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Citations de Iegor Gran (197)


- Je sens que je déprime. Croisé cette bonne femme qui me dit d'emblée, en entrant dans le wagon : " On a arrosé les oukropes*, bien fait pour eux, les missiles dans leurs centrales électriques"
p 26

* terme péjoratif que les Russes utilisent pour désigner les Ukrainiens
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Véra et Olga ne veulent pas le savoir, l'idée que leurs troupes soient responsables de massacres en série leur répugne. Boutcha est une mise en scène des "nazis ukrainiens" et des services secrets britanniques, répètent-elles en s'échangeant des "preuves" fabriquées par la propagande ou inventées par les zélotes. Elles appellent de leurs voeux le passage à l'acte, dont elles nient la réalité quand elle se manifeste. N'y voyez aucune incohérence. Ainsi le zombie n'est pas tout à fait mort, sans perte vivant non plus, il erre en cherchant sa place dans l'entre-deux monde.
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La vérité n'a aucunement besoin de preuves. On la sent d'instinct. Oser la questionner, c'est déjà se placer en ennemi.
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La cerise de l'idiotie était une dédicace dans un livre de "documentation nazie" saisi par les vaillants officiers du FSB : "Tue pour vivre, vis pour tuer." Signé : "signature illisible." Littéralement. Au lieu d'imiter une signature, le tâcheron chargé de fabriquer les preuves a recopié texto les instructions de son chef de service.
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[M. Bakhine] a déjà eu l'ogcadion de voyager en Europe et ailleurs, il parle anglais (ce droit international qu'il enseigne suppose une certaine ouverture), il a accès à une infinité de sources d'information, il fait partie de l'élite pensante du pays. Confronté au Z, son système cérébral s'est néanmoins trouvé incapable d'opposer la moindre immunité. Il a épousé le culte avec enthousiasme, comme bon nombre d'enseignants, de chercheurs, de bibliothécaires, de musiciens de haut vol. Comment s'étonner dès lors que des cerveaux moins protégés, plus soigneusement lavés à la zombocaisse ou naturellement plus enclin à l'obéissance succombent à leur tour ?
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Je sais bien que le monde est rempli de croyances qui sont un défi à la raison avant même d'être une aubaine pour les grands manipulateurs, qui savent les canaliser. Les complotistes de toutes obédiences essaiment sur internet, se retrouvent, forment des sectes. [...]

La différence avec le zombie ? ... Quel que soit leur degré de déconnexion avec la réalité, aucun de ces délirants de bas étage n'encourage le meurtre et la guerre comme moyen de rétablir la justice, et, surtout, n'envisage l'envoi de son fils à l'abattoir au nom de son idée obsessionnelle. Le zombie, lui, n'hésite pas.
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Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des zombies sont des gens bien. Ils aiment leurs proches autant que nous [...] mais dites un mot contre la guerre en Ukraine, osez une moue sur Poutine, le zombie se fige, la gueule ouverte, la mâchoire crispée. À cet instant, il vous boufferait le crâne. Il n'y a plus d'amitié qui tienne, il n'y a plus de famille. Ses propres enfants ne sont plus que viande pour lui.
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La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s'agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie, ou, à défaut, de s'en approcher, pour pouvoir nous en prévenir, et, éventuellement, soigner les sujets atteints.
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Le manuel russe du KGB "n’est pas de la haute littérature. Les phrases ont la légèreté du char d’assaut coincé dans un couloir".

(page 16).
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Apprivoiser la solitude

En plus du triomphe de la Russie, Svletana rêve d'un mari.

( p.120)
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À la fin décembre, Elena résume :
- Il n'y a pas le début d'une ombre de mécontentement. Le peuple est calme, confiant et fier de lui.Travail, maison, famille.Il n'y a que ça qui compte.Personne n'a honte de ce que font nos soldats. Ils trouvent même qu'ils n'en font pas assez.Ce peuple adule la violence. Il est incurable.

