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Critiques de Hermann Hesse (811)
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Le Loup des steppes

Avec ses généreuses portions de sexe et de drogue, son isolement urbain sombre et romantique et ses attaques sauvages contre la vie bourgeoise, il n'est pas surprenant que le 10e roman d'Hermann Hesse ait reçu des critiques mitigées lors de sa première publication en 1927 - ou qu'il soit devenu un classique de la contre-culture dans les années 1960.

Comme Siddhartha, l'autre livre le plus connu de Hesse, Le Loup des Steppes parle du voyage spirituel d'un homme vers la connaissance de soi. Près de 95 ans plus tard, son message aux lecteurs conserve une intensité religieuse : nous devons nous explorer et continuer à le faire. Si nous ne le faisons pas, alors nos vies sont celles de morts-vivants.

Le protagoniste du roman, Harry Haller, 47 ans, vit une existence extrêmement proche de la mort. Autrefois intellectuel reconnu, il s'est retiré avec dégoût de la vie culturelle européenne moderne. Ayant perdu son emploi, sa famille et sa maison, il vit dans un isolement de loup, hantant les tavernes la nuit. Deux âmes s'affrontent en lui : la bête, en quête de sauvagerie et d'isolement, et l'homme en quête de culture, de société et d'amour. Harry aspire à se suicider, mais s'accroche obstinément à ses "mauvais jours de vide intérieur et de désespoir".

En écrivant Le Loup des Steppes, Hesse s'est inspiré de sa propre crise spirituelle. Après avoir quitté sa femme au milieu des années 1920, Hesse a vécu une vie isolée à Bâle, atteignant des profondeurs suicidaires de désespoir. Cela pourrait expliquer les descriptions douloureusement précises de Harry sur la dépression.

Cependant, dans les années 1960, Hermann Hesse a déclaré que Le Loup des Steppes était "plus souvent et plus violemment incompris" que n'importe lequel de ses autres livres. Il a senti que de nombreux lecteurs s'accrochaient à la rébellion et au désespoir de Harry, mais ont ignoré son voyage de retour à partir de ce point, qui commence lorsqu'il rencontre la belle Hermine. Animant toute la théologie du roman, Hermine montre à Harry qu'il a bien plus que deux âmes dans son sein et qu'il doit laisser chacune s'épanouir.

Le Loup des Steppesest un livre sur – mais finalement contre – le suicide. Malgré toutes ses descriptions sauvagement articulées du tourment et de l'isolement, il est le plus éloquent sur quelque chose de moins glamour mais bien plus important : la guérison.
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Siddhartha

Quand quelqu'un cherche, dit Siddhartha, alors il arrive facilement que ses yeux ne voient que la chose qu'il cherche, et il est capable de ne rien trouver, de ne rien assimiler parce qu'il ne pense toujours qu'à la chose qu'il cherche, parce que il a un but, parce qu'il est obsédé par son but. Chercher signifie : avoir un but. Mais trouver signifie : être libre, être ouvert, n'avoir aucun but.

Ce n'est pas à moi de juger la vie d'un autre homme. Je dois juger, je dois choisir, je dois rejeter, uniquement pour moi-même. Pour moi, seul.

J'ai toujours cru, et je crois toujours, que quelle que soit la bonne ou la mauvaise fortune qui nous arrive, nous pouvons toujours lui donner un sens et la transformer en quelque chose de valeur.

Nous ne tournons pas en rond, nous montons. Le chemin est une spirale; nous avons déjà gravi bien des marches.

J'ai dû éprouver tant de bêtises, tant de vices, tant d'erreurs, tant de nausées, de désillusions et de chagrins, rien que pour redevenir enfant et recommencer. J'ai dû éprouver le désespoir, j'ai dû sombrer dans les plus grandes profondeurs mentales, dans des pensées suicidaires, pour expérimenter la grâce.

Que pourrais-je te dire qui vaille, sinon que peut-être tu cherches trop, qu'à force de chercher tu ne trouves pas.

Je pourrais vous raconter mes aventures… à partir de ce matin », dit Alice un peu timidement ; mais ça ne sert à rien de revenir à hier, parce que j'étais une autre personne alors.

Il peut être important pour les grands penseurs d'examiner le monde, de l'expliquer et de le mépriser. Mais je pense qu'il est seulement important d'aimer le monde, de ne pas le mépriser, de ne pas nous détester, mais de pouvoir regarder le monde et nous-mêmes et tous les êtres avec amour, admiration et respect.

