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Citations de Ian McEwan (732)


La psychologie, après s’être tellement intéressée aux milliards de façons dont l’esprit peut dérailler, s’attachait désormais à ce qu’elle considérait comme les émotions les plus courantes, du chagrin à la joie. Mais elle avait négligé un pan immense de la vie quotidienne : en l’absence de maladies, de famines, de guerres ou d’autres épreuves, on vit la majeure partie de son existence dans cette zone neutre, un jardin familier mais gris, quelconque, aussitôt oublié, difficile à décrire. 
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Il paraît qu’en tuant tout le monde, on guérirait le cancer. L’utilitarisme peut conduire à des logiques absurdes.
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Avec calme, elle demanda : « Tu as déjà entamé cette liaison ? »
Il savait que la meilleure réponse à une question délicate était une autre question : « Tu nous trouves trop vieux ? C’est ça ? »
Elle ajouta : « Parce que si tu en es là, je préférerais que tu fasses tes bagages et que tu t’en ailles. »
Un coup porté à elle-même, sans préméditation, sa tour contre le cavalier de Jack, de la folie furieuse, et pas moyen de revenir en arrière. S’il restait, l’humiliation ; s’il partait, l’abîme. 
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La jouissance qui dure est une forme d'ennui existentiel.
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Personne ne commente l'élégante géométrie mondaine qui place à la même table un couple et les amants des deux conjoints levant leurs verres, un tableau vivant et caustique de la modernité.
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La chambre des affaires familiales avait du travail. [...] Dans sa spécialité, on envoyait rarement des gens en prison, et pourtant elle [la juge] se disait, à ses moments perdus, qu'elle aurait bien fait enfermer tous ces individus qui voulaient, au détriment de leurs enfants, une femme plus jeune, un mari plus riche ou moins ennuyeux, une banlieue plus résidentielle, un nouveau partenaire, un nouvel amour, une nouvelle vision du monde, un nouveau départ avant qu'il ne soit trop tard. La simple poursuite du plaisir. Une morale kitsch.
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Même si elle se débarrassait des humains, la biosphère se maintiendrait contre vents et marées, et dans dix millions d'années à peine elle grouillerait d'autres créatures, dont peut-être aucune n'aurait une intelligence anthropoïde. Qui regretterait alors que Shakespeare, Bach, Einstein ou la colligation Beard-Einstein soient tombés dans l'oubli ?
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Les accords sinistres qui avaient clos la Seconde Guerre mondiale prenaient fin. Une Allemagne pacifiste serait réunifiée. L'empire russe se délitait sans qu'aucune goutte de sang ne soit versée. Une nouvelle Europe devait émerger. La Russie suivrait la Hongrie, la Pologne et les autres sur la voie de la démocratie. Elle prendrait peut-être même la tête du mouvement. Il n'était pas si surréaliste d'imaginer aller un jour en voiture de Calais au détroit de Béring sans jamais montrer son passeport. La menace nucléaire de la Guerre froide n'existait plus. Le désarmement à grande échelle pouvait commencer. Les livres d'histoire se refermeraient là-dessus : une masse de gens enthousiastes fêtant un tournant pour la civilisation européenne. Le nouveau siècle serait fondamentalement différent, fondamentalement meilleur et plus sage.

(p.308)
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Cela devint un handicap: quoiqu'il fasse, il était poursuivi par l'idée qu'il existait une plus grande liberté, une vie émancipée presqu'à sa portée, laquelle lui serait refusée s'il acceptait tout engagement définitif. Il rata ainsi beaucoup d'occasions et s'infligea des périodes d'ennui prolongé. Il attendait que l'existence s'ouvre comme un rideau, qu'une main se tende pour l'aider à franchir le seuil d'un paradis retrouvé. Alors son but, les plaisirs de l'amitié, de la convivialité, et le frisson de l'inattendu, serait atteint. Faute d'avoir compris ou défini ces attentes avant qu'elles ne se dissipent plus tard dans la vie, il resta sensible à leur attrait. Il ignorait ce que - dans le monde réel - il attendait.

