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Critiques de Isabelle Autissier (582)
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Le naufrage de Venise

Et si Venise disparaissait engloutie par les flots ? c’est à cette vision terrifiante qu’Isabelle Autissier nous convie dans son nouveau roman.

A travers les relations tumultueuses de la famille Malegatti elle nous offre trois visions différentes, trois façons d’aimer Venise. Entre le père qui œuvre pour attirer toujours plus de touristes et sa fille Lea jeune activiste écologiste la guerre est déclarée. Entre les deux, la mère de pure souche vénitienne mais quelque peu apathique..comme absente à ce qui se trame.

Le récit est clair et fluide, les descriptions les références historiques et artistiques sont précises. L’auteure nous promène dans la ville, ses quartiers, ses innombrables églises, ses musées..

Elle nous propose une saine réflexion sur l’urgence d’agir pour la ville. A la fois triste constat de la réalité mais aussi prise de conscience.

Cependant je trouve que le récit manque de peps. J’aurais aimé plus de flamboyance à l’image de la ville elle-même.
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Le naufrage de Venise

Magnifique lecture qui m'a fait m'interroger sur plusieurs points abordés au fil du récit. J'ai régulièrement interrompu ma lecture pour faire quelques recherches afin de démêler le vrai du romancé. J'ai ainsi appris ce qu'est l'acqua alta et à quel point ce phenomène s'est accentué (et pourquoi), le système MOSE ou découvert l'existence de la mystérieuse l'île de Poveglia... le tout porté par les mots et le style d'une Isabelle Autissier, que je découvre également au-delà de ses talents de navigatrice.

Une très belle découverte qui donne à réfléchir et à changer ses habitudes quant au tourisme de masse qui pourrait purement contribuer à la destruction de pans du patrimoine de l'humanité.
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Le naufrage de Venise

Grande navigatrice, Isabelle Autissier a choisi de prendre la plume depuis 1996, et les titres de la plupart de ses romans évoquent la mer et les voyages. C’est aussi le titre du présent ouvrage qui m’a incitée à découvrir cette auteure, et a attisé ma curiosité, tant j’aime Venise, sa beauté, son atmosphère incomparable, mais aussi sa fragilité et la force dont elle fait preuve pour résister à l’assaut inévitable des marées. Naviguant entre saga familiale et science fiction ce roman constitue également une mise en garde contre le déni d’une part de l’humanité face aux dangers climatiques qui la menacent ainsi qu’une critique de l’appât du gain qui la pousse trop souvent à les ignorer.

J’ai beaucoup aimé ce texte qui, au delà du message qu’il véhicule, allie une belle plume, un récit dont il nous tarde de connaitre les méandres et nous permet de nous replonger dans le décor magique de cette ville unique et inoubliable.
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Le naufrage de Venise

Venise sombre sous nos yeux, par la plume à la fois poétique et technique d'Isabelle Autissier qui sait confronter le lecteur à l'arrogance humaine et lui montrer l'absurdité de ses choix.

Véritable hommage à la sérénissime, ce roman, à peine "dystopique", fait de cette ville mythique un personnage à part entière, envoûtant, attachant, et infiniment précieux par les racines qui la relie à l'histoire de l'humanité.

Objet d'amour et de vénération, Venise palpite dans le coeur des Vénitiens et pourtant, rien ne semble assez puissant pour fédérer les volontés et organiser sa sauvegarde.

C'est toujours la même chose, il y a les optimistes motivés par le profit qui pensent qu'on peut encore tirer sur la corde malgré les innombrables signaux d'alerte, il y les nostalgiques passifs, enfermés dans leur passé qui s'accrochent sans force aux lambeaux de leurs souvenirs et il y a les conscients de la précarité et de la fragilité des équilibres, les combatifs qui veulent faire bouger les deux autres blocs, quitte à se montrer radicaux.

Guido, Maria Alba et Léa, membres d'une même famille, en sont les incarnations. Entre ces trois visions du monde, la réconciliation est impossible et le fossé ne peut que se creuser et engloutir tout le monde.

