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Critiques de James Noël (34)
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Kana sutra

"femme

ton sexe était pour ma bouche

un sujet trop tabou..."



Un instant de poésie m’est offert par James Noël, que j'accompagne ainsi d'une bouteille de rhum agricole, comme l'accomplissement de l'amour dans un jardin fruité. Aussi, au bout du premier verre, je peux déclarer la flamme à cette femme qui hante les esprits d'un pauv'type comme moi. Et par la flamme, j'entends y mettre le feu, de la passion et du fruit, ma langue sur les parcelles de ton corps, léchant les perles de sueur qui coulent de tes désirs, les gouttes de plaisir ruisselant entre tes cuisses. Et par la flamme, j'entends éteindre le feu, de ma modeste lance et ainsi inonder ta plaine de mes envies.



Rendez-vous au Black Market, en Nouvelle-Calédonie ou en Haïti, pour revoir ton sourire ou tes jambes caramel. Dans mon carnet de voyage, je consigne comme un chant triste mes états d'âme qu'un jour tu ne liras pas. Dans mon moleskine, je t'invite à suivre le déhanchement de ton corps comme l'enchantement de mes rêves. Un deuxième verre de rhum et j'ai déjà désenchanté, le liquide ambré coule dans mes veines et alimente mon cœur de son caramel, tes jambes, ses battements, systole et diastole comme l'érection et l'éjaculation.



Dans ce mini-cahier à la couverture de velours qu'il est doux de caresser, j'y pose quelques haïkus évasifs ou quelques aphorismes qui sonnent faux dans ma tête, genre je comprends rien à la vie, peu importe, je survis dans l'île imaginaire que je me suis construit, une île fantastique, où tes jambes dorées s'allongent sur le sable chaud réchauffé par l'immense sourire de ton passé. Là-bas, je pleure, j'aime, je sèche les larmes de mon âme, des larmes arrosées de rhum et de passion. Du Kana Sutra au Kama Sutra, il n'y a qu'une lettre qui différencie cette île, un M suave et enivrant, un M comme je...
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Belle merveille

Séisme, choléra, ouragan….. En quelques années, rien n’est épargné à Haïti

Et au milieu de ces catastrophes, Bernard, survivant lucide, s’éprend d’Amore une italienne bénévole dans une ONG

Elle lui propose un voyage à Rome, et dans l’avion, des flashs des évènements le submergent.

Une belle histoire d’amour sur un fond de violence naturelle et déstructurante.

Les auteurs haîtiens, Dany Laferrière en tête m’émeuvent particulièrement

Il s’en dégage, comme c’est le cas ici une poésie et une sensualité très fortes, une lucidité dans les faits, une énergie dans le désespoir qui ne peut laisser indifférent.

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Belle merveille

Un premier roman déconcertant, qui ne m'a pas emporté.



Après le séisme de 2010, le monde braque son regard et sa compassion sur Haïti, les ONG débarquent en force, les répliques et la maladie finissent de secouer une population décidément maudite.



Bernard va croiser le chemin d'Amore venue d'Italie pour aider, puis l'amour va naître. Bernard va lui apprendre à changer de regard sur ce pays qui n'en demande finalement pas tant au monde. Ambre va l'entraîner à Rome dans un voyage rédempteur.



C'est beau, poétique, bien écrit, mais un brin trop déstructuré pour moi et James Noël m'a assez rapidement perdu dans ses multiples visions, entre songes et réalité, métaphores et pragmatisme.
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Belle merveille

James Noel écrit comme la terre tremble en Haïti. En saccade, par à-coups, par séquences-secousses courtes. Séries d’instantanés d’un temps qui ne s’écoule plus comme l’eau mais trébuche chaotiquement à la surface de la terre. Discontinuités …



James Noel écrit avec cette violence incroyable qui ébranle le béton, les corps, les vies et laisse derrière elle des débris de vie, des amputations dans l’histoire de ces femmes et de ces hommes, des membres coupés, atrophiés, écrabouillés.



James Noel écrit avec effronterie. Il n’hésite pas à interpeller Papa Loko. Papa Loko, le grand esprit vaudou de l’île, le papillon annonciateur des (bonnes et mauvaises) nouvelles. Papa Loko, resté étrangement muet ce 12 janvier 2010. Ce funeste jour de janvier 2010 qui a couté la vie à trois cent mille personnes. Oui, trois cent mille morts. Le poète épingle aussi les ONG, leurs petits arrangements, leurs magouilles, les détournements impunis de la manne d’argent récolté dans le monde entier au détriment des victimes.