Je ne vais plus mutiler et me détruire pour trouver un secret derrière les ruines."

Votre âme est le monde entier.

Mon vrai moi erre ailleurs, très loin, erre encore et encore de manière invisible et n'a rien à voir avec ma vie.

Je peux penser. Je peux attendre. Je peux jeûner.
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Siddhartha

Une bonne introduction à la vie du Bouddha. Rédigé comme une sorte de roman, facile à lire, c'est une bonne première approche des fondations du bouddhisme et de la quête spirituelle de Siddharta. Un classique pour ceux que le bouddhisme intéresse. Je recommande.
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Description d'un paysage

Je retrouve avec plaisir Hermann Hesse, cet écrivain d’origine allemande, vivant exclusivement en Suisse, cet écrivain à une citoyenneté cosmopolite, toujours en lien avec la littérature mondiale, cet homme respire la terre qui l’entoure, son ouvrage Description d’un paysage, au sous-titre miniature suisse, nous livre la Suisse de son cœur à travers différents tableaux, glanés au fil des années à travers quelques récits de proses intimes, de carnets personnels, réalisés au fil de ces balades helvétiques et d’autres moments vécus dans son pays d’adoption La Suisse. Au fil de mes lectures passées, j’ai lu Siddhartha, ce roman spirituel, philosophique m’emportant en Inde, Le loup des steppes, un roman sur la dérive de soi et l’acceptation et Demian, un roman intime inspiré de ces entretiens et analyses avec le Docteur Josef Bernard Lang, son psychanalyste, trois découvertes littéraires différentes, de diverses émotions, souligne la pluralité d’écriture d’Hermann Hesse.







J’aime errer dans la Nature auboise, lieu où je réside, Description d’un paysage, est une visite de la Suisse à travers le regard d’Hermann Hesse, ses excursions, ses promenades en bateaux sur le lac des 4 cantons, puis d’autres moments plus aériens, comme le vol en avion au-dessus de Berne, des souvenirs d’enfance à Bâle, ceux du Tesson : comme la fête de la Madone, un jour d’automne, une soirée d’été et ses Églises et ses chapelles, ses randonnées au gré des saisons, aussi cet observatoire bernois, la cabane de berger et tant de souvenir qui enveloppe ces années de 1905 à 1960 de la vie d’Hermann Hesse. Une préface de Siegfried Unseld résume parfaitement la citoyenneté de l’auteur et de son regard sur la Suisse, Hermann Hesse en 1950 pensait que la Suisse était devenue sa patrie, tout en disant le contraire plus tard, c’est l’ambiguïté de ces origines qui font de lui un habitant de la terre et non celui d’un pays exclusif. Presque un demi-siècle d’échange intime est couché dans ce recueil ou lors des errances d’Hermann Hesse dans les paysages qui ont peuplé ces vagabondages, l’écrivain s’abandonne à de diverses réflexions sur le monde qui l’entoure. Un amour inconditionnel pour la région du Tesson déborde dans ce livre, la plupart de ses textes choisis sont une déclaration personnelle pour cette région si particulière pour l’écrivain, peintre, artiste qu’il peut être, Hermann Hesse aime voyager, aimant les excursions, les balades, la recherche de moment solitaire et en groupe pour retrouver en lui, la part de Dieu, celle perdue par l’industrialisation et ce monde moderne qu’il distille dans certains de ces passages écrits, comme ces profiteurs de guerre rencontrés dans un hôtel et ces touristes berlinois lors de Pâques polluant sa ville, Hermann Hesse évapore ses états d’âmes dans une description humaine, intime, du paysage que son regard absorbe dans la légèreté prosaïque émotionnelle de son être, comme le titre de ce livre Description d’un paysage, issu d’un écrit de 1947, Hermann Hesse se perd lentement dans le paysage qui le protège d’une douceur fraternelle, aspiré dans la bivalence d’une nature sauvage et domestique s’affrontant dans la passivité du temps, Herman se dissout dans l’absolu beauté de ce qui l’entoure, pour le noter dans un texte où se fige à nous le tableau de son regard, cette perception chavirant son esprit pour le plaisir de l’offrir à son double du futur, comme la peinture littéraire d’un nouveau regard. Ces écrits figent Hermann dans le passé de ces émotions face aux paysages qu’il foule lors de ces promenades et excusions, ces réflexions dans la solitude de ces rêveries pédestres, sont souvent très sages, avec des notions philosophiques très humanistes, puis des positions personnelles sur le monde qui se dévore de l’intérieur par des guerres qui brisent des vies et assombries la jeunesse, Hermann Hesse s’interroge, s’émerveille, poétise, nous invite à voyager avec lui sur ces terres sublimes, toutes cachent une émotion, une anecdote, un sentiment, une pensée, une rencontre, un état de grâce, de béatitude, de souvenirs, de jeunesse qui fait écho à la plénitude de l’âge.

