Jacques Vergès

Excellent essai sur la justice. Cet avocat lettré déploie une finesse d'analyse et une pertinence qui surpassent aisément celles de ses (nombreux) confrères qui se livrent à l'exercice. On n'est bien sûr pas obligé d'adhérer à toutes les idées, parfois très provocatrices, de celui qui a défendu à la fois les terroristes du FLN et Klaus Barbie, mais sa réflexion est toujours intelligente et stimulante. Recommandé aux esprits sans œillères.

Jacques Vergès est un avocat très célèbre dans les années 80 puisqu'il a défendu l'indéfendable, en l'occurrence Klaus Barbie. Le procès s'est déroulé à Lyon en 1987 mais c'est aussi un écrivain et lorsque son livre "les sanguinaires" est paru dans la série de livres "Crimes et enquêtes", je me suis empressée de l'acheter pour découvrir les sept portraits de tueurs en série, et notamment celui de Jack l'éventreur, un assassin qui m'a toujours fascinée, que beaucoup considèrent comme le premier tueur en série de l'histoire, peut-être de l'histoire britannique mais pas de l'Europe car Joseph Vacher, tueur en série français, avait déjà bien fait parler de lui auparanvant. Quoiqu'il en soit Jack l'éventreur restera une énigme car il a disparu en 1888 (mort ?) et le dossier devait être révélé au public cent ans plus tard, soit en 1988 et cela n'a pas été le cas donc les différentes thèses émises concernant l'identité du tueur qui aurait été proche de la cour royale peuvent presque se justifier (médecin de la reine, prince royal etc). Le mystère demeurera à jamais.

Les tueurs en série cités dans ce livre sont Jack l'éventreur, le boucher de Hanovre, le vampire de Dusseldorf, le nettoyeur au bain d'acide, l'étrangleur de Boston, le beau monstre de Seattle (Ted Bundy) et le cannibale du Milwaukee (Jeffrey Dammer).

Pour en revenir à Jack l'éventreur, il est le seul qui m'interpelle car justement personne ne connait son identité, et de ce fait, j'ai lu ou vu (documentaires en livres ou en émissions télévisuelles) tout ce qui pouvait se rapporter à ce mystérieux assassin, disparu un jour de 1888, aussi brutalement qu'il était apparu.

Et bien entendu, comme chaque fois qu'un livre ou un personnage m'intrigue, j'écris un poème ou un article.

Pour Jack l'éventreur, ce fut un poème.



LA LÉGENDE DE JACK



La calèche de la mort s'enfuit dans le noir.

Un corps mutilé gît, sans vie, sur le trottoir.

Jack vient de sacrifier encore une fois,

Une pauvre fille, prostituée aux abois.



La pauvreté règne dans ce lieu mal famé,

Les truands côtoient les putains désabusées.

On fréquente plus les bars que les chapelles.

Une vraie faune survit à White Chapel.



L'ange de la mort a déjà frappé cinq fois.

La population apeurée, est en émoi.

Les filles de joie arpentent dans la terreur,

Les rues, priant pour ne pas croiser le tueur.



On dit que c'est un virtuose de la pince.

Certains prétendent aussi qu'il serait prince.

Le bruit court qu'il serait médecin. Qui l'eût cru ?

Nul ne le saura ! l'étrangleur a disparu !



Les archives se sont à jamais refermées,

Le siècle est passé, rien ne fut révélé.

Jack a fait couler autant d'encre que de sang.

Le mystère demeurera toujours vivant.



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Viviane Barnet-Brosse

Recueil Petites histoires en vers et contre tout




Lien : http://www.sherryyanne.com/p..

Quoiqu'en pense les nostalgiques du temps où on lynchais avant de pendre les boucs émissaires immédiats, je recommande cet exceptionnel plaidoyer en faveur de notre mode de justice. Il est clair qu'il n'y a pas que des victimes d'erreur judiciaire en prison et que, quand on écoute les condamnés, ils sont toujours innocents comme l'agneau ("98% des geôles sont pleines d'innocents" dira ironiquement Badinter). Ça ne veut pas dire que le mis en examen est coupable. Il reste présumé innocent jusqu'à ce que l'affaire ai été totalement jugée. J'entends certains dire qu'il préfère un innocent en prison qu'un coupable en liberté ! Je leur souhaite bien du plaisir si, un jour, il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment.

