AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221029077
Robert Laffont (30/11/-1)
3.97/5   56 notes
Résumé :
De nuit, à Vienne, Yakov Liebermann, « le chasseur de Nazis », reçoit un appel du Brésil: «Six SS partent demain en mission... ». La voix s'étrangle. Quelqu'un raccroche.
Aussitôt Yakov alerte un de ses amis de l'agence Reuter. Oui, toute information utile lui sera transmise.
Et presque aussitôt, partout dans, le monde, des hommes tombent. En chaîne. Tués sur le coup. Des « accidents » très étranges... Liebermann, l'infatigable, remonte chaque piste et... >Voir plus
Que lire après Ces garçons qui venaient du BrésilVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai lu ce livre, à sa sortie, en 1976.
Ira Levin écrivait peu (sept romans...) mais chacun de ses bouquins était ciselé.
Ces garçons qui venaient du Brésil ne fait pas exception à cette qualité reconnue d'un auteur souvent adapté au cinéma.
Sur fond de nazisme et de Reich millénaire, Ces garçons qui venaient du Brésil nous emmène dans les miasmes et complots de la bête hideuse et de ses serviteurs.
Et, comme à l'accoutumée chez Ira Levin, la toute fin du livre réserve un petit tour de malaise...
Le film adapté n'est pas mal non plus...
Commenter  J’apprécie          364
En 1977 sort en France "Ces garçons qui venaient du Brésil" d'Ira Levin dans la foulée rêvée de "Un bébé pour Rosemary", "Un bonheur insoutenable" et "Les femmes de Stepford". Trois romans qui, d'une manière ou d'une autre, ont creusé leurs sillons vers le succès, même si le dernier reste un tantinet à la traîne en restant méconnu. Mention spéciale pour le premier en tant que chef d'oeuvre dystopique aux côtés de "1984" et "Le meilleur des mondes". Ils essaiment, tous trois, en territoires science-fictif et fantastique. Avec "Ces garçons qui venaient du Brésil", Levin s'essaie au thriller qui décoiffe, le tout mâtiné SF (eugénisme, immortalité via clonage...).

1974.
Au Brésil, dans la jungle à la frontière avec le Paraguay: une grande habitation de type européen, très isolée, très protégée, loin de tout si ce n'est par avion. Josef Mengele s'y terre loin des griffes de la justice internationale. "L'Ange de la mort", qui expérimentait trente ans plus tôt sur les jumeaux d'Auschwitz, est sur le point de lancer une opération spéciale, programmée dans les moindres détails depuis des années. Elle se doit d'être, au vu des circonstances, discrète mais efficace. de sa réussite dépendra la naissance d'un nouveau Reich. Rien que çà..!

"Six SS partent demain en mission..."

Quatre-vingt quatorze hommes de part le monde, de soixante cinq ans, tous apparemment inoffensifs, des petits fonctionnaires lambda, mariés à des femmes beaucoup plus jeunes qu'eux doivent mourir à des dates très précises. Il s'agit de donner l'impression d'accidents fortuits, aucun lien ne doit être détecté entre eux.

Vienne. Yakov Liebermann (version romancée du très réel Simon Wiesenthal ): "Le chasseur de Nazis" qui traque les criminels ayant échapper aux procès de Nuremberg. Il est, par la bande, au courant de certains éléments du projet SS mais en ignore la finalité. Que commence la traque ... quand personne ne semble croire à l'impossible.

Deux destins vont s'entrechoquer à la convergence des parallèles. D'un bureau viennois étriqué, poussiéreux et surchargé de dossiers pour l'un; d'un restaurant asiatique à Sao Paulo où d'anciens nazis se remémorent leur passé SS pour l'autre; jusqu'à un chenil où les crocs de dobermans scelleront le destin de l'un d'eux.

La suite appartient au récit...

