre pour s'installer dans les chairs, ce sont les grands traits de l'auteur. Céline était sans aucun doute en avance sur son époque et lucide quant à la tragédie humaine avec un certain attachement à l'homme de la terre qui représentait somme toute une majorité des Francais de l'époque. Céline écrivit le plus bel hommage qui fut à ses compagnons de guerre, un hommage aux hommes de peu qui firent l'Histoire de France bien plus que ceux qui la dirigèrent. Ces hommes sont bien plus que des soldats inconnus, ils sont nos pères, nos fils, nos frères, comme chacun de nous des passagers de l'inconnu.
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Tout pour Giono commence dans cette petite ville provençale de Manosque, auprès d'un père exceptionnel et dans le souvenir d'un grand-père autrefois venu d'Italie, dont l'histoire mal connue laissait le champ libre à l'imagination de son fils et de son petit-fils.
(page 13)
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Vous êtes à votre œuvre ce que le feu est à la fumée. Je suis venu vers vous avec mes mains nues et j'ai été brûlé.
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J'ai été tellement trahi, bafoué, injurié, couvert de toutes les ordures et les merdes – que cent mille tonnes de parfums d'Arabie ne me feraient pas encore sentir bon.
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Voici de la belle haine bine nette, bien propre, de la bonne violence à manches relevées, à bras raccourcis, du pavé levé à plein biceps !
C'est une barricade individuelle avec, au sommet, un homme libre qui gueule, magnifiquement.
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Ça sera pas toujours facile de te faire passer pour inconscient... T'es un genre de fou qui raisonne...
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Comment, d'autre part, était-il passé de la maîtrise de son art et de sa pensée qui se manifestait dans Mort à crédit et dans Mea culpa à ce torrent de boue étendu sur près de quatre cents pages, d'où ne surnagent que des îlots dans lesquels on retrouve ce qu'on aime ailleurs chez lui ?
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Je dois vous faire remarquer qu'il y a entre le public et moi un dur combat en cours.
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Sous le coup de ce qu'il a vu en URSS, Céline en vient ici à concevoir un autre communisme, pour lui le seul véritable, qui serait un communisme de la souffrance.
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Nous dormons à peine trois heures par nuit et marchons plutôt comme des automates mus par la volonté instinctive de vaincre ou de mourir.
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En se comparant à Gide qui venait à ce moment de se rapprocher du communisme, Céline écrit : « J'ai pas attendu mes 80 ans pour la découvrir l'inégalité sociale. À 14 ans j'étais fixé une bonne fois pour toutes. J'avais dégusté la chose... J'avais pas besoin de savoir lire. »
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Céline ! bon Dieu de bon Dieu ! ce que vous incarnez bien le Passage ! le Passage c'est vous ! tout vous !
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