Dès son premier texte, profession de foi alémanique, Hermann Hesse exprime son cœur humaniste de raison, son amour pour sa petite patrie au-delà de la nation qui cristallise la déraison d’une utopie guerrière, oubliant l’humanité pour des frontières, des guerres comme cette grande guerre, il se dit adversaire de ces vanités nationalistes, le langage du terroir est pour lui son abri et sa confiance.



Au-delà de son regard sur la société, sur le monde qui l’entoure, comme Stefan Zweig avec Le monde d’hier, Hermann Hesse laisse sa mélancolie de ces humeurs peintre sa prose, dans le canton d’Appenzell, il la nomme par un naufrage dans le scepticisme, dans Temps de pluie, regrettant ces périodes d’angoisse, de nausée, de désespoir qui trouble sa vie si belle et si chère, dans La maison rouge, sa vie oscille, attirée par de multiples couples opposées, Herman Hesse a des cycles de dépression, alternée par des moments de satisfaction. Beaucoup de sagesse se dégage dans ces derniers textes, écrit vers la fin de sa vie, laissant au loin un paysage qu’il a foulé dans la fougue de sa jeunesse et aussi celle de la maturité de son corps encore vaillant, sa mémoire n’oublie pas ces randonnées pédestres, son ami Peter Suhrkamp, dans Rapport avec des amis écrit en 1959, Hermann Hesse lui rend un bel hommage, soulignant aussi le changement de société qui s’opère, il n’oublie pas La Forêt-Noire, la montée de l’industrialisation, son petit village Montagnola qui se meurt de cette maladie que Knut Hamsun a décrite dans deux de ces livres, Les enfants de l’époque et La ville de Segelfoss, un village se métamorphosant avec la fièvre spéculative foncière…



Lors d’une de mes ballades, j’ai écouté une émission radiophonique philosophique sur la beauté de la nature, avec comme inviter Alexandre Lacroix, nous offrant, à travers son essai Devant la beauté de la nature, son regard lucide et émerveillé sur la beauté des paysages que notre regard perçoit, comme Hermann Hesse le fait à travers ces différents textes sur ces paysages qu’il a eus le bonheur de travers au fil de sa vie. Dans le texte, Souvenir d’une randonnée, notre amoureux de la nature, à travers plusieurs récits, entremêle la nature comme rôle principale et les émotions qui s’en évaporent, la montagne lui rappelle la naissance de la terre par sa force et son gigantisme, au Gothard, la beauté du lieu le rend heureux, et lui vient en mémoire le premier chapitre du roman de Vischer Auch, Eine (Encore Un). Hermann Hesse s’émerveille du soleil en haute montagne, écrivant,

« Il n’y a dans ce vaste monde rien de plus merveilleux, de plus noble, de plus beau que le soleil de la haute montagne en hiver. »

La sensation de beauté inonde notre auteur en poète par des vers qui rende hommage à cette montagne à la fin du récit, Journée d’hiver dans les Grisons, mais d’autres textes sont jalonnés de poème encore plus long qui les clôt avec une forme d’apothéose artistique humaine, celle de la poésie. Dans L’Ebenalp, la beauté entre dans son paroxysme, avec cette phrase d’une sincérité enfantine,



« De toute ma vie, je n’avais vu si belles frondaisons automnales. »



