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Critiques de James Salter (269)
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Et rien d'autre

Démobilisé à la fin de la deuxième guerre mondiale, après avoir servi dans la marine et participé à la bataille d'Okinawa, Philip Bowman arrive à New-York prêt à se lancer dans la vie professionnelle. D'abord tenté par une carrière de journaliste, il déchante très vite devant le manque d'offres d'emploi. C'est finalement la maison d'édition Baum qui lui donne sa chance en l'embauchant comme lecteur, puis directeur de collection. Très heureux dans sa nouvelle vie, il concrétise son bonheur en épousant Vivian, une virginienne issue d'une riche famille de propriétaires terriens. Le mariage tourne court, Vivian le quittant sans faire de bruit, énonçant l'évidence : ils n'ont rien en commun. Suivront d'autres femmes, parfois libres, souvent mariées. Il sera aimé, quitté, trahi, il aimera, quittera, trahira. Mais ses liaisons ne seront finalement que de simples péripéties dans une existence bien remplie, faite de voyages en Europe, de rencontres avec les auteurs, les éditeurs, de soirées, de sorties, de week-ends à la campagne.





Un héros désincarné qui, s'il éprouve des sentiments, semble loin de toute passion, des femmes objets toujours belles, les pommettes hautes, le nez long, souvent froides, dont on ne connaît jamais les pensées, du sexe à gogo, une cruelle absence des livres -on évolue tout de même dans le monde de l'édition!-, beaucoup de bavardages, de digressions, de détails inintéressants, il faut vraiment faire preuve de bonne volonté pour arriver au bout de cette longue succession d'anecdotes sans grand intérêt. Misogyne, ennuyeux, mondain ...Et rien d'autre ? Ma foi, non !
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Un bonheur parfait

C’est quand le bonheur ? chantait Cali.

A lire le roman de James Slater, on se dit que la question est loin d’être évidente. Nedra et Viri forment un couple heureux, deux splendides filles Blanca et Benny, une situation financière confortable, de nombreux amis.

Mais voilà les apparences sont parfois trompeuses, Nedra, la quarantaine arrivant, rêve de reprendre sa liberté une fois les filles élevées. Liberté retrouvée est-elle la véritable définition du bonheur ?

Le roman de Slater figurait depuis longtemps dans ma liste des auteurs à découvrir et au final mon sentiment est partagé.

Irrité tout d’abord par une forme de narration éclatée qui m’a gêné au début, par ces personnages à qui la vie réussit et qui s’invente un mal être quelque peu agaçant ou indécent pour tout regard extérieur. Et puis petit à petit, par petites touches, l’auteur mets en lumière la complexité des sentiments et là le roman devient prenant.

On est agacé par l’égoïsme apparent de Nedra, par le manque d’engagement de Viri pour se battre et conserver la femme qu’il aime.

L’apparente image idyllique se fissure, devant le choix irrévocable de Nedra et la passivité de Viri. Tel un chirurgien des sentiments, Slater dissèque ces tranches de vies avec un regard pessimiste. Ces réflexions sur le couple, sur le temps qui passe, sur nos choix et le regard des autres interpellent suivant nos propres expériences. Slater vise juste avec mélancolie et fatalisme. Pourtant l’ennui pointe son nez de temps à autre, en cause peut-être la volonté de raconter son histoire de manière distancière mais malgré ce léger bémol on referme ce livre le cœur serré, avec un effet miroir sur nos propres existences.

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L'Homme des hautes solitudes

Un écrivain américain qui situe la majeure partie de son roman dans le massif du Mont Blanc, ce n'est pas très courant. Alors, bien sûr, il ne faut surtout pas tenter une comparaison avec le grand Frison-Roche qui vivait au coeur du massif, à Chamonix, était guide de la compagnie chamoniarde et, surtout, possédait un talent littéraire apte à décrire montagne, désert, grand nord et peignait les rapports humains en toute simplicité, naïveté même quelquefois.



Néanmoins, James Salter produit, avec cet homme de solitudes multiples, un roman qui tient le fil de l'arête, même s'il mêle plusieurs histoires dans la principale.



Drus, Triolet, éperon Walker, Eiger, glaciers et refuges, emmènent le lecteur avec Rand, l'américain, dans des ascensions jamais faciles, souvent dangereuses, très perturbatrices du mental fragile du héros.



On a également une belle scène de secours en montagne très bien décrite avec l'incertitude sur l'issue finale pour les alpinistes en danger de mort. D'ailleurs, l'ensemble des faits d'alpinisme sont décrits avec un réalisme traduisant parfaitement les situations, qu'il s'agisse du rocher, de la glace, des intempéries telles que orage, grêle, neige, tous les aléas de la haute montagne.



Les aventures sentimentales des protagonistes et la découverte, à cet égard, de la ville de Paris par Rand, apportent une touche de sensualité diffuse avec une valse des désirs qui ne laisse pas indifférent.



Il est intéressant également de découvrir le contraste entre les ascensions alpines et américaines dans les Rocheuses, ainsi qu'entre Los Angeles et Paris, et toutes les perceptions des personnages, l'angle de vue américain différent sensiblement du français.



Un bon roman qui peut paraître confus quelquefois mais qui est au top pour tout ce qui touche aux exploits d'alpinisme.