La situation, ainsi présentée en 4 de couv, est pour le moins originale. Son côté barje et complètement barré racole et rameute le client. Il lui semble y avoir du lourd. le potentiel lecteur, incrédule comme devant un titre de presse people, se laisse prendre au syndrome du "Plus c'est gros plus çà passe". Ce pitch incroyable soulève à merveille son désir d'en savoir plus. L'appât, soigneusement mitonné, est efficace et redoutable. L'achat se fait, les premières pages d'un long premier chapitre tournent et tiennent toutes leurs promesses. Cible ferrée, fébrile dans l'attente de la suite, reste à garder le lecteur hameçonné tout du long du roman.
Et c'est là que tout se complique: l'enquête frénétique menée par Lieberman, d'Allemagne aux USA, apparaît rapidement improbable dans les raisons qu'elle a d'être menée. N'y croit bientôt plus que celui qui veut y croire. Racoler brillamment sur le devant de scène une figure mythique du nazisme et un clone de chasseur de nazis célèbre ne suffit bientôt plus, l'effet s'émousse et laisse apparaître des effets trop théâtraux au titre de fantasmes d'après-guerre depuis trop souvent utilisés (le banquet nazi toutes svastikas déployées avec Miss SS 1974 de sortie par exemple).

"Ces garçons qui venaient du Brésil", en 2020, m'est relecture d'un roman qui m'avait jadis enthousiasmé dans la foulée du film éponyme de F.D. Schaffner en 1978, un OVNI ciné pétaradant, décapant et au casting de rêve. J'en avais tourné fiévreusement les pages à son époque de parution chez "J'ai Lu" en 1979. Je ne lui reproche pas aujourd'hui les ingrédients qui m'avaient tant plu quarante ans plus tôt, en un mot le fond, mais la forme mis en oeuvre; les moyens d'écriture en sont datés. Autres temps autres modes, le thriller depuis cette époque s'est amélioré, s'est inventé des scénarios tout aussi fous mais sous des plumes encore plus inventives et efficaces, pour lesquelles l'entretien du suspense relève plus de la méthode d'écriture que d'autre chose. Tout est dans la forme, le roman de Levin manque cruellement des moyens narratifs actuels.

N'empêche subsiste un bon et agréable moment de lecture sous le sceau de l'incrédulité, du dépaysement historique fantasmé, d'une action menée a bride abattue. Je ne pense pas que Levin y ait mis d'autre prétention.

