Ce premier roman de Irina Teodorescu commence très fort. La jeune roumaine, née à Bucarest en 1979, nous projette avec énergie dans une petite ville roumaine du début du XXème siècle, chez Gheorghe Marinescu, petit bourgeois ambitieux. Dès la première page, le lecteur se trouve introduit dans la longue généalogie des Marinescu, dont il sent qu'ils sont tout sauf des bourgeois "classiques". De Gheorghe à Ioan, en passant par Maria la Cadette, Maria la Cochonne, Ion, Sergueï, Ion-Aussi, Margot la Vipère ou Ada-Maria, le lecteur pressent dès la première page et l'arbre généalogique, l'emprise de la lignée familiale et de la malédiction qui pèse sur les épaules des Marinescu, génération après génération. Dès le début, le décor est posé : on se trouve dans une sorte de conte des Balkans, un peu ténébreux, où l'atmosphère devient vite pesante, lourde, où les personnages, obscurs, sont vils et manipulateurs. La malédiction est à l'œuvre.
Si, au début, le style et l'ambiance sont plaisants, décalés, j'ai fini par me lasser de cette histoire de famille où les méchants se succèdent à vive allure. Les portraits que l'auteur peint de ces personnages sont très réussis, mais le nombre fait que l'on se perd parfois et que, surtout, on s'ennuie de la construction du récit. Il m'a même semblé, à la fin, que l'auteur s'essoufflait : le rythme redevient plus soutenu, les personnages se succèdent plus rapidement, pour en arriver au dernier, Ioan Marinescu, qui s'éteindra, enfant, en même temps, peut-on supposer, que la malédiction. Si l'enchaînement des morts brutales en début de récit permettent d'entrer rapidement dans ce conte, celles des dernières pages donnent plutôt l'impression d'une difficulté à terminer le récit.
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