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Citations de Iris Murdoch (39)


Elle a le don des rapports personnels et aspire à l'amour comme un poète aspire à un auditoire. À qui que ce soit qui se donne la peine de s'attacher à elle, elle prête immédiatement une attention dévouée,généreuse, imaginative et parfaitement dépourvue de caprice, moyen destiné à lui permettre d'éviter d'être abandonnée.
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Chacun se délectait de la compagnie de l'autre, sans jamais en être rassasié. C'est là le véritable test, plus que la dévotion, l'admiration, la passion. Si l'on a toujours faim de la compagnie de quelqu'un, c'est qu'on aime.
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Ô vous, mes compagnons d'infortune, vous qui pleurez, avec un espoir faiblissant et un ardent désir extravagant et ingénieux, la perte de la bien-aimée, permettez-moi de vous donner du moins ce conseil : souffrez avec pureté. Bannissez le remords, bannissez le ressentiment et les cris et contorsions de la jalousie dégradante. Abandonnez-vous à une souffrance immaculée. Ainsi, au mieux vus rejoindrez votre joie avec un amour bien plus pur. Et au pire... vous connaitrez les secrets du dieu. Au mieux, il vous sera accordé le privilège d'oublier. Au pire, il vous sera accordé le privilège de savoir.
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Il nous attend ce chevalier vert avec tous ses personnages comme sortis d'un songe.En résulte une atmosphère particulière assez envoûtante même si l'on a du mal à suivre leur quotidien et leurs tourments.Ils sont si nombreux! Bref,un livre idéal pour s'élever loin des entiers battus.
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Qu'est-ce que l'histoire? Un récit véridique de ce qui a eu lieu dans le passé. Comme cela suppose obligatoirement un jugement, l'historien est également un moraliste.
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Des pas lourds résonnèrent dans la pièce. Je me retournai pour ne comprendre qu'une seconde avant le choc aveuglant et l'affreuse douleur qui s'ensuivit que j'étais celui qu'Otto allait frapper.
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« Il se peut qu’il y ait eu quelques évènements déplorables autrefois, mais tout cela est du passé, je suis certaine que l’Angleterre n’a jamais fait souffrir volontairement ; ce n’était rien d’autre qu’un phénomène économique. » (p. 47)
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« L’Irlande qu’il aimait n’était ni personnifiée, ni décrite, c’était la contrepartie purifiée, affinée de sa propre qualité d’Irlandais, le pôle magnétique indispensable au ressentiment d’une servitude qu’il voyait autour de lui et, plus que partout, en lui. Pour cela, il se battrait et son combat serait nécessairement sanglant. » (p. 109)
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« C’est ainsi que pour Pat l’idée d’un soulèvement armé, brusquement imminent, était devenue le but même de l’existence. » (p. 109)
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« La peur le poussait à s’approcher le plus possible de l’objet de ses terreurs. » (p.13)
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Au commencement fut le verbe. Amo, Amas, amat me servit de Sésame, ouvre-toi: "apprendre ces verbes d'ici vendredi" fut l'essence de mon éducation; peut-être que cela constitue d'ailleurs, mutatis mutandis, l'essence de toute éducation. J'appris aussi, bien entendu, ma propre langue, demeurée jusque-là idiome étranger dans une certaine mesure. J'appris de M. Osmond comment écrire la meilleure langue du monde avec précision, clarté et, pour finir, une élégance sans faiblesse. Je découvris les mots, et les mots firent mon salut. Je n'étais pas un enfant de l'amour, sinon dans une acception très altérée de ce terme ambigu. Je fus un enfant du verbe. (p. 32.)
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"N'abandonne jamais un texte avant d'en avoir compris à fond chaque mot, chaque cas, chaque détail de grammaire." Une vague compréhension n'était pas suffisante au goût de M. Osmand. Les manuels de grammaire me servaient de livres de prière. Chercher des mots dans le dictionnaire, c'était pour moi une image du bien. La tâche sans fin d'apprendre des mots, c'était pour moi une image de la vie.
La violence est une sorte de magie, on y puise le sentiment que le monde vous cédera toujours. Quand je comprenais la structure grammaticale, je comprenais quelque chose que je respectais et qui ne me céderait pas. L'exaltation de cette découverte, sans me "guérir", anima mes études et les éclaira d'un jour qui n'était pas purement académique. J'appris le français, le latin et le grec à l'école. M. Osmand m'enseigna l'allemand à ses moments perdus. J'appris l'italien tout seul. Je n'étais pas un prodige en philologie. Il me manquait ce sens mystérieux, que certains possèdent, de la structure du langage, qui ressemble au don pour la musique ou le calcul. Jamais je ne me sentis concerné par les aspects métaphysiques de la langue. (Chomsy ne m'intéresse pas. Cette indication doit suffire à me situer.) Je ne me suis jamais non plus envisagé comme un "écrivain", je n'ai jamais essayé de le devenir. Je n'étais qu'un bûcheur brillant, doté d'une aptitude pour la grammaire et d'une sorte de vénération des mots. J'étais naturellement l'élève favori et favorisé. Je soupçonne que M. Osmand me considéra d'abord comme un défi professionnel, après que tout le monde eût "renoncé en ce qui me concernait. Par la suite, il en vînt à m'aimer. M. Osmand n'était pas marié. Sa manche usée caressait souvent mon poignet, et il aimait appuyer son bras contre le mien lorsque nous nous penchions ensemble sur un texte. Il ne passa jamais rien de plus. Mais à travers la pression brûlante, électrique de ce bras, je reçus un autre enseignement sur le monde. (p.33)
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Avant de relater les événements de vendredi, il me faut (pendant mon sommeil, en quelque sorte) parler de moi-même plus en détail. J'ai mentionné mon travail, mon âge (quarante-deux ans), ma sœur, la couleur de mes yeux. Je suis né dans une ville du nord de l'Angleterre que ne je nommerai pas, car pour moi sa mémoire est maudite. Que sa terre demeure sacrée pour qui elle pourra. Je ne sais pas qui fut mon père, ni celui de Crystal. Vraisemblablement, et même à coup sûr, ce ne fut pas le même homme. Je fus informé, avant que le vocable eût un sens pour moi, que ma mère était une "grue". C'est étrange à penser, que mon père n'a sans doute jamais su mon existence. J'allais avoir sept ans et Crystal était encore un bébé lorsque ma mère mourut. Je n'ai d'elle aucun souvenir, sinon comme d'un état, en quelque sorte, une manière de mémoire platonique. Je crois que cet état dont j'ai le souvenir est celui d'être aimé, c'est en tout cas le sentiment d'une luminosité perdue, une ère de lumière avant que commencent les ténèbres. Des zones immenses de mon enfance sont inaccessibles à ma mémoire, et je ne peux pas me rappeler un seul incident de ces premières années. Crystal possédait jadis une photographie représenter notre mère, mais je l'ai déchirée, non par ressentiment, bien entendu. (p. 27)
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Otto, visiblement, était encore ivre.
Mais un écho lointain de mon père dans ses paroles me toucha.
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Emotions really exist at the bottom of the personality or at the top. In the middle they are acted.
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« Rentrer, oui, songea Nan. La vraie souffrance, après tout, n'était pas que le monde eût volé en morceaux; cette explosion était même plutôt un soulagement. La vraie souffrance était que le monde continuât d'exister, entier, ordinaire, et qu'il fallût s'acharner à y vivre. »