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Pour la gloire

Décevant.

La vie d’un pilote de chasse durant la guerre de Corée, côté américain.



Écrit en 56 et adapté au cinéma en 58, il n’a été traduit en français que tardivement (97). Mettant en scène un chef d’escadrille dans sa vie quotidienne, plus qu’une succession de combat, on s’attarde plutôt sur la psychologie du personnage, sa solitude, sa peur de la mort, son désir de devenir un as (5 victoires).



Au final, l’avion n’est qu’un prétexte. En ce qui me concerne, les combats sont mal mis en scène, mal décrits. L’auteur ne nous emmène pas avec lui dans le cockpit. On reste clairement au sol et on assiste, de loin, à la vie et aux états d’âme de son personnage. Une vie de pilote, qui n’a d’ailleurs rien de bien passionnant. Où c’est l’auteur qui l’a rendue insipide ?



En conclusion, une lecture décevante, sans relief. Les ailes coupées.
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Et rien d'autre

Certes le titre pouvait mettre en garde le lecteur potentiel et est cohérent avec le contenu. Mais quand même, on a envie de rajouter « So what! ».

James Salter nous conte l’histoire de Philip Bowman, qui après la seconde guerre mondiale devient un peu par hasard lecteur puis éditeur. Sa vie se déroule au rythme de ses rencontres féminines (soit dit en passant : ou il a un regard sélectif , ou il a une sacré veine de ne croiser que des beautés renversantes!) qui sont autant d’échecs. Cela semble d’ailleurs être la norme au sein de ce microcosme new-yorkais. Personnellement je suis restée très indifférente à cette galerie de portraits, dont le nombre et la banalité peut égarer le lecteur.



La presse spécialisée parle d’une vie passionnante : c’est tout de même largement exagéré, à mon humble avis. On attend en vain une prise de conscience, un arrêt sur image, une tentative d’analyse , enfin quelque chose qui permette au propos de sortir de la banalité.

Sur l’écriture, est-ce la traduction, mais de nombreuses phrases sont incompréhensibles. On n’est pas dans un polar et ce n’est donc pas dramatique pour suivre l’(absence d’)intrigue, mais c’est agaçant de s’arrêter pour relire dix fois une phrase qui reste sibylline.



Lorsqu’un auteur a acquis sa réputation sur de véritables chef-d’oeuvres, et a pu ainsi embarqué de nombreux lecteurs dans son univers, le fan peut retrouver dans un enième roman, ce qui a pu le charmer naguère. Lorsque l’on découvre l’auteur, on n’a pas ces références et ce livre ne me paraît pas le meilleur moyen de se rallier à la cause de James Salter.
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Pour la gloire

Cleve Connell, 31 ans, est devenu capitaine de l'US Air Force grâce à ses prouesses en voltige aérienne. Survient la guerre de Corée (1950-53) où il est envoyé pour cent missions, comme chacun des pilotes de chasse de Kimpo, alors qu'il n'a jamais combattu. Ces missions se veulent de reconnaissance de l'ennemi et il n'y a pas toujours d'affrontement mais Cleve veut devenir un as, c'est-à-dire être crédité de la destruction de cinq Mig-15 et figurer au palmarès des héros américains.



L'exaltation du vol et l'espoir d'une victoire laissent le plus souvent la place à l'amertume et au désarroi lorsque les Mig ne se montrent pas ou que, pour protéger un équipier, il faut renoncer à une chance, ou tout simplement parce que votre nom n'est pas sur la liste des départs. La vue perçante des autres pilotes manque à Donnell ; les yeux sont ce qui vieillit le plus vite chez un pilote. Est-ce ce qui provoque le manque d'occasion ou le fait de n'être pas au bon endroit au bon moment ? La frustration est insidieuse, la solitude est sujette à une introspection profonde. Le doute s'installe, le courage et le talent ne font pas le poids.



De nouveaux arrivants s'ajoutent à l'escadrille de Donnell et, parmi eux, l'arrogant homme au cigare, Pell, sûr de lui, cabotin, menteur, qui n'hésite pas à mettre l'équipe en danger pour s'arroger les occasions de casser du Mig et additionner les étoiles de victoire sur la carlingue et les honneurs dans les salons. Sans oublier les affrontements verbaux percutants entre les deux rivaux aux valeurs humaines opposées.



C'est entre les caractères et les motivations de ces deux hommes que s'articule ce livre. James Salter, ancien pilote de chasse, signe de très beaux paragraphes à propos de l'héroïsme, pour qui et pour quoi, à propos des vues de certains commandants qui privilégient les victoires, peu importe comment elles ont été acquises. Devenir un champion donne-t-il l'absolution ? Excellence et droiture se conjuguent-elles nécessairement ?



C'est l'époque des premiers avions à réaction. Les chasseurs soviétiques avaient l'avantage de voler à plus haute altitude mais les pilotes américains étaient plus chevronnés et audacieux. Parmi les Russes, il y avait au moins un as de la Seconde Guerre mondiale que chaque pilote américain voulait abattre et qui faisait les délices des palabres du mess et des rêves les plus fous.