Mais James Noel écrit aussi comme on vit à Haïti. Avec de la musique chaloupée, avec des couleurs bigarrées, avec des odeurs pimentées. Avec pudeur. Avec de petites touches d’humour (noir). Et surtout avec cette rage, et surtout avec cet espoir fou, au-delà du drame, au-delà de la souffrance, au-delà des fosses communes. Et toujours cette fraternité du peuple haïtien. Au-delà de la misère, au-delà des catastrophes, au-delà de la mort.

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La migration des murs

Avec la migration des murs, le poète haïtien nous replonge dans une cruelle réalité du monde actuel. En évoquant sous forme de pamphlet poétique son rejet des murs, quel qu'ils soient et où qu'ils se trouvent, l'auteur avec gravité, mais aussi avec un humour grinçant, nous expliquent la permissivité des murs, des constructions humaines et surtout leur fragilité, démontrant l'éphémère vie des oeuvres humaines face à la beauté naturelle de la terre ou de l'univers.

Le poète avec son choix de croisade anti-murs, exhale en fait, une vision carcérale de nos sociétés, les murs étant les symboles de multiples ostracismes, envers la circulation des gens à travers le monde, représentant aussi des prisons à ciel ouvert où l'on enferme des populations, mais également des briseurs d'horizons naturels splendides avec la construction de mégalopoles dévoreuses d'espaces. Malgré son réquisitoire implacable contre le béton, James Noel peut par bribes poétiques presque évanescentes, avoir une infime commisération pour une certaine architecture, minuscule espoir de garder un toit sur notre tête aux yeux de notre poète qui c'est certain ne fera pas carrière dans le bâtiment.
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Belle merveille

Les poètes font-ils de bons romanciers ? Parfois, pas toujours. La langue de James Noël est très belle, traversée de fulgurances, d'éclats lyriques. Pour autant, son premier roman, Belle merveille, est déconcertant, sans linéarité, avec une intrigue papillonnante, sans entraves, libre comme l'air. le récit prend racine dans un événement tellurique : celui du 12 janvier 2010 à Port-au-Prince, ces quelques minutes d'un séisme mortel. le narrateur est un rescapé qui soliloque, quelques années plus tard. Il dit les ravages, partage la parole d'autres survivants, morts dans leurs têtes, parle de l'exil, évoque son histoire amoureuse, la splendeur d'Haïti et ses malheurs récurrents, la voracité des ONG, la compassion de la planète ... La plume est flamboyante dans un chaos de mots qui choquent, ravissent, déstabilisent. le roman va émerveiller les uns et dérouter les autres.
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Belle merveille

Ce premier roman parle d'amour...Et l'objet de cet amour se prénomme Amore. Elle est italienne, et belle, et Bernard est en route pour Rome en sa compagnie. " Belle Merveille", c'est ce qu'on dit là-bas des catastrophes , des faits divers lus dans les journaux. Dans l'avion qui les mène à Rome, Bernard évoque le séisme qui a ravagé Haïti, la rencontre avec Amore, les scènes d'horreur qui ont suivi le grand chaos. Il rêve et se souvient. Une écriture poétique qui m'a un peu déroutés mais somme toute un beau roman !
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Le Pyromane adolescent - Le Sang du vitrier

James Noël, poète haïtien contemporain, verse par sa plume le sang et la passion, la vie avec un grand V, l'amour, le désir. C'est un double recueil aux couleurs sombres et passionnelles et qui confond corps et île en une seule entité.

On y lit toute la vivacité de la jeunesse mais aussi la misère de son pays qu'il défend et interroge.

James Noël joue avec la syntaxe, omet, associe, détourne, manipule les mots et les phrases et ses poèmes sont comme une volonté d'encercler le monde.

Ils ne sont pas faciles à lire et à appréhender et gardent une part de mystère et de merveilleux.



Chaque jour qui passe

passe son temps à s'inquiéter

du jour à venir

les rues se suicident

dans les égouts

convenables au sang vers

trop étroits

à l'eau du ciel



Les flèches du sang
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Belle merveille

Voilà un premier roman qui m'a complètement dérouté.

Tous les ingrédients pour une réussite était pourtant là :

- Un auteur haïtien qui écrit son premier roman mais n'en est pas pour autant à ses premiers écrits, car il est poète, et un poète reconnu.

