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Critiques de Ian Manook (1553)
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Déguster le noir

Un grand merci aux Editions Belfond noir pour la validation de ce roman.

Je commence la découverte de cette série avec le dernier de la collection qui en comporte 5.

Le sujet m’avait grandement attiré car une autre de mes passions est la cuisine et j’avais bien envie de lire mes auteurs favoris à savoir comment ils allaient concoctés, mijotés la différente palette des crimes !

C’est un recueil de nouvelles ou j’ai parfois été complètement emporté au point de me dire déjà la fin… ou d’autres qui m’ont laissé écœurée.

Le mérite de ce format est de découvrir de nouveaux auteurs notamment

Joé Blanchard qui propose une revisite de Steinbeck "Des souris et des hommes" avec une nouvelle sombre mais bourrée d’émotion.

Feijoada Manook qui concocte sa nouvelle comme le cinéma d’Audiard, qui nous fait rire de la pire des situations

Cédric Sire nous affame jusqu’en avoir la nausée et va à contre courant mais cette nouvelle est malheureusement représentative de la société.

Les nouvelles ont toutes une gourmandise à nous faire découvrir même si j’ai moins aimé Ripaille de Anouk Langaney.

La cerise sur le gâteau a été la lecture de celle de RJ ELLORY qui maîtrise aussi bien le genre que ces romans, mais suis-je bien objective avec cet auteur que j’adore…

Que se soit snacké ou mijoté, ces différentes nouvelles ne nous laissent pas sur notre faim et le florilège gustatif est un menu en 7 services !

Je recommande grandement et je vais de ce pas me procurer les nouvelles des autres sens éditées chez Belfond
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Krummavísur

Kornélius, géant pire meilleur policier d'Islande, s'est fait viré de la police à cause de son caractère entier et à ses méthodes particulières (cf Askja et Heimaey) pourtant le voilà embarqué dans une nouvelle enquête dans ce pays de feu et de glace. Il a filmé avec son drone la découverte de trois corps congelés dans un iceberg pendant que son ancienne coéquipière court au risque de sa vie après des jumeaux qui ont kidnappé et tué une adolescente. Voilà le lecteur embarqué dans une course folle à la recherche de la vérité sur fond de réchauffement climatique et de fonte des glaces qui dévoilent des secrets de corruption et d'ingérence politique entre l'Islande, le Danemark et les Etats Unis. Deux enquêtes qui se croisent et de mêlent pour le plaisir du lecteur. Ian Manook un auteur français qui sait si bien nous faire voyager dans des pays qu'il décrit à la perfection.
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Ravage

Inspiré d'un fait divers du Grand Nord canadien en 1931, c'est 'Rambo' vu du côté flic, un trappeur poussé à la faute et une traque par une horde assoiffée de vengeance dans des conditions dantesques (blizzard par -40°). Même l'aviation sera requise.



Le point intéressant c'est le 'bon' flic qui essaye de comprendre le fugitif et voudrait le capturer vivant, opposé à ceux qui veulent juste le lyncher. C'est aussi l'admiration que suscite le fugitif.



Les faits se suivent et se ressemblent alors Ian Manook comble intelligemment avec les coutumes locales, les chiens de traineau, des souvenirs des tranchées en 14 mais la lecture, malgré une belle écriture, m'a semblée fastidieuse.

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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Erzeroum, Anatolie turque 1915. D'Istanbul, deux politiciens turcs Enver et Taalat ont décidé de purifier leur empire déclinant en éradiquant les Arméniens , soupçonnés de complotisme avec le voisin russe.

La purge est brutale , massive et inhumaine , comme toutes les purges. Araxie et Haïganouch sont d'un convoi, vite orphelines mais prise en charge par une vieille dame . C'est leur histoire qui nous est racontée ici, Araxie étant la grand mère de l'auteur.



Il y a clairement deux parties dans ce livre , la première martelant l'inhumanité turque et kurde et la seconde faisant part à la survie dans la diaspora du peuple arménien , que ce soit en France ou dans l'ex Russie.



C'est un livre très fort qui s'appuie sur des faits puisqu'il est en partie autobiographique Les personnages sont entiers, entiers dans leur cruauté mais aussi dans leur générosité comme ce médecin turc ou cet officier lui aussi turc , meneur de convois et qui sauvera trois innocents au péril de sa vie. L'auteur crédibilise son récit en n'étant pas binaire .