Ce n'est pas seulement un livre sur les prouesses techniques, ou les états d'âme d'un pilote, c'est aussi l'attente quotidienne entre deux missions, les conditions météo décisives et récurrentes, ce ciel immense où tout se joue, la fraternité et l'entraide dans le groupe, la mort de certains, inévitable. Il faut cependant retenir une bataille aérienne captivante, haletante et excessivement bien rendue. Je devais sans cesse me maîtriser pour m'empêcher de sauter les lignes et en connaître l'issue. Pages fabuleuses.



Excellent premier roman de James Salter, publié en 1956 aux Etats-Unis, traduit tardivement en français en 1997 et augmentée de commentaires de l'auteur que la présente édition de 2015 reproduit fidèlement.

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Pour la gloire

Vous avez toujours voulu intégrer le club des cinq ?

Non pas celui d'Enid Blyton à la portée du premier lecteur venu.

Ledit club, réservé à l'élite des pilotes affichant au compteur cinq avions ennemis abattus, ultime motivation de ces hommes cuirassés d'acier et rêvant leur quotidien comme un fantastique ballet aérien dont ils sortiraient forcément vainqueurs, auréolés d'une gloire éternelle.



Terrain de jeu : la guerre de Corée.

Nouvelle affectation pour le capitaine Cleve Connell.

En vieux baroudeur aguerri, sa nouvelle mission, s'il l'accepte -sinon la bande s'auto-détruira...-, sera de prendre en charge une escadrille de bleusailles, la transformer en machine à tuer et affoler les compteurs en pertes adverses.

Mais les égos, exacerbés au possible, pourraient bien pourrir une situation tristement stérile en nourrissant une guerre larvée au sein de cette élite.



En fan de la première heure des Têtes Brûlées, mais si, souvenez-vous, Greg « Pappy » Boyington et toute sa clique de repris de justice de justesse, j'ai surkiffé de la balle ce Salter court mais intense.



Tout y est.

Du héros vaniteux frôlant le candidat au suicide récidiviste à celui de pacotille.

L'humain faillible, en proie au doute, et pourtant habité d'une conviction presque inébranlable.

Un pur méchant, véritable porte-drapeau du camp adverse et cible privilégiée désignée de fait.

Une dramaturgie puissante, maîtrisée, qui livre son verdict dans un final époustouflant.



Salter nous plonge dans le quotidien guerrier de ces héros modernes en nous narrant par le menu leurs aspirations les plus profondes, tout en déclinant fantastiquement moult combats célestes, usitant d'un vocable spécifique sans que ce dernier ne soit jamais propre à vous faire quitter l'escadrille pour cause d'indigestion sévère.



Alors enfilez vos tenues de combat, investissez vos F-86 semeurs de mort mais surtout méfiez-vous, l'ennemi intérieur pourrait bien fausser la donne.

Et que la force soit avec vous !
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Et rien d'autre

On ne peut pas dire que ce soit un véritable coup de coeur mais il est cependant indéniable que cela reste pour moi un très bon livre et James Salter, un auteur qui mérite vraiment d'être découvert, d'autant plus qu'il n'est plus tout jeune maintenant. Mais bon, il n'est jamais trop tard et je peux dire que cette première lecture de lui, à savoir "Et rien d'autre", son dernier roman m'a rappelé justement à l'ordre.



Ici, le lecteur y découvre Philip Bowman, le protagoniste, ayant survécu à l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, pour laquelle il remplissait son devoir de jeune citoyen dans la marine du côté des forces alliées (enfin, tout dépend de quel côté on se place bien entendu) puisque, tout comme son nom l'indique, Philip est américain. Une fois revenu de cet enfer, Philip ne rêve que d'une chose : faire carrière dans le journalisme. N'y trouvant cependant pas sa place, c'est du côté de l'édition qu'il va donc se tourner. Trouvant ainsi des débouchés dans ce secteur, bien que ne travaillant pas à son comte mais pour celui d'un éditeur de renom, notre jeune héros va donc s'épanouir au côté de ses auteurs, de ses livres qui ne le quittent jamais car, même si ce n'est pas son patron, Baum, qui les a édités, Philip est un très grand "bibliophage' mais aussi un amoureux des femmes et de l'amour en général. Après un premier mariage raté avec Vivian, qu'il a peut-être épousé trop tôt, sans connaître grand chose de la gente féminine, notre héros ne sera jamais rassasié du plaisir que ces dernières peuvent lui procurer.



Un livre sur l'amour, certes, mais aussi (et c'est là ce qui m'intéresse le plus) sur le monde de l'édition américaine en ce milieu de XXe siècle et sur les auteurs qui commencent à inscrire leurs noms et qui ont maintenant laissé leurs empreintes indélébiles dans l'histoire de la littérature, américaine ou anglo-saxone, voire même avec des références françaises de temps à autres. Bref, un vrai régal. A découvrir !
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L'Homme des hautes solitudes

Je n'ai jamais été réellement passionnée par les montagnes même si je vis depuis ma naissance dans une région qui s'y prêterait pourtant et encore moins par l'alpinisme. J'ai toujours eu la trouille d'escalader ne serait-ce qu'un jour un minuscule mur d'escalade lorsque j'étais adolescente et que le prof de gym tentait désespérément de nous donner le goût pour ce sport et pourtant...dans cet ouvrage, je n'ai eu qu'une envie : essayer de vaincre enfin ma peur !



