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Critiques de James A. McLaughlin (123)
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Dans la gueule de l'ours

Quand on lit beaucoup et encore beaucoup de romans dans la catégorie thriller / policier, on a souvent l'impression de lire la même chose, ultra calibré et stéréotypé pour passer un bon moment dopé aux rebondissements et au final, ne garder qu'un souvenir quelque peu flou de ce moment de lecture. Point de cela avec ce premier roman passionnant et original qui jouent des codes du thriller pour les faire mijoter à sa sauce éco-thriller. Cela peut déstabiliser voire ennuyer, moi cela m'a littéralement captivée.



Forcément, cela passe par un le personnage principal fort et fascinant. Rice Moore est gardien de la réserve privée de Turk Mountain dans les montagnes du Sud-Ouest de la Virginie. Il retrouve des carcasses d'ours dépecées, affreusement mutilées, les pattes coupées, la vésicule biliaire enlevée. Lui, l'étranger venue d'Arizona est déterminé à protéger farouchement son territoire. Lui qui vivait en mode autarcique et misanthrope va être obligé de sortir de sa tanière, forcé à interagir avec des montagnards rugueux et hostiles à tout discours écologiste les privant de ce qu'ils estiment être leur droit ancestral de chasser.



Ce personnage est très intéressant car à la psychologie très complexe, empli de contradictions. On découvre petit à petit ( lors de passages qui changent de police d'écriture, effort de lisibilité très bien joué par la maison d'édition ) son passé tumultueux et violent d'homme en fuite vivant sous pseudo mais ayant une vraie ligne morale qui dirige sa vie pour peut-être atteindre une forme de rédemption. Ce iatus entre passé louche et présent juste incarnant une cause écologique légitime est puissamment utilisé comme un ressort essentiel du récit.



Dans La Gueule de l'ours est en bien plus qu'un thriller même si les cent dernières pages sont haletantes à souhait, le passé et le présent de Rice Moore se confondant au point de le menacer. La conclusion est superbe. Mais ce roman est avant tout un roman atmosphérique aux confins du genre Nature writing que j'apprécie tant. Les chapitres centraux où Rice semble fusionner avec la nature des Appalaches dans une ambiance quasi hallucinatoire sont remarquables. Lorsqu'il revêt son costume de ghillie ( une tenue de camouflage parfaite tissée d'herbes et de branchages, jusqu'à son odeur âpre ) pour traquer les braconniers d'ours, Rice s'ensauvage, semble se détourner de l'humanité pour mieux embrasser la nature, ce qui fait ressortir en lui cette violence venue d'un passé qu'il pensait avoir mis derrière lui. C'est brillant. le titre original " Bearskin" ( " peau d'ours" ) en garde cette force.



Un thriller écologique beau et immersif, riche en caractère avec ce choix de s'emparer d'un angle mort du thriller : le commerce illégal d'animaux sauvages et de leurs organes, qui a quasi décimé l'ours de Chine en une vingtaine d'années pour se reporter sur l'ours américain.



Lu dans le cadre du jury Grand Prix des Lectrices Elle 2020, catégorie polar / thriller
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Les Aigles de Panther Gap

Bowman et Summer ont grandi dans un ranch du Colorado protégé comme une forteresse, presque caché entre falaises, montagnes et forêts, parcouru de torrents, de lacs, de prairies où paissent des bisons. Une éducation à la dure, à l'écart du monde, par un père paranoïaque qui les a élevés « pour qu'ils connaissent la vérité violente et dérangeante du monde (... ). Dans leur os. » L'ouverture spectaculaire, marquante, laisse dans les rétines l'image d'un garçon de onze ans qui sert d’appât pour un aigle de chasse. Recouvert d'une peau de loup avec des cous de poulets accrochés, il subit une terrible attaque sous l'oeil du père.





A partir de là, le lecteur est complètement happé par le destin de ce frère et cette soeur que l'on suit âgés de trente-cinq. Après une enfance fusionnelle, leurs chemins ont bifurqué : elle est restée au ranch pour le maintenir à flot, lui est devenu un vagabond proche de la nature. Un mystérieux héritage, celui de leur grand-père fondateur du ranch, resurgit. De l'argent sale, très sale. Sans doute une fortune. Evidemment l'explication à la paranoïa du père qui a voulu les préparer. Assurément une menace car des gangs patientent depuis des décennies pour s'en emparer.



La maitrise narrative de James est assez impressionnante : des flashbacks sur le temps de l'enfance et du passé des deux frère et soeur qui éclairent le présent en distillant pile aux moments opportuns des informations propulsives ; un thriller haletant, ultra tendu, quasi en mode course-poursuite autour de la question de ce sulfureux héritage. Et puis il y a ces superbes et originales pages de nature writing qui apportent beaucoup de densité à l'avancée du récit.



« Ne pourrait-il pas simplement rester ici ? Vivre ici seul et renoncer à son ego humain. Une sorte de pénitence pour être parti. Il pourrait survire assez facilement : il savait où trouver de m'eau, où creuser pour extraire des racines, se nourrir de baies sauvages aux côtés des ours noirs, poser des pièges, tendre une embuscade à un jeune wapiti. Il pourrait vire, son corps devenant plus fort tandis qu'il oublierait, oublierait, une inexorable entropie cognitive déchiquetant le moi qu'il avait construit pendant des années d'absence ? Comme des doigts effeuillant le duvet de chardon jusqu’à ce que les derniers filaments se séparent et partent à la dérive dans la brise ? Ne laissant que du vide. »



Comme dans son formidable précédent roman ( Dans la gueule de l'ours ), James A. McLaughlin sait rester au plus de l'humain. Le personnage du frère est somptueusement caractérisé. Complexe, sauvage, fragile et fort à la fois, Bowman évolue dans un espace-temps différent de celui des autres depuis qu'il poursuit un chimérique jaguar avec lequel il communique spirituellement tel un chaman qui entendrait les voix des Anciens, en l'occurence les Indiens Anasazis.