Au-delà des paysages, des sensations s’encrent dans la chair de notre auteur comme celles de l’odeur du bois réchauffé par le soleil, cette émotion reste une empreinte indélébile, comme Proust avec sa madeleine, cette odeur réveille le passé des enfances lointaines, dans le texte, Le col de la montagne, une envolée lyrique emporte Hermann Hesse, désirant avoir la liberté de vivre sous la joute de la Beauté du monde. Dans le récit, Un village, notre poète s’enivre de la beauté d’une jeune inconnue pour devenir l’amoureux du monde, cette allégresse de l’imaginaire qui vagabonde dans ce cœur, sème ces envolées passionnelles, laissant son regard s’unir avec la beauté du monde, comme dans le récit, Une métairie, ayant cette langueur de la beauté de ce monde qu’il regarde d’un œil poétique, dans le passage Randonnée au Tessin, fractionné de plusieurs récits, Hermann Hesse termine par un poème comme pour rendre hommage à cette nature, sublimant cet émerveillement par la féérie humaine de l’art poétique, l’homme devient l’hôte de la beauté naturelle de cette terre, pour ne devenir l’artisan et puiser en elle toutes les ressources nécessaires pour tentant de l’égaler, elle devient la muse idéale aux artistes qui sait la regarder. La chapelle, ce texte amorce la piété de l’auteur, cet homme pieux dans l’âme, païen de nature, il oscille entre l’équilibre et la joie sereine, retrouver une confiance en soi, pour accéder à la foi intérieure, même dans le récit Églises et chapelles dans le Tessin, sans être Chrétien, il souligne la joie de ces lieux, de ces édifices de pierres qui se fondent dans cette beauté sauvage, qu’il aime s’y perdre pour découvrir dans la solitude l’être des « secrets et ravissants spécimens d’art ancien. » Hermann Hesse se perdre dans la « fugacité du temps qui soupire », il aime être heureux d’un bonheur aussi fou et stupide, cette joie qui remonte du fond des âges, l’hymne à l’amour, Hermann Hesse le dessine dans le récit Fête de la madone dans le Tessin.



Hermann Hesse, dans ce recueil de textes divers, Description d’un paysage, partage l’amour qu’il porte en lui de sa région qu’il dessine en aquarelle, avec des mots, dans des poèmes et récits divers, l’auteur de langue allemande s’engage dans une vérité de soi où son intimité est à nu quelques fois, Bâle est une ville importante dans la compréhension littéraire de cet auteur suisse, côté cœur, c’est le berceau de son œuvre littéraire, la genèse de tous ces mots qui coulent dans le sang de ces pages qui bat au rythme de ces émotions.

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Le Loup des steppes

Même si je reconnais qu’il y a des passages très intéressants, je n’ai pas du tout apprécié ce roman et j’ai eu du mal à le terminer. La personnalité de cet homme tiraillé entre une part humaine et une part animale j’ai eu du mal à y adhérer. J'ai juste eu l’impression de voir un homme souffrant d’un fort complexe de supériorité, qui méprise la vie des petits-bourgeois, qui aimerait s'en affranchir, mais qui n’a ni la volonté, ni le courage d’aller au bout de ses opinions (rien que le fait de se dénommer loup des steppes ,qui laisse présager, un animal sauvage, courageux, fort, alors que pour moi, il n’est rien de tout cela). D’après ce que j’ai pu lire, l'auteur a mis beaucoup de lui et de ses névroses ( ou psychoses ) dans ce roman, mais malgré tout , je n’ai pas réussi à trouver la moindre sincérité dans ce récit. Tout m’a semblé beaucoup trop artificiel et sans trop d’intérêt : un peu comme si le personnage principal jouait le rôle de l’artiste torturé et incompris; parce que cela lui donne l’impression d’être supérieur au commun des mortels (( il écoute de la grande musique, est sensible au véritable art, il lit, écrit..)

L’ impression de ne pas comprendre le monde qui nous entoure, d’être impuissant face à la petitesse du monde, aux guerres, à la violence, à la misère… sont des sentiments que je pense nombre d’entre nous ont ressenti, principalement au moment de l'adolescence, mais ce qui m’a gêné dans ce roman, c’est que tout cela est lié à un sentiment de supériorité et pas à de l’humanisme ou à des questionnements sur soi et sur le monde. Pour moi ce roman manque d’âme et de sentiment et cela m’a suffisamment gêné pour que je ne puisse l’apprécier, compatir ou m’identifier au personnages.