- Un sujet bouleversant puisqu'il s'agit du tremblement de terre qui a eu lieu en Haïti le 12 janvier 2010 et a fait plus de 300 000 morts et autant de blessés, sans parler du traumatisme des survivants, de ceux qui ont tout perdu, des orphelins...

- Une histoire d'amour entre deux personnes de culture différente...

J'aime en principe les auteurs haïtiens même si parfois j'ai du mal, pendant les premières pages, à entrer dans leurs écrits à cause du vocabulaire, dont je ne comprends pas toujours le sens, mais je m'accroche...



L'histoire est simple.

Le roman débute avec Bernard, il vient de s'embarquer dans un avion pour rejoindre l'Italie. Amore, d'origine italienne, dont il est tombé amoureux et qui travaille pour une ONG l'accompagne ou l'attend (je n'ai pas bien compris mais là n'est pas l'important !).

Elle lui a sauvé la vie deux fois. La première en le sortant des décombres et la seconde en lui permettant de vivre leur merveilleuse histoire d'amour.

Sept ans après, elle lui a donné envie de partir vivre en Italie avec elle pour enfin, depuis tout ce temps, se reconstruire, tenter d'oublier le drame vécu dans son pays et peut-être fonder une famille.

La vie est là et elle est belle, quoi que le destin nous réserve...il nous faut rebondir, vivre pleinement et l'amour est là pour nous y aider !

Un beau sujet... vous ne trouvez pas ?



Le problème réside dans la construction du texte.

Dans de courts chapitres (qui pourraient parfois davantage s'apparenter à des paragraphes), l'auteur nous raconte le chaos, l'indicible, les morts et les vivants sortis des décombres...

Il donne la parole à plusieurs personnes.

Ainsi, le "je" peut exprimer aussi bien le ressenti de Bernard qui parle le plus souvent, mais aussi d'Amore, de Paloma, d'un aveugle, de Romain, d'un athée, d'un évangéliste, et de bien d'autres...

Tous ont quelque chose à nous raconter en tant que témoins des événements.

Entre deux chapitres, l'auteur expose des faits, l'arrivée des ONG, la disparition des oiseaux, l'explosion des prix de l'immobilier, l'aide internationale, ce qui lui donne l'occasion de critiquer au passage l'argent mal utilisé, les ONG qui tire la couverture à eux...

Se mêlent causes et conséquences, observations et ressentis et une petite musique qui virevolte comme le ferait un papillon...et dont je n'ai pas compris la symbolique.



Les différents chapitres dont les titres évocateurs sont écrits entre crochets sont à mon avis à lire totalement au feeling, dans le plus complet désordre. Original comme lecture, non ?

Il n'y aucun fil directeur dans le roman, aucune linéarité et l'ensemble est si déroutant...qu'il est impossible d'éprouver du plaisir à sa lecture.

La lecture seule de fragments d'écrits est arrivée à me toucher. La lecture linéaire m'a perdu, voire ennuyé, l'auteur passant d'un sujet à l'autre, d'une personne à l'autre dans le chaos le plus total.

Il doit donc se transformer en papillon pour glaner ici ou là, une info, un petit morceau de phrase, une image. Cela a été pour moi la seule et meilleure façon d'appréhender ce roman qui, finalement, n'en est pas un. Pas évident de lire dans le désordre, de se demander sans cesse, où on est, qui parle et avec qui, et de deviner ce qui se cache derrière les mots...



Ce que je n'ai pas aimé : la construction du roman. Son absence de fil conducteur, le méli-mélo des mots, des phrases, des chapitres... même si je suis bien consciente qu'il traduit bien le chaos qui a fait suite au séisme.



Ce que j'ai aimé : certains fragments de phrases où la langue poétique de l'auteur s'exprime pleinement...



Les bons poètes font-ils pour autant de bons romanciers ?

Et bien, c'est la question qui me taraude depuis que j'ai lu le dernier chapitre...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Belle merveille

Las, il me faut admettre que la littérature haïtienne et moi ne faisons pas bon ménage, du moins jusqu’à présent : j’ai bien apprécié en son temps Les Immortelles de Makenzy Orcel mais j’ai dû m’y reprendre à deux fois et j’ai tout oublié de cette lecture ; j’ai abandonné Je suis un écrivain japonais de Dany Laferrière (peut-être pas le meilleur choix pour découvrir l’auteur, je retenterai avec un autre titre). Quant à Belle merveille… je l’ai abandonné à la moitié, je comptais bien ne jamais y revenir, puis j’ai lu autre chose et j’ai fini par le terminer, un peu en diagonale, je l’avoue.