Rand est un homme qui vit aux Etats-Unis et qui a toujours été un féru d'alpinisme, et plus précisément d'escalade. Toujours prêt à relever des défis, il décide un beau jour de tout quitter et de se rendre à Chamonix afin de s'attaquer aux plus hautes montagnes de France. Sur place, il se lit d'amitié avec un autre passionné, Jack Cabot. Ensemble, ils vont sans cesse se fixer de nouveaux objectifs : toujours plus haut, toujours plus dur...quitte à y laisser sa vie mais afin de laisser une trace de leur passage sur cette Terre et surtout, de tout oublier durant leurs ascensions, aussi pénibles soient-elles. En effet, ce qui m'a passionné dans cet ouvrage, c'est que lorsque Rand décrit ses efforts, il n'a qu'une idée en tête : où va-t-il pouvoir soit poser son pied, soit prendre une accroche avec l'une de ses mains afin de progresser et surtout, afin d'éviter, une interminable chute dans le vide ? Ne penser qu'à une chose...le rêve ! Fini les tracas quotidiens et les questions interminables que l'on pourrait se poser sur le sens de la vie. Non, là, qu'une chose en tête : où trouver ma prochaine prise ?



Un ouvrage sur les montagnes certes, sur l'escalade mais qui reste avant tout un roman dans lequel se mêlent amitié, histoires d'amour mais plus que tour : la joie de vivre, de se sentir exister et d'être vivant tout simplement ! Une écriture fluide simple, avec des chapitres relativement courts...bref, une lecture que je ne peux que vous recommander !
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L'Homme des hautes solitudes

Pendant qu’Onee faisait son tour de France à vélo, j’ai chaussé mes crampons et pris de la hauteur pour défier la montagne, et plus particulièrement les sommets entourant le Mont Blanc : les Drus, la pointe Walker, l’Eiger, , le Triolet, la Brenva…

Les grands espaces, la solitude, l’endurance, le courage, le froid, j’ai partagé tout cela avec Rand, cet américain venu de Californie à Chamonix pour satisfaire sa passion, l’escalade.

Une vie de bohème, vivant de peu mais tout axé vers l’escalade, Rand se crée petit à petit une légende dans le milieu très restreint de ce sport extrême jusqu’au jour où la montagne lui intimera l’ordre d’arrêter.



J’ai été happée par ce récit qui fait la part belle à l’escalade, la montagne et ses sommets, les conditions météorologiques, les refuges, les rencontres avec les autres grimpeurs, le bruit des crampons et des piolets dans la glace, la peur, le vide, et l’amitié qui lie depuis tant d’années Rand avec Cabot, un autre alpiniste.

J’ai suivi leurs ascensions en me projetant les images de ces sommets vertigineux (merci google), moi qui ai le vertige dès que je monte sur une chaise. J’ai adoré lire leurs exploits et commencé à comprendre ce qui les emmène toujours plus haut.

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Un bonheur parfait

J'ai lu le roman en 2 temps, je l'avais abandonné pour le reprendre, croyant que je n'étais pas disponible à ce moment.

Je l'ai repris et j'en suis au même point, je m'ennuie en le lisant.

Cette vie de couple en milieu bourgeois me bassine même si l'écriture de James Salter est belle, remplie de traits d'esprit et de descriptions de scènes très bien réussies.

Vedra, la maman et l'épouse quadragénaire, m'a fortement agacée à cause de sa superficialité et de son égoïsme.

Je sais difficilement lire un livre quand les personnages ne me sont pas sympathiques.

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Un bonheur parfait

C'est une relecture, j'avais lu cet ouvrage ,il y a longtemps, à sa sortie.

" Un bonheur parfait " raconte l'histoire de Nedra et Viri,Nedra est belle, intelligente, assurée, elle a de la classe, le sens de l'esthétique, sait donner aux gestes quotidiens une sorte d'élégance.

Viri est élégant,brillant, architecte,il rêve d'accomplir une œuvre qui lui survivra.

Il dévore les biographies d'hommes illustres.

Ils vivent prés de New-- York, ont deux petites filles charmantes..ils reçoivent beaucoup,Nedra est généreuse avec ses invités, drôle, centrée sur elle même , ne s'intéresse qu'à elle et suit tous ses désirs.

Sont ils réellement heureux? Leur bonheur semble parfait mais la perfection est t- elle de ce monde?

Le bonheur parfait ne serait- il qu'une belle image?

Que se passe t- il entre les époux pendant les longues heures de leur vie commune?

Quel élan les rapproche? Quel courant?

N'est ce que le reflet de la société où les faux semblants caractérisent chacun?

Il faut féliciter l'auteur qui, à l'aide de phrases courtes,de très belles descriptions ,

à petites touches pointillistes décrit les désarrois humains, nous montre avec talent la très lente destruction d'un couple qui a tout pour réussir, une belle situation,de l'intelligence, de la sensibilité, de la culture,de la beauté, des amis, de la jeunesse, après les années lumineuses, le temps passe, la félicité domestique est fugace..."toute vie est une promesse de démolition".

Viri veut réussir sa vie et tombe amoureux..comme seuls les hommes savent le faire, avec fierté et jalousie,Nedra cherche quelque part sa liberté "totale," "sexuelle," mais aussi " vivre sa propre vie"...'amoureuse d'elle même....