Le revirement du personnage, qui de loup des steppes devient un toutou obéissant en quelques heures juste après une rencontre avec une femme, le discours qui sous-entend que si tu es malheureux, il suffit de boire, baiser, s’amuser et prendre de la drogue pour ne plus l’être ou l’être moins, j’ai trouvé cela trop facile. Heureusement pour moi, la dernière partie sur.le théatre magique m'a beaucoup plu, j’ai apprécié l’imagination dont l’auteur a fait preuve, la force du récit, les diverses symboliques et c'est la seule partie où Harry ne joue pas un rôle et me semble sincère (même si pour certains, cela peut sembler paradoxal) .En bref, à part la fin du roman, je n'ai pas pris plaisir à lire ce roman et j’ai du mal à comprendre la multitude d'avis dithyrambiques, mais ce n’est pas grave, je trouve même plutôt sain d’avoir parfois des avis divergents sur des ouvrages considérés comme des chefs d’oeuvre ( j’ai aussi détesté mme Bovary), parce qu’en dehors de la valeur .littéraire de l’oeuvre ( l'écriture, la profondeur et la psychologie des personnages, l’histoire..), un roman c’est d’abord une rencontre entre un lecteur et un livre, une connexion qui se fait ou ne se fait pas, sans que l’on puisse considérer que celui qui a aimé ou n’a pas aimé a tort ou a raison.





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Eloge de la vieillesse

J'ai lu de nombreux romans d'Hermann Hesse dans mon adolescence et j'ai eu envie de retrouver cet auteur avec Éloge de la vieillesse. La forme du document ne me plaît pas beaucoup, une série de poèmes, d'extraits de textes de quelques pages. A chaque fois que je commence à m'habituer au texte, c'est déjà terminé et il faut passer à un autre texte. Sur le fond, il y a de la matière à réflexion sur la vieillesse et la mort. Un ouvrage qui n'est pas inoubliable.
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Siddhartha

Un conte initiatique pour se rappeler que la Sagesse ne s'enseigne pas auprès d'un maître ou d'un gourou illuminé, mais s'acquiert par le renoncement à suivre la voie tracée par le père et plus encore par l'expérience totale et personnelle de tout ce que la vie nous offre. Pour renoncer à l'argent et au pouvoir, il faut les avoir pratiqués !

Le fils de brahmane Siddharta va au cours de chapitres clairs et concis explorer les multiples voies qu'il rencontre sans trouver l'apaisement que son coeur cherche en vain tout au long de sa vie .

Hermann Hesse lui-même révolté contre toute autorité livre ses clés de compréhension dela complexité humaine en proie à d'inutiles souffrances.
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Le Loup des steppes

Merci à @sorayaben pour cette lecture commune qui m'a beaucoup plue !!



J'avais très peur de tomber dans un texte obscur, trop prise de tête ou inaccessible, notamment parce qu'en le feuilletant je ne voyais pas beaucoup d'espaces ou d'aérations entre les paragraphes !

Il n'en est rien, ce texte est tout à fait abordable et il m'a vraiment touchée !



C'est l'histoire d'un homme, Harry Heller, qui semble seul et malheureux : artiste maudit, poète déchu, romantique affligé, journaliste mis au ban de la société ? Il est tout ça à la fois et bien plus encore.



Ce texte nous interpelle sur notre part d'animalité, sur notre capacité à retenir ou non nos pulsions sauvages, notre seuil de tolérance à être en société,.... et notre besoin d'amour !

J'ai beaucoup aimé cette ambiance dans l'ère de l'expressionnisme allemand et des romantiques dramatiques... le texte est très abordable et pourtant nous interroge de manière très belle et subtile et de nombreux auto-questionnements surgissent à sa lecture.



Il m'aura manqué un petit quelque chose pour lui attribuer une note maximale, car j'aurais aimé que le théâtre magique promis si tôt dans le texte se dévoile à moi plus rapidement et plus souvent, mais ce n'est qu'un détail comparé à l'ensemble de ma lecture que je suis ravie d'avoir vécue !!



Je referme ce texte, sombre et lumineux, avec un sentiment diffus de plénitude et de douleur à la fois, et je sais que je n'oublierai pas Harry de sitôt.
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Le voyage à Nuremberg

Hermann Hesse tel que nous l'apprécierons à jamais !



Quelques années après la Première Guerre mondiale, l'auteur entreprend un voyage jusqu'à Nuremberg en s'arrêtant dans d'autres villes pour retrouver ses amis, la nature et lui-même. La méditation sur le temps qui passe est au cœur de l'ouvrage.