C'est avec ce personnage presque anachronique que l'auteur fait le mieux échos à des interrogations métaphysiques très contemporaines sur le rapport de l'Homme au monde et sa place dans la nature. Bowman n'aspire qu'à vivre en harmonie avec la nature, pour fuir le bond prométhéen d'hommes prédateurs et cupides incapables de se restreindre en cette ère destructrice de l'anthropocène. Ce n'est pas un hasard si l'aigle de chasse ( fil conducteur en filigrane du récit ) qui veut reprendre sa liberté, se prénomme Alecto comme une des Erinyes, ses entités vengeresses qui pourchassent ceux qui ont commis des crimes.



Un superbe thriller sombre et implacable, teinté d'écologie, qui impressionne par l'ampleur et la maitrise qu'il déploie.



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Dans la gueule de l'ours

Beau roman sauvage au coeur des Appalaches, avec quelques retours en arrière au Texas et en Arizona, avec un héros passionnant, plein de contradictions et de doutes, analysant soigneusement la qualité des décisions à prendre, pour réaliser les meilleurs choix possibles.



Il s'appelle Rice et porte le poids d'un passé violent, sentimentalement douloureux, il est devenu gardien d'une immense réserve naturelle où il découvre que les ours sont victimes de braconniers en vue de servir des tables asiatiques qui préparent leurs pattes et leurs vésicules biliaires. Son immersion dans cette nature où le danger vient des hommes, alcooliques, violeurs, violents l'amène dans toute une introspection personnelle trouvant son apothéose au moment de la décision d'appuyer ou non sur la gachette pour tueun homme.



Deux héroïnes confèrent encore davantage de dimension au roman, la première au passé, Apryl, partenaire de Rice, la seconde au présent, Sara, marquée par un viol subi quelques temps plus tôt. Rice ne s'érige pas en justicier, mais il veut protéger les ours, identifier et châtier les violeurs, quitte à risquer de perdre sa sécurité personnelle dans la réserve.



James A. McLaughlin introduit dans son roman d'autres personnages qui, de secondaires, sont amenés à jouer des rôles majeur, tel un shérif vieillissant, compréhensif, devant néanmoins faire respecter la loi. Une grande saveur émane des différents dialogues même si, souvent, peu de mots sont prononcés, ces échanges ajoutent à l'intensité de l'action sans la polluer aucunement.



La nature, avec arbres, ciels étoilés, canyon profond et sauvage, rivière tumultueuse, pluie diluvienne pour les scènes finales, constitue l'essence même de ce roman, les moeurs des animaux sont observées sans faire oeuvre naturaliste qu'il s'agisse des cerfs, des oiseaux, des ours, l'ensemble distillé poétiquement, faisant oublier parfois qu'il s'agit bien d'un roman noir.



Les hommages de l'auteur à la fin du livre vont bien au-delà de simples remerciements, il explique tous les apports indispensables d'hommes et de famille dont les membres lui ont très tôt donnné "de bons livres" à lire.



Dans la gueule de l'ours me semble être l'archétype d'un premier roman réussi, l'auteur levant peu à peu des voiles sur l'obscurité du passé de ses héros, laissant aussi ses lecteurs imaginer leur futur.
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Dans la gueule de l'ours

Après avoir séjourné dans une cellule de 10m², c'est dorénavant au cœur de 7000 arpents de réserve naturelle et privée, au fin fond de la Virginie, que règne Rice Moore. Une réserve dont il est à la fois le gardien et le responsable scientifique. Un mode de vie qui lui convient aujourd'hui très bien d'autant qu'aucun être humain ne vit à plusieurs kilomètres à la ronde. Aussi est-il étonné un jour de voir se pointer un homme près de son chalet. Un ramasseur de champignons qui tient à lui montrer quelque chose, du côté du versant de la montagne. Et c'est le corps d'une ourse décapitée, l'abdomen fendu, les pattes coupées, qu'il découvre, horrifié. Ce n'est que plus tard qu'il apprend qu'un sombre trafic sur les pattes et la vésicule biliaire des ours, destinés au marché asiatique, sévit sur les terres qu'il protège mais aussi que sa prédécesseur, une herpétologue, a été laissée pour morte, après avoir été kidnappée et violée par des hommes masqués...



Technicien certifié en biologie, Rice décide de se mettre au vert, au cœur des Appalaches, histoire de se faire oublier. Dans cette réserve, où subsistent encore des plantes et des animaux rares, la nature se révèle aussi belle que sauvage. Malheureusement, Rice va découvrir que les hommes aussi sont sauvages. Il se met alors en tête de traquer ces braconniers. Entre nature writing et polar, ce roman, d'une parfaite maîtrise dramatique, fait montre d'une grande originalité : de par les thèmes traités, de par la complexité des personnages dont on apprend au final peu de choses, les éléments du passé étant distillés au compte-goutte, de par l'immersion au cœur de cette nature sauvage, de par cette atmosphère oppressante, de par ces dualités nature/homme et animal/homme...