« Léa sent les larmes rouler sur ses joues. Elle vient d'être foudroyée par une certitude : bientôt, Venise va sombrer, disparaître comme elle le fait en ce moment dans le brouillard, mais ce sera pour toujours. En un instant, elle ressent dans sa chair les conséquences des courbes et des rapports qu'elle n'a cessé de feuilleter depuis quelques semaines. Un jour, elle se tiendra au même endroit, devant le vide […] »

Isabelle Autissier réussit un exercice difficile, celui d'exposer les raisons objectives d'une catastrophe annoncée, les arguments d'une situation économique fragile nécessitant des décisions très courageuses et le rappel de l'incroyable passé historique et culturel d'un véritable joyau qui a rayonné sur l'Europe et le monde pendant des siècles, le tout inclus dans une fiction incarnée que sert une très jolie plume.

Les épisodes de confinement et de retour à une vie sans tourisme sont également utilisés pour étayer la réflexion qu'Isabelle Autissier engage dans un récit nuancé présentant l'argumentaire des points de vue antagonistes de ses personnages.

Qu'elle pousse davantage la critique de la gestion politique, économique, sanitaire et policière ainsi que la mise à mal de certains principes démocratiques ne m'aurait pas déplu.

« Léa partage avec son père l'idée que la Covid annonce l'ère des crises… La pandémie n'est qu'un avant-goût de ce qui guette ce vieux monde devenu fou, un avertissement… »

Il y avait matière à développer en quelques dizaines de pages supplémentaires…

Mais à part cette petite réserve, ce roman « sonnette d'alarme » est vraiment une belle découverte, à mettre entre toutes les mains, toutes !!!

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Oublier Klara

Mourmansk, au nord du cercle polaire. A un peu plus de 70 ans, Rubin s’éteint. Il a été un capitaine de pêche renommé et respecté. Il a un fils, Iouri, qui a fuit sa famille et son pays des années plus tôt pour mener sa carrière universitaire aux Etats-Unis. Et puis Iouri apprend que son père est mourant et qu’il demande à le voir. Il hésite car il garde le souvenir d’un père violent et destructeur. Finalement, il s’envole pour Mourmansk. Sur son lit d’hôpital, Rubin lui parle de Klara, sa grand-mère et lui révèle qu’elle a été emmenée au goulag du temps du stalinisme. Avant de mourir, il voudrait comprendre pourquoi elle a été capturée et ce qu’elle est devenue. Alors Iouri s’empare de cette mission. Débute une longue enquête qui le conduit vers les rivages de son enfance.



« Oublier Klara » est un superbe roman d’Isabelle Autissier, dans la lignée de « Soudain, seuls ». Il comporte plusieurs dimensions, mêlant des éléments de l’Histoire de la Russie du temps du stalinisme et des répressions aussi violentes qu’arbitraires à d’autres éléments plus intimes, relevant de l’histoire d’une famille et du poids que la disparition brutale de Klara va avoir sur son fils, Rubin, puis sur son petit-fils, Iouri.



En toile de fond, une autre dimension se fait jour, celle de la nature que célèbre l’auteur. Elle dépeint avec brio et émotion la nature sauvage, hostile et pourtant belle de la toundra du Grand Nord, des oiseaux qui en rayent les cieux, de l’alternance des nuits sans fin que les couleurs désertent et des jours infinis, d’une chatoyance oubliée. La nature, c’est aussi celle que saccage l’homme dans ses activités de pêche. Et quand l’auteur conte la fascination de Rubin pour le contenu des chaluts qui se déverse sur le pont, la description est si saisissante que l’on est presque tout aussi subjugué que lui.



En écho à cette nature âpre, se tiennent les hommes et la noirceur de leur âme. Au long de son enquête, Iouri remonte le fil de son enfance rude et solitaire et celle de son père, en contrepoint. Et l’on comprend que ce qui soude et en même temps désunit les deux hommes, c’est la disparition de Klara. Iouri va exhumer des secrets qui racontent sa famille et ses secrets, leur donnant sens, à rebours. Le procédé utilisé par l’auteur est intéressant en ce qu’il mêle trois arcs narratifs – Iouri, Rubin et Klara – qui donnent consistance et complexité à l’intrigue. Quand vient la voix de Klara, en toute fin, portée par l’écriture aux marges d’un livre de géographie, le roman familial peut enfin s’écrire et tisser la toile de ses signifiants.