Et puis , il y a l'histoire : le génocide, la conquête du pays par Atatürk, l'avidité des charognards occidentaux sur la dépouille de l'empire ottoman , la montée d'Hitler , les purges staliniennes , qui peuvent s'apparenter à un auto génocide, le front populaire... C'est dans un tourbillon que l'on est convié à travers ces arméniens qui tentent de vivre après l'horreur.



Bien entendu, on vibre avec les héroïnes , Araxie , sa maitresse turque , au passage elle aussi victime de la folie des hommes , les rebelles arméniens , Haïganouch, les militaires oscillant entre l'abject et la légion d'honneur. On plonge dans la culture arménienne, la solidarité dans la diaspora et l'émigration, on s'émeut , on croise les doigts, on vibre !



C'est bien écrit, mais l'essentiel est ailleurs , dans la narration d'une histoire personnelle qui côtoie celle du monde. Et raconter des histoire , Manook le fait très bien, même si les personnages finissent en 640 pages par trop se croiser dans un monde sans doute plus vaste qu'il n'est dans ce livre.

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Aysuun

Première lecture de Ian Manook pour moi, et ça a été une bonne surprise ! Il m'a fallu vraiment dépasser les 20 premières pages qui racontent un massacre sans nom et deux viols. Ouf, 20 pages c'est pas beaucoup. Sinon le reste du roman est un voyage immobile comme je les aime. L'histoire transporte dans les steppes mongoles où se côtoient chevaux sauvages et peuples nomades. L'immensité y est extrêmement bien décrite, celle du ciel, des steppes, de la forêt et du pouvoir de la nature.

J'en ai appris beaucoup sur les traditions nomades, une façon de vivre très proche et très respectueuse d'une nature qui ressource, vit, fait vivre mais tue aussi.

Il y a des morts, des kilomètres parcourus, des liens amicaux, amoureux mais aussi de la rivalité et de la vengeance.

J'ai vraiment aimé ce roman, je me suis attachée aux personnages.

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Krummavísur

Voilà un livre pour lequel je ne donnerai pas de note.

Tout simplement parce que je ne suis pas fan du style d'écriture, même si l'histoire me plaît je n'irai pas au bout.

Trop de détails, d'explications et de descriptions.

On en a plein la vue ...

Ce livre est, à mon goût, "étourdissant".

J'aime imaginer moi-même les paysages, les voix, les physiques, cependant ici ce n'est pas possible tellement on est inondé de détails.

Etant donné que je suis une lectrice très "cyclique" je préfère arrêter ce bouquin au risque de ne plus avoir envie de lire pendant des semaines.

Je vais de ce pas attaquer quelque chose de plus "fluide".
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Aysuun

Un roman d’aventures dans les steppes à la frontière de la Sibérie et de la Mongolie.



L’histoire touchante au départ, d’une famille massacrée par des militaires russes, venus pour « pacifier » le peuple, selon l’idéologie stalinienne. Des années plus tard, Aysuun, une femme survivante concocte sa vengeance.



L’héroïne du titre est vraiment très forte et dans la dernière partie du livre on aura des éléments plus ou moins magiques. Il faudra un peu de suspension volontaire de l’incrédulité pour accepter tous ces rebondissements, mais en retour, on pourra découvrir les Touvans, un de peuples de l’Union soviétique dont je n’avais jamais entendu parler.



Au final, un accrolivre haletant, dans un décor de bout du monde et un bien triste contexte historique.
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Heimaey

J'ai lu la suite avant celui là, dommage mais pas rédhibitoire car les deux histoires sont dissociées. On s'attache au personnage de Kornelius ce grand Troll d'inspecteur trop gentil dans sa carcasse d'ours. Tous les malheurs du monde le poursuivent et il s'en sort avec sa pugnacité et son caractère de cochon. Un road movie à travers l'Islande à la recherche d'une jeune française kidnappée par un amoureux fou et rancunier pendant que des lituaniens trafiquants et sauvages somment Kornélius de retrouver 2 kg de cocaïne. La course est folle, les destins s’entremêlent et les paysages sont "fantasmagoriquement" beaux et inhospitaliers. J'adore
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Askja