Un thriller écologique surprenant...
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Dans la gueule de l'ours

Voici un thriller au démarrage un peu lent qui se démarque positivement , grâce à son angle original: densité, descriptions minutieuses , décor: forêt sauvage des Appalaches, au coeur de la Virginie profonde, et surtout son immersion écologique fouillée , comme hypnotique.



Il s'intègre parfaitement à la catégorie Nature- Writing.



Rice Moore, en cavale, au passé tumultueux, se cache d'un cartel mexicain de la drogue qu'il a indisposé .

Désireux de se faire oublier à tout prix, il devient garde forestier de la réserve privée de Turk. Mountain , dans les montagnes du sud- Ouest de la Virginie.

Doté d'une personnalité complexe, attachante, pétrie de contradictions il se confronte à des gens du coin bien décidés à passer outre les interdictions de chasse sur ce vaste territoire boisé où la population animale est une véritable manne pour les trafiquants : notamment les pattes et la vésicule biliaire des ours, commerce lucratif destiné au marché pharmaceutique asiatique.



Fuite, poursuite, vengeance, intensité dramatique , magnifiques 150 dernières pages, braconnage, pièges , carcasses d'ours mises à jour Rice décide de mener l'enquête afin de bloquer ce commerce illégal peu connu.



Le lecteur assiste à une chasse qui se transforme en un huit clos forestier doté de descriptions riches, nombreuses , minutieuses: atmosphère, climat tendu à l'extrême , environnement de dame Nature en grand.....



On a l'étrange impression que Rice fusionne avec la nature, surtout lorsqu'il revêt son costume de GHILLLIE : tenue de camouflage, sorte de poncho , toile de jute, morceaux de tissu lacérés , touffes d'herbe et branches feuillues collées, le tout exhalant une odeur très âpre ..



Comment la nature et l'homme se transforment -Ils mutuellement ?

L'auteur, rigoureux maitrise son sujet et son art, il questionne la part d'animalité qui subsiste en nous.

Les chapitres alternant entre passé et présent dévoilent le personnage de Rice, son sens écologique et moral très poussé , son besoin absolu de rédemption .

Au final, pour moi qui connais peu ce genre un ouvrage époustouflant, à l'intrigue captivante, bluffant, bien écrit , passionnant , profond , couplé à une réflexion sur la nature et son devenir , le conflit entre les locaux qui chassent dans ces contrées depuis des générations et ceux qui se lancent dans la préservation des milieux naturels .

Grand merci à Kirzy qui m'a fait acheter cet ouvrage . ....

Qui peut ne pas plaire à tout le monde, : cause , l'aspect très descriptif de La Nature .

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Dans la gueule de l'ours

La venue de James Mc Laughlin au salon " Vins Noirs " de Limoges méritait bien une petite visite et un petit échange , non ? Sauf que , son français étant encore plus pauvre que mon anglais , non seulement la discussion a tourné court mais elle a dû aussi voir mes anciens profs de langue se retourner dans leur tombe . Bon , mais je ne suis pas rancunier et , aprés moults " Thank you , very good stories , have a nice day et welcome in Limoges " , je suis vite reparti avec dans les mains " Dans la gueule de l'ours " et une brève mais superbe dédicace .C'est le cas de le dire , je m'y étais bel et bien fourré , dans la gueule de l'ours .Bon , en même temps , j'étais trés fier de lui avoir serré la main , à James .

Le choix de ce roman s'est avéré tout à fait pertinent pour ma part et , à défaut de pouvoir communiquer convenablement avec l'auteur , ce fut un beau voyage dans les Appalaches , voyage littéraire , bien entendu , le titre n'incitant pas vraiment à un optimisme béat .

Ce thriller s'avère , à mon avis , trés efficace en ce sens que , non seulement il va nous plonger dans une nature sublime à parcourir , nous placer sur la route de braconniers tueurs d'ours à des fins commercialeset nous imposer un camp qui n'est pas exempt de tout mystère , celui de Rice Moor , un homme réfugié dans une réserve de Virginie où il essaie de se protéger d'un puissant cartel mexicain qui le traque , on s'en doute , pour de sombres raisons . Rice ," prends garde à gauche , Rice , prends garde à droite " , l'action va être présente au rendez vous et les pages filent à toute allure , addictives , entrainées par un style , un vocabulaire , des dialogues bien appropriés .

Au delà de cette histoire , sont posés nombre de problèmes contemporains et pas les plus vertueux , notamment ceux des trafics de drogue trafics d'organes animaux et de protection de l'environnement .Le tout est de trés bonne facture et , heureusement pour moi , judicieusement traduit .

Un thriller intelligent qui ne se contente pas d'aligner les actions violentes mais nous aide , s'il en était besoin , à mesurer un peu plus les dérives de notre société .

Et oui , James , nous n'avons guère pu échanger et c'est fort dommage car on sent votre érudition et vos idées généreuses dans ce livre .C'est promis , dans une autre vie , j'apprendrai mieux mes leçons , on se trouve tellement démuni quand la barrière de la langue nous prive de discussions palpitantes .Ce qui est sûr , par contre , comme je suis encore bien présent dans cette vie -là (..et nullement pressé de rejoindre l'autre , même si personne n'est jamais sorti vivant de la retraite ..) , ce qui est sûr , donc , c'est que je retrouverai mister Mc Laughin avec plaisir , dans ses romans .

