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Citations de Jacques Lacan (1032)


Mais ce désir lui-même, pour être satisfait dans l’homme, exige d’être reconnu par l’accord de la parole ou par la lutte de prestige, dans le symbole ou dans l’imaginaire.
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Identifiée au hau sacré ou au mana omniprésent, la Dette inviolable est la garantie que le voyage où sont poussés femmes et biens ramène en un cycle sans manquement à leur point de départ d’autres femmes et d’autres biens, porteurs d’une entité identique : symbole zéro, dit LÉVI-STRAUSS, réduisant à la forme d’un signe algébrique le pouvoir de la parole.
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Par ce qui ne prend corps que d’être la trace d’un néant et dont le support dès lors ne peut s’altérer, le concept, sauvant la durée de ce qui passe, engendre la chose.
Car ce n’est pas encore assez dire que de dire que le concept est la chose même, ce qu’un enfant peut démontrer contre l’école. C’est le monde des mots qui crée le monde des choses, d’abord confondues dans l’hic et nunc du tout en devenir, en donnant son être concret à leur essence, et sa place partout à ce qui est de toujours [...].
L’homme parle donc, mais c’est parce que le symbole l’a fait homme.
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Pour que l’objet symbolique libéré de son usage devienne le mot libéré de l’hic et nunc, la différence n’est pas de la qualité, sonore, de sa matière, mais de son être évanouissant où le symbole trouve la permanence du concept.
Par le mot qui est déjà une présence faite d’absence, l’absence même vient à se nommer en un moment original dont le génie de Freud a saisi dans le jeu de l’enfant la recréation perpétuelle.
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Ces dons sont déjà symboles, en ceci que symbole veut dire pacte, et qu’ils sont d’abord signifiants du pacte qu’ils constituent comme signifié : comme il se voit bien à ceci que les objets de l’échange symbolique, vases faits pour être vides, boucliers trop lourds pour être portés, gerbes qui se dessécheront, piques qu’on enfonce au sol, sont sans usage par destination, sinon superflus par leur abondance.
Cette neutralisation du signifiant est-elle le tout de la nature du langage ? Pris à ce taux, on en trouverait l’amorce chez les hirondelles de mer, par exemple, pendant la parade, et matérialisée dans le poisson qu’elles se passent de bec en bec et où les éthologues, s’il faut bien y voir avec eux l’instrument d’une mise en branle du groupe qui serait un équivalent de la fête, seraient tout à fait justifiés à reconnaître un symbole.
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le symptôme se résout tout entier dans une analyse de langage, parce qu’il est lui-même structuré comme un langage, qu’il est langage dont la parole doit être délivrée.
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Pour tout dire, nulle part n’apparaît plus clairement que le désir de l’homme trouve son sens dans le désir de l’autre, non pas tant parce que l’autre détient les clefs de l’objet désiré, que parce que son premier objet est d’être reconnu par l’autre.
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Que l’inconscient du sujet soit le discours de l’autre, c’est ce qui apparaît plus clairement encore que partout dans les études que Freud a consacrées à ce qu’il appelle la télépathie, en tant qu’elle se manifeste dans le contexte d’une expérience analytique.
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Tel est en vérité le conflit subjectif, où il ne s’agit que des péripéties de la subjectivité tant et si bien que le « je » gagne et perd contre le « moi » au gré de la catéchisation religieuse ou de l’Aufklärung endoctrinante, et dont Freud a fait réaliser les effets au sujet avant de nous les faire comprendre dans la dialectique du complexe d’Œdipe.
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peut-être entendrons-nous la maxime célèbre où La Rochefoucauld nous dit qu’« il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux, s’ils n’avaient jamais entendu parler de l’amour », non pas dans le sens romantique d’une « réalisation » tout imaginaire de l’amour qui s’en ferait une objection amère, mais comme une reconnaissance authentique de ce que l’amour doit au symbole et de ce que la parole emporte d’amour.
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Les événements s’engendrent dans une historisation primaire, autrement dit l’histoire se fait déjà sur la scène où on la jouera une fois écrite, au for interne comme au for extérieur.
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L’inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c’est le chapitre censuré. Mais la vérité peut être retrouvée ; le plus souvent déjà elle est écrite ailleurs. À savoir :
– dans les monuments : et ceci est mon corps, c’est-à-dire le noyau hystérique de la névrose où le symptôme hystérique montre la structure d’un langage et se déchiffre comme une inscription qui, une fois recueillie, peut sans perte grave être détruite ;
– dans les documents d’archives aussi : et ce sont les souvenirs de mon enfance, impénétrables aussi bien qu’eux, quand je n’en connais pas la provenance ;
– dans l’évolution sémantique : et ceci répond au stock et aux acceptions du vocabulaire qui m’est particulier, comme au style de ma vie et à mon caractère ;
– dans les traditions aussi, voire dans les légendes qui sous une forme héroïsée véhiculent mon histoire ;
– dans les traces, enfin, qu’en conservent inévitablement les distorsions, nécessitées par le raccord du chapitre adultéré dans les chapitres qui l’encadrent, et dont mon exégèse rétablira le sens.