Le cœur de l'Islande avec ses paysages lunaires et désertiques sert de décor à une intrigue serrée autour d'une mort dont le cadavre est introuvable. Décadence économique et dérive touristique sont au cœur de ce roman moderne et contemporain qui nous décrit l'Islande dépouillée de son âme par le monde moderne. L'intrigue est prenante et les descriptions fantastiques. On retrouve les message de Yeruldelger... une fin du monde et un héros désabusé. J'adore. La fin est bizarre et pas claire du tout... même après deux lecture ???!!!
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Yeruldelgger, tome 3 : La mort nomade

J'ai poursuivi mon voyage en Mongolie, après la Route du cachemire, en achevant la trilogie Yeruldegger. Autant le premíer tome m'avait emballée, les deux suivants ont fini par me lasser. Il n'y aura pas de quatrième et c'est tant mieux. La principale séduction de ces polars français exotiques (type largement exploité aussi par Caryl Férey) est justement l'exotisme.

C'est vrai que c'est très dépaysant de se promener en Mongolie par le biais d'un page turner.



Mais on n'échappe pas aux cumuls de biais du genre : tous corrompus, tous violents, tous obsédés par les fesses et les nichons. Dans ce dernier tome les évènements s'enchaînent autour d'un héros instrumentalisé dépassé par son propre mythe. Même s'il n'y a pas de doute sur le fait que l'intrigue s'appuie sur des réalités du terrain, l'exagération et la surenchère dans le spectaculaire rend le tout indigeste.



J'ai peur que les autres romans islandais ou sud américains de l'auteur souffrent des mêmes faiblesses, mais je le relirai peut être quand même pour découvrir ses romans sur l'Arménie.
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Krummavísur

Ce roman est un tome 3. Il s'agit de la dernière enquête de Kornelius Jakobsson, surnommé "le pire flic d'Islande".

Personnellement, je n'ai pas lu les tomes précédents. Cela ne m'a pas dérangée dans la compréhension de l'intrigue puisqu'elle est indépendante.

Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher au personnage de Kornelius et cela est peut-être dû à ça...



Moi qui aime les polars nordiques, j'ai été subjuguée par tous ses décors dépaysants et rafraîchissants d'Islande.

Concernant l'intrigue, le contexte politique est fort et important.

Avec deux enquêtes pour le prix d'une, on ne s'ennuie pas une seconde avec ce roman, mélange de polar, thriller politique et nature writing, qui vibre au son du "chant du Krummavísur", le chant des corbeaux frappés par la famine.
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Krummavísur

Je ne crois pas avoir regretté la lecture d'un seul livre de Ian Manook tant ils sont plaisant à lire à leur manière de contes pour grandes personnes avec ce qu'il faut de grandeur d'âmes pour les gentils et de vilenies pour les...vilains. Encore une l'auteur nous promène dans un pays où l'on rêverait de voyager en sa compagnie tant il sait si bien saisir l'essence et les paysages.

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Yeruldelgger

La Mongolie n’est pas une destination touristique qui m’attire particulièrement, aussi ce livre offert par ma libraire a pris la poussière pendant un moment sur mes étagères. Quelle erreur de ma part ! L’auteur (français) dont c’est le premier roman, mêle habilement enquête haletante et description de la vie dans les villes mongoles défigurées par les bâtiments soviétiques et description des traditions millénaires qui ont résisté à la déculturation forcée des soviétiques. Son héros, sorte de superflic déchu, ne manque pas de charisme tantôt héros à la façon d’un flic new-yorkais tantôt dans la peau du « petit scarabée » de la série Kung Fu. On apprend beaucoup de choses intéressantes sur la vie quotidienne, la vie nomade, la corruption de la société et les convoitises générées par la présence de terres rares. En effet, chinois, coréens, russes…se disputent pour obtenir les richesses minières du pays. Les chapitres courts insufflent du rythme à un récit qui n’en manque pas. Deux autres tomes complètent la trilogie. En conclusion, toujours faire confiance aux libraires pour vous faire découvrir des auteurs !
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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Ce roman est un fenêtre sur le destin des Arméniens depuis leur massacre par les Turcs autour de 1920.

Il permet de.comprendre le mode de vie des pachas, la vie de leurs épouses. Il donne à voir comment des personnes ayant fui peuvent se retrouver à Paris ou Moscou et tenter une vie joyeuse sans oublier les leurs et les drames de leurs origines.

Ainsi à Paris, les uns se retrouvent à l'usine, et à Moscou les autres sont aux prises avec le régime arbitraire de l'URSS d'après 1917.

