Citations de Hervé Mestron (137)
je ne sais pas quoi répondre . Tout est si compliqué. Il faudrait que j'arrive à expliquer que Maman se fait tabasser par son homme et qu'elle a peur. Juste une phrase et le reste suivrait. un fait divers très glauque. Alors , peut être parce que je sens que toute ces personnes autour de moi m'aimes; sans reprendre mon souffle je crache tout. Je leur dit ce que j'ai vu. je leur raconte ce qui se passe à la maison entre ma mère et Sébastien.
Aucun orchestre ne pourra jamais rivaliser avec la force des fusils mitrailleurs!
Même avec un prix pour les deux, je prenais trente ans fermes. 10950 jours. J'avais le temps d'apprendre le Mandarin et de traduire le Coran en Ch'timi. (p.74)
Moi, tout ce que je veux, c'est franchir les échelons pour un jour pouvoir investir dans la légalité. (p.11)
Ce qui est gênant, je reprends, c'est qu'on ne nous laisse pas le droit de ne pas aimer l'école. C'est presque un crime. Ou une maladie. Un truc pas net. Anormal.
Plus la société évolue, plus l'entraide diminue. Arrêtons le massacre.
Le monde ne s'est pas fait en une nuit, mais il peut par contre se défaire très vite, imploser, exploser, se retourner contre lui-même et devenir l'antithèse de ce qu'il était, c'est-à-dire l'opposé.
Vous, les humains, vous avez l'art de vous compliquer la vie. Chez nous, pas d'ego, tout marche au flair.
Le mariage, c'est quand le râteau enterre la hache de guerre.
- Et les râteaux ?
- Je vais te dire, ils n'arrivent jamais par hasard. On les cherche, on les invoque, sans toujours le savoir.
A l'époque, j'étais assez innocent pour croire que ma mère était parfaite. Puis en grandissant, j'ai compris.
Le mépris, c'est encore plus pathétique venant d'un chien que d'un humain.
On ne connaît pas la machine humaine. Parfois elle se détraque et personne ne sait pourquoi.
C'était la première fois que tu mettais ton réveil pour aller en cours. Tu avais l'air tellement content que je n'ai pas eu le courage de te dire que c'étaient les vacances. (p.39)
Il y a aussi ma mère qui me tient dans ses bras. On dirait une médaillée olympique. La notion de cadeau empoisonné ne veut encore rien dire pour elle. (p.8)
« Iris n'était pas comme mes copines du collège, qui, parce que j'étais handicapé, jouaient les douces en caressant l'armature de mon fauteuil. Ma voisine ne se préoccupait que d'une chose, le violon, et de mes difficultés pour l'apprivoiser. Nous parlions d'une sonorité agréable à obtenir, du déplacement de la main droite sur la baguette, du contact des doigts sur les cordes... »
AliceA
La thune ne poussait pas dans ma poche. Je suis entré dans le bizness parce que je voyais des gens bien sapés autour de moi. Frères Armani et Hugo Boss, je vous salue. Dans la rue, le Gaulois, il va se planquer pour fumer, pour rouler son pétard. Le mec de la barre Ravel, il va sortir son matos au grand air légal, comme un paquet de Granolas. La seule chose dont tu dois te cacher, c’est la famille, les anciens. C’est eux, pour nous, la police. Mais perso, comme je suis orphelin, je n’ai peur de rien.
Et puis Mam était tombée malade. Une histoire de vaisseaux bouchés dans la tête. Tout le monde avait cru qu'elle allait mourir, même les médecins. Mam était sortie de l'hôpital en avançant comme une tortue titubante. Elle avait regardé Bertil d'un air étonné puis lui avait demandé : "Tu es qui, toi ?" Le garçon n'avait pas reconnu sa grand-mère. C'était une autre personne, avec les mêmes habits, le même sac à main, mais ce n'était pas Mam. C'était son fantôme, une sorte d'usurpateur d'identité.
Sébastien ne ferait pas de mal à une mouche mais il y voit clair. Tout à fait un type pour Maman. Un protecteur.
Durant le repas, il n'a pas cessé de caresser la main de Maman et de l'embrasser. Il l'appelait "ma chérie", "mon amour". C'était presque trop. Maman souriait béatement. La pauvre, son hématome à la tempe avait gonflé et, de profil, ça lui faisait une drôle de tête. Myope et distraite, ça faisait beaucoup à la fois.