Plus tard ils s'éloigneront même s'ils s'entendent parfaitement, ils sont juste insatisfaits de ce monde familial,de cette vie comme tout le monde, un peu monotone,pleine de frustrations, loin des idéaux de leur jeunesse....

Un fragile équilibre qui se délite progressivement, une attente, une espèce...... de résignation qui nous fait réfléchir sur nos propres vies..

LE Mariage est t- il une prison? Une fusion? Une destruction lente?

Un ouvrage magnifiquement écrit, difficile à critiquer car infiniment subtil et...cruel

Une écriture puissante, comment accepter ou refuser sa liberté ?

Un bonheur naissant porte t - il, en lui, déjà, sa propre démolition?

Pourquoi relire ce livre ? J'ai lu deux ou trois interviews de l'auteur qui sort un nouveau livre et j'avais conservé un bon souvenir de celui là....





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Un bonheur parfait

Lu depuis une dizaine de jours, il est temps que je rédige une petite chronique sur ce roman qui m'a été présenté comme un must de la littérature américaine contemporaine. Je n'en dirais pas tout à fait autant.

Dans ce récit, on est entre bobos, artistes, intellos, mondains, certains un peu marginaux mais pas trop, excentriques mais avec modération. On réceptionne beaucoup. Les couples s'épient, s'observent, se jugent, sont soumis à la tentation du changement, de l'évasion, d'une liberté incompatible avec l'état de mariage. Le titre est trompeur parce que, dès le départ, rien n'est parfait dans le couple central puisque chacun entretient déjà une liaison..

J'admet qu'il y a quelques beaux passages sur l'aspiration au bonheur, le réconfort apaisant de la nature, les rêves de liberté en opposition avec la douceur rassurante du cocon familial mais je reste assez réservée sur l'impression finale : une histoire d'adultes qui sont restés des enfants gâtés, incapables d'apprécier leur chance et leurs privilèges.
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Un sport et un passe temps

Il y a plusieurs manières de lire Un sport et un passe-temps de James Salter, traduit par Philippe Garnier. Si l'on pense y retrouver la dynamique romanesque tant appréciée dans Pour la gloire ou Et rien d'autre, alors on tombera de haut, et on s'ennuiera ferme. Avouons-le, ce risque m'a guetté en début de lecture.



Mais si on se laisse embarquer par l'atmosphère nébuleuse de cette parenthèse amoureuse et mélancolique dans les pas de Dean - jeune américain fauché échoué en France où il s'attarde dans les années 60 pour y vivre sa romance avec Anne-Marie sous le regard du narrateur - alors de nouvelles perspectives s'ouvrent vite. Et révèlent un foisonnement de questionnements et de contrastes qui font la force et la singularité de ce livre.



« Certaines choses, comme je l'ai dit, je les ai vues, certaines découvertes et d'autres rêvées et je ne peux plus faire la différence entre elles ». Ainsi parle le narrateur-voyeur, mêlant le récit amoureux observé ou rêvé, à ses propres errances. « Je ne dis pas la vérité sur Dean, je l'invente. J'invente à partir de mes propres carences, ne l'oubliez jamais ».



S'affranchissant ainsi d'une certaine forme de réalité, Salter nous plonge alors en plein contrastes. Contrastes de lieux, quand ses personnages voyagent sans cesse entre le Paris festif de l'après-guerre et les plafonds bas de l'hiver dans les terroirs de l'Est : Autun, Sens, Nancy. Vous en reprendrez bien un petit peu ? Alors voilà Dijon, Avallon, Besançon. Dean voyage. Pas toujours bien, mais il voyage beau, embarquant Anne-Marie dans sa Delage 1952.



Contrastes de l'amour et des montagnes russes perpétuelles des sentiments : intensité des corps qui exultent soir et matin dans une libération bienvenue, pour retomber dans la fadeur du quotidien et le réalisme d'une histoire dont le début évoque nécessairement la fin à venir. Si le cul est ici libéré, il garde sa part de tristitude face à son inéluctable impasse. « Quand il jouit, c'est comme si une merveilleuse imposture avait pris fin ». Tout est dit.



Contrastes de l'autre enfin, omniprésent dans les cafés, restaurants, soirées où se pose le couple et son double évanescent. Et tellement transparent en dehors de l'instant, renvoyant chacun à sa propre solitude et à la vacuité de son présent. Alors revient pour Dean la tentation de l'Amérique et du retour. Il est temps de refermer la parenthèse et d'entrer enfin dans la vie, plus fort de cette expérience.



Dans un style détaché qui m'a séduit, ce livre m'aura entraîné là où je ne m'y attendais pas, me faisant découvrir une autre face d'un auteur apprécié. Et rien que pour cela, je recommande !
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Et rien d'autre

On fait la connaissance de Philip Bowman lors des affrontements sur le front asiatique pendant la deuxième guerre mondiale alors qu’il se bat courageusement et on va suivre son itinéraire au retour de la guerre. Il a dix-huit ans.

A son retour, il suit les cours de l’université de Harvard et rêve d’être journaliste, si possible au New York Times mais il ne trouve pas de place.

Il aime lire et après avoir hésité, il décide de consacrer sa vie à l’édition, en travaillant dans une petite maison d’éditions à laquelle il restera fidèle.