Un roman très pédagogique, avec une dose de suspense pour parcourir le début du 20eme siècle.

On n'échappe pas facilement, sur la planète, à ceux qui nous poursuivent.

Lu à l'occasion d'un séjour en Turquie, j'en ai retiré beaucoup de plaisir, car il débute à l'époque fondatrice de Mustapha Kemal Ataturk
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Yeruldelgger

Tant de ramassis de violence déjà, c'est trop, faut arrêter de croire que notre personnage principal est un sur homme, qui peut battre n'importe qui, et qui est trop fort, c'est ridiculement peu crédible. Il a tellement été construit comme l'archétype du flic à l'ancienne, que ça en devient ridicule.



Et en vrai la fin est si prévisible, comme à peu près tous les retournements de situation, c'est dommage pour un livre qui se vend comme un thriller...



Il y a assez peu de personnages différents, et ils se ressemblent beaucoup, tous construits sur le "fonce dans le temps sans réfléchir"



Le point positif du livre c'est la découverte de la mongolie, sa culture et ses traditions mais ça reste dommage que l'on revienne sans cesse à la france.



ça fait énormément l'apologie de la vengeance et de la violence, qui est condamnée lorsqu'elle vient des grands méchants du livre (bien trop dichotomique les personnages d'ailleurs) mais qui est à peine soulignée lorsqu'elle vient de notre personnage principal malgré sa récurrence aberrante (une quantité de scènes de violence inutiles)





Enfin bref j'ai vraiment été déçue par ce livre, et aussi que les titres des chapitres ça soit la dernière phrase du chapitre, c'est quoi cette idée pour spoiler la fin du chapitre.... Enfin là je suis un peu dure quand même avec ce livre, il y avait des aspects intéressants de la corruption, la violence, et de la culture mongole, mais globalement les personnages étaient creux, et tout était prévisible, ce qui est vraiment dommage pour un thriller....
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Aysuun

Roman plein de passion et de fureur, dans une Mongolie méconnue, tyrannisée par l'Union soviétique.



La Mongolie est un pays encore mystérieux pour bien des Occidentaux. Dans les années trente, les Soviétiques l'ont envahi pour y propager la "révolution prolétarienne" et le communisme en général. Cela a donc signifié la fin des traditions millénaires des peuples Mongols et Touvas, la fin de leur croyance et de leur mode de vie nomade, tout cela au nom du peuple et de la vie meilleure garantie par la faucille et le marteau...



L'histoire d'Aysuun est celle d'une jeune fille à qui on a volé la famille et l'innocence alors qu'elle ne demandait rien. Sa survie et celle de sa mère tiennent du miracle. Aussi, quand elle recroise le chemin du colonel Kariakine, son violeur, 25 ans plus tard, la vengeance deviendra son seul objectif. Accompagnée par de fidèles compagnons, aussi bien voleurs de chevaux que chamanes, elle élaborera un plan diabolique qui lui permettra d'apaiser son coeur. Du moins le pense-t-elle...



C'est sous forme d'un récit raconté par Aysuun elle-même, alors âgée de 106 ans, que l'auteur nous embarque dans une aventure aussi romanesque que poétique, et dans laquelle la fureur côtoie la beauté de la nature. Toujours sur le qui-vive, préparant une embuscade, profitant d'une nuit de répit auprès des siens ou saluant la faune et la flore comme ses ancêtres lui ont appris, Aysuun démontre à chaque instant son caractère de femme impitoyable mais aussi sa sensualité d'amante et son immense respect de la nature nourricière. Tiraillé entre sa vengeance et son hypothétique avenir, elle devra faire des choix, comprendre que l'acte de trop pourrait lui coûter la vie.







Ma tête est longtemps restée remplie du bruit des galops des chevaux et des odeurs de bivouacs. L'écriture de Ian Manook est si fougueuse qu'on se voit très bien chevaucher à travers les steppes mongoles. On est littéralement emporté par cette aventure, cette traque dans laquelle on se demande constamment qui poursuit qui. Les personnages, si bien ciselés, sont aussi forts que leur histoire, chacun apportant un pan de l'âme humaine, parfois si noire. Les caractères s'entrechoquent, la réflexion fait changer les positions et il en ressort un véritable suspense. Jusqu'au bout, je me demandais comment cela allait finir (tout en le sachant, puisque la narratrice est l'héroïne). Mais l'auteur a réussi à faire une fin plausible, à laquelle j'adhère totalement.