Allez , à bientôt les amies et amis .Bonne fin de week-end et ...bon courage pour demain matin . le prochain ? Terra Alta .
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Les Aigles de Panther Gap

Chez les Girard la paranoïa se transmet de génération en génération. C’est presque génétique. Leur mode de vie d’ailleurs s’en ressent. Isolés sur les terres de Panther Gap ils vivent presque en autarcie. N’espérez pas être invité chez eux pour un brunch, ce n’est pas le style de la maison. Pour autant ils sont plutôt sympathiques, l’auteur évite le cliché des fous furieux complotistes survivalistes.

Alors qu’est ce qui les pousse à se comporter ainsi ? Des convictions profondes certes, mais pas seulement. C’est la faute de pépé. Il a fricoté en d’autres temps avec des types pas très recommandables. Pas du genre non plus à oublier une vieille rancœur, qui, il semblerait, s’est aussi transmise de génération en génération. Mais comme un homme averti en veut deux les Girard depuis sont sur leurs gardes. Léo le fiston est depuis toujours sur le qui vive, un passé flou, il semble en connaître un rayon sur la survie, les armes et la stratégie militaire. Bowman le petit fils est surprenant, à côté de lui Mike Horn peut aller se rhabiller. Animé d’un instinct sur développé il est plus à l’aise en pleine forêt équatoriale qu’en plein centre ville. Ses chances de survies semblent d’ailleurs plus élevées dans la première situation que dans la seconde.Summer la petite fille n’est pas en reste. Plus « civilisée », elle a un caractère franc et direct et ne recule devant rien. Téméraire elle sait aussi écouter son instinct. Son lien avec son frère est très fort. Il y a aussi tonton Jeremy, ancien navy seal, et tonton Darwin, cuistot de son état. Ne le sous estimez pas, manger est la base de la survie tout le monde sait ça, et puis qui manie mieux les couteaux qu’un cuistot ?



Évidemment il y a le grain de sable : Sam, avocat fiscaliste et accessoirement randonneur paumé suite à un petit imprévu. Il va se retrouver sur les terres de Panther Gap et mettre un bazar improbable. Heureusement pour lui Summer a un bon pressentiment et le chien, Marco, l’a à la bonne. Mine de rien c’est un allié de taille.



Les animaux chez les Girard sont des individus à part entière, pas des êtres considérés comme inférieurs, j’ai beaucoup aimé cet aspect. J’ai adoré rencontrer Alecto, un aigle qui en impose et qui aurait certainement beaucoup à apprendre aux humains. C’est elle (oui c’est une dame) que l’on rencontre en premier. Et quelle entrée en matière !



J’ai été happée par les premières lignes. Le lien avec la nature, les animaux, les descriptions des lieux, l’attachement de cette famille au vivant, qu’il soit animal, minéral ou végétal m’a embarquée et séduite. Cette famille qui se place sur le même plan que ce qui l’entoure et non en maître, en dominant, a eu tout de suite mon adhésion. Un parfum de chamanisme s’est mis à flotter sur les pages, mêlé à des réflexions écologiques, puis à des questionnements sur l’Homme et ce qui pourrait être appelé, selon le point de vue où on se place, sa déchéance plutôt que son évolution.



L’histoire alterne entre les années 80/90 et les années 2000. Peu à peu les éléments sur ce qui a précédé ces périodes se révèlent mais pas totalement. L’auteur dénonce la main mise post colonialiste des grandes industries des pays riches sur les terres des autochtones, avec des manières de malfrat de la pire espèce. Une histoire intelligente, engagée, qui vous tient en haleine, j’adore.



Puis l’intrigue a pris le pas sur tout le reste et toutes ces réflexions sont passées au second plan, n’ayant plus pour seul objectif que de servir l’histoire. Dommage, d’autant que si, initialement, tout ceci était plutôt bien mené et les évènements bien articulés, par la suite j’ai été frustrée par plusieurs choses. Tout d’abord le manque de liant de l’intrigue arrivé à mi parcours, beaucoup d’ellipses, de questions qui restent en suspend, et par dessus tout, une fin qui laisse un goût d’inachevé. Trop expéditif. Je reste avec plus de questions que de réponses. Comme une promesse non tenu. Côté personnage il y a de trop grandes différence. Ceux de Léo et Bowman sont très fort et éclipsent un peu les autres. J’ai attendu pendant tout le livre que le personnage de Summer se révèle, en vain. J’ai attendu de savoir ce que Bowman allait faire de sa différence, en vain.



Il y a une grande originalité dans ce récit mais j’ai l’impression qu’elle n’a pas été exploitée jusqu’au bout. Je n’arrive pas à me détacher de cette impression de gâchis.



Cependant, une fois le livre refermé il me reste des questions induites par ma lecture. Comme des provocations de l’auteur.

Sommes nous devenus si étrangers à notre nature que nous en avons perdu notre instinct de survie au point de nier le suicide écologique engendré par notre mode de vie ? L’argent a t’il à ce point annihilé tout bon sens chez l’Homme ? Savons nous encore vivre avec la nature qui nous entoure ou ne savons nous que tenter de la soumettre ?

Au moins là je ne peux pas lui en vouloir de ne pas avoir apporter de réponses. D’ailleurs à ce sujet, vous avez le choix entre les 3 questions et 3 heures pour répondre après je ramasse les copies!
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Dans la gueule de l'ours

Critiques positives d'amis babéliotes, envie de ne pas trop réfléchir et de passer un moment de détente.