On le suit donc dans sa vie professionnelle qui lui permet de voyager beaucoup et ainsi de rencontrer de grands auteurs tant dans son pays qu’en Europe ou ailleurs, mais également des artistes. Il dévore les livres à une vitesse impressionnante, enrichissant de plus en plus ses connaissances dans de nombreux domaines car il aime apprendre et parler de ce qu’il lit, des auteurs qu’il rencontre.

Si tout semble se passer bien dans ce pan de sa vie, il n’en est pas de même dans sa vie amoureuse. Il rencontre une femme Vivian, originaire de Virginie où son père est n grand propriétaire terrien, ils se marient très vite pour s’apercevoir rapidement aussi qu’ils n’ont rien en commun et le divorce se profile à la grande joie de son beau-père.



Ce que j’en pense :



John Bowman est un homme attachant (du moins au début), bibliophile, bibliophage, il avait tout pour me plaire…

J’ai aimé cette facette de sa personnalité, son amour pour les auteurs aussi qu’il chouchoute, connaît bien. Il nage dans ce milieu de l’édition comme un poisson dans l’eau et on prend du plaisir à le suivre.

Par contre, au niveau sentimental, c’est autre chose. Il cherche l’amour avec un grand A, et après son mariage malheureux il va multiplier les conquêtes faciles car ses connaissances lui permettent de briller en société. Le plus souvent, il s’agira de femmes qui ne sont pas libres, ou sont inaccessibles. Quelques unes joueront un rôle plus important dans sa vie telle Enid, Christine…

En fait, il cherche la femme idéale ; il sera donc souvent déçu, trompé et parfois escroqué mais quelquefois aussi lui-même sera infidèle tant le désir et le plaisir physique est important chez lui. Donc, il semble plutôt amoureux de l’amour.

Il y a d’autres personnages très intéressants dans ce livre. L’éditeur, Baum, aux petits soins pour ses auteurs, avec qui Philip partage des dîners, des soirées dans des établissements renommés, à l’Opéra, aux Etats Unis et ailleurs dans le monde.

Un autre personnage, évolue en parallèle avec Philip, il s’agit d’Eddins, éditeur aussi, mais plus avide de reconnaissance sur le plan du métier mais aussi de la réussite financière à un point tel qu’il mettra en danger sa famille…

C’est le premier roman de James SALTER que je lis, son précédent roman traînant dans ma bibliothèque, et je reconnais avoir été déçue. J’ai entamé cette lecture sous l’influence de François BUSNEL, enthousiaste qui n’hésite pas à parler de chef-d’œuvre, l’auteur étant pour lui un écrivain phare des USA.

Certes l’écriture est belle, déliée, les descriptions de Londres, de l’Espagne et de Paris sont splendides, on sent son amour ces deux villes, dont il parle presque avec emphase. On a envie de revenir en arrière et de relire un passage ou une phrase qu’on a aimé.

La description du monde de l’édition dans la deuxième partie du XXe siècle est très intéressante, l’auteur connaissant bien son sujet, et on apprend des choses.

Donc, je suis déçue, j'attendais peut-être trop de cet auteur. je ne suis donc pas d'accord, cette fois-ci, avec François BUSNEL, pour moi le meilleur écrivaine contemporain reste Philip ROTH



Note : 7/10


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Un bonheur parfait

James Salter, un grand écrivain américain méconnu car peu prolifique, fait parler de lui en cette rentrée 2014 avec son dernier roman "Et rien d'autre", mais tous s'accordent à reconnaître que son chef-d'œuvre fut, en 1975, "Lights years", curieusement traduit en français "Un bonheur parfait", où déjà le passage du temps, tel qu'il laisse ses traces dans la mémoire des survivants, reste le thème principal du livre.

On pourrait l'intituler aussi "Vie et mort d'un mariage", si ce n'était pauvre et réducteur. Viri et Nedra ont fondé une famille heureuse, et vivent avec leurs deux filles, Franca et Danny, encore enfants au début du récit, au bord de l'Hudson, non loin de New York où le père de famille travaille comme architecte. Mais la maison au bord de l'eau, c'est le foyer, le refuge, le cadre où s'épanouit le bonheur d'être ensemble, sans bien sûr qu'on en ait parfaitement conscience, même si des instants de grâce s'inscrivent pour jamais dans les esprits. Certes ni Viri, ni Nedra ne sont très fidèles, au vu et au su de leur conjoint, mais ils forment cependant une alliance solide et épanouissante dans l'amour commun de leurs filles et de leur mode de vie confortable d'intellectuels protégés. Le couple reçoit amis et proches, sa vie sociale est pleine et enrichissante.

Les failles dans cette stabilité ne se feront sentir que peu à peu, au fil d'une vie commune qui subira le passage du temps : les enfants s'acheminent vers l'âge adulte, l'insatisfaction de Nedra va progressivement s'exprimer davantage, les signes imperceptibles du vieillissement altèrent la surface lisse des jours et des visages, quand finalement le couple se défait pour ne plus jamais retrouver l'harmonie perdue.