C'est le premier roman de Ian Manook que je lis. Je sais qu'il en a écrit beaucoup d'autres, et je vais à coups sûrs en lire prochainement. Si vous aimez l'action et l'Histoire, n'hésitez pas à lire ce "Aysuun", vous ne le regretterez pas.
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Yeruldelgger, tome 3 : La mort nomade

Une belle conclusion à la saga. Dommage que cela ne soit qu’une trilogie j’aurais aimé lire d’autres enquêtes en Mongolie. Un style intéressant, des histoires dans une ambiance très particulière et peu commune, celle des steppes mongoles et de leurs traditions ancestrales. Un dernier livre que j’ai trouvé légèrement en dessous, mais recommandé.
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Le Chant d'Haïganouch

« Le chant d'Haïganouch » est le second volume qui prolonge de 1947 à 1960 la saga familiale de Ian Manook. Il fait suite à « L'oiseau bleu Erzeroum ».

Nous y retrouvons Araxie et Assina qui, pour quitter son pays et suivre son esclave Araxie en France, avait pris l'identité d'Haïganouch, petite soeur d'Araxie devenue aveugle à la suite d'un coup de sabre lors de l'épuration ethnique puis donnée à un derviche. Sont également présents Haïgaz et Agop nos deux jeunes fédaïs qui eux aussi ont débarqué en France.

La vie en France n'est pas facile pour la communauté Arménienne qui arrive sans rien , mais ils sont tous de courageux travailleurs ou l'espoir et l'entraide sont leur ciment. Araxie et Assina/Haïganouch vont fonder une famille que nous verrons grandir .

Pour la véritable Haïganouch que nous retrouvons en URSS, la situation n'est pas la même, il lui faut survivre dans ce pays sous le régime de la terreur où elle n'est qu'une déportée. C'est le destin de cette femme qui occupe la plus grande partie de cet opus alors que de leur côté Haïgaz et Agop mettent secrètement tout en oeuvre pour la retrouver. Et là, l'auteur joue avec les nerfs de ses lecteurs en créant les nombreuses occasions manquées d'un dénouement heureux.

Dans ce second volume, tout aussi pédagogique que le premier, on apprend beaucoup sur les « exactions » du régime totalitaire russe d'après-guerre, sur la terreur que fait régner Staline, sur la complicité du gouvernement français qui, en 1947, envoie en Russie par bateaux entiers les ressortissants arméniens volontaires, leur promettant une vie meilleure dans la nouvelle Arménie et les abandonnent à leur sort. Ils se retrouvent en fait privés de leurs passeports et papiers officiels, parqués dans des camps avant d'être envoyés dans les goulags ou en Sibérie sous de fausses accusations afin de remplacer la main d'oeuvre russe décimée durant la guerre.

Ian Manook nous livre donc encore ici une page bien sombre de l'histoire russe, mais là sans véritable surprise, par contre nous découvrons avec sidération l'action de certains jeunes politiciens français de l'époque, aux dents longues et sans scrupules, qui occultent les conséquences de leurs compromissions avec le régime russe et marchent sur des cadavres sans pour autant mettre en péril leur carrière politique. Comme quoi, tous les chemins, même les plus abjectes, mènent à la Présidence. L'histoire a la mémoire courte et sait, quand il le faut, déchirer quelques pages dérangeantes de son grand livre.

Ces deux volumes de Ian Mannook, très documentés, racontant l'histoire de sa famille et de ses amis dans le contexte historique de l'époque est d'un grand enseignement pour qui a un minimum de curiosité. L'histoire du génocide arménien, de la Russie de Staline et de la France d'après-guerre se déroule sous nos yeux dans une approche très simple et pédagogique.

