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Citations de Jami Attenberg (52)


Ce n'est pas le salut de votre âme qui m'inquiète, c'est votre état d'esprit. Je vous trouve triste. Prenez-le. Et dites-vous que c'est juste un bel objet auquel vous raccrocher quand les choses vont mal. Il m'arrive de le penser, moi aussi. De n'y voir qu'un joli collier. Mais je vous en prie, Mazie, n'en dites rien à personne. (p.93)
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« A quoi bon participer à un club de lecture si on ne peut même pas boire un peu de vin et manger des brownies ? Si c’est comme ça, la prochaine fois, je resterai à la maison » p. 165
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Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'était pas préparée à ça. Même après une enfance et une adolescence passée à biberonner la quintessence de la culture populaire, qui montrait volontiers les collèges des quartiers pauvres sous un jour déplorable. Non, vraiment, rien dans la vie - pas un film, pas une chanson, pas un épisode de New York Police Judiciaire, pas un cours de lycée, pas un conseiller d'orientation - ne l'avait préparée à cette année d'enseignement dans un bahut rempli de gamins à risques.
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Elle poussa les portes battantes et retint un cri : Benny était assis à la table de la cuisine, muni d'une tasse de café, d'un cookie au chocolat et d'un livre les traits plissés. Il l'attendait depuis un moment sans doute. Il ne pourrait pas dormir tant qu'elle ne dormirait pas.
- Qu'est-ce qui t'arrive, maman ? Tu as soif ?
- je...Oui, j'ai soif. (...)
- Au fait pourquoi es-tu debout ? s'enquit-elle. Tu n'arrivais pas à dormir ?
- Je préférerais cent fois être ailleurs, je t'assure. Mais ton médecin m'a expliqué qu'il était essentiel, pour un certain nombre de raisons, que tu aies l'estomac vide avant l'opération.
A cause de ton poids, se retint-il de préciser. A cause de ton coeur. A cause de ta santé, ta vie, ta mort.
- Je voulais juste te rappeler cette consigne, ajouta-t-il. Au cas où tu l'aurais oubliée.
- Je venais juste chercher un verre d'eau.
- Et moi, je suis juste en train de bouquiner.
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Puis la nourriture arriva sur la table. Fumante, bouillonnante, décadente. Des dizaines de plats remplis de mets trop riches, gorgés de sel et de sucre. Brioches bien dodues fourrées à la viande de porc, brocolis vert vif couverts d'une épaisse sauce d'huîtres, nouilles au sarrasin agrémentées de crevettes à l'aigre-douce, poulet laqué, palourdes charnues nageant dans une délicieuse sauce au haricots noirs ; beignets de poireaux et à la coriandre. raviolis garnis d'un fruit de mer ou d'un mollusque étrangement, mais délicieusement pimenté - (...).
Tout était succulent. Là-dessus, rien à dire. M Song avait du talent. Mais il y avait beaucoup, beaucoup trop à manger. Et tout, absolument tout , était mauvais pour sa mère. Ces gens ne voyaient- ils pas de quoi souffrait Edie ? Ignorait-ils que chaque bouchée de brocolis ou de poulet en sauce la rapprochait d'une mort certaine ?
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Elle ne rentrait plus dans ses tailleurs, ni dans ses vestes, ni dans ses chemisiers, ni dans ses jupes, ni dans ses pantalons, ni dans ses collants, ni même dans ses chaussures. Pourtant elle ne pouvait se résoudre à renouveler sa garde-robe. L'heure était peut- être venue de suivre sérieusement le régime Weight Watchers. La perspective oscillait dans son esprit, asses vague pour être sans cesse repoussée.
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Vous avez quoi ? un long article et quelques coupures de presse, rien de plus ? Et pas la moindre photo, n'est-ce pas ? C'est fascinant, vraiment. Vous devriez venir en parler à mes élèves. Ils n'ont pas souvent l'occasion de rencontrer des chercheurs ou des auteurs dans votre genre, encore moins des auteurs prêts à écrire un roman entier ! A vrai dire, ils ne savent même pas en quoi consiste le métier de chercheur. Eux, ce qu'ils veulent, c'est engranger des connaissances sans bouger de leur chaise. Ils écoutent, ils mémorisent le cours pour avoir de bonnes notes au contrôle, et une fois le contrôle passé, pouf ! Ils oublient tout. Comme s'ils n'avaient rien appris.
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Tu es étudiante aux Beaux-Arts, tu ne supportés pas, tu arrêtés tout, tu pars vivre à New York. Pour la plupart des gens, s'installer à New York est un signe d'ambition. Pour toi, c'est un échec : tu as grandi dans cette ville. Y retourner, c'est revenir au bercail après avoir échoué à conquérir le vaste monde. D'un point de vue spirituel, c'est un bon en arrière.
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Elle veut bien d'autres instants semblables dans les années suivantes. Oui, il leur arrive très souvent de sortir dîner en famille et de manger à des tables différentes, Edie d'un côté, Richard et les enfants de l'autre. Cela dura des années si bien que Robin et Benny grandirent en pensant que tout le monde faisait de même. Ils ne perçurent l'étrangeté de la situation que plus tard quand cela n'avait plus d'importance parce qu'ils avaient complètement cessé de manger ensemble de toute façon. Devenue adulte, Robin en vit à se comporter comme sa mère sans même s'en rendre compte ; elle mangeait toujours seule, un livre sous les yeux, tandis que Benny, marié jeune, savourait un bon repas chaud et équilibré chaque soir entouré de sa chère épouse et de ses enfants.