Pour mémoire, Prix Nobel de Littérature en 1946. Les temps ont bien changé ...
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Le Loup des steppes

Harry est tiraillé entre son désir, son besoin de solitude et son envie d’intégration dans la société. Hermine qu’il va croiser dans un bar va le guider pour qu’il sorte de son état de « loup des steppes » et puisse partager l’existence de ses concitoyens. Livre très riche qui oppose l’animalité d’Harry à son intellectualisme, qui analyse le nazisme, les maladies psychologiques ou le besoin de déboulonner les vieilles croyances ou les anciennes idoles. Un livre à relire tant les sujets abordés sont nombreux. Le monument d’Hesse
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Demian

«La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l’essai d’un chemin, l’esquisse d’un sentier. Personne n’est jamais parvenu à être entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le devenir, l’un dans l’obscurité, l’autre dans plus de lumière, chacun comme il le peut. Chacun porte en soi, jusqu'à sa fin, les restes de sa naissance, les dépouilles, les membranes d’un monde primitif. Beaucoup ne deviennent jamais des hommes, mais demeurent des grenouilles, lézards ou fourmis. Tel n’est humain que dans sa partie supérieure, et poisson en bas. Mais chacun de nous est un essai de la nature, dont le but est l’homme. A nous tous, les origines, les mères sont communes. Tous, nous sortons du même sein, mais chacun de nous tend à émerger des ténèbres et aspire au but qui lui est propre. Nous pouvons nous comprendre les uns les autres, mais personne n’est expliqué que par soi-même.»

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Le Loup des steppes

(juillet 2013)



Je me suis laissée aller, une envie inexplicable, j’ai lu le Loup des steppes. Quel ennui ces 224 pages ! Et quel bonheur la lecture rapide !



Le loup des steppes, aussi roman initiatique soit-il, n’a, pour moi, rien du chef d’œuvre. Ma grande déception ne tient pas seulement à ma grande affection pour Demian, du même auteur. Elle tient à ce que Le loup des steppes a fait couler plus d’encres intéressantes que celles qui noircissent ses pages.



Hermann Hesse est un intellectuel de son temps, entre deux époques : celle d’un monde normé, où l’individu se sacrifie, pour son bonheur posthume, au collectif, et celle d’un monde individualiste où le bonheur est ici-bas et promis nulle part ailleurs. En 1927, coexistent la modernité des années folles et la régression guerrière qui est en marche. Personne ne sait alors quel paradigme gagnera sur l’autre. Mais chacun peut, en tous temps, choisir son camp. Le héros du roman, Harry Haller, choisir le camp de la critique de la société bourgeoise dont il est issu. Désabusé et sans créativité, il n’a de sauvage que son isolement social et son incapacité à voir ce nouveau monde qui perce.



Autour de ce personnage sculpté de poncifs éculés, Hermann Hesse nous ressert la dualité érodée nature / culture, loup / homme, triste / gai, isolé / sociable … Et on le souhaite cohérent, fort de son intelligence et de son érudition. Alors qu’il découvre un fascicule lui racontant sa vie, la plainte désespérée de son enfermement intérieur l’emporte sur le courage du suicide. Il y renonce ! Il rencontre alors Hermine, son alter ego, qui va l’initier à la légèreté de l’instant présent, mais sans espérance ni gaieté. Néanmoins motivé à parcourir son initiation, Harry Haller se paie le luxe d’échouer à l’épreuve finale, qui aurait pu être hallucinogéniale. Un vrai looser !



Mais c’est en réalité une fin aussi ennuyeuse qu’inévitable. Harry Haller comme Hermine, ombre et persona d’un même égo, sont comme l’écume des vagues, transportés par la surface de leurs époques et de leurs semblables. J’attendais de Hermann Hesse, fasciné par des tentatives d’explication de la folie et contemporain de Jung qu’il nous fasse voyager par le fond de l’océan, car « Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable donc impopulaire. » Et oui, c’est Jung qui l’a dit …



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Demian

Une note mitigée, car je suis partagée, comme tout le roman qui semble construit sur la dualité : j'ai ainsi bien apprécié le début avec la théorie du Narrateur sur les deux mondes, celui de l'ordre, de la clareté, de la bonté et de l'amour – le cercle familial, et l'autre, celui du dehors, avec ses violences, son autre langage, ses mystères aussi. Mais j'ai eu du mal avec la fin, puisque je l'ai comprise comme une théorie selon laquelle la guerre était nécessaire pour purger le monde, indispensable pour qu'apparaisse un homme nouveau, un surhomme pour reprendre l'expression de Nietzsche – qui est un des livres de chevet du Narrateur. Les dernières scènes évoquent la Grande Guerre, la génération sacrifiée, les blessés. Le roman a été écrit en 1919, l'auteur sait bien ce qui c'est passé. Cela m'a donc profondément dérangé.