Alors, oui, Vergès à un égo surdimensionné comme tous les pénalistes, mais il défend un droit fondamental, le droit à la justice. Sans cette fondation, pas de démocratie. A lire ou relire d'urgence, on frappe à la porte.

Grâce à cet ouvrage, je découvre la plume très agréable et redoutable de Jacques Vergès. En élaborant ce dictionnaire amoureux de la justice, il s’est efforcé de mettre en avant les dysfonctionnements que certains préfèreraient garder sous silence, comme il s’est astreint à le faire dans les prétoires, tout au long de sa carrière. Très inspirant et clivant, il démontre que la force de l’avocat se trouve dans sa combativité, lui-même s’étant battu pour de nombreuses « causes perdues » avec un courage remarquable. Au fil des pages, on en apprend un peu plus sur lui, sa vision de la justice, son mépris de l’injustice et des droits de l’hommistes, la défense de rupture. Citations à l’appui, il revient en détails sur des affaires et des histoires qui l’ont marqué. Ma tête fourmille en refermant ce livre.

L'Algérie s'indigne et s'insurge, les armes parlent, le sang coule et l'horreur se fait quotidienne.



L'Etat français instaurera un décret, celui que s'acharneront à dénoncer trois hommes de loi, des avocats.



12 février 1960, un décret est publié par le pouvoir français d'alors.



Tandis qu'un combat militaire se développe sur les terres d'Algérie, un autre conflit se met en place. Celui du terrain juridique.



La reconnaissance des accusés n'a plus de noms. Doit on reconnaître les événements d'Algérie comme un conflit opposant des combattants ou bien de simples malfrats qui détériorent des biens publics ou privés?



L'organisation judiciaire passe sous contrôle de l'Etat, les représentants de la loi s'insurgent et la colère se fait scandale d'Etat …..



…. l'histoire, ainsi se répète ….

Intéressant par des exemples bien choisis. Jacques Vergès démontre qu'il existe une justice pour les riches où les pires criminels évitent la prison et une justice pour les pauvres ou le moindre délit mineur mène à une peine d'emprisonnement parfois farfelue.

Jacques Vergès - Maître Vergès devrais-je dire - est un des avocats les plus célèbres et les plus charismatiques. Ce, pour les accusés qu'il a défendus, qui lui rapportent le surnom d'avocat des causes perdues, et par des discours et prises de position dans les médias.



Dans cette ouvrage, il revient sur le parcours de plusieurs tueurs en série et psychopathes depuis le XIXème siècle jusqu'aux années 1980 environ. Le Boucher de Hanovre, Jack l'Éventreur - évidemment -, le Vampire de Düsseldorf, Jeffrey Dahmer, Ted Bundy, ... En tout sept affaires criminelles qui ont défrayé la chronique en leur temps et terroriser les populations.



L'avocat cède ici la place au spécialiste en criminologie. Sans chercher à récuser la culpabilité des meurtriers, il s'efforce de les montrer tels qu'ils sont: des êtres humains, ni plus ni moins, et non les monstres différents de tout un chacun. Ce qui rassurerait en plaçant une frontière nette et hermétique : eux/nous. Pourtant il existe en dépit de tout raisonnement une fascination du public pour ces meurtriers. L'avocat la met en exergue en expliquant que c'est cette humanité commune avec le citoyen lambda qui pousse à un phénomène d'attraction-répulsion.



Jacques Vergès s'attache à la psychologie de ces tueurs, à leur passé/passif qui les a conduit à commettre les actes monstrueux que l'on sait.



Cet ouvrage faisait partie d'une collection des éditions J'ai Lu, "Crimes & Enquêtes" dans les années 1990. Ce volume est intéressant à lire même si, après des livres comme Chasseurs de Tueurs de Robert Ressler, ou ceux de Stéphane Bourgoin, on n'échappe pas à des redites, les cas étudiés étant souvent les mêmes.