Roman d'une vie, avec son bonheur pleinement vécu mais méconnu, avec l'usure des êtres, avec le contraste insaisissable entre les jours heureux et la nostalgie mélancolique de l'âge mûr et des chances perdues, "Light years" est écrit sans continuité narrative. Salter s'inquiète peu de créer des situations dramatiques ou de construire une intrigue, il peut laisser en plan un personnage, changeant souvent de point de vue et valsant avec les identités et les interlocuteurs. Mais loin d'être une gêne pour la lecture, ce puzzle de notations diverses crée une impression d'ensemble, qui livre la vérité de ces êtres dans une élégie élégante et discrète.

Une belle lecture, un moment de plaisir et d'émotion, surtout en V.O.
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Un bonheur parfait

Ce roman m'a été recommandé par plusieurs personnes de confiance. Qu'ils.elles me pardonnent, il m’a laissée perplexe !



L’histoire est focalisée sur un couple. Viri et Nedra sont attirants, ont deux jolies petites filles, beaucoup d’amis et sont enviés pour leur foyer chaleureux, leur art de vivre – en un mot, pour le bonheur qu’ils affichent de façon presque provoquante. Et pourtant : le « bonheur parfait » est-il possible ?



Question passionnante ! Ma lecture a pourtant été assez laborieuse tant l’intrigue reste énigmatique, diluée dans un temps long et incertain. L’ensemble donne l’impression de feuilleter un album photo : la plume visuelle, parfois lyrique de James Salter, nous donne à voir d’idylliques petites photos de famille dans une belle maison, lors des anniversaires, des fêtes de Noël, des clichés de beaux repas et de vacances à la plage… Comme dans un album, on saute parfois abruptement d’une époque à une autre ; des personnages secondaires peuvent faire leur apparition (parfois fugace) autour des protagonistes. Ce kaléidoscope d’impressions est déroutant et frustrant, malgré le fil conducteur que sont Viri et Nedra : où James Salter veut-il en venir avec leur histoire ?



Peut-être s’agit-il de montrer que le bonheur est rasoir au possible, à l’image de la vacuité parfois caricaturale des dialogues ou de la banalité des désirs des personnages ? Ou peut-être n’est-il qu’une illusion : une image qui fait rêver de l’extérieur, mais qui se craquelle lorsqu’on essaie de s’en approcher et de le saisir ? Peut-être est-il purement et simplement impossible tant chacun aspire à ce qu’il n’a pas – le confort ou la passion, la tendresse ou la liberté, le foyer ou la notoriété. Peut-être encore le bonheur n’est-il fait que de fulgurances, d’instants insaissiables – peut-être même de souvenirs revisités, sublimés par la magie de la mémoire, ou par la sagesse qui se révèle à l’automne de la vie. Toujours est-il que cette question devient de plus en plus pressante à mesure que l’eau coule sous les ponts et que chacun réalise qu’il n’a « qu’une saison à vivre »…



Si j’ai été séduite par l’écriture de James Salter, j’ai trouvé cette vision amère et j’ai eu du mal à me passionner pour l’histoire de Viri et de Nedra que j’ai trouvée restituée trop en surface.
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L'Homme des hautes solitudes

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️



L'Homme des hautes solitudes,



un titre français, J'ai trouvé ce petit livre super interessant ,car l'auteur James Salter , ce dédouble au travers de son personnage principal Rand.

Je le comparerai à Clint Eastwood.

Il ne faut pas oublier que Salter à fait la guerre! ce qui dénote une écriture, quelquefois dure ,violente mais toujours avec une belle humanité derrière

Les exploits de ses héros dépassent le cadre de l'alpinisme! Il y a un thème récurent :comment devenir un homme.

" En se surpassant, en risquant sa vie en poussant ses limites jusqu'à l'extrême."

Rand part des Etats Unis pour la France à la recherche des monts culminants difficiles d'accès dans les hautes Alpes

, ou la mort est souvent au rendez vous (le Mont Blanc , les Drus ,La WalkerETC ...)

Rand c'est la pulsation même de la vie, c'est un taureau tout encorné de délicatesse ,il ne s'embarrasse pas

de futilité . Avec son ami Jack Cabot va se nouer une amitiè indéfectible !

Tous deux ont les mêmes rêves les pics qui se trouvent à Chamonix .

Je ne peux pas vous dire plus , je dévoilerai les choses les plus belles , ces ascensions impossible, ils deviennent des fous de la montagne , passent des nuits sur des minuscules surplombs de la facade, et j'en passe des bonnes et des meilleures.

J'ai trouvé Rand plus renfermé que Cabot ; lui est plus jovial, plus costaud mais pas si déterminé que Rand d'aller aux bouts de ses forces .

Les exploits de Rand et ses coéquipiers commencent à être connus.

Rand la publicité il s'en fou! même si les journalistes lui demandent :

--"avezvous l'impression d'être un héros ?"

lui répond-- "un héros ? pas du tout. ça n'a pas été un acte d'héroisme . Plutôtune dette que j'avais envers la montagne "



Cette superbe histoire séduira les fous de montagne et les autres lecteurs,car il ya aussi le cotê affectif

amoureux, sensuel, des hommes qui veulent se raccrocher à la vie! Chacun trouvera sa propre réponse pour sortir de sa solitude.

De plus il y a des passages ou votre coeur palpitera plus vite ,vous verrez surtout vers la fin .ou Salter à le don de nous scotcher, à ce qu'il va se passer avec Rand et .....Chuttttttt!!!!!!!!



