Ce roman a suscité un engouement unanime à sa sortie… des avis très positifs, voire dithyrambiques! Toujours dubitative devant ce genre de phénomène, je m’attendais tout de même à passer un bon moment…
Mais non…
Je ne signe pas le bail du One Folgate Street…
Je me suis ennuyée devant un mélange dilué de 50 nuances de-la-couleur-que-vous-voulez et d’un thriller pseudo-psychologique.
« Vous qui entrez ici, abandonnez tout… » non pas espoir mais vie privée!
Déjà, le concept de base est totalement tiré par les cheveux. Une maison minimaliste ultra-connectée dont vous aurez la jouissance à petit prix si vous passez les tests!
Et quels tests!
Un questionnaire hyper indiscret et personnel, des directives draconiennes à l’image d’un proprio rigide et maniaque, et des contrôles imposés!
Un décor aseptisé de chambre d’hôpital (d’ailleurs je suis étonnée que les murs soient en pierre et non pas capitonnés!) ou de cellule de moine, pas de couleurs, pas de chaleur, pas de vie. Et surtout cette intrusion permanente dans l’intimité et la liberté de l’occupant! Autant tendre les poignets pour boucler les menottes ou enfiler la camisole!
Et puis une maison sans livre? Ça va pas la tête? Où va-t-on? Et pas de coussins pour se vautrer dans sa lecture? Naaan!
Inconcevable! Absolument inconcevable pour moi! D’où certainement le fait que je ne suis pas entrée dans l’histoire!
Emma et Jane sont certes fragilisées par un événement traumatique mais il faut dire qu’elles ne sont pas bien nettes dans leur tête bien avant cela! Pas étonnant qu’elles soient volontaires pour un lavage de cerveau à la Javel pour se fondre dans le décor!
Elles sont victimes dans les faits mais perso, je n’ai ressenti aucune compassion pour l’une comme pour l’autre. Un méchant sentiment m’a suivi tout le long de ma lecture, du style « cocotte, tu l’as bien cherché! ».
Décrire Edward, le propriétaire, comme un mâle alpha m’a bien fait rire! Une petite greffe de neurones s’impose pour ces dames!
Edward est maniaque, obsessionnel et manipulateur. Il choisit ses partenaires comme sur un catalogue et les modèle selon son bon vouloir. Il débarque quand ça lui chante, il dirige à la baguette et se barre dès sa partie de jambes en l’air expédiée!
Il est somme toute assez pathétique dans son besoin maladif de domination et sa recherche pathologique de la perfection. Il a besoin de contrôle, d’une totale main-mise sur ses femmes comme il le possède sur ses œuvres architecturales.
C’est un grand enfant qui a troqué ses petites voitures pour les femmes et dont l’assurance lui procure l’illusoire image d’un mâle alpha aux yeux d’Emma et Jane.
Entre elles et lui, je ne sais qui est le plus pathétique en fait!
L’alternance de chapitres très courts entre passé et présent, entre Emma et Jane, donne du rythme au roman mais ôte toute profondeur à l’intrigue. Ça bouge, ça remue mais le lecteur est prisonnier de ce mouvement incessant et superficiel.
Le caractère des personnages n’est que très peu fouillé et le suspens supposé n’est induit que par l’ambiance anxiogène de cette maison nue et vide, vivante par la domotique intrusive, et l’attitude d’Edward, détachée, clinique et froide.
Le style de l’auteur n’est pas désagréable, fluide et simple, mais décidément, je ne déménage pas! Peut-être pour le prochain!
Mais pour celui-ci, une pincée de sophistication illustrant l’ascétisme d’Edward, un écho du Sieur Hitchcock pour trembler un brin, l’inévitable sexe pour le côté pseudo-canaille-glamour n’auront pas suffit à me convaincre!
Mon avis est à l’image du One Folgate Street: minimaliste, dépouillé et sans émotion.
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