Un roman poignant, d’une beauté sauvage. Une ode à la nature et à l’homme malgré ses parts d’ombre.
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Le naufrage de Venise

Un roman, une fiction, un récit, un pamphlet, une prophétie ? En fermant ce livre de 265 pages, un beau jour d’été 2022, je ne peux être qu’un peu perdue, désorientée… mais aussi reconnaissante !



Ma première lecture de Isabelle Autissier. Un sacré talent d’écriture, moderne et concis. Poétique aussi, quand il faut, quand elle peut. A certains moments, le style me rappelle l’écriture direct de Colombani. C’est de notre époque qu’il s’agit pour ces auteurs, les fioritures ne sont plus obligées.

Un point m’a amusée dès le départ ; le prénom Guido du municipal et entrepreneur local vénitien, l’un des protagonistes de l’histoire. On peut se demander si Autissier connaîtrait un autre personnage romanesque du même prénom, policier cette fois ; le Guido de Donna Léon, auteure et fine connaisseuse de Venise. Une pure coïncidence, probablement !



A travers une histoire romancée d’une famille vénitienne (père, mère et fille jeune ado), située bel et bien dans notre époque toute récente, y compris le Covid, Isabelle Autissier a réussi un pari incroyable. Mêlant fiction et réalité, elle aborde le déclin dramatique de l’environnement de Venise, de sa lagune. A travers les personnages bien ficelées qui, au fil des pages, évoluent dans leur compréhension du monde, dans leur agissement et maturité, elle dénonce les pratiques désastreuses ( économie, tourisme, industrie) et imagine des collectifs pour lutter contre ce déclin. Rien de moralisateur, mais de la réflexion et de l’action.

Le récit débute d’une façon presque inimaginable. J’ai même cru, au fil des pages, qu’il s’agissait éventuellement d’un rêve/cauchemar de Guido. Digne d’un scénario de film.



La page 172 m’a sidérée. Une pensée de Guido cette fois… « .. Qui sait d’où viendra le prochain coup dans ce monde déstabilisé ? Quelle crise boursière, quelles obscures matières premières, quels Etats ignorés ………… va encore tout chambouler ?... »



Ce livre va rester longtemps dans mes pensées. Les ambiances, les couleurs, la nature, les enjeux, rien ne laisse indifférent.

A lire absolument.



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Le naufrage de Venise

La navigatrice et lanceuse d'alerte signe un inquiétant roman d'anticipation
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Le naufrage de Venise

le naufrage de Venise, ironie" Autissière".



Navigatrice n'est paronyme en aucun cas de romancière.



Entre les vagues ou entre les lignes avec des vents-écrits instables se créent des palabres un tantinet édulcorés générant une dérive ostentatoire à en perdre le cap assidu et respectable de lecture.

Connivence, demeurer à la barre de ses réelles expériences, ne pas dérouler une piètre insipide errance inénarrable aux courants contraires par un libre court à l'adultère commun pour tenter d'immiscer un sens courant, qui dénature et se fait retourner, chavirer de la part d'une noble présidente d'honneur de wwf.



Liquide, le naufrage de Venise ne requiert qu'une attention minime au sens des quelques bribes documentaires iniques et qui n'en font pas un ouvrage à retenir, Jamais Tabarly, Bombard ouJeantot n'auraient contés ainsi en quittant l'usage de la règle Cras pour garder leur cap.

Reprenez le large de l'écriture et laissez mener à bien l'itinérance de lecture de chacun jusqu’a plus soif et éviter de tomber de Charybde en Scylla avec l'inutile et le néant. (Tout aussi médiocre qu'une année à Venise de L.ELKIN)
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Le naufrage de Venise

À bord de son bateau, Guido parcourt les canaux déserts de Venise. Autour de lui, ce ne sont que ruines fumantes et désolation : Venise n’est plus. Le dernier épisode d’Acqua Alta a été celui de trop et Guido le survivant a assisté impuissant à la perte de sa femme, de sa fille, de sa ville.