C'est réussi avec ce beau roman très rythmé et possédant un je-ne-sais-quoi de dépaysant : peut être la complexité des personnages, la sensation de lire du "vrai".

Bon, soyons honnêtes, certaines explications, certains passages m'ont semblé un peu "tirés par les cheveux" mais cela ne nuit pas à l'ensemble.

Le héros est bien construit; son mental, intérêt principal de ce polar/thriller (plutôt thriller) mérite que l'on se ménage un petit moment de lecture en sa compagnie.
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Dans la gueule de l'ours

Quoi de mieux qu’un gigantesque parc naturel privé à gardienner dans les Appalaches, quand les tueurs d’un cartel de la drogue sont à tes trousses pour te faire payer l’addition de ton ancienne vie ? C’est là, dans les montagnes de Virginie, que Rice Moore s’est posé, avec pour mission de protéger la faune et la flore de cette réserve tout en y menant un certain nombre de relevés scientifiques.



Loin de l’oubli recherché, le séjour de Rice va rapidement s’annoncer rude entre chasseurs locaux peu désireux de respecter le principe de propriété privée sur des terres de chasse historiquement communes, braconneurs massacreurs d’ours pour alimenter un trafic de vésicules biliaires vers l’Asie, et gangs locaux soupçonnés du viol de sa prédécesseure et manifestement décidés à s’en prendre à lui.



Tel un Rambo-écolo du XXIe siècle, Rice va se réfugier dans ce qu’il connaît le mieux, la nature, pour s’y fondre et y combattre. Car cet environnement naturel incroyablement riche est le personnage principal de Dans la gueule de l’ours, de James A. McLaughlin, traduit par Brice Matthieussent. Superbement décrit, c’est là que tout se joue, au cœur d’un vallon, à flanc de ravin, entre ours, abeilles ou chiens… et humains.



Sauf qu’à osciller constamment entre roman noir et nature writing, le roman finit par se perdre un peu entre les deux, générant parfois quelques longueurs dommageables. Mais rien qui ne gâche une belle écriture, une belle atmosphère et quelques réflexions poussées sur la propriété de la terre, le partage des espaces entre nature et humains, ou la part animale qui sommeille en chaque homme.



Mention spéciale enfin au soin apporté à l’édition de ce livre par Rue de l’échiquier : de la couverture au choix des polices en passant par le joli papier et la citation du traducteur en Une, tout est parfait et en fait un éditeur à suivre !
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Dans la gueule de l'ours

Direction la Virginie, les Appalaches, une réserve privée qui protège, entre autres, les ours du braconnage. Le gardien de ladite réserve a un passé, qui évidemment va venir troubler sa tranquillité, et que l'on va découvrir au fil de ces pages botanico-forestières. J'apprends que ce livre, doublement primé (Prix Allan Poe 2019, Grand prix de la littérature policière 2020), est classé dans la catégorie "Nature-writing" (si si !). Pour moi, ce sera trop de nature étouffant l'intrigue, à l'asphyxier même. Je voulais lire un polar, tant pis.
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Dans la gueule de l'ours

Mentionné sur la quatrième de couverture, l’auteur a reçu le Prix Edgar Allan Poe du Premier Roman. En lisant cela, je me suis dit que j’allais passer un très bon moment de lecture. Mais, je dois vous l’écrire tout de suite, ma lecture a parfois été un peu laborieuse et mitigée. Pourquoi, me demandez-vous? Je vous explique tout ça dans les quelques lignes à venir mais attention, tout n’est pas négatif pour autant comme ces quelques mots pourraient le laisser supposer….



Avant tout, c’était une totale découverte pour la maison d’édition : “Rue de l’Echiquier” . En m’informant un peu sur Internet, j’ai découvert qu’il s’agit d’une maison d’édition indépendante, spécialisée dans l’écologie et dans tous les sujets qui s’y rapportent tels le changement climatique ou l’engagement citoyen. Vu la concurrence féroce qui règne entre les grandes « enseignes », j’ai trouvé que c’était une bonne initiative de la part du magazine Elle et de l’équipe organisateurs du Grand Prix des Lectrices de mettre en lumière ce genre de maison d’édition.



Pourquoi j’ai évoqué en guise d’introduction, une lecture un peu difficile ? C’est que, en plus de compter presque 500 pages, le bouquin est très dense et comporte beaucoup de descriptions de l’atmosphère et de l’environnement. Ce n’est pas que je sois réfractaire à toute forme de descriptions ou de plantage de décors. Mais où le bât blesse, c’est qu’elles sont trop nombreuses à mon goût et qu’elles prennent parfois trop d’espace vis-à-vis de l’intrigue principale. C’est ainsi que je me suis surprise, plusieurs fois, à lire certaines pages en diagonale, tant elles me paraissaient sans fin.



Premier livre de l’auteur, il a été salué par la critique américaine et c’est clairement mérité. La qualité du style d’écriture est indéniable et l’auteur, James A. McLaughlin, maîtrise à la fois son art et son sujet. Après avoir voyagé dans les Appalaches, par ma lecture de « Sugar Run » de Mesha Maren (chez Gallmeister), déjà dans le cadre de la sélection mensuelle pour le jury auquel je fais partie, c’était là en quelque sorte un retour aux sources, même si les deux auteurs me les ont dépeintes de manière diamétralement opposée.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, dans la catégorie « Polar », de la sélection pour le mois
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Dans la gueule de l'ours

Rice Moor, qui a trempé dans des trafics louches au Sinaloa, tente de se faire oublier de l'autre côté du continent, un job de garde forestier dans une réserve privée.