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L’ambiguïté de la révélation hystérique du passé ne tient pas tant à la vacillation de son contenu entre l’imaginaire et le réel, car il se situe dans l’un et dans l’autre. Ce n’est pas non plus qu’elle soit mensongère. C’est qu’elle nous présente la naissance de la vérité dans la parole, et que par là nous nous heurtons à la réalité de ce qui n’est ni vrai, ni faux. Du moins est-ce là le plus troublant de son problème.
Car la vérité de cette révélation, c’est la parole présente qui en témoigne dans la réalité actuelle et qui la fonde au nom de cette réalité. Or dans cette réalité, seule la parole témoigne de cette part des puissances du passé qui a été écartée à chaque carrefour où l’événement a choisi.
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Car identifier l’ego à la discipline du sujet, c’est confondre l’isolation imaginaire avec la maîtrise des instincts. C’est par là s’offrir à des erreurs de jugements dans la conduite du traitement : ainsi à viser un renforcement de l’ego dans maintes névroses motivées par sa structure trop forte, ce qui est une voie sans issue. N’avons-nous pas lu, sous la plume de notre ami Michaël Balint, qu’un renforcement de l’ego doive être favorable au sujet souffrant d’ejaculatio praecox, parce qu’il lui permettrait une suspension plus prolongée de son désir. Comment le penser pourtant, si c’est précisément au fait que son désir est suspendu à la fonction imaginaire de l’ego que le sujet doit le court-circuit de l’acte, dont la clinique psychanalytique montre clairement qu’il est lié à l’identification narcissique au partenaire.
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Cet ego, dont nos théoriciens définissent maintenant la force par la capacité de soutenir une frustration, est frustration dans son essence. Il est frustration non d’un désir du sujet, mais d’un objet où son désir est aliéné et qui, tant plus il s’élabore, tant plus s’approfondit pour le sujet l’aliénation de sa jouissance. Frustration au second degré, donc, et telle que le sujet en ramènerait-il la forme en son discours jusqu’à l’image passivante par où le sujet se fait objet dans la parade du miroir, il ne saurait s’en satisfaire puisqu’à atteindre même en cette image sa plus parfaite ressemblance, ce serait encore la jouissance de l’autre qu’il y ferait reconnaître. C’est pourquoi il n’y a pas de réponse adéquate à ce discours, car le sujet tiendra comme de mépris toute parole qui s’engagera dans sa méprise.
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Il faudrait savoir ce que serait le moi dans un monde où personne ne saurait rien de la symétrie par rapport à un plan.
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[originalité de la pensée apportée par Lévi-Strauss avec la structure élémentaire]

Il met de bout en bout l’accent sur ceci, qu’on ne comprend rien aux phénomènes collectés depuis longtemps concernant la parenté et la famille, si on essaie de les déduire d’une dynamique quelconque naturelle ou naturalisante. L’inceste comme tel ne soulève aucun sentiment naturel d’horreur. [...] Il n’y a aucune déduction possible, à partir du plan naturel, de la formation de cette structure élémentaire qui s’appelle l’ordre préférentiel.
Et cela, il le fonde sur quoi ? Sur le fait que, dans l’ordre humain, nous avons affaire à l’émergence totale englobant tout l’ordre humain dans sa totalité – d’une fonction nouvelle. La fonction symbolique n’est pas nouvelle en tant que fonction, elle a des amorces ailleurs que dans l’ordre humain, mais il ne s’agit que d’amorces. L’ordre humain se caractérise par ceci, que la fonction symbolique intervient à tous les moments et à tous les degrés de son existence. [...]
La totalité dans l’ordre symbolique s’appelle un univers. L’ordre symbolique est donné d’abord dans son caractère universel.
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Ce n’est pas parce qu’ils étaient psychanalystes de naissance, sans avoir été psychanalysés, qu’ils n’étaient pas de bons psychanalystes.
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Le but et le paradoxe du Ménon est de nous montrer que l’épistémè, le savoir lié par une cohérence formelle, ne couvre pas tout le champ de l’expérience humaine, et en particulier qu’il n’y a pas une épistémè de ce qui réalise la perfection, l’arétè de cette expérience. [...]
Ce que Socrate met en valeur, c’est très exactement ceci, qu’il n’y a pas d’épistémè de la vertu, et très précisément de ce qui est la vertu essentielle [...], la vertu politique, par laquelle sont liés dans un corps les citoyens.
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Evidemment, nous avons tous tendance à croire que nous sommes nous. Mais nous n’en sommes pas si sûrs que ça, regardez-y de bien près.
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