Bande annonce (VO) de la série Rosemary's baby, adaptation du roman d'Ira Levin.
"Crois-nous. Nous ne sommes pas malades, nous sommes sains. C'est le monde qui est malade - malade de chimie et d'efficacité, d'humilité et de bonne volonté."
Une puissante Famille
Une race parfaite
Libérée de l'égoïsme
De l'agressivité
De l'avidité
Chacun donnant tout ce qu'il a
Et recevant tout ce qu'il lui faut
Non, pensa-t-il. Ils ne forment pas une famille puissante, mais une famille faible et pitoyable, abêtie par des traitements chimiques et déshumanisée par des bracelets. Seul UNI est puissant.
— Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez Bill McCormick pour qu'il ne soit pas fichu de faire marcher une machine à laver. Moi qui le prenais pour un de nos cracks de l'aérospacial.
— Il soigne Madge, répondit Kit en pliant le T-shirt. Que dites-vous de la blancheur de ma lessive ? demanda-t-elle toute fière de ranger le jersey aux plis impeccables dans le panier à linge.
Telle une actrice de bande publicitaire.
En fait, elle l'était, comprit brusquement Joanna. Elles l'étaient toutes, sans exception, ces femmes de Stepford. Des actrices de bande publicitaire, ravies de leur choix en matière de lessive, cire et produits de nettoyage ; de leurs shampoings comme de leurs désodorisants. De jolies actrices, fortes de poitrine mais faibles de talent, qui jouaient sans conviction les ménagères de banlieue, trop chochottes pour être vraies.

Rosemary ne se souvenait des sinistres avertissements de Hutch que lorsqu'elle descendait au sous-sol pour faire la lessive, environ tous les quatre jours, et cela la mettait mal à l'aise. L'ascenseur de service était déjà peu rassurant (petit, sujet à des grincements et à des secousses inattendues, et sans liftier pour le manœuvrer), et le sous-sol lui-même était un endroit peu engageant, avec ses couloirs de brique au badigeon écaillé, au bout desquels on entendait s'éloigner des bruits de pas étouffés, où des portes qu'on ne voyait pas se refermaient brusquement avec un bruit sourd, et où de vieux réfrigérateurs au rebut tournaient leur porte contre le mur sous des ampoules électriques à l'éclat brutal derrière leurs muselières de grillage.
C'était là, se rappelait Rosemary, qu'on avait trouvé, il n'y avait pas si longtemps, le cadavre d'un nouveau né enveloppé dans un journal. L'enfant de qui était-ce? Et comment était-il mort? Qui l'avait découvert? La personne qui l'avait abandonné avait-elle été arrêtée, et condamnée?
"Après le dîner, Rosemary proposa d'aider à faire la vaisselle. Mrs Castevet accepta aussitôt, et les deux femmes débarrassèrent la table pendant que Guy et Mr Castevet passaient dans la salle de séjour."
Une citation qui m'a fait doucement sourire. Un livre qui date un peu :)
— Quel plaisir de voir une cuisine bordélique, s'écria Bobbie. Elle n'arrive pas à la cheville de la mienne – on ne voit sur ses placards aucune petite empreinte de beurre de cacahuète – mais elle est chouette, très chouette. Félicitations !