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George Flicker, voisin de Mazie, 285 Grand Street
Avant de devenir la Reine du Bowery, reconnaisable depuis des décennies à ses grandes robes colorées, a son éternel chapeau mou, à sa canne et à ses bracelets au poignet, avant de faire l'objet d'articles dans les journaux et les magazines, avant d'etre qualifiée d'éminente New-Yorkaise, de "héros" comme ils disent, bien avant tout cela, elle n'etait que Mazie Phillips, ma voisine du dessus, une gamine pour qui j'avais, me semble-t-il, un petit béguin alors qu'elle se souciait de moi comme d'une guigne.
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D'un point de vue purement intellectuel, je comprends pourquoi il avait gardé de si bons souvenirs de cette femme. il se sont rencontrés à une période de leur vie ou tout était parfait. Il l'a regardée, il lui a dit qu'elle était sublime, et il est remonté sur son bateau. Ils sont restés parfaits l'un pour l'autre jusqu'à la fin des temps.
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Journal de Mazie le 15 octobre 1918
Il y a deux sortes de docteurs pour bébés. Je me suis renseignée. On m'a donné des noms. En sortant de chez moi, je n'aurai qu'à marcher cinq blocs dans un sens, ou dix blocs dans l'autre. Dans le premier cas, j'aurai un bébé à vie, dans le second, je n'aurai plus rien dans le ventre, hormis la place nécessaire pour ma prochaine rasade de whisky.
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Ils ont été aimés autrefois, et vous n’avez pas besoin d’en savoir plus.
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Je crie pendant l’amour.
Je règne sur mon corps comme sur un navire en perdition.
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Bien que j’éprouve un certain plaisir à ne pas être, pour une fois, celle qui boit le plus lors d’un premier rendez-vous. Ce n’est qu’un plaisir momentané, puisqu’il me faut ensuite passer le reste de la soirée avec ce pochtron, en cherchant à savoir s’il va se montrer jovial ou hostile. Je dois sortir de moi-même. Ce n’est pas un rendez-vous galant : c’est une audition pour un sketch à propos d’un rendez-vous raté.
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Un bouquin sort en librairie. C’est un essai sur les célibataires, écrit par une femme extrêmement séduisante, désormais mariée, qui pose un regard critique, mais empreint de nostalgie, sur l’époque où elle vivait seule. Je n’ai aucune envie de le lire. Je suis moi-même célibataire depuis très longtemps. Ce bouquin ne peut rien m’apprendre sur le célibat que je ne sache déjà.
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Tu commences à regarder le monde d’un œil neuf. Le monde, lui, ne change pas. Boulot, appart, amis, famille, vue sur l’Empire State Building : il est égal à lui-même. Pendant quelques semaines, ton boss semble prêt à t’accorder une énorme promotion. Tu es tentée, mais tu comprends que tu auras plus de responsabilités, et tu parviens à décliner sans vexer personne. Ce nouveau poste t’obligerait aussi à rester un bon moment dans la boîte. Mieux vaut pouvoir partir du jour au lendemain, estimes-tu. Au cas où tu trouverais mieux ailleurs ? Exactement. On ne sait jamais ce qui peut arriver, prétends-tu. Bref, tu te mens à toi-même.
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Quelques hommes se succèdent dans ton lit, dans ton univers, sans que tu parviennes à les distinguer, parce que tu cherches moins à les connaître qu’à étouffer la petite voix intérieure qui te reproche de ne rien faire de ta vie, de n’être qu’une gamine mal déguisée en adulte. Cet accoutrement de grande personne ne vaut pas un clou, dit la petite voix, tu as le cul entre deux chaises et tu risques de rester coincée là toute ta vie si rien ne te force à évoluer. Cette période est aussi celle du vide – celui que la peinture a laissé dans ta vie quand tu y as renoncé.
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Ces croquis ne constituent pas un défi pour toi et tu ne cherches pas à faire passer un message. Tu dessines ce que tu vois de ta fenêtre, et rien d’autre. À l’infini. Tu ne peux pas mieux faire, tu n’as rien de mieux à offrir, et cela suffit tout juste à te donner le sentiment de sortir du lot.
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Nous avions assisté à quantité de divorces, parmi nos enfants, nos frères et soeurs, nos collègues, mais nous pensions qu'à partir d'un certain âge [après 60 ans], les couples ne se défont plus. Alors quand Richard a quitté Edie après sa première intervention chirurgicale (c'est à dire au pire moment possible), nous sommes restés stupéfaits. Incapables d'interpréter sa décision, voire de la juger. Edie n'était pas facile à aimer, nous l'admettions volontiers, mais elle était digne d'amour. Richard estimait-il qu'il n'avait pas à se soumettre à la morale classique - celle qui régissait tacitement notre vie à tous ? Etait-il un individualiste forcené déterminé à saisir sa dernière chance de bonheur ? Ou un lâche incapable d'affronter la maladie de sa femme ? Avait-il perdu son âme ?
(p. 241)
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