Le hic , c'est surtout la fin!! ou j'ai eu du mal à la concevoir

comme telle.

Mais en le relisant j'ai trouvé qu"elle était pleine d'espoir ,

Au contraire à présent j'ai compris ! il faut ,il faut se cramponner , ne pas avoir peur! et en définitive c'est beau!( petites larmes !!!)

je lirais d'autres livres de cet auteur sur §



Allez chaussez vous de vos crampons et escaladez votre PAL qui doit s'élever jusqu'au plafond

(petit sommet mais l'arrivée à la cime est radieuse)











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L'Homme des hautes solitudes

Cette lecture me laisse des sentiments mitigés.

D'un côté, je retrouve dans ce livre des thèmes qui me sont chers : la montagne et la passion qu'elle engendre.

D'un autre, l'auteur m'a un peu perdue en cours de route : le récit très elliptique devient un peu confus et la fin m'a déçue.

Le personnage principal, Rand, est un marginal, un peu illuminé. Il fuit un monde dans lequel il ne trouve pas sa place, il fuit les gens qu'il ne comprend pas ou qui ne le comprennent pas. Il quitte la Californie pour aller grimper à Chamonix, où il fait différentes rencontres et vit des expériences variées.

Certaines ascensions sont merveilleusement décrites, avec beaucoup de réalisme et le roman m'aurait vraiment plu s'il n'y avait pas autant de zones d'ombre : trop d'ellipses tue l'ellipse et l'ensemble est trop décousu à mon goût pour que je m'attache aux personnages et que je me laisse emporter.

Je n'ai rien contre un peu de mystère, mais là, je suis restée sur ma faim et n'ai pas senti le grand élan que l'on peut trouver par exemple chez Frison-Roche.

Certains aspects de l'alpinisme sont très bien rendus, en particulier le fait que le grimpeur oublie tout pendant son ascension, ce qui le met dans un état second et développe parfois un sentiment de toute puissance qui explique l'addiction forte que cette activité peut engendrer. Et qui explique la passion de Rand.

À la fin du roman, sa dernière petite amie dit à Rand : "J'ai besoin de quelqu'un en qui je puisse avoir confiance. [...] Besoin d'éprouver quelque chose. Mais avec toi, on a un peu l'impression d'être suspendu dans le vide." Voilà qui rejoint parfaitement mon ressenti lors de cette lecture : je n'ai rien contre le fait d'être suspendue dans le vide, à condition d'avoir de temps à autre une personne ou une chose à laquelle me raccrocher.

Voilà ce qui m'a manqué : quelques prises.

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Pour la gloire

J'ai lu (et acheté) le dernier roman de James Salter que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé ainsi que d'autres d'ailleurs mais lorsque j'ai vu celui-ci dans les étalages de ma chère médiathèque de prédilection, je me suis laissée tenter. Après tout, je n'avais rien à perdre : emprunté pour 3 semaines, la pire des choses qui pouvait m'arriver est non pas d'avoir gaspillé de l'argent mais d'être tout bonnement déçue. Certes, j'avais lu le résumé mais lorsque je me suis plongée dans cette histoire, j'ai bien cru que ça allait être le cas mais non...Ouf, quel soulagement !

C'est vrai que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le roman au départ mais cette angoisse de la déception est rapidement passée et je me suis de plus en plus attachée aux personnages.



Replaçons-nous dans le contexte : Nous sommes en pleine guerre de Corée et notre héros, Cleve Connell est rapidement nommé comme capitaine à la tête d'une escadrille de pilotes de chasse. Dès son arrivée sur le terrain, il retrouve un ancien ami à lui, Imil, auprès duquel il s'est déjà battu mais étant son supérieur, il va très vite se rendre compte qu'à la guerre, il n'y a plus grande amitié qui compte. C'est l'honneur avant tout et le fait de descendre le plus de Mig (c'est le nom donné aux avions ennemis en raison de leur forme particulière avec un nez pointu) possible, puisque c'est là leur objectif à tous. Abattre au moins cinq Mig et devenir ce que l'on appelle un "as" et tout ce qui va avec : récompense, respect de des autres pilotes et surtout, n'oublions pas le plus important de tout : La Gloire !

Bien que très bon pilote, Cleve, plus âgé que les jeunes recrues mettra du temps avant de se lier avec les autres. C'est là que certaines relations cordiales se nouent tandis que d'autres se font plus agressives car, concurrence (pas toujours loyale d'ailleurs mais je laisse libre le lecteur d'en juger par lui-même) et notamment avec le jeune Pell...



Un roman dans lequel il est certes un peu difficile à rentrer au départ pou qui n'est pas habitué à lire ce genre de littérature mais qui vaut vraiment la peine d'être découvert ! Non seulement, le lecteur apprend énormément -autant sur le plan historique que sur le fonctionnement des baraquements et de l'organisation qui va avec en période de guerre mais en plus de cela, il se laisse prendre au jeu et en vient même à trembler (du moins, ce fut mon cas), pour les personnages, certains auxquels il s'attachera alors que les autres lui paraîtront hostiles...mais cela, encore une fois, c'est à tout un chacun d'en juger par lui-même. Quand à moi, j'ai déjà mon héros et il s'appelle James Salter ! A découvrir !
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