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Critiques de James McBride (144)
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Mets le feu et tire-toi

Le titre du livre résume tellement bien une partie de la personnalité de James Brown et du propos du livre : mettre le feu au public et partir sans tarder, car la rareté fait le mythe, la rareté crée l’envie, la rareté permet aussi et surtout de ne pas devoir se dévoiler.



James McBride a réalisé un travail titanesque de recherche. Il a rencontré d’anciens musiciens de James Brown, d’ex-femmes, d’amis, de membres de sa famille. Il a voulu connaître l’homme par ceux qui le connaissaient le mieux, sans déformation. Ce voyage a été magnifique et passionnant, merci.
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L'oiseau du bon dieu

L’oiseau du Bon Dieu nous entraîne à la rencontre de John Brown, un Blanc qui a eu pour objectif d’abolir l’esclavage et qui a vécu aux Etats-Unis jusqu’à sa pendaison en 1859.



Ce roman retrace ici les dernières années de sa vie, juste avant la Guerre de Sécession, à travers le regard d’un esclave nommé Henry, âgé de 12 ans, qui se retrouve, contre son gré, libéré et emporté par le tourbillon infernal du Capitaine Brown et de sa bande.



Le jeune garçon nous raconte ici son périple en compagnie du fanatique John Brown et se retrouve, à la suite d’un quiproquo, paré de vêtements de filles.



J’ai beaucoup aimé le personnage de Henry qui n’a pas la langue dans sa poche. J’ai apprécié sa naïveté face aux événements qu’il traverse.



Même si le style narratif m’a beaucoup plu, j’ai éprouvé quelques longueurs à certains moments. Cela ne m’a pas empêchée, malgré tout, de suivre avec plaisir les aventures rocambolesques du virevoltant John Brown grâce notamment à des personnages hauts en couleurs.



Une étonnante chevauchée qui mêle humour et action en plein cœur du Sud des Etats-Unis.



James McBride nous livre avec ce roman une épopée surprenante avec ce western décalé qui n’hésite pas à nous faire découvrir l’esclavagisme sous un angle pour le moins original. Une odyssée truculente et divertissante sur un pan méconnu de l’Histoire des Etats-Unis.
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Miracle à Santa Anna

En plein New York des années 80, un vieux postier sort son pistolet et abat froidement un client depuis son guichet. Rien ne relie, semble t'il, ces deux hommes, bien qu'Hector ne soit ni fou ni impulsif... La raison remonte au temps de la seconde guerre mondiale, au coeur de l'Italie ravagée par les combats; Hector et ses compagnons forment un corps de combattants noir-américains dans une armée souvent ségrégationniste, dirigés par des officiers blancs peu motivés à bien guider leurs troupes. Lui et quelques hommes se retrouvent alors en arrière des lignes ennemies et en attendant les renforts font connaissance avec les habitants d'un petit village isolé au pied de la montagne. L'ambiance y est lourde, chargée de non dits et un terrible secret étreint ce lieu, soumis à la pression de l'occupant Allemand et des Partisants.

Ce roman est donc en quelque sorte une enquête que le lecteur mène au fil des pages, faisant connaissance avec cet Hector assassin pour en comprendre la motivation à passer à l'acte. C'est aussi une ode à l'Amour, aux différents types d'Amours (parental, filial, amical, ...) dans un contexte propice à révéler le noir de l'âme humaine (et ce quelque soit la couleur de la peau), entre soif du pouvoir et de la domination de l'autre, cupidité, trahison et méchanceté. Une ode bercée par la jolie plume de mcBride, fluide, plaisante, alliant scènes d'actions vécues de l'intérieur des protagonistes et descriptions de la Nature ceignant ces vallées encaissées et soumises au fracas des bombes et au silence des hommes hurlant de douleur. Une odeur de cordite semble flotter au gré de ces pages...
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L'oiseau du bon dieu

Je me suis fait recommander ce livre que je n'aurais pas choisi sur résumé. Agréablement surpris au début par les notes d'humour, le détail et le jeu des différents protagonistes avec leurs idées, j'ai trouvé quelques longueurs .... Le Capitaine est un personnage, l'échalote un narrateur formidable et le voyage dans le temps et dans les idées formidables, mais c'est avec parfois trop de digression que sont abordés les différentes phases. Dommage à mon goût, ça reste un très bon roman historique.
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L'oiseau du bon dieu

Sur un malentendu, Henry Shackleford, douze ans, est renommé Henrietta et traverse une partie des Etats-Unis déguisé en fille. Certes, il n'est plus esclave, libéré par John Brown (un illuminé qui a réussi à faire germer l'abolition de l'esclavage, juste avant la Guerre de Sécession) mais pour quoi faire? Jusqu'où peut-on aller et faire pour la liberté ?