Pourtant ... versant science-fictif, le roman à l'oeuvre de son thème principal, le clonage, se veut très prudent et offre un point de vue déontologique très restrictif, voire définitif. Se sera le sujet de la première mise en abime ... alors que la seconde, comme l'autre lame d'un rasoir jetable, installera une trouble atmosphère via sa fin diaboliquement ouverte ... que l'on peut voir venir de loin.
Lien : https://laconvergenceparalle..
Commenter  J’apprécie          110
Comment naissent les légendes ? D'un fait divers la plupart du temps. Il est avéré qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de nazis a pu quitter l'Allemagne et trouver refuge dans des pays qui ne posaient pas trop de questions. Il est vrai également que des transferts d'argent nazi, transitant par la Suisse, ont alimenté des comptes obscurs dans nombre de paradis fiscaux. Mais les historiens nous disent que ces évènements avaient une valeur relative, et ne faisaient pas l'objet, d'après ce qu'on en sait, d'une organisation globale destinée à exfiltrer les criminels de guerre et le « trésor d'Hitler ». Il n'en fallait pas moins pour que les romanciers, et après eux le cinéma (Hollywood, en particulier) y voient là un créneau porteur pour une clientèle de lecteurs et de spectateurs avides de suspense et d'émotions fortes.
« Ces garçons qui venaient du Brésil » appartient à cette catégorie d'oeuvres écrites et/ou filmées qui, à l'instar de « Marathon man » ou « le Dossier Odessa », ont alimenté le mythe d'un régime SS en dormance, prêt à ressusciter. Mythe d'autant plus crédible que les idéologies qui ont créé ce régime refont surface, en apparence édulcorées, mais avec les mêmes intentions d'intolérance, de racisme, d'homophobie… le sujet est même pervers, car la légende noire du nazisme exerce un attrait, malsain certes, mais attrait quand même : on aime à se faire peur.
L'histoire est l'affrontement de deux hommes, calqués sur deux personnages historiques : le professeur Mengele, le plus tristement célèbre des « médecins maudits » (pour reprendre le titre d'un livre hallucinant de Christian Bernadac), ex-médecin-chef d'Auschwitz où il s'adonnait à des expériences pseudo-scientifiques, où la recherche médicale servait de prétexte à des séances d'horreur absolue, pour l'heure en exil au Brésil, d'où il imagine un plan machiavélique et horrifique pour faire renaître les cendres du nazisme. En face, Yakov Liebermann (dans lequel on peut reconnaître sans peine le chasseur de nazis Simon Wiesenthal) qui mettra tout en oeuvre pour empêcher Mengele d'arriver à ses fins.
Ira Levin est un excellent conteur. On sait depuis « Un bébé pour Rosemary » qu'il n'a pas son pareil pour planter un décor, y mettre des personnages qui accrochent le lecteur, et surtout créer une ambiance qui va crescendo, faisant monter une appréhension qui devient vite une peur et finit en angoisse avant un coup de théâtre final. Ce roman-ci ne manque pas à la règle.
C'est un journaliste qui, au Brésil, retrouve Mengele et commence à soupçonner ses projets. Il a le temps d'alerter Liebermann avant d'être assassiné. Il s'ensuit un jeu du chat et de la souris, le nazi mettant peu à peu son plan à exécution (je ne vous le raconte pas, sachez seulement qu'il est à la limite de la science-fiction, en mélangeant nombre d'ingrédients aussi terrifiants qu'efficaces), et le chasseur de nazi essayant de coincer sa proie.
En y regardant bien, l'histoire est peu crédible, la ficelle est un peu grosse, mais le savoir-faire de l'auteur est tel qu'on y croit dès la première page, et que le suspense demeure jusqu'à la dernière ligne. C'est au fond le but recherché : c'est un roman de pur divertissement, ce n'est pas une mise en garde contre le retour imminent de la Peste Brune. Mais ça marche, et jusqu'à la scène finale, on tremble avec les gentils et on fait des voeux pour que les vilains soient punis.
C'est un peu la définition de base du roman : faire entrer le lecteur dans l'histoire, pour qu'il en éprouve toutes les émotions, le top du top étant de le faire passer de témoin à partie prenante de l'action…
Le film réalisé en 1977 par Franklin Shaffner, avec Gregory Peck et Laurence Olivier a les mêmes qualités que le roman. A voir pour l'intensité dramatique, et pour l'interprétation, de premier choix.
Commenter  J’apprécie          87
Un excellent roman à suspense qui nous plonge dans un passé pas si lointain où certaines figures effroyables du nazisme étaient encore de ce monde.
Le Docteur Mengele surnommé "L'ange de la mort" est de ceux-là et son plan est diabolique. Clonage, eugénisme, meurtres mystérieux, traque à travers le monde. Bien sûr tout cela à un peu vieilli mais on ne peut qu'admirer la maîtrise formelle de l'auteur, jusqu'au dénouement aussi réussi que délectable.
Commenter  J’apprécie          81
Ira Levin a écrit peu, mais a écrit bien! J'ai lu ce livre il y a nombre d'années, et j'en ai gardé un excellent souvenir. Dans ce livre, c'est dans un vrai thriller, sur la piste de criminels nazis qu'il nous emmène; comme les autres livres que j'ai pu dévorer de lui (Un bébé pour Rosemary, les femmes de Stepford, Un bonheur insoutenable) on ne s'ennuie jamais, et la fin est ici particulièrement réussi. Un bon livre pour un bon moment de détente.
Commenter  J’apprécie          40


Videos de Ira Levin (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ira Levin
Bande annonce (VO) de la série Rosemary's baby, adaptation du roman d'Ira Levin.
autres livres classés : nazismeVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4888 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..