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Citations de Ivo Andric (202)


lorsque cela arrive [une année de récolte exceptionnelle], les gens oublient tous les malheurs qu'ils ont connus et ne pensent pas à ceux qu'ils pourraient encore connaître, ils vivent de la vie trois fois plus intense de cette vallée touchée par une fécondité miraculeuse
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Rien n'est plus doux que de se lamenter sur le malheur des autres
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Sa vie vie, bien qu'elle ne fût pas infinie, paraissait éternelle car nul n'entrevoyait sa fin
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[évocation de l'été 1914]
C'était une période à la frontière de deux époques de l'histoire de l'humanité, et l'on voyait alors plus clairement la fin de l'époque qui arrivait à son terme que l'on n'entrevoyait le début de celle qui s'ouvrait.
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Celui qui reste vivre et passe sa vie dans son pays natal et dans les conditions qui y règnent, voit se déposer sur cette existence une pellicule protectrice particulière, qui la revêt, la recouvre des dépôts et de la couleur du temps dans lequel il vit, avec ceux auxquels il est lié par le sang. Et le départ dans un autre pays, où les conditions sont différentes, nous met à nu, nous renvoie aux doutes de la jeunesse, à l'époque des premières expériences : il ne nous rajeunit pas réellement, il prolonge et enrichit notre vie : il augmente notre mobilité de corps et d'esprit et use plus vite nos forces.
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Ainsi villes, rues et maisons, ou seulement des parties de rues et de maison jaillissent dans mon esprit [ ] Elles me dissimulent le monde, de sorte que brusquement je ne vois rien de ce qui est là autour de moi, vivant et réel, mais seulement ce qui a surgi en moi et refuse de s'écarter de mon chemin et de mon horizon.
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Le cours des événements dans la vie ne dépend pas de nous, pas du tout ou si peu, mais la façon dont nous prenons ces événement dépend en bonne part de nous seuls, c'est donc à cela qu'il faut employer toute son énergie et consacrer toute son attention. A cela !
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Retirés dans les coins sombres, les buveurs de rakia les plus notoires et les plus endurcis se taisaient. Ils appréciaient la pénombre et le silence, passant des heures devant leur verre comme devant une relique, mais détestaient le tapage et l'agitation. L'estomac en feu, le foie calciné, les nerfs détraqués, négligés et pas rasés, indifférents à tout et insupportables à eux-mêmes, ils passaient ainsi le temps à boire, attendant qu'embrase enfin leur conscience cette lumière magique dont la boisson illumine ceux qui s'abandonnent à elle, pour laquelle il est doux de se damner, de se ruiner et de mourir et qui, malheureusement, avec les années, se manifeste de plus en plus rarement et éclaire de plus en plus faiblement.
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Ainsi sur la kapia, entre le ciel, la rivière et les collines, on apprenait de génération en génération à ne pas regretter outre mesure ce que les eaux troubles emportaient. C'est là que l'on s'imprégnait de la philosophie innée des habitants de Visegrad : que la vie est un prodige incompréhensible, car elle s'use sans cesse et s'effrite, et pourtant dure et subsiste, inébranlable, " comme le pont sur la Drina ".
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Musulmans, chrétiens et juifs mêlés. La force des éléments et le poids du malheur partagé rapprochaient ces gens et jetaient un pont, pour un soir du moins, au-dessus de l'abîme qui séparait une communauté de l'autre, surtout les chrétiens des musulmans.
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C'est en vain que maintenant encore, les gendarmes et les employés du palais se mêlaient à elles pour les persuader qu'un chagrin aussi exagéré était injustifié, leur enjoignant de ne pas barrer le passage, de ne pas se précipiter derrière les recrues sur la route et de ne pas semer le désordre et la confusion, puisqu'ils reviendraient tous sains et saufs. Tout cela en vain. Les femmes écoutaient, hochaient la tête d'un air hébété et soumis, mais éclataient aussitôt en pleurs et se répandaient en lamentations. On aurait dit qu'elles aimaient leurs larmes et leurs gémissements autant que l'homme qu'elles pleuraient.
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Cet homme sage et pieux, têtu et obstiné, dont la ville garda longtemps le souvenir, ne se laissa en rien détourner de ses efforts désespérés. Tout entier voué à sa tâche, il s'était résigné depuis longtemps au fait que notre destinée sur cette terre n'est que lutte contre la déchéance, la mort et la disparition, et qu'il est du devoir de l'homme de persévérer dans cette lutte, même lorsqu'elle est sans espoir.
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Il y a trois choses que l'on ne peut pas dissimuler, disaient les Ottomans, ce sont : l'amour, la toux et la misère.
P. 309 (édition belfond juillet 1996)
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Comment dépeindre ces ondes dont furent parcourus les hommes, d'une peur animale muette à l'exaltation suicidaire, des instincts sanguinaires les plus bas et de la rapine sournoise aux exploits les plus nobles et aux sacrifices les plus sublimes dans lesquels l'homme se dépasse et atteint, l'espace d'un instant, les sphères de mondes supérieurs régis par d'autres lois ? Cela ne pourra jamais être raconté, car ceux qui assistent et survivent à de telles choses restent à jamais muets, et les morts, eux, ne peuvent de toute façon pas parler. Ce sont des choses qui ne se disent pas, des choses qui s'oublient. En effet, si elles ne s'oubliaient pas comment pourraient-elles se répéter ?
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C'est de là que Galus, lui aussi, tenait sa connaissance des philosophes allemands modernes, en particulier Nietzsche et Stirner, et il était capable d'en parler sans fin avec ses camarades, au cours de leurs promenades le long de la Miljacka, avec une passion froide et enjouée, sans jamais lier son savoir à sa vie personnelle, comme le font en général si souvent les jeunes gens.
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Mais lui, malgré ses solides revenus, était un pauvre diable famélique, en perpé­tuelle lutte avec cette misère particulière qui est souvent le lot des poètes, une sorte de malédiction à part que ni les gains ni les récompenses ne peuvent compenser.
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En effet, certaines personnes éprou­vent un sentiment injustifié de haine et d'envie qui est plus fort que tout ce que les autres peuvent créer et inventer.
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Comme dans beaucoup d'autres domaines, il n'est pas facile ici de définir ce qui est la cause ou la conséquence. La kapia a-t-elle fait des habitants de la ville ce qu'ils sont ou, au contraire, a-t-elle été conçue selon leur mentalité et leurs idées et construite pour répondre à leurs besoins et à leurs habitudes ? Question inutile et vaine. Il n'y a pas de constructions fortuites, sans rapport avec la société humaine dans laquelle elles ont vu le jour, avec ses besoins, ses aspirations et ses conceptions, de même qu'il n'y a pas de lignes arbitraires ou de formes gratuites en architecture.
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Il est devenu socialiste ! So-cia-lis-te ! Comme si ça ne nous suffisait pas d’être juifs ! O Dieu unique et tout-puissant, qu’ai-je fait pour que Tu me punisses ainsi ? Socialiste !
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Des qu'un gouvernement ressent le besoin de promettre par voie d'affiches la paix et la prospérité à ses administrés, il convient de se méfier et d'en attendre tout le contraire.
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