Un récit captivant et tragi-comique !



Laura
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L'oiseau du bon dieu

Dans ce très beau roman, James McBride rend hommage à un personnage exceptionnel : John Brown, qui fut un combattant abolitionniste acharné dans les années 1850, le mot combattant s'entendant au sens premier puisque John Brown, à la tête de quelques dizaines d'hommes déterminés et animé d'une foi inébranlable dans sa mission libératrice, mena plusieurs batailles meurtières contre les milices esclavagistes et l'armée fédérale.

Hélas, ce précurseur est arrivé quelques années trop tôt : deux ans seulement après sa défaite à Harpers Ferry en 1859 et sa condamnation à mort, la guerre de sécession éclatait entre les états du sud esclavagistes et les états du nord abolitionnistes qui allait se terminer par la victoire de ces derniers.

Le narrateur est un enfant de 12 à 14 ans, Henry Shackleford, surnommé " l'échalote ", qui est presque l'exact opposé de John Brown, surnommé " le vieux " bien qu'il n'ait qu'une cinquantaine d'années au début de l'histoire.

Libéré par John Brown dans des circonstances tragiques ( son père est tué au cours de sa libération ), Henry est pris pour une fille par son libérateur, méprise qu'il va d'abord essayer puis finalement renoncer à démentir, le statut de fille étant finalement plus " confortable " que celui de garçon.

Tout les oppose : John Brown est un homme blanc, âgé, déterminé, idéaliste mystique, porté par sa mission libératrice d'essence divine, au dessus des basses contingences matérielles, toujours dans ses prières, dans ses plans de bataille, ou dans son courrier abondant.

Henry, devenu Henrietta, affublé d'une robe grossière et d'un bonnet couvrant ses cheveux crépus, est un enfant noir, non croyant, que les années d'esclavage et les nécessités de la vie ont rendu très matérialiste et pratique.

Et pourtant, tout au long du récit, un lien de plus en plus étroit va réunir ces deux êtres dans le combat pour l'abolition et la libération des noirs jusqu'à l'issue fatale de Harpers Ferry.

C'est l'enfant qui porte un regard espiègle, lucide et inquiet sur le combat du " vieux ", comprenant très rapidement qu'il est prématuré et perdu d'avance alors que John Brown est aveuglé par son idéalisme messianique.

Comment ne pas penser à Don Quichotte combattant les injustices de son temps avec la conception idéaliste des pratiques chevaleresques du passé vu par un Sancho Panza le nez dans la réalité si tristement banale ?

Le ton drôle et tendre de la narration rend cette aventure très humaine, proche de nous et agréable à lire.



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L'oiseau du bon dieu

A travers les aventures d’un jeune esclave et de John Brown héros méconnu de l’abolitionnisme, l’auteur nous raconte la grande histoire américaine avant la guerre de Sécession. Une épopée truculente. Les batailles se succèdent et les répétitions aussi ! Petit à petit l’intérêt du livre retombe et l’ennui s’installe. Je dois reconnaître que je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire et j’ai eu un peu de mal à terminer ce livre.
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L'oiseau du bon dieu

J'ai bien aimé ce livre qui traite une période difficile et des événements tragiques avec un humour décapant. Des combats homériques entre esclavagistes et antiesclavagistes, vus par le petit bout de la lorgnette, par un adolescent entraîné malgré lui dans l'aventure. Ayant lu la version originale, j'espère que la traduction française est à la hauteur, car le langage des protagonistes (bourré de "fautes") a du être un casse-tête à retranscrire. À lire absolument !
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Miracle à Santa Anna

Il y avait là tous les ingrédients pour un roman de guerre passionnant, la 92ème division d'infanterie de l'armée américaine, 120 soldats noirs menés au casse pipe par leurs officiers blancs dans les deniers assauts face aux Allemands en Italie en 1944.

Quatre d'entre eux se sont perdus aux abords de Santa Anna, un village italien décimé dans l'incendie de l'église déclenché par les Allemands qui les y avaient regroupés.



