Créé par Hubert Nyssen (fondateur des éditions Actes Sud) et Madeleine Thoby, le département jeunesse d'Actes Sud publie depuis 1995 des ouvrages (albums, romans, documentaires, bd...) qui portent un regard particulier sur le monde et ses évolutions, empreint d'émotions, d'humour, de curiosité, d'exigence et d'ouverture.
En février 2023, ce département est rebaptisé Actes Sud jeunesse, afin d'être en meilleure adéquation avec une ligne éditoriale proche du catalogue général des éditions Actes Sud mais qui s'adresse à un lectorat plus ample, allant de la petite enfance aux jeunes adultes. Les ouvrage paraissant à partir de cette date porteront cette nouvelle signature.
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[...] on a beau le saisir par les yeux, un texte reste lettre morte si on ne l'entend pas.
on a beau le saisir par les yeux, un texte reste lettre morte si on ne l'entend pas.
(Éloge de la lecture)

Le second souvenir est celui d'une mémorable rencontre avec fernand Pouillon, l'architecte qui fut aussi l'auteur des -Pierres sauvages-, ce fort beau roman qui raconte l'édification de l'abbaye du Thoronet. Avant de me faire visiter ses constructions algériennes d'inspiration traditionnelle, Pouillon me fit contempler un palmier et voir que toute l'architecture était là présente, avec le tronc dont le bois sert aux charpentes, avec les palmes qui ont inspiré la courbe des arcatures et avec ces feuilles pennées frémissant au gré du vent qui ont suggéré le grillage des moucharabiehs destinés à voir sans être vu.
Des souvenirs comme ceux-là, j'en ramasse à la pelle dans ma mémoire et je ne peux davantage vous en accabler. Mais je ne peux non plus me taire sur un rapport à l'arbre qui est présent depuis longtemps sinon depuis toujours dans ma vie d'écrivain et d'éditeur. Je veux parler du papier dont l'arbre est le fournisseur. (p. 114)
« Bien lire n’est pas trop lire, c’est encore moins lire par force. » (p. 82)

A plusieurs reprises il m’est arrivé de dire et d’écrire que, sans les traductions, la littérature serait tribale, que traduire des livres, c’est favoriser la découverte de la diversité, que les traductions donnent accès non seulement à des oeuvres écrites dans une langue minoritaire ou provenant d’un lieu du monde éloigné de nos préoccupations, mais aussi à d’autres qui nous sont proches et que, sans les traductions, même des lecteurs bilingues ne connaîtraient pas vraiment. Car la pratique d’une langue étrangère n’entraîne pas pour autant la capacité de lire, moins encore de traduire. Au premier degré, oui, sans doute. Pour le sens général, oui encore. Mais quand il s’agit de palper l’étoffe d’une langue, quand il s’agit de saisir la part d’implicite que véhicule l’écriture d’un auteur, de comprendre les je ne sais quoi et les presque rien qui se sont glissés dans le texte, d’accéder à la part de non-dit qui est souvent essentielle, il est alors nécessaire de bénéficier du talent de ces passeurs que sont les traducteurs.
1 mars
Être éditeur, ce n'est pas seulement posséder un savoir-faire et le souvenir de certains enseignements. C'est d'abord manifester un vouloir-faire allié à un vouloir-rêver. C'est aussi parfois un savoir-survivre.
A propos du nom de l'arbre
L'amour est comme un arbre,
il pousse de lui-même.
Victor Hugo
(p.87)
« Pourquoi renonceriez-vous à l’émotion de l’inattendu, à la surprise de la découverte ? Vous avez encore accès aux livres, profitez-en ! La lecture est une passion, et que vaudrait une passion sans mystères ? Lira bien qui lira le dernier. »
La littérature est mon jardin et son indicible nature une source d'émerveillements autour de laquelle je retrouve ceux que j'aime.
19 septembre
" Comment être à la fois l'interprète d'un autre, et nous-même ? "
Valery Larbaud (1881-1957), traducteur d'Ulysse de James Joyce.
(page 26)