Malgré la menace de mort des sicarios du cartel et malgré le viol et le passage à tabac de la précédente gardienne de la réserve par les chasseurs, métamorphosé par une année en tôle, il va s'attaquer aux braconniers traquant les ours dont la vésicule et les pattes sont si prisées par les japonais.



Du bon nature writing, une fin complètement surréaliste mais on s'en fout. C'est trop bon!

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Dans la gueule de l'ours

Les ours sont des animaux qui ont toujours fasciné les hommes quel que soit leur âge.

Qu'il soit un enfant avec sa peluche protectrice sous les bras ou un adulte, l'être humain ne peut qu'être émerveillé par la beauté de cet animal fort et puissant...

Et pourtant, même si ce mammifère est une espère protégée qui est admirée par un grand nombre, ce grand prédateur est recherché pour ses vertus médicinales... En traquant cet animal pour en extraire seulement quelques organes, est-ce que certains hommes ne deviennent-ils pas des bêtes infâmes?



En lisant ou écoutant le premier roman de James A. McLaughlin, on découvre un magnifique ouvrage de Nature Writing qui nous plonge dans une chasse à l'homme et à l'ours. Qui est donc finalement le chasseur et sa proie ? En venant se cacher dans une réserve privée de Virginie, Rice Morre était loin de se douter de ce que lui réserverait son poste de garde forestier et de la traque qu'il allait devoir mener contre des braconniers expérimentés...

Voici un thriller très original sur fond écologique qui a réussi à me surprendre tout au long de son écoute. On est vraiment dans une découverte perpétuelle que ce soit de la faune, de la flore ou encore des réalités auxquelles le garde forestier doit faire face. Même si j'ai, à de nombreuses reprises, retenu mon souffle, j'ai vraiment passé un très bon moment d'écoute. J'ai trouvé que la voix de Guillaume Orsat collait parfaitement au personnage de Rice Morre auquel je me suis très facilement attachée, et ceci grâce au portrait psychologique assez travaillé fait par son auteur.



Je tiens à remercier les Editions Audiolib et Netgalley France pour m'avoir permis de découvrir ce récit qui m'a beaucoup marqué... En effet, j'ai terminé son écoute il y a déjà quelques semaines et pourtant, je m'en souviens comme si je venais de le terminer...
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Dans la gueule de l'ours

Les Appalaches, le braconnage des ours, la forêt primaire et l’observation de la nature...

Ce thriller au démarrage un peu somnolent s’intègre parfaitement dans la catégorie littéraire Nature Writing



Rice, gardien forestier d’une réserve privée de Virginie, se confronte à des autochtones « brut de décoffrage », bien décidés à passer outre les interdictions de chasse sur un territoire immensément boisé où la population plantigrade est une manne pour trafiquants (pattes et vésicule biliaire lucratives sur le marché pharmaceutique asiatique).



Teigneux, passablement fracassé par son propre passé de trafiquant, Rice tient à démasquer des braconniers qui n’ont rien à perdre. Une chasse qui va se transformer en huit clos forestier avec une minutieuse chronologie du suspens.



Très descriptif de la nature, le livre, avec une orientation introspective, ne se distingue pas par sa nervosité narrative, mais accorde néanmoins en crescendo des pointes de tension et violences dans le quotidien d’un individu en osmose avec son environnement.



Guère convaincue par un démarrage poussif, j’ai fini par beaucoup apprécier cette lecture pour cette immersion écologique comme une parenthèse de respiration. Un thriller au ton original qui tient le rythme en questions et suspicions, psychologique et parfois hypnotique.

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Dans la gueule de l'ours

Ce thriller/ Polar écologiste sort de l'ordinaire et a réussi à me passionner,moi qui ne suis pas une inconditionnelle du genre. On dit parfois d'un roman que la nature y tient un rôle au même titre qu'un personnage. Je dirais que dans celui ci cela va plus loin car la hiérarchie des espèces s'efface au profit d'un plaidoyer pour le Vivant.

Rice,le " héros" du roman semble parfois se fondre dans la nature splendide des Appalaches, supprimant les frontières, pour vivre une symbiose totale avec l'énergie universelle. Je précise qu'il n'y a rien d'esoterique dans cette formidable épopée. L'intrigue mêle avec brio la lutte écologique et le milieu des narco trafiquants avec une trame tout à fait originale qui flirte même de temps en temps avec le western. Je.A. McLaughlin joue du temps,de l'espace,de rythmes différents et de personnages hors du commun pour tenir le lecteur en alerte, en attente et dans le plaisir et l'étonnement permanent.

On découvre ,par des Come Black ,que Rice a échappé au cartel mexicain de la drogue après avoir vécu des évènements traumatisants. Il est chercheur biologiste et a trouvé un poste de garde forestier dans les Appalaches. Ce lieu de nature magique et envoûtant n'est pourtant pas exsangue de brutalité. Rice va déployer toute son énergie pour traquer des braconniers qui massacrent les ours et en comprendre le sens. Parallèlement il va chercher à lever le voile sur les agressions odieuses dont a été victime sa predecesseuse.

Je partage l'enthousiasme des américains pour ce roman et le recommande sans réserve à tous les amoureux de la nature mais aussi des intrigues originales et bien ficelées .
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Les Aigles de Panther Gap

« Mais la famille, ce n’est pas rien. Tu finiras par t’en rendre compte. »



D’abord, il y eut le grand-père Martin, qui fit (mauvaises) fortunes par le passé dans des affaires douteuses et planqua en Suisse une partie de son magot afin qu’il serve d’héritage à ses descendants bien des années plus tard.



