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Citations de Henri de Régnier (268)


J'aime la tristesse et je hais l'ennui. La tristesse, c'est l'être qui se replie à l'intérieur et constate son malheur ou son infériorité. L'ennui, c'est l'être qui voltige à l'extérieur, comme chassé de sa conscience, et souffre des choses plus que de lui-même.
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L'ennui est plus terrible encore s'il prend la forme de l'agitation. Alors on le fuit et on le rencontre partout face à face avec, en plus, la fatigue de l'avoir fui et l'énervement de l'avoir retrouvé.
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La haine qu'on a au fond de soi pour soi est diminuée et réduite au silence par le mépris qu'on a pour les autres.
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La stupidité des hommes rend indulgent à la bêtise des femmes.
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La Poésie, c'est être sublime en soi, entre quatre murs, devant une feuille de papier, une heure par mois.
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Avec ses meilleurs amis, il est des choses qu'on ne dit pas, moitié parce qu'on ne veut pas les dire, moitié parce que l'expression en est trop difficile. Et pourquoi s'étonner, puisque c'est la même chose avec soi-même ?
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Toute la vie tient en quelques heures, comme toute sagesse se condense en quelques maximes, et toute douleur s'épanche en quelques larmes.
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L'intellectuel, l'intelligent, ne peut pas être gai, et l'imbécile ne sait pas être triste.
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L'œuvre d'art est l'œuvre de l'égoïsme, deux fois : elle est faite pour notre jouissance personnelle ; elle est une prolongation de notre moi.
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Le génie, c'est ce que nous nous reconnaissons ; le talent, ce que nous accordons aux autres.
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La solitude est tellement impossible et répugnante à l'homme que, lorsqu'il est seul, loin des autres hommes, pour combler le vide de son esprit, il appelle l'intrusion et la compagnie des choses.
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Les romans de Régnier regorgent d'olibrius dans son genre, impies, débauchés, goinfres, obsédés, infidèles ou pétomanes.
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« L'ennui est un désaccord entre nous et les choses ; la tristesse est un désaccord avec nous-même. » Ou : « La solitude est le tombeau vivant de tout ce qui est mort en nous. » Ou : « La moitié du bonheur est d'être deux à être malheureux. » Ou encore : « Des ambitions de tout lire, de tout connaître, et le désespérant à quoi bon, et l'obsédant spectre de la future Mort… »
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On se représente toujours Régnier en rêveur aérien, perché dans ses solitudes, épanoui dans les fumées, les arabesques, la poésie pure. Voyez ses poèmes, avec leurs créatures mythologiques, leurs paysages miraculeux, leurs sentiments sublimes… Comment leur auteur ne serait-il pas un songe-creux, éloigné des caractères et de la société, qui sont les aliments du moraliste ?
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Seule une poignée d'amoureux maintiennent la flamme, qui le lisent, le relisent, et qui citent son nom à tout bout de champ ; ils se comptent, à peu près, sur les doigts des deux mains.
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ODELETTE


Extrait 3

   Il m’a suffi
De ce petit roseau cueilli
À la fontaine où vint l’Amour
   Mirer, un jour,
   Sa face grave
   Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent
Et trembler l’herbe et frémir l’eau ;
Et j’ai du souffle d’un roseau
Fait chanter toute la forêt.
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ARÉTHUSE
FLÛTES D’AVRIL ET DE SEPTEMBRE


ÉPIGRAMME

Hérons sur le marais et cygnes sur le fleuve,
Que le printemps fleurisse ou que l’automne pleuve,
Mes flèches ont percé les Heures, une à une,
Et le Temps a laissé tomber toutes ses plumes
Dans l’eau de ma tristesse ou l’onde de ma joie ;
Et si l’aile se ferme, et si l’aile s’éploie,
C’est l’heure qui s’achève enfin ou s’inaugure,
Et, tour à tour, contre le port ou l’envergure,
Les mêmes flèches d’or partent de l’arc qui vibre,
Et, triste archer, en pleurs de son exploit stupide,
Je ramasse, sur l’eau où mon espoir se penche,
Avec la plume noire, hélas ! la plume blanche !

p.33
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ARÉTHUSE
FLÛTES D’AVRIL ET DE SEPTEMBRE


LE FAUNE AU MIROIR
Extrait 3

Les feuilles et le vent de la vieille forêt ;
Et je marche parmi les chambres solitaires
Où quelqu’un parle avec la feinte de se taire,
Car ma vie a des yeux de sœur qui n’est pas morte ;
Et j’ai peur, lorsque j’entre, et du seuil de la porte,
De voir, monstre rieur et fantôme venu
De l’ombre, avec l’odeur des bois dans son poil nu,
Quelque Faune qui ait à ses sabots sonores
De la boue et de l’herbe et des feuilles encore,
Et, dans la chambre taciturne, de le voir
Danser sur le parquet et se rire aux miroirs !

p.29
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ARÉTHUSE
FLÛTES D’AVRIL ET DE SEPTEMBRE


LE FAUNE AU MIROIR
Extrait 2

Et puis des sables gris après des sables roux,
Les monstres du Désir, les monstres de la Chair,
Et, plus loin que la grève aride, c’est la Mer.
Tristesse, j’ai bâti ta maison, et les arbres
Ont jaspé le cristal des bassins comme un marbre ;
Le cygne blanc y voit dans l’eau son ombre noire
Comme la pâle Joie au lac de ma mémoire
Voit ses ailes d’argent ternes d’un crépuscule
Où son visage nu qui d’elle se recule
Lui fait signe, à travers l’à jamais, qu’elle est morte ;
Et moi qui suis entré sans refermer la porte
J’ai peur de quelque main dans l’ombre sur la clé ;
Et je marche de chambre en chambre, et j’ai voilé
Mes songes pour ne plus m’y voir ; mais de là-bas
Je sens encor rôder des ombres sur mes pas,
Et le cristal qui tinte et la moire que froisse
Ma main lasse à jamais préviennent mon angoisse,
Car j’entends dans le lustre hypocrite qui dort
Le bruit d’une eau d’argent qui rit dans des fleurs d’or
Et la stillation des antiques fontaines
Où Narcisse buvait les lèvres sur les siennes
Par qui riait la source au buveur anxieux ;
Et je maudis ma bouche, et je maudis mes yeux
D’avoir vu la peau tiède et touché l’onde froide,
Et, quand mes doigts encor froncent l’étoffe roide,
J’entends, de mon passé bavard qui ne se tait,


p.28
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ARÉTHUSE
FLÛTES D’AVRIL ET DE SEPTEMBRE


LE FAUNE AU MIROIR
Extrait 1

Tristesse, j’ai bâti ta maison, et les arbres
Mélangent leur jaspure aux taches de tes marbres,
Tristesse, j’ai bâti ton palais vert et noir
Où l’if du deuil s’allie aux myrtes de l’espoir ;
Tes fenêtres, dans le cristal de leurs carreaux,
Reflètent des jardins de balustres et d’eaux
Où s’encadre le ciel à leur exactitude ;
L’écho morne y converse avec la solitude
Qui se cherche elle-même autour de ses cyprès ;
Plus loin c’est le silence et toute la forêt,
La vie âpre, le vent qui rôde, l’herbe grasse
Où se marque, selon la stature qui passe,
Un sabot bestial au lieu d’un pied divin ;
Plus loin, c’est le Satyre et plus loin le Sylvain
Et la Nymphe qui, nue, habite les fontaines
Solitaires où près des eaux thessaliennes
Le Centaure en ruant ébrèche les cailloux,


p.27
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