— Mais... des choses aussi affreuses doivent bien arriver de temps en temps dans tous les immeubles, dit Rosemary.
— De temps en temps, dit Hutch. Mais le problème, c'est que, justement, au Bramford, ces choses-là arrivent plus souvent que « de temps en temps ». Il s'y passe aussi d'autres accidents moins spectaculaires. Par exemple, on y a relevé un nombre de suicides beaucoup plus élevé que dans des immeubles de même importance.
— Quelle en est la raison, Hutch ? dit Guy, feignant un air grave et soucieux. Il doit bien y avoir une explication.
Hutch le regarda un moment sans répondre. Puis il dit :
— Je ne sais pas. Peut-être est-ce tout simplement que la réputation des deux Sœurs Trench y a attiré un Adrian Marcato, que les histoires de celui-ci y ont attiré un Keith Kennedy, et c'est ainsi que de fil en aiguille une maison devient... une sorte de point de ralliement pour des gens plus prédisposés que d'autres à un comportement un peu particulier. À moins qu'il n'y ait des causes plus subtiles que nous ignorons encore... des champs magnétiques, des électrons, que sais-je, qui peuvent rendre un endroit littéralement maléfique. C'est un phénomène connu. Le Bramford n'est pas unique en son genre.
- Accordez-vous tout ce qui vous fera envie. Vous serez étonnée des choses bizarres que votre corps vous réclamera dans les mois qui vont venir. Et si vous avez des questions à poser, téléphonez-moi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. C'est à moi qu'il faut demander conseil, pas à votre mère ou à la tante Adèle. Je suis là pour ça.
(Le Dr Sapirstein)

...] ... Le vendredi 3 juin, Hutch mourut sans avoir quitté son lit à l'Hôpital Saint-Vincent. Axel Allert, son gendre, téléphona la nouvelle à Rosemary le samedi matin. Il y aurait une cérémonie commémorative le mardi matin, à 11 heures, à l'Ethical Culture Center de la 64ème Rue Ouest, lui dit-il.
Rosemary pleura, non seulement parce que Hutch était mort, mais aussi parce qu'elle l'avait totalement oublié tous ces derniers mois et avait maintenant le sentiment qu'elle avait hâté sa fin. Grace Cardiff [amie très proche de Hutch] avait bien téléphoné une ou deux fois ; mais elle n'était pas retournée voir Hutch ; cela lui avait paru bien inutile, étant donné qu'il était toujours dans le coma, et de plus, ayant recouvré la santé, elle éprouvait une certaine répugnance à côtoyer un malade, comme si cette proximité avait pu constituer un danger pour elle et pour son enfant.
En apprenant la nouvelle, Guy blêmit et se renferma dans le silence pendant plusieurs heures. Rosemary fut étonnée de l'importance de sa réaction.
Elle alla seule à la cérémonie. Guy avait un tournage et ne pouvait se libérer ... (...)
Rosemary serra la main [de Grace], lui dit bonjour et la remercia de ses coups de téléphone.
- "Je voulais vous poster ceci hier soir," dit Grace Cardiff, montrant un paquet enveloppé de papier brun, de la dimension d'un livre, qu'elle tenait à la main, "mais je me suis dit que je vous verrais probablement ce matin.(...)
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est un livre que Hutch tenait absolument à ce qu'on vous remette. Il a beaucoup insisté. (...) Il était apparemment en train de lire ce livre le soir où il est tombé malade. Il a beaucoup insisté, il l'a répété deux ou trois fois à l'infirmière et lui a fait promettre de ne pas l'oublier. Il paraît aussi qu'il faut que je vous dise que "le nom est un anagramme." (...) C'est un livre anglais sur la sorcellerie. ... [...]
- Pourquoi ne viendriez-vous pas dîner chez nous ce soir ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
- Oh non, dit Rosemary, nous ne pouvons pas...
- Mais bien sûr que si. Pourquoi pas ?
- Non, sincèrement, je ne veux pas vous...
- Vous nous rendriez grand service, dit Mrs Castevet.
Elle abaissa son regard sur ses genoux, puis releva les yeux vers Rosemary avec un sourire triste.
- Hier soir et samedi, nous avions des amis avec nous, dit-elle. Ce soir, c'est la première fois que nous serons seuls depuis... l'autre soir.
Rosemary se pencha vers elle avec sympathie.
- Si vraiment cela ne doit pas vous déranger, dit-elle.
- Ma petite chérie, si cela devait me déranger, dites-vous bien que je ne vous l'aurais pas demandé, dit Mrs Castevet. Il n'y a pas plus égoïste que moi !