Une saga d'actualité édifiante, à lire en cette période où l'on parle beaucoup des « Fusillés de l'affiche rouge du groupe Manouchian »

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Krummavísur

Selon mes lectures, la littérature des pays nordiques se distingue par la nature qui encadre ses romans policiers, spectaculaire et dénuée de tout superflu, et ses personnages aux conversations directes et tempéraments trempés. Dans ce roman, Ian Manook nous entraîne dans une enquête menée par son héros Kornelius Jacobsson, ex-policier islandais, dont le cœur se situe en Islande. Cette enquête démarre avec le livre sur l’arrestation mouvementée en pleine mer de pécheurs brutaux qui emportent à bord de leur chalutier le corps d’Anika qu’il faut faire disparaître. Plus la trame se tire, plus cet évènement apparaît comme la face émergée d’un iceberg aussi solide que le roman lui-même. Le lecteur fera avec le solide Jakobsson d’autres découvertes, comme celle de trois disparus congelés depuis 30 ans dans un glacier d’Islande, et des rencontres avec des politiciens parfois douteux et rarement intègres, des agents de la CIA, et d’autres policiers (en fonction ceux-ci). Evidemment, si ces faits sont relatés dans le roman ainsi que leurs acteurs vivants ou trépassés (passant parfois de l’un à l’autre), c’est qu’il existe des liens entre eux. Ces liens antérieurs ressurgiront avec l’enquête de Jakobsson et de ses ex-collègues, pour le mener à la vérité finale à la toute fin du livre. Les relations entre les protagonistes, dont je rappelle le caractère nordique qui tient plus du granit que de la tourbe, constituent un maillage supplémentaire qui solidifie la tension omniprésente.

Si je ne dois retenir que quelques points essentiels, les voici.

Grâce à Krummavisur, j’ai découvert l’existence du projet ‘Iceworm’ : celui d’une base américaine nichée au Groenland dont le but était d’abriter des missiles nucléaires dans le secret le plus absolu pendant la guerre froide. Un incident de bombardier (le crash d’un B52 portant des missiles nucléaires, dont une tête n’a jamais été retrouvée). Le roman s’appuie sur l’histoire de cette base, et notamment des problèmes causés par le réchauffement climatique à son sujet. Il rappelle aussi le scandale ‘Dunhammer’…je vous laisse découvrir sa nature. Ainsi, la fiction romanesque s’appuie sur des faits réels, et s’articule très bien autour d’eux.

La description des paysages islandais, des cadres où s’inscrivent les actions avec les détails apportés par l’auteur aux maisons, aux jardins ….est très riche et leur peinture haute en couleurs. Pour qui aime les paysages sauvages de l’Islande, ce sera un plaisir de parcourir ces lignes, d’autant plus que Ian Manook en précise les emplacements d’une façon scrupuleuse. Il est d’ailleurs intéressant que cette abondance de détails sur la nature contraste avec leur économie concernant les personnages. Car l’auteur se borne à quelques traits communs, laissant l’imagination du lecteur faire le reste.

L’ensemble du roman et sa tonalité sont très modernes. Je ne suis pas un adepte des séries, mais à lire Krummavisur je me suis senti plongé dans des épisodes dont le rythme est enlevé et où chaque court chapitre du livre correspond à une séquence. Le tout donne un ensemble homogène, malgré certains travers selon moi, comme la présence de sexe (modérée) mais qui n’apporte rien selon moi. Le bonheur est plus à chercher dans l’originalité de ce livre, qui combine le réel et la fiction, dans une atmosphère excellement dépeinte, avec des personnages typés mais dans la limite du crédible.

La conclusion porte la signature de l’auteur, peut surprendre, mais vient quelques pages trop tôt. J’aurais volontiers accompagné le Golem (ou le Troll comme est surnommé Jakobsson) quelques cent pages de plus.

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Krummavísur

Botty , policière en Islande, vient d'arraisonner un chalutier avec deux meurtriers et le cadavre d'une jeune fille à son bord . Encensée comme une héroïne pour son geste , elle déchante rapidement après qu'un député tue à son tour les meurtriers par amour pour la jeune fille . Entre magouilles politiques et chantages à son encontre Botty aura fort à faire pour se sortir de ce guêpier.

Parallèlement, Kornelius , ancien policier , doit se remettre au travail pour résoudre l'affaire de la découverte de plusieurs hommes congelés dans un glacier .

La politique entre elle aussi en jeu entre les Etats Unis et l'Islande et Kornelius, fidèle à lui même, va faire exploser la fourmilière pour résoudre son affaire.



Toujours aussi bien écrit , toujours aussi prenant , le roman de Ian Manook nous entraîne dans les paysages merveilleux de l'Islande qui cachent de très sombres secrets .

La partie politique entre les pays est nécessaire pour la compréhension du texte mais parfois un peu longue .

Malgré tout j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et Kornelius Jackobson est toujours aussi truculent et s'est trouvé des collègues à sa hauteur .

Bonne lecture
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