(p.79)
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Je suivais de mon mieux. L'angoisse a le pouvoir de diluer l'attention.
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Les amants arrivent à leur premier baiser avec autant de cicatrices que de désirs. Ils ne cherchent pas toujours à prendre l’avantage. Certains sont en quête d’un refuge, d’autres réclament uniquement l’hyperréalité de l’extase, prêts pour l’obtenir à mentir de manière éhontée ou à faire des sacrifices irrationnels.
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... on pouvait supposer que la religion assurait un statut, surtout à la caste des prêtres — toutes sortes d’avantages sociaux de ce côté-là. Qu’elle apportait la consolation, de l’énergie face à l’adversIté, une chance de survivre au désastre qui aurait écrasé un impie. Que les croyants y puisaient la ténacité, la force brute de la conviction.
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La sexualité est une dimension qui réfracte le temps et les sens, un hyperespace biologique aussi différent de l'existence consciente que les rêves, ou que l'eau de l'air.
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Quand l'amour meurt et que la vie conjugale est un champ de ruines , les premières victimes sont l'honnêteté de la mémoire, l'impartialité et la pudeur des souvenirs. Trop importuns, trop accablants pour le présent, ils sont le spectre d'un bonheur ancien au festin de l'échec et de la désolation.
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C'était merveilleux de ne pas avoir peur d'un homme. Cela lui permettait de l'aimer, d'éprouver des désirs qui ne soient pas seulement des réactions aux siens.
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En marchant il songea que, l'éducation d'un enfant mis à part, le reste de son existence avait été et demeurait informe, et il ne voyait pas comment changer cela. L'argent ne pouvait le sauver. Il n'avait rien accompli. (...) Il se souvenait assez bien de ses parents à l'âge qu'il avait à présent. Ensuite plus rien n'avait changé pour eux, le déclin physique et la maladie exceptés.

(p.415)
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D'accord. Alors quoi? Alors...Dès qu'il atteignait ce stade, sur son avenir planait tel un brouillard le combat quotidien contre la fatique de la parentalité. Il ne pouvait y avoir aucun projet concevable, aucun élan, puisqu'il ne pouvait que rester les pieds sur terre, que continuer, aider Lawrence à continuer, continuer à s'occuper de lui, à jouer avec lui et à recevoir les allocations de l'Etat, sans oublier le ménage,la cuisine, les courses. Le lot commun étroitement contraint des mères célibataires était le sien.

(p.145)

Roland essaya de se voir vivant dans le luxe. Dans une maison quatre fois grande comme celle-ci, avec une femme tendre qui ne vous quittait pas, la gloire littéraire, deux ou trois enfants souriants et une employée de maison comme celle de Peter et Daphné qui faisaient un saut deux fois par semaine.

(p.147)
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Quant à l'espoir : j'ai entendu beaucoup de choses sur les récents massacres au nom d'une vie rêvée dans l'au-delà. Chaos dans ce monde, béatitude dans le suivant. Des jeunes gens avec une barbe toute neuve, une peau magnifique et des armes de guerre sur le boulevard Voltaire, qui regardaient dans les yeux magnifiques, incrédules, d'autres jeunes de la même génération. Ce n'est pas la haine qui a tué des innocents, mais la foi, ce fantôme insatiable encore vénéré, même dans les quartiers les plus paisibles.
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- en cours d'instruction religieuse au lycée, ils avaient lu un poème disant que le passé et l'avenir ne faisait qu'un, et la Bible le disait aussi. D'après son professeur de chimie, la théorie de le relativité prouvait que le temps était une illusion.
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Mais quand il pensait à ses propres erreurs durant sa vie, rétrospectivement, il avait l'impression qu'il lui manquait cette faculté innée de prendre du recul et ce sens pragmatique de la marche à suivre.

(p.591)

La relecture de ses carnets depuis 1986 ne lui apporta pas une meilleure compréhension de sa vie. Il n'y avait aucun thème saillant, aucun courant souterrain qu'il n'avait pas remarqué à l'époque, rien qu'il n'ait appris. Il ne trouva qu'une imposante masse de détails et d'événements, de conversations, et même de gens qu'il avait oubliés. Il lui semblait découvrir le passé de quelqu'un d'autre. (...) Ennuyeux, aucune lucidité, et cette passivité. Il avait lu beaucoup de livres. Ses résumés, rédigés à la hâte, étaient sans intérêt.

(p.634)
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