Comme dans Les Immortelles, le contexte est celui du séisme qui a ravagé Haïti en 2010. Un survivant qui se fait appeler Bernard rencontre une travailleuse humanitaire, Amore et parle de façon totalement décousue de la catastrophe, de ses conséquences et notamment de l’aide humanitaire et de ses dérives (chacun voulant se tailler la part du « gâteau »). La quatrième de couverture nous explique qu’Amore emmène Bernard à Rome, mais est-ce un voyage réel ou imaginaire ? Je n’ai pas compris… Comme je l’ai dit, le récit – quoique j’ai eu vraiment du mal à saisir un fil, une trame – est éclaté et je ne suis pas parvenue à y trouver un sens, une direction : peut-être fallait-il simplement me laisser porter par certaines réflexions bien senties, par la langue rythmée de sons et de mots qui se répondent, par le « pap pap pap papillon » qui revient régulièrement ? La langue a beau être belle, le ton a beau être d’un cynisme désabusé et interpellant, si l’histoire n’y est pas… en tout cas, cela reste nébuleux pour moi.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Des poings chauffés à blanc

**MASSE CRITIQUE**

Mais pourquoi donc ai-je choisi ce titre ? Moi qui ne comprend rien à la poésie.

J'y suis imperméable. A part que ça rime. Et encore pas toujours.

Pour peu qu'on la lise à haute voix ça fait même de la musique.

Je me laisse prendre par les sons. Des images volettent, je crois y percevoir un sens. Et puis non ça s'envole avec les strophes comme une pluie à l'envers. Tous ces mots la tête en bas.

De la violence, de l'amour, de la peur, la pluie et l'océan, toutes ces sensations se mélangent.

Au bout du bout la poésie "Des poings chauffés à blanc" me laisse pleine de l'envoûtant questionnement d'un autre langage.

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Le pyromane adolescent

Approchez vous ça va brûler ! James Noël frappe ses mots, claque sa langue, frotte ses mains, il pyrolyse tout feu tout flamme. C'est un cracheur de mots, un funambule qui déverse la poudre des étoiles.

Il « rail », il « nuit », il « jean », il « blues », il « sens », il « seins », il « marche », il « aime », il « lambeaux de chiens », il « rouilles aux couteaux », il « toutes ses larmes contre sa peau ».

JAMES NOEL !.

C'est écrit.

Ça se lit.

Mais surtout- surtout ça se prononce et

Toujours ça se dit !



Astrid SHRIQUI GARAIN
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Anthologie de poésie haïtienne contemporaine : ..

J'ai repéré deux époques vraiment différentes. Les poètes nés avant les années 80 qui expriment la perte, le passé. C'est mélancolique.Ceux qui sont nés à partir de 80 qui expriment la violence, le désir. Les textes sont plus sombres. L'auteur que j'ai le plus apprécié est Mikadol's Mentor, dit Nadol's.
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Des poings chauffés à blanc

J'avais découvert un autre texte de James Noël, jeune auteur haïtien, mais pour la jeunesse. J'avais beaucoup apprécié "La fleur de Guernica".

Je me suis donc réjouis à l'idée de découvrir ce texte offert par les Editions Bruno Doucey et Babelio que je remercie au passage.



Je ne suis pas une grande habituée de la poésie. J'aime bien lire quelques pages, laisser le livre et le reprendre. Les poèmes de James Noël sont actuels.

Certains m'ont plus touchés que d'autres.

Certains passages sont restés très opaques pour moi, je n'ai pas toujours compris. Des thématiques sur le temps, la nature, la vie, c'est très riche.



J'ai adoré la notice qui nous plonge dans cette lecture, un rythme s'impose directement à la lecture. En voici un court extrait:

" Ce livre c'est mon être à l'état de projet

mon encre en crue

et en rut

mon verbe mon intransigeant

conjugué à tous les temps

au passé au présent et à l'avenir

une mise à néant pour narguer la mort

je suis tenté d'inviter les lecteurs

à le lire aux ciseaux

couper mes phases de tendresse lunaire

à retardement orgasmique... "



J'ai apprécié ces quelques moments passés en compagnie de ce livre...







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Anthologie de poésie haïtienne contemporaine : ..