Puis le père Léo, qui connut avec la CIA son époque barbouze en Afrique avant de revenir au sein du ranch-bunker de Panther Gap dans le Colorado où, rejoint par ses beaux-frères Jeremy et Darwin, il entreprit d’élever ses enfants Bowman et Summer.



Les élever ou plutôt les préparer à cet avenir qui ne manquerait pas d’arriver, le jour où il serait temps de récupérer cet héritage et d’affronter les mafias et cartels des vies antérieures qui souhaiteraient également le récupérer.



Une éducation qui rendit Bowman et Summer quasi-inséparables, liés par la nature et l’invisible fil mystique qui unit ceux qui s’y sont pleinement immergés, devenant animal parmi les animaux, vivants dans le vivant, célébrant le solstice et le feu qui font renaître.



« On leur avait enseigné les plantes et les animaux, on les avait encouragés à les rechercher, à les considérer en tant qu’êtres au même titre qu’eux-mêmes, à les nommer, à les dessiner, à en découvrir de nouveaux, à comprendre comment ils étaient liés à tout le reste. »



Sauf qu’un jour, Bowman partit…



C’est avec le joli souvenir du premier livre de James A. McLaughlin que je me suis plongé dans Les aigles de Panther Gap, traduit par Christian Garcin. Et j’y ai vite retrouvé tout ce que j’aime : un style léché, une trame qui prend son temps pour se poser avant de devenir addictive et une énorme bouffée de nature writing comme je les aime.



Avec le même bémol que dans le précédent : une certaine longueur qui finit parfois par perdre un peu son lecteur, avant qu’heureusement, le rythme de l’intrigue ne le récupère. Mais tous auront-ils le courage de poursuivre jusqu’au bout ?



À l’image de l’aigle Alecto, sans pitié avec le père comme pour le punir de ses errements passés mais apaisé par Bowman et Summer, le livre est habité par un souffle de vengeance et le moment tant attendu qui devait voir la famille libérée de ses dettes, devient celui de l’heure – sanglante - des comptes.



Pour soutenir cette atmosphère particulière qui fait le charme du livre, McLaughlin y ajoute une dimension mystique symbolisée par la quête d’un jaguar rédempteur ou par l’échange avec les animaux et les ancêtres.



« Il y avait les Autres, qui devraient être ici. Ils prirent forme dans son esprit, les fantômes des Anciens, les bisons, les Longhorn sauvages éparpillées. Des wapitis, des cerfs, des orignaux et des antilocapres, des coyotes, des couguars, des hiboux, des faucons. Une famille de loups. Les ours noirs, le grizzly discret et furtif, le carcajou. Les aigles. »



Un livre dense et profond, avec mention spéciale pour la couverture particulièrement réussie.

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Dans la gueule de l'ours

Dans la gueule de l'ours (« Bearskin » en VO) | James A. McLaughlin | 416 pages| J'ai Lu | 2018-2019.

Rice, surveillant d'une réserve naturelle immense, est le personnage principal. L'histoire débute quand Rice est en prison, puis on revient en arrière pour nous expliquer comment il en est arrivé là.

« Tu es ici tout seul depuis trop longtemps, pensa-il. Tu te transforme en ermite. Tu accueilles des inconnus imaginaires. »

Il rencontre « le cueilleur de champignons » un individu énigmatique, qui s'exprime avec très peu de mots. Il tient à lui montrer le cadavre d'une ours…

D'autres personnes découvrent différentes dépouilles similaires.

Une triste histoire d'agression refait surface… Tout cela est-il lié ?

Il y a certains moments assez mou…

Ça parle beaucoup de guns !

En fait je n'ai pas tellement aimé que cela … J'espère néanmoins que le livre trouvera son audience.

Page 146 j'ai presque abandonné… En plus, y'a vraiment aucune scène de sexe !x) Il se passe pas grand-chose, mais c'est détaillé.

Des personnages disparaissent dans la forêt !

J'ai tout lu mais je n'ai pas pris beaucoup de plaisir…

Le héros se cache… Témoin d'une sombre histoire de drogue.

Rice parle aux ours fantômes.

Je ne sais pas trop à qui parlera ce livre !! èé Mis à part aux gardes forestier ou à ceux qui adorent les ours viscéralement xd !...

Merci de m'avoir lu.
Lien : https://www.instagram.com/ch..
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Dans la gueule de l'ours

A la croisée du thriller, du roman noir et du nature/eco/writing, Dans La Gueule de l’Ours est un premier roman original et captivant qui a pour cadre Les Appalaches au sud de la Virginie. Un mélange des genres qui peut surprendre, mais qui m’a immédiatement captivée par sa nouveauté. D’ailleurs on est embarqué dès le prologue, dans une scène saisissante ou Rice Moore, le personnage principal est impliqué dans ce qui est peut-être son passé ou son futur, un procédé adroit qui ne manque pas de nous donner envie de lire très vite la suite.



Rice Moore commence juste à retrouver la paix dans une réserve privée des Appalaches où il a été embauché comme garde forestier et homme à tout faire. C’est là qu’il a trouvé refuge pour se faire oublier d’un cartel mexicain auquel il doit des comptes en Arizona. La vie sauvage et solitaire en contact direct avec la nature le remet en prise directe avec sa formation de biologiste. Mais sa tranquillité fragile est ébranlée lorsqu’il découvre la carcasse d’un ours de la réserve auquel on a coupé les pattes et enlevé la vésicule biliaire – des éléments prisés dans la pharmacopée chinoise. Il va devoir alors commencer à traquer le ou les braconniers au risque de compromettre sa couverture.