Ainsi s’ouvre « le Naufrage de Venise », nouveau roman d’Isabelle Autissier, consacré à une peinture de cette ville et de sa disparition. Cette dernière qui se veut brutale et totale dans le récit est contée de manière très documentée et réaliste. Les trois personnages principaux nous offrent des visions différentes mais tout aussi amoureuses de la ville. Nous naviguons aux côtés de celui qui a fait du développement économique et touristique le moteur de la ville, de celle qui chérit le passé et l’histoire de la Sérénissime et de celle qui incarne les combats écologiques d’aujourd’hui.



Peu importe que vous connaissiez déjà Venise ou pas, que vous l’ayez visitée ou que vous en rêviez, que vous vibriez aux souvenirs du carnaval ou des spritz en terrasse, que vous frémissiez à la pensée de ces énormes bateaux de croisière s’approchant de la Place Saint-Marc… vous ne serez pas indifférent à son « Naufrage » !



(Et si vous souhaitez prolonger ou compléter cette lecture, je vous suggère la très bonne émission que la Terre au carré - France Inter - a consacré au sujet avec pour point de départ le rapport du GIEC prévoyant une Venise engloutie sous les eaux d’ici 2100 :https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-lundi-23-mai-2022-4592770 )
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Le naufrage de Venise



Véritable apologie de l'écologie via ce portrait imaginaire de Venise, victime d'un cataclysme destructeur, dû au dérèglement climatique.



Au travers une Venise complètement détruite par éléments incontrôlables, Isabelle Autissier donne une photographie de ce qui attend l'humanité face au réchauffement climatique si celle-ci ne bouge pas d'un pouce dans un futur proche.



Le roman débute sur une Venise en ruine. Cette vision est vraiment impressionnante, voire "apocalyptique", tellement les mots semblent éclatant de vérité.



Malgré tout, l'espoir, une certaine renaissance est présente tout en donnant du baume au cœur face aux périls menaçant la Cité des Doges.



Un roman sans prétention, qui se laisse lire tranquillement, sans hâte, mais, qui risque de s'oublier assez rapidement. Même si il ne s'agit pas d'un coup de cœur, même si l'intrigue en elle-même est simpliste, voire caricaturale par moment, ce roman a le mérite de se laisser lire. Isabelle Autissier, quant à elle, se débrouille pas mal en tant que romancière avec un sujet pas facile à traiter, et, sans traiter dans les "romans catastrophes" pour paraphraser les films catastrophes.

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Le naufrage de Venise

Énorme coup de cœur pour ce roman d'anticipation, mais pas que...

J'étais à Venise voilà dix mois, et à travers les pages j'y ai retrouvé l'atmosphère, la lumière de cette ville hors du commun.

Isabelle Autissier, à travers les trois personnages d'une même famille pose les questions essentielles concernant l'écologie la montée des eaux la protection des villes en bord de mers.

Je ne veux rien dévoiler de l'histoire mais j'ai tout de même un tout petit regret : peut-être aurais-je terminer par les deux premiers chapitres.

Je n'ai pas le talent d'Isabelle Autissier et le livre est époustouflant de vérités
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Le naufrage de Venise

Le naufrage de Venise est un lieu commun de l'écologie, l'engloutissement de la Sérénissime est le symbole de la disparition du monde, un poste avancé du déni environnemental, une idée-bateau... Et justement les bateaux sont l'une des spécialités d'Isabelle Autissier, on peut faire confiance à la première femme ayant accompli un tour du monde en solitaire en 1991. Elle s'empare du mythique cataclysme, se fait prophète, embarque ses lecteurs dans un roman où ses compétences d'ingénieur rivalisent avec son talent hors pair de conteuse pour réaliser un puissant plaidoyer incrusté dans une passionnante histoire humaine, et montrer à chacun d'entre nous ce qu'il adviendra des joyaux de l'humanité si les politiques ne font rien, et continuent à regarder plus loin, au-delà de la lagune en détresse. Car la vague tueuse n'est pas forcément pour plus tard, pour un autre jour, pour demain, mais possiblement pour aujourd'hui ; le scenario en est écrit , on sait pourquoi, comment et quoi faire et pourtant aucun politocard ne fait rien.