Voilà donc une page historique méconnue (encore que une fois de plus, qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est fiction?), avec des moments de belle douceur, d'humour candide, et de fantaisie poétique. Seulement le récit est assez chaotique, je n'ai pas toujours compris qui est qui, qui va où, quels mouvements les troupes opèrent. Ceci passerait à la rigueur, mais le parti pris de rédemption par l’innocence est une vraiment grosse ficelle tout au long du livre, innocence portée par le bon soldat noir benêt mais plein d'amour, le frêle enfant sauvé des balles ennemies et les si braves paysans italiens .



C'est au final plein de bons sentiments et pas très crédible, car malgré la guerre et les obus, l'amour triomphe, un peu trop naïvement.
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Buffalo soldier

Un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale que ce régiment composé exclusivement de soldats noirs. Evidemment, on les a envoyés en première ligne, officiellement, pas de ségrégation, mais bon... McBride y ajoute une touche fantastique qui ne dénote pas au milieu du chaos de la campagne d'Italie.
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La Couleur de l'eau

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L'oiseau du bon dieu

Lu en 2015 (lors de sa parution en France). Un roman bien accueilli par la critique, et que j'avais également beaucoup apprécié !

Une épopée désopilante sur les prémices de la Guerre de Sécession narrée par un jeune esclave noir, kidnappé par le légendaire abolitionniste John Brown. Une guerre sans merci va se jouer sous les yeux de ce jeune adolescent, victime innocente de la folie des hommes... Un récit enlevé et truculent, mais terriblement réaliste aussi. J'avais été touchée par le regard naïf et désarmant d'Henry, qui ne lutte que pour sa propre survie, sur une guerre idéologique dont il ne comprend pas les enjeux.

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La Couleur de l'eau

James McBride se plonge dans les racines de sa famille et rend hommage à sa mère Ruth, fille d'un rabbin polonais, qui a épousé un Noir protestant en 1942. Elle a élevé presque seule 12 enfants, en faisant barrière à tous les préjugés de son époque et en mettant de côté les souvenirs d'une enfance difficile.

Bien que sa mémoire soit "un champ de mines", James McBride est parvenu à convaincre sa mère de raconter son histoire, toutes les épreuves qu'elles a surmontées, "avec un instinct de survie inouï". C'est également la chronique historique d'une époque secouée par le racisme, les problèmes d'identité et la révolte.

Un magnifique hommage à une mère warrior, dont "la réussite de sa progéniture constitue l'oeuvre de sa vie" !

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Deacon king kong

🔸James McBride nous entraîne dans une cité populaire de Brooklyn, dans les années 1960.

🔸Sportcoat, diacre du quartier, est un personnage sympathique, mais il est un peu porté sur la bouteille (surtout sur le King Kong, un tord-boyaux fabriqué par un ami) et il discute avec sa femme décédée depuis quelque temps... Un jour, il a un moment de folie et tire sur un jeune dealer du quartier, Deems, qu'il avait dans le passé pris sous son aile pour l'entraîner au base-ball.

🔸Dans ce quartier, malgré la pauvreté et le trafic de drogue, vivent des personnages truculents et McBride décrit l'atmosphère avec brio et humour.

🔸En parallèle, un vieil homme mystérieux surgit dans la vie d'Elefante, le fils d'un mafieux décédé. Elefante doit l'aider à retrouver un trésor caché.

🔸Plusieurs intrigues se tissent donc et on découvre au fil des pages qu'il y a de nombreux liens entre elles.

🔸Entre les habitants pittoresques du quartier, les tueurs à gages, le vieil homme mystérieux et Sportcoat qui doit passer entre les mailles de la police on ne s'ennuie pas !

🔸J'ai apprécié la plume de James McBride, l'humour et le côté déjanté de certaines situations. On ressent beaucoup d'affection de la part de l'écrivain pour les habitants de ce quartier, décrits avec tendresse et bienveillance. Bref, ça a été pour moi un plaisir à lire. 😊🧡
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Miracle à Santa Anna

En décembre 1944 dans le nord de l’Italie quatre soldats de couleur de la 92e division de l’armée américaine vont se retrouver couper du reste des troupes après un assaut manqué contre la ligne Gothique établie par les troupes allemandes. James McBride va jongler avec petite et grande histoire pour nous conter l’improbable situation de ses quatre personnages et le racisme bien structuré de l’armée de l’Oncle Sam. C’est un formidable hauteur , une très belle écriture pleine d’humanité. On peut juste,parfois, lui reprocher d’être un peu bavard ce qui a tendance à briser le rythme.