Le personnage de Rice Moore est vraiment intéressant, car on ne sait jamais où placer le curseur avec lui, est-ce que c’est un gentil ou fait-il partie des vilains ? Il a l’air paisible, amoureux de son environnement, et pourtant, lorsqu’il doit faire face à un danger humain ou animal, rien ne l’arrête. Son courage physique est impressionnant, on pourrait presque croire que c’est un ancien militaire. Très Intéressante aussi la façon dont il arrive à se couler des jours durant dans la nature sauvage, la forêt primaire de la réserve, pour comprendre son fonctionnement et ses ennemis, il y devient presque ‘animal’. De courts chapitres sur sa vie passée (en italiques dans le texte) s’insèrent ça et là dans le roman, et aident peu à peu à jeter un éclairage sur la personnalité complexe de Rice.



Une sorte de thriller dans une nature sauvage qu’on n’arrive pas à lâcher, d’autant plus que les évènements s’accélèrent dans le dernier quart du roman. Les descriptions de la réserve naturelle avec sa forêt primaire, ses gorges, ses falaises à pic, tous ses recoins inexplorés et sa faune donne au récit une autre dimension, presque hors du temps. C’est indéniablement un premier roman très réussi.



Merci à @Wyoming et @Kirzy pour la découverte.

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Dans la gueule de l'ours

Rangé des Narcos, désormais ranger (prononcer rangeur) dans une propriété des Appalaches, Rice est le héros de ce singulier roman. Il se retrouve, à l'insu de son plein gré, replongé dans un passé qui aurait clairement heurté la Comtesse de Ségur. Il croisera le destin tout aussi traumatique de Sara.

J’ai tendance à me méfier comme d’un tweet de Sandrine Rousseau, de l’appellation « Nature writing » qui verse parfois dans un rousseauisme (J.J cette fois) mal digéré.

La première scène, une version « wild » de notre sage apiculture, a de quoi rassurer. Le lecteur s’inquiète pour Rice car la description est précise et haletante. Le reste du livre, avec ses récurrentes plongées dans un grand vert menaçant, sera à l’avenant : Mc Laughlin connait son affaire biologique.

Il sait, tout au long des 400 pages, dérouler l’intrigue narrative tout en dressant le portrait d’un homme complexe. Complexe et changeant parce que le contact du milieu naturel modifie la personnalité tout autant que les interactions humaines. La forêt est ici non pas un décor où se plaque une intrigue policière mais, bien un personnage à part entière.

Et puis, il y a ces fameux ours du titre auxquels il faut éviter de faire des guili-guili mais, au contraire, approcher avec une tenue « ghillie » ! Ces pauvres plantigrades ont de quoi se faire de la bile ou plutôt ne peuvent plus s’en faire car la vésicule du même nom est très recherchée dans la médecine chinoise. Ecrit en 2018, l’écrivain a eu du flair : certes, c'est logique du fait de ses préférences littéraires mais une recherche rapide sur internet m'a en effet appris que pour les Diafoirus de l’Empire du Milieu, cette glande constituerait une panacée contre le COVID. Un sirop typhon quoi ! L'occasion de nous souvenir de Richard Anthony, l'ursidé du Rock hexagonal, qui n'entend plus siffler le train depuis 8 ans déjà.

Mais revenons à nos ours américains : depuis que le livre a été écrit le braconnage s’est amplifié.

Si, à la lecture de tous ces arguments garantis exacts, je ne vous ai pas convaincu de découvrir ce livre original, alors : « Bonne nuit, les petits ! »

https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2020/03/la-chine-preconise-la-bile-dours-pour-lutter-contre-le-coronavirus
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Dans la gueule de l'ours

Lu il y a quelques semaines, mais hésitante sur ce que j'allais en dire. La littérature américaine est assez singulière je trouve, en particulier pour les romans noirs. J'aime lire différents styles, mais ici quelque chose m'a déplût, je ne sais pas trop quoi. Pourtant, l'histoire est intéressante. Un prisonnier échappé, dont on découvre peu à peu pourquoi il se trouvait en prison, se cache dans un autre Etat des Etats-Unis et se fait embaucher comme gardien d'une réserve naturelle. Il découvre que des ours sont sauvagement tués pour leur prélever des organes dont les Chinois sont très friands et décide de faire la chasse aux braconniers et qui sait, démanteler un réseau très prolifique. Le cartel mexicain de la drogue, toujours à ses trousses, ne lui facilite pas la tâche. Le héros, car il agit comme un vrai de vrai, seul contre tous, ne fait pas exception à l'image que l'on se fait du héros. Personnage solitaire, taiseux, bourru, viril, timide avec la gente féminine, il est très attachant.



Je pense que ce sont les lieux qui m'ont déplu. Je n'aimerais pas y être. Et donc, être projetée dans un patelin complètement isolé, sans attrait aucun, côtoyer de vrais culs-terreux aussi méchants qu'ignares, sentir la moiteur du climat et les piqûres de moustiques, ou me retrouver poursuivie dans le désert au milieu des cactus, je ne peux pas dire que ça a été ma tasse de thé. Et pourtant, je l'ai lu en trois soirées et je m'en souviens très bien. Les amateurs de roman noir apprécieront.
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