On fait la connaissance de Philip Bowman lors des affrontements sur le front asiatique pendant la deuxième guerre mondiale alors qu’il se bat courageusement et on va suivre son itinéraire au retour de la guerre. Il a dix-huit ans.
A son retour, il suit les cours de l’université de Harvard et rêve d’être journaliste, si possible au New York Times mais il ne trouve pas de place.
Il aime lire et après avoir hésité, il décide de consacrer sa vie à l’édition, en travaillant dans une petite maison d’éditions à laquelle il restera fidèle.
On le suit donc dans sa vie professionnelle qui lui permet de voyager beaucoup et ainsi de rencontrer de grands auteurs tant dans son pays qu’en Europe ou ailleurs, mais également des artistes. Il dévore les livres à une vitesse impressionnante, enrichissant de plus en plus ses connaissances dans de nombreux domaines car il aime apprendre et parler de ce qu’il lit, des auteurs qu’il rencontre.
Si tout semble se passer bien dans ce pan de sa vie, il n’en est pas de même dans sa vie amoureuse. Il rencontre une femme Vivian, originaire de Virginie où son père est n grand propriétaire terrien, ils se marient très vite pour s’apercevoir rapidement aussi qu’ils n’ont rien en commun et le divorce se profile à la grande joie de son beau-père.
Ce que j’en pense :
John Bowman est un homme attachant (du moins au début), bibliophile, bibliophage, il avait tout pour me plaire…
J’ai aimé cette facette de sa personnalité, son amour pour les auteurs aussi qu’il chouchoute, connaît bien. Il nage dans ce milieu de l’édition comme un poisson dans l’eau et on prend du plaisir à le suivre.
Par contre, au niveau sentimental, c’est autre chose. Il cherche l’amour avec un grand A, et après son mariage malheureux il va multiplier les conquêtes faciles car ses connaissances lui permettent de briller en société. Le plus souvent, il s’agira de femmes qui ne sont pas libres, ou sont inaccessibles. Quelques unes joueront un rôle plus important dans sa vie telle Enid, Christine…
En fait, il cherche la femme idéale ; il sera donc souvent déçu, trompé et parfois escroqué mais quelquefois aussi lui-même sera infidèle tant le désir et le plaisir physique est important chez lui. Donc, il semble plutôt amoureux de l’amour.
Il y a d’autres personnages très intéressants dans ce livre. L’éditeur, Baum, aux petits soins pour ses auteurs, avec qui Philip partage des dîners, des soirées dans des établissements renommés, à l’Opéra, aux Etats Unis et ailleurs dans le monde.
Un autre personnage, évolue en parallèle avec Philip, il s’agit d’Eddins, éditeur aussi, mais plus avide de reconnaissance sur le plan du métier mais aussi de la réussite financière à un point tel qu’il mettra en danger sa famille…
C’est le premier roman de James SALTER que je lis, son précédent roman traînant dans ma bibliothèque, et je reconnais avoir été déçue. J’ai entamé cette lecture sous l’influence de François BUSNEL, enthousiaste qui n’hésite pas à parler de chef-d’œuvre, l’auteur étant pour lui un écrivain phare des USA.
Certes l’écriture est belle, déliée, les descriptions de Londres, de l’Espagne et de Paris sont splendides, on sent son amour ces deux villes, dont il parle presque avec emphase. On a envie de revenir en arrière et de relire un passage ou une phrase qu’on a aimé.
La description du monde de l’édition dans la deuxième partie du XXe siècle est très intéressante, l’auteur connaissant bien son sujet, et on apprend des choses.
On est beaucoup dans le paraître : il rencontre toujours des femmes qui sont très belles, de vrais canons, alors qu’a priori il n’a rien d’un Apollon, et elles semblent toutes se ressembler, ce qui me laisse perplexe mais pourquoi pas ?
Seulement, il y a un mais… le héros qu’on suit pendant une cinquantaine d’années, m’a lassée peu à peu, d’abord par ses conquêtes faciles et multiples, mais aussi parce que ce n’est pas quelqu’un de chaleureux même si les scènes érotiques sont chaudes, il s’agit de sexe, pas d’amour. Il vieillit tout doucement, tout seul, sans femme, sans famille mais cela ne semble pas le gêner outre mesure.
A part sa vie professionnelle, il ne construit rien. Il vit pour la littérature, et c’est cette dernière qui est la véritable héroïne dans cette histoire où l’amour occupe une grande place, certes, mais où je ne suis pas arrivée à aimer vraiment les protagonistes, car ils semblent plutôt dénués d’affects.
Donc, je suis déçue, j'attendais peut-être trop de cet auteur. je ne suis donc pas d'accord, cette fois-ci, avec François BUSNEL, pour moi le meilleur écrivaine contemporain reste Philip ROTH
Note : 7/10
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