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« Puis il vint s'agenouiller sur le plancher près du canapé. « Ma bien-aimée », dit-il. Il leva sur elle un regard ébloui, incrédule. « Comment est-il possible que vous ayez eu envie de venir ? C'est une chose qui me renverse. Comment pouvez-vous avoir envie de me voir, *moi ? » Il effleura les cheveux de la jeune fille. »
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« Mor revint lentement vers la sortie, donna son ticket de quai, déboucha dans le grand soleil et demeura immobile dans la cour déserte et poussiéreuse de la gare où régnait un silence total maintenant que le grondement du train s'était évanoui dans les lointains. Il resta là un moment, saisi d'une obscure sensation de bien-être et, dans le calme du matin, eut en quelque sorte l'impression que beaucoup, beaucoup de choses agréables l'attendaient. Et puis, des profondeurs de son être, jaillit soudain avec une certitude dévastatrice l'explication de cette allégresse: il était amoureux de Miss Carter. Il était là à contempler la poussière de la cour quand cette pensée prit forme; cela lui donna une telle secousse qu'il faillit tomber. Il fit un pas en avant. Il était amoureux. Et pas simplement un petit peu amoureux: terriblement, désespérément, impérieusement amoureux. Alors il fut envahi d'une joie indicible. »

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« Les premières années de leur mariage avaient été assez heureuses. En ce temps-là, lui et Nan ne parlaient de rien, sauf d'eux-mêmes. Mais quand le sujet s'était épuisé, ils avaient été incapables d'en trouver un autre. »

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