Je l'ai dit, c'est pour moi un roman construit sur la dualité, les oppositions : le persécuteur-harceleur / l'ami qui va initier, les apprentissages classiques et convenus au lycée et en cours de religion / les mystères ésotériques et les interprétations personnelles, l'amour idéalisé pour Béatrice / les désirs de contacts charnels, la débauche dans les beuveries / le dépassement de soi dans l'art, la foule médiocre des hommes ordinaires / la pénétration de quelques esprits supérieurs, le masculin / le féminin, la recherche d'une amante / d'une mère, la sexualité / la réflexion... Toutes ces oppositions s'incarnent dans le Narrateur qui ne sait quelle voie choisir, hésite, se trompe, recommance. Elle s'incarnent aussi dans Demian, qui, lui les dépasse : il est à la fois viril et féminin, fragile et fort, intellectuel et sportif, proche du Narrateur et son maître... C'est un de ces êtres supérieurs qui ont trouvé leur voie et qui la suivent. La dualité entre le Narrateur et Demian était annoncée dès le titre qui rapproche leurs deux noms. Le Narrateur aime Demian et l'admire, il le fascine au sens étymologique puisqu'il ne peut le quitter des yeux, tout comme Demian le plaint et le guide. La dualité est résolue à la fin puisqu'ils s'unissent spirituellement.

Cette construction binaire est intéressante, cependant elle est trop systématique pour me convaincre, les passages les plus intéressants sont ceux où elle est moins marquée, ou transformée ; ainsi, le personnage du musicien permet de montrer une autre voie possible, un autre guide pour le Narrateur, et c'est en découvrant ses limites que celui-ci comprend qu'il faut qu'il revienne à Demian.

J'ai trouvé des longueurs dans ce roman à côté de passages bien plus forts – la peinture de l'oiseau par exemple. Ainsi, pour moi, le personnage du jeune étudiant sauvé par le Narrateur n'était pas utile. J'ai préféré les passages de la vie « réelle », ordinaire, aux discussions ésotériques ou mystiques au coin du feu. Peut-être que j'aurais dû lire cette œuvre à l'âge des personnages, je vois que de nombreux lecteurs gardent un fort souvenir de leur lecture à l'adolescence. Enfin, je n'ai pas les connaissances sur la psychanalyse nécessaire pour comprendre cette œuvre en profondeur. Trivialement, j'ai plusieurs fois pensé que si le Narrateur avait couché avec Demian – ou avec la mère de celui-ci, il aurait été moins tourmenté...
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Siddhartha

Siddhartha est un roman initiatique comme il y en a peu. Ce cours roman nous montre la vie et les errances d'un Siddhartha très peu historique, mais riche en sagesse et en signification.

Siddhartha est un jeune garçon hors de la norme. Il est bien instruit, mais cela ne lui suffit pas; il souhaite trouver la sagesse. Quittant son père dans la querelle, il devient samana et laisse derrière lui toutes ses possessions pour vivre une vie ascétique, sans argent ni nourriture. Mais après quelques temps, Siddhartha réalise que cela n’est pas suffisant. La sagesse ne peut être atteinte simplement en vivant la vie ascétique qu’il vivait jusqu’à maintenant. Il lui faut chercher encore.

En compagnie de son ami Govinda, il quitte les samana pour rejoindre Gotama et ses disciples. Après avoir été illuminé par la sagesse de la doctrine du Bouddha, Siddhartha décide de quitter Gotama et Govinda, car il réalise que l'éveil ne peut être atteint par aucune doctrine et que la sagesse ne s'apprend pas, mais qu'elle se vit.

S’ensuivra alors une vie de débauche et de dépravation, ou Siddhartha découvrira les plaisirs que lui offre la vie, pour finalement réaliser que cela non plus ne résout pas son problème.