( p.115)
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Ces confidences des profondeurs, dans leur jus, de femmes simples affrontant leur quotidien tout en étant spectatrices d'une abomination dans laquelle leur pays trempe jusqu'au cou, étaient aussi dérangeantes que fascinantes.Dans le télescopage du trivial et du tragique s'ouvraient des pistes pour interroger l'avenir de la Russie, si tant est qu'il y en ait un, après tant de destructions et de crimes de guerre commis en Ukraine.À travers Svletana, j'accédais à la Russie des marécages nauséabonds, des monstres à nul autres pareils, saisis par un délire d'empire.
(...)
Par le prisme d'Elena, au contraire, je voyais poindre, comme une tache de lumière au fonds d'un puits, le timide espoir d'une nation russe qui, un jour, ne serait plus anthropophage.


( p.15)
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Il faut faire ici une précision de vocabulaire essentielle. Le futur diplômé du KGB, ainsi que tous les "anciens" en poste à l'étranger, sont des officiers du renseignement. Les agents, eux, sont les recrutés. Ils peuvent être de nationalité étrangère ou soviétique (dans ce cas, on parlerait aussi d'indics ou de seksot - aucune connotation sexuelle dans ce terme, qui s'obtient par juxtaposition des premières syllabes de sekretni sotrudnik, "collaborateur secret"). Leur dévouement et leur abnégation auront beau être absolus, ils n'en resteront pas moins des agents, et seront considérés de fait comme inférieurs en rang aux officiers du renseignement, les vrais, les purs.
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Oh, ce n'est pas de la haute littérature. Les phrases ont la légèreté du char d'assaut coincé dans un couloir."
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Dans son éblouissement, elle oublie pudiquement les deux fléaux (devenus légendaires) qui accompagnent les hommes russes dans les nids douillets des chaumières : l'alcoolisme, vécu comme un sacerdoce , et la violence conjugale. Une femme meurt touts les deux heures en Russie sous les coups de son conjoint, soit plus de 4300 tuées par an.
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_J'ai une personne dans ma famille qui voit les événements dans un miroir déformant, elle ne capte pas la réalité, elle accuse la Russie de je ne sais quoi. Je l'aime pourtant mais impossible de discuter avec elle, c'est très décevant.
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_Si vous êtes à ce pont limités et aigris, laissez-moi vous expliquer, j'ai accolé la faucille et le marteau à mon nom car c'est le symbole de ma PATRIE. Merveilleuse Patrie, que je ne renie pas, contrairement aux traîtres.
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"Avançons, aimons, écrivons"
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Le 5 décembre 1965, une manifestation, oui, une manifestation de soutien à Siniavski et Daniel est prévue à 18 heures, place Pouchkine, à Moscou.
Les services se pincent : mais non, ils ne rêvent pas. Organisée par des citoyens soviétiques eux-mêmes, sans un mot d'ordre du parti, une manifestation spontanée, pour ainsi dire, propagée par le bouche-à-oreille et un tract imprimé à la machine à écrire, c'est du jamais vu depuis... l'aube du crépuscule... On pose la question aux anciens - personne n'a jamais rien vécu d'aussi inouï.
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Que leur réserve 1964 ? ... Mieux vaut ne pas y penser.
Ils se feront gauler, tôt ou tard, ça ils en sont certains.
Pas question de jouer au martyr pour autant.
Et si on faisait un enfant , dit Abram Tertz, saoul.
Ils y ont songé bien des fois sans jamais sauter le pas. Autant ils sont inconscients dans leur jeu avec les services, autant ils se sentent responsables face à ce petit être qui surgirait du néant dans une famille où l'épée de Damoclès est accrochée au plafond de chaque pièce.
Le futur est un énorme oursin. Comment fait-on un enfant alors qu'on est en sursis de camp ? ... Quelle vie on lui réserve ? ...
_ D'un autre côté, si on ne le fait pas maintenant, on aura un sacré problème technique une fois que tu seras pris, dit Macha.
Alors, on y va. Tu vas voir, 1964, de quelle étoffe on est faits !
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