Même sans être jamais allé à Venise, chaque lecteur a en tête des images de la cité des Doges, de la place Saint-Marc, du pont des Soupirs, de gondoles ou de pizzas, que tous les amoureux du monde entier rêvent d'immortaliser dans des selfies usés jusqu'à la corde. L'une des forces de ce roman est l'incarnation de la ville désertée, des merveilles irrémédiablement perdues. En une poignée de pages poignantes, Isabelle Autissier raconte comment l'un après l'autre lors d'un enchaînement de circonstances prévisibles mais ignorées, tous les voyants se mettent au rouge en un temps record sans que personne réagisse, sans qu'aucune décision soit prise pour éviter le désastre. En moins d'une demi-heure, dans la cité millénaire où chaque immeuble s'adosse à son voisin, l'écroulement du château de cartes se propage sous l'effet d'un tsunami, la transformant en un amas de ruines. le récit est crédible, réaliste, étayé, il fait peur.





Les 3 membres de la famille Malegatti choisis par Isabelle Autissier illustrent les 3 postures le plus souvent adoptées face au désastre de longue date annoncé : Guido le père, conseiller municipal au développement ne jure que par le business, le tourisme de masse encouragé par les vols low cost et les cruise ships bondés de visiteurs qui n'apportent rien, la folie consumériste qui transforme la Sérénissime en parc d'attraction, en Veniseland.





Maria Alba la mère, issue d'une famille aristocratique mais ruinée représente le faste passé, sur lequel elle nostalgise sans fin alanguie sur la balancelle de sa terrasse. Elle tente, armée de son éducation, de maintenir continuité et sécurité dans son foyer. du mariage de la carpe et du lapin entre le paysan et la patricienne désargentée, entre le petit gros et la grande brune, entre le rustre et l'éduquée, quel est le dénominateur commun ? Ils ont donné naissance à Léa, presque majeure, qui se révolte, se radicalise, fréquente des universitaires et des activistes auteurs d'un manifeste documenté et atterré « Sauver Venise ». Elle est la Greta Thunberg de la famille, éperdue de sincérité et follement touchante.





Entre ceux qui croient en la théorie du flux, en l'homo touristicus, persuadés que le pire n'est jamais sûr, et ceux qui armés d'études scientifiques et de graphiques croient que le pire n'est pas impossible, il y a l'alpha et l'omega, le Mose, sa technologie, sa construction chaotique, son budget triplé, son temps de construction décuplé, son milliard d'euros de malversations, un mur, un machin, censé fermer la lagune et la protéger de l'acqua alta et des crues. Il représente la certitude que la nature pliera éternellement face à la folie humaine, et rend les patrons de bistrots de la place Saint-Marc heureux d'avoir leurs terrasses au sec.





Le naufrage de Venise est un roman haletant qui se lit comme un thriller, porté par la magnifique plume de l'auteure, à la fois riche et condensée, documentée sans être jamais rébarbative. Mais il s'agit également d'un manifeste, d'un plaidoyer engagé, irrigué en profondeur par les convictions écologistes, halieutiques, océaniques, humanistes d'Isabelle Autissier qui avec force rappelle que « plus tard sera trop tard ». A lire sans perdre une minute.
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Le naufrage de Venise

La navigatrice revisite le roman d'aventures avec talent. Et Venise comme on ne l'a jamais vue.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le naufrage de Venise

L'écrivaine navigatrice fait montre d'un beau souffle romanesque dans une fiction sur la ruine finale de la Cité des doges.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le naufrage de Venise

Voir Venise et mourir avant de voir mourir Venise !



On sait, qu'Isabelle Autissier aime à raconter des aventures autant humaines ("Soudain, seuls" ou "Seule la mer s'en souviendra" ) que marines. Ici, elle met tout son talent au service de la cause de Venise, de ses habitants et par extrapolation de la planète entière et de l'espèce humaine.



Partant du postulat que si en raison du dérèglement climatique Venise sombrait dans sa lagune le choc serait mondial, il toucherait l'ensemble de l'humanité.



Venise ici est le personnage principal et se montre sous trois aspects : la Sérenissimme immortelle d'avoir porté la culture et le génie humain à son plus haut degré, la marchande qui ne vit que par le tourisme et ses emplois et la révoltée qui ne veut pas des paquebots de croisière, du MOSE et des logements airbnb.