Retournant dans son errance et dans sa pauvreté, Siddhartha finira par atteindre l’éveil, au bord d’un fleuve qui lui montrera que la sagesse se trouvait en Siddhartha depuis tout ce temps.

Siddartha est un livre faisant le récit d’une quête spirituelle aboutissant à la réalisation que la sagesse ne s’apprend pas d’une doctrine ou d’un maitre, mais vient dans la découverte du monde et de soi-même.

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Demian

Étant fan du groupe BTS, ils se sont inspiré de ce livre pour une de leur chanson. J'ai donc décidé de le lire.

J'ai adoré le développement du passage de l'enfance à l'âge adulte.

La relation qu'entretiennent Demian et Sinclaire est très intéressante.
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L'ornière

Avec L'ornière j’ai redécouvert Hermann Hesse, ayant lu il y a quelques années, plusieurs de ses romans initiatiques, teintés de spiritualité. Ici, l’œil de l’auteur m’a semblé bien plus lucide, avec un réel sens du tragique. Pas de fraternité d’esprits éveillés, mais le broyage méthodique d’une âme n’arrivant pas à se fondre dans la masse et donc à trouver sa place. J’ai par contre retrouvé le style, tout à la fois précis et éblouissant, où chaque mot semble avoir sa raison d’être. Un vrai plaisir de lecture ! Pour le fond, notre société « libérale » pourrait paraitre laisser plus de place aux individualités que celle de l’époque de l’auteur. Mais qu’en est-il vraiment, quand le cursus scolaire continue à passer par bachotage et autre lavage de cerveau, ne pouvant que rebuter tout esprit réellement créatif. Ou encore, quand cet individualisme de façade ne sert que de prétexte à un nombrilisme bourgeois, recherchant plus son bien-être et son confort intérieur, qu’à réellement se singulariser. Par principe, l’individuation a quelque chose d’inconfortable, puisqu’elle nous fait ressentir notre étrangeté, chaque fois que nous côtoyons nos (pourtant) semblables. Le coût à payer est plus cher, que « le bonheur en 10 leçons », vendu en promo en bout de gondole.
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Fiançailles

Hermann Hesse est un de mes auteurs favoris et ce recueil de nouvelles sur le thème des fiançailles est si actuel, si vrai à beaucoup d'égards. On retrouve le brio de son écriture et de sa 'patte". J'ai toujours autant de plaisir à le lire et je recommande ces histoires.
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Le Loup des steppes

Harry désabusé

Dans sa solitude

Loup des steppes

Proche de la mort

Qu'Hermine apprivoise

Et rend au monde

Joyeux et drôle

Enfin armé contre l'absurdité du monde,

contre ses principes et la vanité de sa morale

Mais pour combien de temps ?

Toujours, on s'interroge

A la lecture de ce chef-d'oeuvre

Sur ce qui nous nous retient à la vie

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Le Loup des steppes

Une oeuvre à la fois déroutante, dérangeante, mais au combien intéressante. Ecrite dans les années 20 elle ne semble avoir pris aucune ride et reste en plein dans l'actualité tant les thématiques abordées sont universelles : la schizophrénie, le suicide, l'amour, la quête de soi et de sens à sa vie. A travers le personnage de Haller, personnage hors société, c'est avant tout une plongée en nous même que nous propose Herman Hesse pour nous confronter à nos pires craintes. C'est donc forcément dérangeant. Les moments de légèreté sont rares comme la rencontre de Haller avec Hermine. Mais même cette légèreté reste fugace et illusoire. Même l'amour peut également se révéler comme l'origine de la plus intense des douleurs ; mais peut aussi pousser l'être humain aux pires comportements par amour. A ce titre je trouve la fin assez énigmatique et est sujette à l'interprétation de chacun. Ce n'est pas une oeuvre accessible, et je dois avouer que j'ai parfois du lutter pour suivre l'auteur, mais il nous pousse dans nos retranchements pour réfléchir sur le sens à donner à notre vie. C'est psychologiquement dur, mais au final Haller est-il si en dehors de la société ou avons-nous tous une partie du Loup des steppes ?
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Le Voyage en Orient

LE VOYAGE EN ORIENT de HERMANN HESSE

Voyage réel ou en rêve c'est un chemin initiatique que nous propose Hesse. Un chemin parsemé d'espoirs d'enthousiasme et de désillusions, un chemin de vie. Beaucoup plus intériorisé que d'autres de ses livres une bien belle lecture.
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