Tout comme l’oiseau du bon Dieu ce livre est à ne pas manquer.
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La Couleur de l'eau

Les Etats-Unis se sont développés sur les bases d'un principe a priori positif et vertueux : le melting pot.



Depuis trois siècles, les immigrants arrivent du monde entier sur le territoire américain et, en une, deux ou trois générations, ils se fondent dans le terreau commun, y intégrant la richesse de leurs spécificités tout en récupérant celles apportées par leurs prédécesseurs.



Processus vertueux ? Cela a été parfois vrai, mais à quel prix ?!



Le très beau livre de James McBride illustre à merveille les obstacles auxquels sont confrontés les "nouveaux" américains, pour autant qu'ils soient un tantinet différents des autres.



Ecrit avec le même principe narratif qu'un roman, La couleur de l'eau (quel joli titre !) est un récit autobiographique à deux voix, celle de l'auteur et celle de sa mère s'entremêlant tout au long du livre, celle de James Mc Bride faisant écho à celle de Ruth, à plusieurs dizaines d'années de distance.



Immigrée polonaise, Ruth est élevée dans la plus pure tradition juive par ses parents, son père étant un (terrible) rabbin maltraitant sa mère (non intégrée, elle n'apprit jamais l'anglais) d'horrible façons.



Arrivée à l'âge adulte, Ruth abandonne sa famille et fonde un foyer avec un homme noir formidable, dont elle aura huit enfants. Après sa mort prémature, elle se remariera avec un autre noir, avec qui elle fera quatre autres enfants, avant qu'il ne meurt à son tour.



[Lire la suite de ma critique sur mon site Le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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L'oiseau du bon dieu

Je vais juste dire qu'on est en 1856, soit un peu avant le début de la Guerre de Sécession. Et qu'on peut décider d'avoir à lire entre les mains l'une des causes majeures du déclenchement de cette guerre. (moi ch'rai toi je le ferai si tu t'intéresses à l'histoire américaine et l'histoire surtout des noirs américains qu'on entend pas souvent quand on est blanc et européen).



Je vais aussi dire parce que ça me paraît un important, que le narrateur est loin d'être un héros et que si vous avez besoin de quelques ficelles pour être un vrai pétochard, doublé d'un tire au flanc, alors vous pouvez suivre le récit d'Henrietta.



Oui. Henrietta, parce qu'Henry est entraîné malgré lui par John Brown qui le prend direct pour une petite fille noire qu'il va prendre sous son aile, à qui il va rendre sa liberté, tout en lui inculquant la voix de Dieu.



Sinon je vous souhaite à tous de vous marrer autant que je l'ai fait, de passer l'action un peu lente (qu'on justifie parce que le gosse est une vraie tête à claques et que malgré qu'il ait été témoin des dernières heures du plus grand abolitionniste de tous les temps, ça reste un gosse qui s'est planqué sous des vêtements de fille pour sauver sa peau).



J'ai appris plein de trucs sur John Brown (sachant que je savais pas qui c'était je me suis fardé sa bio wikipédia après et putain, wow).



Au final j'en ai dit beaucoup plus que ce que je voulais mais c'est pas facile d'en dire très peu quand on a eu un gros coup de cœur.



So long, coboilles

Love


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Deacon king kong

Sportcoat délire un peu et boit beaucoup depuis la mort de son épouse, à qui il continue néanmoins de parler.

Un jour, il pète vraiment un plomb et toute la vie de son quartier en est bouleversée.

L'équilibre précaire entre les paroissiens, les mafieux, les flics et entre les différentes communautés est rompu

Mais la vie de ce diacre de l'église des Five Ends n'est qu'un prétexte utilisé par James McBride pour décrire la vie dans le Brooklyn pauvre des années 60.

Le récit est noir, mais les personnages hauts en couleur et attachants.

Et on les quitte à regret !



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L'oiseau du bon dieu

John Brown est Blanc, abolitionniste forcené, et fou de Dieu. Il entraîne dans sa croisade à travers les Etats-en train de se désunir- le jeune (12 ans) Henry Shackleford, un métisse qu'il a rebaptisé L'Échalote.