Par hasard, j'ai entendu des extraits lus par Jacques Bonnaffé sous la forme de quatre épisodes audio sur France Culture (fin septembre 2017). Et j'ai été subjuguée par la beauté de ces poèmes, frappants et caressants.
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Belle merveille

Au départ j'ai eu un peu de mal à entrer dans l' écriture de James Noël, puis je me suis rapidement habituée à sa plume, à son rythme, à sa manière de ciseler la langue. On retrouve le poète dans ce premier roman. L'auteur évoque le drame du séisme en Haïti et ses conséquences, le personnage principal lui-même nous parle du séisme de sa vie, il porte un regard critique sur les ONG... Un livre intéressant.

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Belle merveille

Ce roman choral est extraordinaire et c'est un de mes coups de cœur de cette rentréelittéraire, même si pour le moment je n'ai pas encore lu beaucoup de romans de celle-ci, en tout cas dans leur intégralité puisque j'ai des lectures en cours.



Par-delà la violence du séisme, l'auteur a cherché à nous montrer que la vie continue, notamment à travers les relations amoureuses (celle entre Bernard et Amore forcément) ainsi que les relations sexuelles. Ce roman nous parle des conséquences du séisme, notamment l'épidémie de choléra, en particulier à travers un poème dans le chapitre "Au bord de la rivière". Il dénonce aussi l'action des ONG. C'est un texte d'une grande richesse, plein de fulgurances et de jubilation, que l'on a envie de relire. Il est notamment porté par un refrain évoquant un animal aérien très beau, le papillon et la musique à travers des notes. C'est un excellent premier roman qui a toute sa place au sein du catalogue des éditions Zulma et du domaine "littérature haïtienne" que la maison d'édition développe depuis quelques années. Ce livre est porté par une langue magnifique et puissante. Bravo James Noël.
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Des poings chauffés à blanc

Sorti indemne du séisme qui a dévasté Haïti le 12 janvier 2010, James Noël nous donne ici des poèmes qui résonnent comme une profession de foi, des mots qui aident le corps à quitter le sol et le quotidien qui nous y colle. Les poings chauffés à blanc sont ceux du poète qui fulmine face à la voie/voix du monde. Il est de ceux qui pensent qu’



« une langue en émeute



peut capturer tous les silences



tenus en laisse depuis la nuit des temps »



et rejoint en cela les héritages poétiques de René Depestre et de Frankétienne.



Un recueil qui fait longtemps écho dans l’esprit du lecteur.
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Des poings chauffés à blanc

Avant-dernier recueil d'un jeune poète haïtien : des passages brillants malgré quelques scories...



Datant de 2010, cet avant-dernier recueil du jeune poète haïtien James Noël - que j'ai découvert sur la magnifique compilation de poésie créole "L'or noir", lue et mise en musique par Arthur H, aux côtés d'Aimé Césaire, d'Édouard Glissant ou de Patrick Chamoiseau - contient plusieurs passages exceptionnels (dont entre autres un magnifique hommage au Rimbaud du "Bateau ivre", créolisé pour l'occasion), légèrement noyés malheureusement au sein de textes sensiblement moins intéressants. Suffisamment de moments de brillance pour me donner envie d'en découvrir davantage.



"MAUVAIS SORT

On a tous

le poids d'un mot sur l'épaule

l'ellipse d'une parole donnée

verre cassé

qui remonte à l'enfance des sources



on porte tous des bleus

brèches dévorantes de l'être

habitées par le bruit d'une langue

qui ne parle que dehors



j'ai raté le train de phrase

qui traverse

mon déraillement



phrase qui m'éclaire

papillon de nuit qui se passe des lèvres."



"TOUT POÈME EST UNE LANGUE MISE EN SITUATION D'ÉMEUTE



(...)

aussi vrai que deux corps connectés par l'amour

peuvent produire de l'électricité aux quatre coins du monde

une langue en émeute

peut capturer tous les silences

tenus en laisse depuis la nuit des temps."

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Belle merveille

Ce (premier) roman est magnifique !

L'histoire est tragiquement belle.

L'auteur nous parle d'un drame, de folie, de maladie (le choléra), de l'absurdité de l'aide humanitaire qui suit, de confusion, de reconstruction, d'amour, de sexe.

Le personnage est à la fois perdu, lucide, heureux.

Mais j'ai surtout été marquée par l'écriture ... ! Le parler haïtien, la langue syncopée, le rythme saccadé m'ont complètement séduite. Le style est plus que poétique : très imagé, métaphorique, inventif. Il y a aussi beaucoup de sensualité dans cette écriture qui nous dit l'énergie du désespoir avec humour.

Chronique complète sur mon blog !
Lien : http://tralilou-lit.over-blo..
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