L'avocat Jacques Vergès nous livre ici une plaidoirie très réussie concernant son client, Omar, dans l'affaire de l'assassinat de sa patronne. Il déroule l'enquête de ce crime qui semble soulever bien des interrogations puisqu'il a tout du mystère de la chambre jaune.

J'étais impatiente de lire cet ouvrage de Jacques Vergès, non seulement pour l'histoire dont il est question, mais aussi pour la personnalité de son auteur.

Je connais mal l'histoire d'Omar Raddad. Cette relation de l'affaire par le propre avocat de l'accusé m'a donc intéressée.

J'avoue que la manière dont l'enquête a été dirigée, prenant dès le début un parti-pris peu compréhensible m'a étonnée. Les faits relatés se sont quand même déroulés à la fin du XXème siècle et non au XVIIIème. De ce fait, le peu de zèle déployé par les enquêteurs pour exploiter l'ensemble des pistes s'offrant à eux semble étonnant...

Cet ouvrage était aussi l'occasion de découvrir la "plume" de Vergès. J'ai eu l'impression de lire une longue plaidoirie en faveur de son client (normal pour un avocat de la défense), mais j'ai été assez déçue par les nombreuses redondances dont l'avocat fait preuve. Je dois dire que, venant d'un ténor du barreau aussi connu, je m'attendais à un texte qui exploite plus profondément l'affaire et qui tourne moins en rond.

A noter : les annexes très intéressantes, dont l'arrêt de la Chambre d'accusation de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence. Pour tous ceux qui s'intéressent un tant soit peu au droit, cet arrêt est extrêmement intéressant à parcourir.

Ecrit avec une bonne dose d'humanité mais certaines années sont néanmoins passées sous silence.

Nul besoin d'apprécier Jacques Vergès pour adhérer à ces évidences.

A travers des exemples célèbres, il nous démontre que tout est mis en œuvre, parfois, pour cacher des scandales et laisser vivre tranquillement des criminels... mais de riches criminels ...

La justice cherche parfois à accuser à tord des suspects, dont certains iront en prison, d'autres seront exécutés pour calmer des foules qui crient à mort avant même de laisser le tribunal ou la cour juger les faits.

La justice, parfois, ne fait rien car les victimes ne valent pas un regard (les disparues de l'Yonne). C'en est révoltant.



Jacques Vergès dans ce livre ne fait finalement que confirmer mon avis sur notre justice qui parfois me sidère et en qui je n'ai pas confiance. Il le fait de manière extrêmement simple, précisément, en relatant parfaitement et clairement les faits. Il n'y a aucune zone d'ombre.



La question que je me pose, après lecture, est de comprendre cette passion qui anime l'avocat et qui le pousse à continuer de se battre dans un système parfois écœurant, révoltant, pour défendre sa notion de la justice, le droit à la défense. Je me plongerai dans le reste de ses publications.



Enfin, comment accepter que tous ceux qui ne peuvent ignorer ces injustices, notamment toute la profession, ne se révolte jamais ?

Bon nombre d'avocats et de magistrats savent se manifester pour défendre leur profession mais ne savent pas le faire pour défendre l'honneur de certaines victimes, pour montrer du doigt une justice qui ne l'est pas toujours envers les hommes.

Jacques Vergès est sans cesse montré du doigt par rapport à certains individus, que je ne nommerai pas, défendus par lui dans le passé. Néanmoins, il fait parti des courageux qui n'ont pas peur de mettre le doigt où ça fait mal, et sans aucun doute, attirer les foudres de certains hauts placés...

D’emblée, saluer le titre : il fait écho au pamphlet antigaulliste Mauriac sous de Gaulle de Jacques Laurent publié en 1964. D’un pamphlet il est également question avec ce Sarkozy sous BHL signé par ces deux redoutables rhéteurs que sont Jacques Vergès et Roland Dumas...
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