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Citations de Jacques Lacan (1032)


Je vous prie de considérer ce point de vue, trop répandu dans l’analyse, comme devant être absolument écarté : le Malaise dans la civilisation est une œuvre absolument essentielle, première dans la compréhension de la pensée freudienne, dans la sommation de son expérience. Nous devons lui donner toute son importance et tout son poids : elle éclaire, elle accentue, elle dissipe les ambiguïtés sur des points, tout à fait distincts, de l’expérience analytique et de ce qui doit être notre position à l’égard de l’homme pour autant que c’est à l’homme, à une demande humaine de toujours que nous avons - dans notre expérience la plus quotidienne - affaire.
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Jacques Lacan
En psychanalyse, le réel désigne ce que l'intervention du symbolique pour un individu expulse de la réalité. Selon Jacques Lacan, le réel ne se définit que par rapport au symbolique et à l'imaginaire. Le symbolique l'a expulsé de la réalité. Il n'est pas cette réalité ordonnée par le symbolique, appelée par la philosophie représentation du monde extérieur. Mais il revient dans la réalité à une place où l'individu ne le rencontre pas, sinon sous la forme d'une rencontre qui réveille l'individu de son état ordinaire.
Défini comme l'impossible, le réel est ce qui ne peut être complètement symbolisé dans la parole ou l'écriture et, par conséquent, ne cesse pas de ne pas s'écrire.
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[le symptôme] représente le retour de la vérité comme tel dans la faille d’un savoir.
Il ne s’agit pas du problème classique de l’erreur, mais d’une manifestation concrète à apprécier « cliniquement », où se révèle non un défaut de représentation, mais une vérité d’une autre référence que ce, représentation ou pas, dont elle vient troubler le bel ordre…
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La théorie, ou plutôt le ressassement qui porte ce nom et qui est si variable en ses énoncés qu’il semble parfois que seule son insipidité y maintienne un facteur commun, n’est que le remplissage du lieu où une carence se démontre, sans qu’on sache même la formuler.
Nous tentons une algèbre qui répondrait, à la place ainsi définie, à ce qu’effectue pour sa part la sorte de logique qu’on appelle symbolique : quand de la pratique mathématique elle fixe les droits.
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toute notre expérience s’oppose pour autant qu’elle nous détourne de concevoir le moi comme centré sur le système perception-conscience, comme organisé par le « principe de réalité » où se formule le préjugé scientiste le plus contraire à la dialectique de la connaissance, – pour nous indiquer de partir de la fonction de méconnaissance qui le caractérise dans toutes les structures si fortement articulées par Mademoiselle Anna Freud : car si la Verneinung en représente la forme patente, latent pour la plus grande part en resteront les effets tant qu’ils ne seront pas éclairés par quelque lumière réfléchie sur le plan de fatalité, où se manifeste le ça.
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La parole en effet est un don de langage, et le langage n’est pas immatériel. Il est corps subtil, mais il est corps. Les mots sont pris dans toutes les images corporelles qui captivent le sujet : – ils peuvent engrosser l’hystérique, – s’identifier à l’objet du penis-neid, – représenter le flot d’urine de l’ambition urétrale, ou l’excrément retenu de la jouissance avaricieuse.
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On voit donc l’antinomie immanente aux relations de la parole et du langage. À mesure que le langage devient plus général, il est rendu impropre à la parole, et à nous devenir trop particulier il perd sa fonction de langage.
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Freud, dans la vie courante, je le vois très peu père. Il n’a vécu le drame œdipien, je crois, que sur le plan de la horde analytique. Il était, comme dit quelque part Dante, la Mère Intelligence.
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Il est certain que les principes, tout bien fondés qu’ils soient, de l’analyse des résistances, ont été dans la pratique l’occasion d’une méconnaissance toujours plus grande du sujet, faute d’être compris dans leur relation à l’intersubjectivité de la parole.
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[…] la méditation de Freud autour de la fonction, du rôle et de la figure du Nom-du-Père, comme toute sa référence éthique, tournent autour de la tradition proprement judéo-chrétienne, et y sont entièrement articulables.
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la rhétorique, la dialectique au sens technique que prend ce terme dans les Topiques d’ARISTOTE, la grammaire, et, pointe suprême de l’esthétique du langage : la poétique, qui inclurait la technique, laissée dans l’ombre, du mot d’esprit. Et si ces rubriques évoquaient pour certains des résonances un peu désuètes, nous ne répugnerions pas à les endosser comme d’un retour à nos sources. Car la psychanalyse dans son premier développement, lié à la découverte et à l’étude des symboles, allait à participer de la structure de ce qu’au moyen âge on appelait « arts libéraux ».
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Mais ne vous y trompez pas, l’ontogenèse reproduisant la phylogenèse n’est ici qu’un mot-clé utilisé à des fins de conviction omnibus. C’est l’onto qui est ici en trompe-l’œil, car il n’est pas l’étant de l’individu, mais le rapport du sujet à l’être, si ce rapport est de discours.