A travers les trois personnages de la mère, du père et de la fille, nous voilà embarqué dans les problématiques contemporaines et futures qui agitent la cité. Sans jugements à l'emporte pièce, l'auteure instruit avec calme et lucidité la situation. L'impact actuel de décisions anciennes,le déni de l'avertissement des scientifiques, l'espoir dans une machine qui permet de fermer la lagune et de préserver la ville ... tout ça a un prix.



Touchant, sans être plombant, ce roman d'une catastrophe se lit comme une aventure qui donne le frisson, mais c'est du froid dans le dos dont il s'agit ici.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Le naufrage de Venise

Quand elle fendait les flots sur les océans les plus redoutables, Isabelle Autisiser avait la réputation de ne pas craindre de prendre des risques. Devenue romancière, elle ne se renie pas.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le naufrage de Venise

On ne sauvera pas la planète en la soumettant à nos modes de vie, alerte la navigatrice. Invitée du festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, elle démontre avec son dernier roman, “Le Naufrage de Venise”, que la protection de l’environnement est impérative.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Le naufrage de Venise

"Livio déclame la dernière phrase comme la conclusion d’une pièce dramatique. On pourrait entendre en arrière-fond le final de Don Giovanni de Mozart, lorsque le Commandeur scelle le destin de Don Juan condamné aux enfers."



Triste parallèle car sommes-nous, dans ce roman, comme les passagers du Titanic, écoutant les huit musiciens jouer un dernier morceau avant de sombrer ?



Les huit protagonistes seraient-ils :

- Guido, le père, entrepreneur et conseiller aux affaires économiques de la ville, aveuglé par le tourisme de masse ;

- Maria Alba, son épouse, descendante d'une lignée de doges Les Dandolo, représentante nostalgique d'une certaine Venise ;

- Léa, leur fille de 17 ans qui au travers de l'art ("Je voudrais que vous examiniez la trace des algues qui marque la marée haute, dans le tableau puis la réalité d’aujourd’hui. La réponse n’est pas longue à fuser : – Sur le tableau, la ligne brune des algues est beaucoup plus basse. Il y a au moins trois rangées de pierres d’Istrie sur la peinture qui n’apparaissent pas sur les photos prises avant-hier. – Aujourd’hui, le bas des portes a été muré sur… près de soixante-dix centimètres, dit Léa en reprenant ses notes. – Si vous vouliez une illustration imparable de l’enfoncement de Venise, vous l’avez sous les yeux. [...]. Il a établi ce constat en s’appuyant aussi sur des tableaux de Véronèse et Canaletto, avec les mêmes résultats. Vous y trouverez les détails méthodologiques. Le verdict est sans appel : soixante et un centimètres, soit un millimètre trois par an") et des sens ("Léa se surprend à caresser la pierre. Celle-ci est tiède et elle perçoit de minuscules granules d’enduit qui se détachent et roulent contre sa paume. Elle a le sentiment de caresser un corps, le corps de pierre, d’une ville de pierre. Elle colle son visage contre la façade. Il s’en dégage une odeur de terre, de salpêtre et d’humidité. Elle n’avait jamais pris garde à l’odeur de Venise qui l’a pourtant accompagnée depuis sa plus tendre enfance. Elle lui découvre un aspect sensuel. La vue et l’ouïe sont des sens réputés nobles, ouvrant sur la peinture et la musique, l’odorat est suspect, captant les relents de bas-fonds ou d’étreintes.") prendra des positions militantes salvatrices ? ;

- Ce fameux programme MOSE, ou MOÏSE en italien, dont l'acronyme signifie MOdulo Sperimentale Elettromeccanico (module expérimental électromécanique) qui doit protéger Venise des acque alte de plus en plus importantes - à moins que cet acronyme ne soit Monumental Objet Sans Espoirs ou Sans Effets ;

- Les submersions touristiques, immobilières, aquatiques ;

- La lagune cet écosystème fragilisé depuis plusieurs années au profit de quelques-uns et au détriment de sa survie voire celle de la ville ;

- La ville elle-même mais Venise n’est pas une ville de mer. Venise est lagune ;

- Nous-mêmes qui dans ce très bel ouvrage assistons impuissants à l'impossible : une conjonction d'événements qui engendrent le pire... Je laisse le soin aux lecteurs de le découvrir dans les 2 premiers chapitres qui se passent de commentaires.



