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Citations de Jacques Mazeau (62)


Déjà, Auguste descendait l'échelle avec Léone sur son épaule, Marcelline se lamentait. "Oh, mon Dieu ! Mon Dieu ! Comment c'est possible !" Parvenu au sol, le vieux se mit en colère. "Ferme-la donc ! Passe plutôt devant préparer ce qu'il faut !" Ils allongèrent Léone sur la table de la cuisine. Elle respirait. C'était l'essentiel ! Marcelline lui déboutonna son chemisier et retira les balles de blé qui lui emplissaient la bouche, Julia arriva quelques instants plus tard avec Anna et René. Ces derniers crurent que leur soeur était morte et se mirent à pleurer. "Foutez-les-moi dehors ! tonna Auguste, je veux rien entendre !" Marcelline lui prit le bras. "Calme-toi ! C'est pas ça qui va la faire revenir !" Julia s'approcha de Léone.
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Certaines métamorphoses de l’humain laissent désarmé quand on en ignore les ressorts. Comment comprendre qu’un homme, jusqu’ici admirable à tous points de vue devient soudain un tortionnaire sans foi ni loi ?
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«Emma rejoignit Émile, son grand-père, qui conduisait la moissonneuse. Elle l'observa un moment, admirative. Malgré ses soixante ans, l'homme portait encore beau. Pas très grand, musclé,
les épaules larges, bien campé sur ses jambes, il impressionnait toujours ses interlocuteurs, tant on le sentait enraciné dans sa terre, "sa femelle" comme il la désignait. De mémoire, Emma n'avait jamais vu homme lui tenir tête... Quant aux femmes, elle supposa qu'elles ne devaient pas résister longtemps à son charme...».
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La guerre était venue. En fait, je m'en rendais compte, celle-ci m'avait métamorphosé. Bien avant l'assassinat de Jeanne, ce conflit m'avait déjà endurci, mes opinions étaient devenus plus tranchées, j'étais bien moins idéaliste et sensible. Les horreurs que j'avais traversées comme résistant m'avaient fait abandonner bien des rêves et des espoirs.
Aujourd'hui, je ne croyais plus en grand-chose et l'homme m'apparaissait comme foncièrement mauvais, moi y compris. En ces heures sombres, je n'étais guidé que par le désir de vengeance, l'envie de tuer ou de faire du mal, sans pitié.
La guerre avait fait de moi un monstre.
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A cet instant, il les vit, là, juste derrière l'enclos. Edmond Lefort fichait une raclée à sa femme qui se défendait comme une tigresse ! Ils se refilaient des gifles, se tiraient les cheveux, s'invectivant comme deux pochards. Incapable d'en supporter davantage, Eugène s'évanouit
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- Tu sais, on gère son chagrin comme on peut. Il y en a qui pleurent, d'autres pas. Certains vont au cimetière, d'autres n'y mettent jamais les pieds. Je ne crois pas que cela ait à voir avec l'intensité de la peine ressentie. On gère les deuils comme on peut, avec tout ce qui nous a faits comme on est. Ce n'est pas toujours facile, crois-moi. Chacun a son point de vue sur la mort.
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- Une dernière question, dit-il.
- Je vous en prie.
- Vous ne semblez pas marquée par la mort de votre frère.
- Elle esquisse un sourire triste.
- Pourquoi le serais-je ? C'était voulu, écrit et décidé entre nous. Je devais le suivre. Il m'a manqué quelques secondes pour m’exécuter.
- Vous n'avez pas respecté le contrat.
- Qui vous a dit que je ne le respecterai pas un jour ?
- Tâchez plutôt de vivre, conclut Malville en se levant.
- Pourquoi ? demande Isabelle.
- C'est plus digne.
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Il y a quelques années, en compagnie de mon père, j'ai vu le film "Seven" avec Brad Pitt et Morgan Freeman. Marquant, pour le moins. Je l'avais trouvé génial, de même que l'assassin. A l'époque, pour rire, j'avais dit à mon père que si un jour je devais devenir tueur c'est lui que j'imiterais. Il avait haussé les épaules et m'avait fait la leçon. Aucun criminel ne peut-être un exemple, m'avait-il dit.
Pourtant aujourd'hui, c'est fait. C'est lui mon modèle.
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Sauvez une espèce en voie de disparition : adoptez un petit communiste !
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Malédiction et bénédiction n'ont jamais hâté la mort ni prolongé la vie de quiconque.
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Il songe à la victime. Elle devait être une très jolie femme.
Il ôte son imper, qu’il jette sur le siège arrière, puis s’essuie les cheveux et le visage avec des kleenex.
Un crime de psychopathe, se dit-il. Avec l’habituel symbole sexuel merdique, les yeux bandés avec la culotte.