C'est déguisé en jeune femme suite à un malentendu, que L'Échalote va accompagner en robe et bonnet, le capitaine dans ses rêves fous de libérer le Peuple noir, et en raconter l'épopée.



Décidemment, les écrivains américains continuent de croire que pour être un grand auteur, il faut absolument rédiger des pavés.

470 pages pour décrire une trajectoire dont la fin est aussi prévisible, est-ce bien raisonnable ?



En dehors de quelques épisodes intéressants mais qui s'éternisent eux aussi, ce récit lambine, accumule les détails qui figent l'histoire et finissent par lasser.

Car, contrairement à ce qu'écrit la presse dithyrambique, il n'y a pas grand-chose de dérangeant dans ce livre ou de si formidablement politiquement incorrect (la nouvelle tarte à la crème de la critique).

Le style est assez incertain, entre grosse farce et réflexion détournée. Du coup, je n'ai découvert qu'après coup que John Brown avait bien existé, tant le personnage traité de manière plutôt burlesque paraissait totalement improbable dans le livre.



Quelques passages sauvent malgré tout l'ensemble, soit parce qu'ils décrivent très bien le caractère inhumain de l'esclavage qui transforme l'homme noir en bien matériel, en chose, soit et surtout (je suppose que ce sont les passages jugés si fabuleusement incorrects), parce qu'ils mettent à mal une certaine imagerie naïvement humaniste.



C'est ainsi, que par la voix de L'Échalote, quelques remarques font mouche.

Quand elles dénoncent par exemple, une certaine hypocrisie sociale qui au fond, n'a pas de couleur ou quand elles pointent le peu d'enthousiasme des Noirs pour le futur hypothétique que tente de leur vendre Brown.



Comme lors d'une conférence donnée par John Brown, à Boston : " Pour dire la vérité, ça me rendait un peu triste de voir des centaines de Blancs en train de pleurer sur les Noirs, vu qu'il n'y avait presque jamais de Noirs présents à ces réunions, et ceux qui étaient là, ils s'étaient faits tout beaux et ils étaient sages comme des images. J'avais l'impression que la vie des Noirs, là-bas, elle était pas très différente de ce qu'elle était dans l'Ouest, à mon avis. C'était comme un lynchage collectif interminable. Tout le monde parvenait à faire un discours sur les Noirs, sauf les Noirs. "



Le clou est enfoncé lors de la même conférence : " Quand il a sorti sa rengaine sur l'enclos à esclaves de l'homme blanc qu'il fallait détruire, ils ont braillé : " Oui ! " Quand il a hurlé qu'il fallait porter la révolution chez l'homme blanc, ils ont vociféré " Entièrement d'accord ! " Quand il a tonné qu'il fallait libérer les esclaves par la force, ils se sont tous égosillés " Allons-y ! " Mais quand il a mis fin à son discours et qu'il a montré une feuille de papier en demandant aux volontaires de venir signer et s'engager dans sa guerre contre l'esclavage, y en a pas un qui s'est avancé ou qui a levé la main. La salle est devenue plus tranquille qu'un sac de coton. "



L'Échalote est un symbole assez intéressant. Ni noir, ni blanc, homme déguisé en femme, il vit dans le mensonge. Mais pour lui, " être Noir, c'est un mensonge. Personne vous voit comme vous êtes. Personne sait qui vous êtes à l'intérieur. Vous êtes jugé sur ce que vous êtes à l'extérieur, quelle que soit votre couleur. Mulâtre, brun, noir, peu importe. "



Mais tout ça aurait gagné à être beaucoup plus ramassé.
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Deacon king kong

Obscur Diacre d’une église confidentielle de Brooklyn, le vieux Sportcoat est un peu perdu depuis le décès de son épouse, mais rien ne laissait prévoir qu’il tenterait d’abattre de sang-froid un petit dealer du quartier. Dès lors, sa vie ne vaut plus grand-chose au sein de cette zone de non-droit dont toutes les constituantes ethniques (latinos, blacks, Irlandais) essaient de tirer leur épingle du jeu tout en composant avec la mafia et les flics locaux.

Pittoresque évocation du quartier pauvre de Cause Houses (petite cité de Brooklyn régulièrement envahie par les fourmis) dans les années soixante, ce roman vaut surtout pour les multiples personnages décrits avec force détails qui animent cette histoire de l’irruption d’un trafic de drogue.
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