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EAN : 9782081349544
180 pages
Flammarion (11/11/2015)
4.17/5   3 notes
Résumé :
"Je n'aime pas la bonté des autres : elle est une borne à mon égoïsme." Henri de Régnier. Des classiques décalés et décapants présentés par des écrivains d'aujourd'hui : c'est ce que la GF vous propose dans cette série exceptionnelle. Textes oubliés de grands auteurs, auteurs oubliés de grands textes, ils sont à la fois pétillants et profonds, toujours légers et intelligents. C'est leur nouveauté que mettent en lumière des romanciers et des penseurs de notre temps :... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Son oeuvre est immense : quarante tomes !
(…) « C’est un faux rêveur. Ou plutôt, un vrai rêveur, mais qui sait être un spectateur en même temps. D’un côté, il est retranché dans son palais de songe ; de l’autre, il se mélange à nous et s’amuse. D’où son monocle, qui ne cache qu’un oeil. »
(…) Régnier, homme secret, hanté, poète pur, fuit ses semblables ; mais en même temps comme homme d’esprit, il les cherche et les perce à jour. p 15

C’est ainsi que Bernard Quiriny nous présente, avant de nous offrir un florilège de ses maximes et de textes courts, cet auteur reconnu en son temps, rapidement tombé dans l’oubli dont il parvient parfaitement à partager avec le lecteur l’admiration qu’il lui porte.
Ce recueil de pensées et réflexions est composé d’aphorismes extraits des « Cahiers inédits », de Donc…, Demi-vérités et Histoires de femmes.
Il nous permet d’approcher les différentes facettes de la personnalité de Henri de Régnier : le poète, le mélancolique et l’observateur ironique et amusé de la société des salons littéraires qu’il fréquentent, les mardis de Mallarmé et les samedis de José Maria de Heredia par exemple.

Quant à ses réflexions sur les femmes où apparaît une certaine misogynie mais aussi l’amour qu’il leur porte, elles peuvent se comprendre au vu de ce qu’il a vécu en compagnie de sa propre femme Marie, deuxième fille de Heredia qui s’est mariée avec lui parce qu’il avait un peu d’argent alors qu’elle préférait Pierre Louÿs qui n’en avait pas. « pour se consoler d’avoir pris Régnier comme époux, elle a pris Louÿs comme amant » et suivront Edmond Jaloux, Emile Henriot, d’Annunzio etc… « Régnier endure ce comportement scandaleux avec sa noblesse habituelle ; il continue de l’aimer tendrement pendant qu’elle l’humilie et refuse le divorce pour ne pas ajouter au tapage. » nous dit Quiriny.

p 145 « Aimer les femmes implique que nous préférons le plaisir qu’elles nous donnent aux ennuis qu’elles nous causent. »

Ce petit volume, dont le titre « L’égoïste est celui qui ne pense pas à moi » donne bien le ton, est un bonheur de lecture, à garder près de soi. J’ai eu envie de mieux connaître Henri de Régnier après l’avoir croisé au détour du beau livre de Frédéric Martinez sur Paul-Jean Toulet « Prends garde à la douceur des choses » dont la lecture m’a également remis en mémoire le Journal de Léautaud qui relate avec son ton caustique, beaucoup d’anecdotes concernant tous les auteurs liés au Mercure de France et qui fréquentait les mêmes salons littéraires où l’on peut croiser entre autres Gide et Proust.

Quand Henri de Régnier nous relate : «  Mallarmé me parlait de la conversation de Théophile Gautier, cette conversation dont le renom est un regret pour tous ceux qui n’en ont pas entendu l’éloquence précise, cynique et truculente, car en cet homme doux, d’apparence placide, était contenue toute l’amertume du Poète …. », il semble qu’il pourrait s’appliquer à lui-même cette remarque.

Et l’on ne peut que conclure avec cette réflexion : « Il y a de la comédie dans tout livre de maximes, mais de la comédie réduite au monologue. Les répliques manquent. Du dialogue que nous poursuivons avec la vie, un livre de maximes ne nous donne que la moitié. Il est forcément incomplet. Une maxime a toujours raison. » p 74-75

Je vais continuer à voyager en compagnie de Henri de Régnier à travers l’«Altana ou la vie vénitienne » (1899-1924) et approfondir ma découverte de cette époque passionnante avec « Monsieur Spleen, notes sur Henri de Régnier » de Bernard Quiriny.
Car ce volume où mélancolie et gaieté se croisent et se répondent n’aura été qu’une mise en bouche…
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Citations et extraits (105) Voir plus Ajouter une citation
L'ennui est plus terrible encore s'il prend la forme de l'agitation. Alors on le fuit et on le rencontre partout face à face avec, en plus, la fatigue de l'avoir fui et l'énervement de l'avoir retrouvé. p 45
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La Mélancolie est comme le sourire de la tristesse. p 77

Le sourire confie au rire la joie dont il ne veut plus. p 98
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Aimer les femmes implique que nous préférons le plaisir qu’elles nous donnent aux ennuis qu’elles nous causent.
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Lire, c'est s'ensemencer. p 70
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Il l'avait épousée sur le tard. Il était pauvre ; elle était riche. Il en avait assez de sa bohème mondaine, de sa longue vie d'expédients qui n'était en rapport ni avec sa naissance, ni avec ses goûts. Ce fut entre eux un échange. Il lui donnait son nom ; elle lui apportait sa fortune. À cela s'ajoutaient des convenances réciproques, une sympathie mutuelle. Tout bien pesé, le mariage eut lieu. Marié, il cessait d'avoir recours à l'ami complaisant qui vous oblige et qui vous fait sentir qu'on lui doit plus que ce qu'il vous a prêté ; il cessait d'aller à pied ou en fiacre ; il quittait son modeste rez-de-chaussée. Désormais, il aurait à ses ordres un équipage, il habiterait un vaste hôtel.
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Video de Henri de Régnier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri de Régnier
INTRODUCTION : « […] Prokosch (1906-1989) est un errant lucide. Il se refuse à être enchaîné par les lieux et par le temps. Il n'est pas gorgé de l'inévitable nostalgie des chercheurs d'infini. Il ne dédaigne pas les vignettes qui laissent à penser qu'une terrible beauté est en train de naître.
[…]
Si Prokosch pense que le monde a l'air de stagner, paradoxalement, il pense surtout (comme le magnifique Henri de Régnier[1864-1936]) que vivre avilit. Que le désir du beau, si cher à l'homme, fond comme neige au soleil à mesure que le temps passe. Alors, écrit-il, « le désir du beau devient une effrayante parodie, une espèce de rituel obscène, et finit par gâter précisément ce qui en nous est le plus proche de l'éternel. »
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Chant 1:07 - Ulysse brûlé par le soleil 3:22 - le boulevard 5:35 - Ode (V)
7:06 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Frederic Prokosch, Ulysse brûlé par le soleil, traduit et présenté par Michel Bulteau, Paris, Orphée/La Différence, 2012.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.ebay.com/itm/194547165187
BANDE SONORE ORIGINALE : le Chaos Entre 2 Chaises - Avant la Chute Avant la Chute by Le Chaos Entre 2 Chaises is licensed under an Attribution 4.0 International License. https://freemusicarchive.org/music/le-chaos-entre-2-chaises/reflets/avant-la-chute/
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#FredericProkosch #UlysseBrûléParLeSoleil #PoésieAméricaine
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