En même temps, sans qu’il puisse se l’expliquer, il trouve que ça fait « presque trop ». En tout cas, c’est totalement incongru.
Il se promet de trouver le salopard qui a fait cela.
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Assise à sa place, Alouette attendait, les bras croisés, que Camille lui parlât. Celle-ci hésita sur l’attitude à adopter puis vint s’asseoir sur une table, proche de celle d’Alouette.
— Alors ? Ce mouchoir est bien à toi, n’est-ce pas ?
Occupée à dominer son inquiétude, Alouette ne parvenait pas à répondre. Reconnaître qu’elle en était la propriétaire, c’était admettre sa faute et risquer un scandale quand ses parents l’apprendraient.
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Il ouvrit la porte de la cuisine avec précaution pour éviter qu’elle ne grince. Marguerite était là, lui tournant le dos. Il l’observa. Assise à la grande table de chêne, au centre de la pièce, elle beurrait les tartines qu’elle lui destinait en attendant que le sifflet de la cafetière retentisse. Elle était belle, malgré la vieillesse. Droite, le chignon impeccablement coiffé, on aurait dit une châtelaine. Il s’approcha, croyant avoir trompé sa vigilance, mais elle se retourna alors qu’il se trouvait à quelques pas d’elle.
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Le trains s'immobilisa. Du revers de la main, Rachel effaça la buée sur la vitre. Nancy...Quelques lampes éclairaient le quai et se balançaient sous le vent. Une poignée de voyageurs grimpèrent en hâte dans la voiture. Le sifflet du chef de gare retentit quelque part dans l'obscurité. Le convoi s'ébranla à nouveau.Un homme entre deux âges, mal rasé, le regard vague, vint s'asseoir sur la même banquette que Rachel. Il grommela un bonjour, releva son col et se cala dans l'encoignure du compartiment, mâchouillant un mégot éteint.Rachel ramena les pans de sa gabardine sur ses genoux et s'intéressa aux lumières qui scintillaient au loin dans la nuit. Probablement celles de la ville. Elle ferma les yeux. Le balancement régulier du wagon, le choc répété des raccords de rails, le froid humide la ramenaient à son passé. Au vacarme des convois allemands charriant leur bétail humain vers les camps de la mort. Vers Auschwitz, Mauthausen, Dachau... Treblinka enfin, où son père et sa mère avaient terminé leur voyage, probablement un jour de décembre 1973. Il lui manquait un repère chronologique plus précis. Mais comment savoir ? A peine six mois que le cauchemar de la guerre avait pris fin. On en était encore à recenser les morts, pas à dater leur supplice.
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Quittant son siège, elle prit un léger recul et apprécia ce qu'elle venait de peindre. Si les nuances de couleur lui paraissaient satisfaisantes, le tout manquait d'animation. Elle ne retrouvait pas sur la toile la tension des ouvriers et des bêtes, qui constituait la beauté unique, quasi magique de cet instant. Elle n'avait pas su traduire cette violence - c'en était une, de son point de vue - qui opposait la terre et les hommes, ces derniers devant quasiment lui arracher leur subsistance.
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elle se réjouit de voir le soleil réapparaître. La route serait plus plaisante jusqu'à Pau. Mais son excitation n'était pas uniquement due aux conditions météorologiques. Elle était heureuse de retrouver Michel, elle ne l'avait croisé qu'à de rares reprises depuis leur dernière enquête dans les Cévennes. Elle se réjouissait aussi d'entamer de nouvelles recherches. Bien entendu, elle mélangeait sciemment les motifs de son euphorie pour ne pas admettre son trouble face à Michel.
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L'Allemagne, non contente d'avoir provoqué et sali l'honneur de notre beau pays à de multiples reprises, a ordonné à ses hordes barbares d'envahir notre sol pour nous asservir . Funeste décision ! Car chaque fois que notre terre est menacée, notre grand peuple, fier et brave, se lève en chantant haut et fort l'hymne national et se porte au-devant de l'ennemi pour lui infliger défaite et humiliation !
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Si l'on part du présupposé , comme l'a décrit John W.Dunne à partir de la théorie de la relativité , qu'il n'existe pas un temps qui passe mais plutôt un temps immobile où coexisteraient passé , présent et futur , ce qu'il appelle le temps sériel , il peut arriver que certains individus puissent voir des choses dans le passè comme dans le futur...
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Coudre, c’était laisser libre cours à ses pensées. Tandis qu’elle bordait, crantait, fronçait, son cerveau reprenait sa liberté. C’était agréable, car la vie lui paraissait plus douce. Pour un temps, elle oubliait les soucis de la journée, ses frayeurs, ses doutes…
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On ne va pas cesser d’être surveillés, interrogés, suspectés. Nous devons donc tenir un langage identique aux Boches. On ne sait rien ! On n’a rien vu ! On n’est au courant de rien !
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