Tiziano Scarpa dans son ouvrage "Venise est un poisson" (car oui Venise a bien une forme de poisson) nous dit : Nous avons eu peur qu’un jour Venise puisse changer d’avis et repartir ; nous l’avons attachée à la lagune pour qu’il ne lui passe pas par la tête de lever l’ancre encore une fois et de partir au loin, et cette fois pour toujours. Espérons qu'il ait raison car là il ne s'agit pas de lever l'ancre mais plutôt de disparaître.



Je cite en guise de conclusion les mots d'Élisabeth Crouzet-Pavan, éminente spécialiste de Venise :

"Ne doit-on pas ici se demander si cette lente mort théâtrale de Venise sous les yeux du monde entier ne serait pas l'identité évolutive de la cité, que les voyageurs du XIXe siècle visitaient en percevant cette impression de mort ?

Née de presque rien, symbole de résilience avant que de l'être de mort, Venise ne se déconstruit-elle pas dans la continuité d'un jeu qui consiste à se montrer ou s'exhiber confrontée à la mort ?

Plutôt que d'adhérer à la complainte doloriste, réitérée jour après jour par les Vénitiens comme certains non-Vénitiens, ne faut-il pas plutôt considérer que Venise aime à se penser ou à s'imaginer sous l'emprise possible de la mort et que l'histoire fait ainsi, une nouvelle fois, retour...?"



En tout c'est bien l'espoir qui doit dominer, au travers de cette lecture, et de rendre à la Sérénissime son nom de Dominante comme de fut le cas au XVe siècle.
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Le naufrage de Venise

Avec Le Naufrage de Venise, Isabelle Autissier nous invite à « sortir du déni » face à la montée des océans. Réagir, et vite. « C'est un truc que j'ai appris en mer, la mort aux trousses. Réagir pour garantir ma survie m'a empêchée de couler. »
Lien : https://www.lepoint.fr/cultu..
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Le naufrage de Venise

Il est étrange ce paradoxe vénitien qui attise la mort et la vie depuis toujours... C'est ce qui m'étonne dans ce nouvel ouvrage sur Venise. Ils sont nombreux ceux qui ont écrits sur Venise.

La Sérénissime fascine, consterne, dégoûte, attire, ensorcelle, déçoit, attriste ou fait rêver. Venise est un songe, le songe de la lagune; Un tas de pierres érigées en palais par des hommes prétentieux mais au labeur tenace. Une Cité marchande prospère et audacieuse. Avec un "quai des esclaves" et un ghetto juif..; Venise n'est pas que belle et noble, elle a son côté sombre. Venise se cache derrière les façades somptueuses de ses palais , et derrière les masques dorés d'un perpétuel carnaval; Venise se piétine...Les pas des touristes la détruisent autant qu'elle les fascine.

Combien d'artistes, ont ils été inspirés par Venise? Combien de peintres et d'écrivains, et de musiciens..,

Isabelle Autissier en fait désormais partie, elle aussi charmée par les "restes" flamboyants de la Sérénissime. Charmée et alarmée. cette vague gigantesque qui engloutit la ville et la broie avec ses habitants..

Mais pourquoi noyer Venise? Il me semble qu'il n'y a pas d'autres villes au Monde dont on surveille la noyade imminente avec autant d'attention et de passion... a croire qu'on la souhaite pour convenir aux prophéties. Alors je ne peux m'empêcher de voir dans ce roman haletant et très bien écrit, (et que j'aime) cette espèce de ravissement morbide à voir se noyer la beauté ou "ce qui n'a pas lieu d'être." Venise est sortie des marécages, bâtie sur une forêt de pieux, fichées dans la boue d'une lagune; et elle s'y est épanouie et déployée comme un nénuphar. Elle est, en tant que telle, une Utopie(avec un "U") humaine et une insolence faite à la Nature. Sortie des eaux elle y retournera , peut être ... ne noyons pas Venise trop vite, elle se noiera toute seule. Ou pas. Mais je crois qu'en tant qu'Utopie ou insolence , elle restera vivante dans le coeur des humains, qui l'ont construite, animée, aimée et habitée. Voilà ce que je souhaitais partager.
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