Citations de Jacques-Olivier Boudon (30)
« Heureux mortel.Quand tu me liras , je ne serai plus ».
écrit Joachim Martin sur l’une de ses planches retrouvées » ..
« Ami lecteur, quand tu prendras femme demande- lui son instruction et non pas d’argent pour dot » ..page 34.
Mais Pasquier reste surtout, aux yeux de la postérité, le préfet qui a accepté de nommer un ancien forçat, François Vidocq, à la tête de la sûreté parisienne. Le mythe qui s'est développé autour de ce personnage est tel qu'on finit par en oublier que Vidocq a bel et bien existé, avant d'inspirer le personnage de Vautrin dans La Comédie humaine de Balzac ou celui de Jean Valjean dans Les Misérables de Victor Hugo, puis de devenir un héros de la télévision et du cinéma.
Le naufrage de la Méduse reste un drame humain dont les acteurs sont aussi ces soldats et matelots morts dans des conditions effroyables que ce livre cherche à faire sortir de l'anonymat pour leur rendre leur dignité, et à travers eux à toutes les victimes des drames contemporains auxquels le naufrage de la Méduse fait écho.
Heureux mortel, quand tu me liras, je ne serai plus. Sois plus sage que moi de 15 ans à 25 ne vivant que d'amour et d'eau de vie fesant peu et dépensant beaucoup.
Napoléon a clairement pris le parti de la Révolution, même s'il désapprouve les mouvements de foule.
Quelle vue déchirante ! des militaires ne pouvant plus supporter la soif qui les dévorait, s'étaient suicidés.
[L'auteur parle ici du propriétaire du château, et non de Joachim] :
Il recommande également à ses enfants de se marier dans un milieu comparable sur le plan de la fortune et termine son propos par cette projection dans l'avenir qui a dû marquer ses enfants au point qu'ils ont presque complètement rempli ses espérances :
" Voilà comment à votre place je voudrais arranger ma vie. Vous êtes quatre, trois garçons et une fille. L'un de vous serait militaire, un second prêtre, un troisième élève de l’École des chartes et bibliothécaire à Paris. La bonne petite Lydie resterait avec sa mère tant qu'elle vivrait pour la soigner et la consoler quand je ne serai plus là, puis si sa mère venait à lui manquer, elle irait habiter avec son frère l'abbé qui peut être, qui sait ? serait alors évêque."
Dans son numéro de mai 2017, le magazine "L'Histoire" rend compte du livre de Jacques-Olivier Boudon, "L'empire des polices" (Vuibert, 2017)
http://www.lhistoire.fr/livres/polices-imp%C3%A9riales
Associer les mots de police et de Napoléon conduit inévitablement à prononcer un nom : Fouché.
L'ancien conventionnel régicide, ministre de la Police à trois reprises de 1799 à 1815, incarne en effet une haute police qui a déjoué complots et conspirations et a contribué à la consolidation du régime, notamment en façonnant l'opinion publique. Mais Fouché n'est en fait qu'un des éléments visible d'un ensemble de services de police que Napoléon a restructurés dans le but évident de les mettre en concurrence afin de mieux les contrôler.
Il amalgame deux mots "acolytes" et "alcooliques", en un "alcoolytes" savoureux, qui laisse entendre que ses compagnons de fêtes étaient aussi amateurs de boisson.
« Il a trouvé dans l’écriture un substitut à une existence qu’il juge médiocre parce qu’il ne se sent pas reconnu par ses contemporains comme un homme cultivé. Il veut de ce point de vue sortir de sa condition d’anonyme et démontrer à la postériorité ses talents d’écrivain, au risque, en choisissant l’improbable support du revers des planches, de n’être jamais lu. La chance lui a souri. Aujourd’hui, par le truchement d’un livre, Joachim connaît une forme de notoriété qu’il avait manquée de son vivant. » (p. 159)
Napoléon est incontestablement emporté par le système qu'il a lui-même créé et qui le pousse à toujours faire la guerre pour asseoir et confirmer sa domination sur l'Europe.
Mon histoire est courte et sincère et france, car nul que toi ne verra mon écriture. C'est une consolation pour s'obligé d'être lu.
Heureux mortel, quand tu me liras, je ne serai plus
L'aventure qui s'est déroulée sur le radeau de la Méduse est bien sûr inscrite dans son époque mais elle atteint un degré d'intemporalité qui explique la force du mythe qu'elle a fait naître. Elle ramène l'homme à sa condition de mortel, prêt à tout pour assurer sa survie, pouvant aller jusqu'à effacer tout ce qui fonde la vie en société. Mais elle est aussi une leçon d'espoir, celle d'un sauvetage toujours attendu, qui rappelle que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
Les événements qui se déroulent à La Rochelle parmi les carbonari du 45ème régiment révèlent une forme d'amateurisme tout à fait compréhensible de la part de jeunes gens sans expérience et qui plus est privés de leur chef.
Dans les Deux-Sèvres, le garde de Massais est assassiné par un certain Trouet qu'il avait arrêté et qui s'était évadé avant de venir se venger. Ce type de gestes renvoie à une contestation plus générale de l'autorité nouvelle que représente les gardes champêtres dans les campagnes. Ceux-ci sont aussi régulièrement insultés, voire agressés, le recours au meurtre restant finalement exceptionnel.
En mêlant la laideur de cadavres mutilés, la force des corps musclés, la beauté des paysages marins et la couleur des ciels d'orage, Géricault fonde une nouvelle manière de peindre qui participe à la naissance du courant romantique en peinture, annonçant la confusion des genres que mettra également en scène le drame hugolien.
' J'épargnerai à voter Majesté le récit des scènes effroyables qui ont eu lieu sur ce radeau. Tout ce que la faim, le désespoir peut produire d'horrible a été commis pendant ces treize jours de désolation. Et je gémis que des journalistes aient révélé des faits dont le tableau ne devrait jamais être mis sous les yeux des hommes".