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Il y a une certaine désinvolture dans la façon dont la science se débarrasse d’un champ dont on ne voit pas pourquoi elle allégerait si facilement sa charge. De même, il arrive un peu trop souvent à mon gré, depuis quelques temps, que la foi laisse à la science le soin de résoudre les problèmes quand les questions se traduisent en une souffrance un peu trop difficile à manier.
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Autrement dit, connoter un domaine d’être celui de la croyance, pour autant qu’il en soit ainsi, ne me paraît pas suffire à l’exclure de l’examen de ceux qui s’attachent au savoir. D’ailleurs, pour ceux qui croient, c’est bien d’un savoir qu’il s’agit là.
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Le désir inconscient, c’est ce que veut celui, cela, qui tient le discours inconscient. C’est ce pourquoi celui-là parle. C’est dire qu’il n’est pas forcé, tout inconscient qu’il soit, de dire la vérité. Bien plus, le fait même qu’il parle lui rend possible le mensonge.
Le désir répond à l’intention vraie de ce discours. Mais que peut être l’intention d’un discours où le sujet, en tant qu’il parle, est exclu de la conscience ? Voilà qui va poser à la morale de l’intention droite quelques problèmes inédits, que nos modernes exégètes ne se sont pas encore apparemment avisés d’aborder.
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Objectivation abstraite de notre expérience sur des principes fictifs, voire simulés de la méthode expérimentale : nous trouvons là l’effet de préjugés dont il faudrait nettoyer d’abord notre champ si nous voulons le cultiver selon son authentique structure. Praticiens de la fonction symbolique, il est étonnant que nous nous détournions de l’approfondir, au point de méconnaître que c’est elle qui nous situe au cœur du mouvement qui instaure un nouvel ordre des sciences, avec l’avènement d’une anthropologie authentique.
Ce nouvel ordre ne signifie rien d’autre qu’un retour à une notion de la science véritable qui a déjà ses titres inscrits dans une tradition qui part du Théétète. Cette notion s’est dégradée, on le sait, dans le renversement positiviste qui, en plaçant les sciences de l’homme au couronnement de l’édifice des sciences expérimentales, les y subordonne en réalité.
Cette notion provient d’une vue erronée de l’histoire de la science, fondée sur le prestige d’un développement spécialisé de l’expérience. Mais aujourd’hui les sciences de l’homme retrouvant la notion de la science de toujours, nous obligent à réviser la classification des sciences que nous tenons du XIXe siècle, dans un sens que les esprits les plus lucides dénotent clairement.
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[…] l’exemple le plus pur du signifiant, c’est la lettre, une lettre typographique.
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Le désir en tant qu’il apparaît chez Freud comme un objet nouveau pour la réflexion éthique, est à resituer dans l’intention de celui-ci.
Le propre de l’inconscient freudien est d’être traduisible – même là où il ne peut être traduit, c’est-à-dire en un certain point radical du symptôme, nommément du symptôme hystérique, qui est de la nature de l’indéchiffré, donc du déchiffrable, c’est-à-dire là où le symptôme n’est représenté dans l’inconscient que de se prêter à la fonction de ce qui se traduit.
Ce qui se traduit, c’est ce que l’on appelle techniquement le signifiant. C’est un élément qui présente ces deux dimensions, d’être lié synchroniquement à une batterie d’autres éléments qui lui sont substituables, et, d’autre part, d’être disponible pour un usage diachronique, c’est-à-dire la constitution d’une chaîne signifiante.
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Accompagnant l’élan d’un de mes patients vers un peu de réel, avec lui je dérape sur ce que j’appellerai le credo de bêtises dont on ne sait si la psychologie contemporaine est le modèle ou la caricature. A savoir, le moi, considéré comme fonction de synthèse à la fois et d’intégration – la conscience, considérée comme l’achèvement de la vie – l’évolution, considérée comme la voie par où advient l’univers de la conscience – l’application catégorique de ce postulat au développement psychologique de l’individu – la notion de conduite, appliquée de façon unitaire pour décomposer jusqu’à la niaiserie tout dramatisme de la vie humaine. Tout va à camoufler ceci, que rien dans la vie concrète d’un seul individu ne permet de fonder l’idée qu’une telle finalité la conduise, qui la mènerait, par les voies d’une conscience progressive de soi que soutiendrait un développement naturel, à l’accord avec soi ainsi qu’au suffrage du monde d’où son bonheur dépend.
Il y a là des formes allégées de suggestion, si l'on peut dire, qui ne sont pas sans effet, et qui peuvent trouver d'intéressantes applications dans le champ du conformisme, voire de l'exploitation sociale.
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Si le sujet ne retrouvait dans une régression - souvent poussée jusqu’au stade du miroir - l’enceinte d’un stade où son moi contient ses exploits imaginaires, il n’y aurait guère de limites assignables à la crédulité à laquelle il doit succomber dans cette situation.
Et c’est ce qui fait notre responsabilité redoutable quand nous lui apportons, avec les manipulations mythiques de notre doctrine, une occasion supplémentaire de s’aliéner, dans la trinité décomposée de l’ego, du superego et de l’id, par exemple.
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