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Critiques de Janusz Korczak (26)
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Comment aimer un enfant

Mon premier livre de Sylvie
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Comment aimer un enfant suivi de Le droit d..

« Seigneur, comment faire pour défendre cette âme si sensible de l’ignominie du monde ? »





Une vaste émotion m’a parcourue et habitée pendant la lecture de cet ouvrage.

Janusz Korczak est un homme qui sait faire preuve d’empathie, de compassion et d’altruisme envers les enfants.

Et donc forcément plus généralement envers le genre humain.





Korczak est né en Pologne en 1878 ou 1879. Il a fait des études de médecine vers 20 ans et s’est occupé d’enfants toute sa vie : colonie de vacances, orphelinat, internat, hospices pour enfants.

Il a eu affaire souvent aux plus déshérités d’entre eux.





Ce livre réunit deux textes.



« Comment aimer un enfant ? » en quatre parties :

« L’enfant dans sa famille », « Internat », « Colonie de vacances » et « La Maison de l’orphelin ».





Janusz Korczak nous offre une profonde réflexion sur la véritable nature de l’enfant, usant d’un regard lucide sur lui-même, lui-même en tant qu’homme, en tant qu’adulte :



« C’est une erreur de croire que la pédagogie est une science de l’enfant et non pas de l’homme.

Dans un moment d’emportement, un enfant violent frappe ; un adulte violent tue. A un enfant candide on soutire son jouet ; à un adulte naïf on fait signer des traites. Un enfant déraisonnable dépense en bonbons l’argent du cahier ; un adulte irresponsable dilapide au jeu son patrimoine. Enfant ? Adulte ? Il y a seulement des êtres humains. Seule existe une différence d’échelle entre les idées, les sentiments, les impulsions, les expériences de chacun d’eux. N’oublie pas que nous ne les connaissons pas. »





Partant de quelques constats que nous voudrons bien adopter si nous acceptons de faire preuve d’un peu de lucidité, nous voilà prêt à remettre véritablement en cause notre façon d’éduquer, notre rapport au respect, notre vision de l’autorité.





Janusz Korczak est un pédagogue, mais loin des dogmes, il ne nous proposera pas de méthode d’éducation.

Nous suivons sa pensée, exposée en toutes petites parties, une à deux pages, qui découlent les unes des autres.







Par exemple, sur les punitions, admettons qu’il nous ait convaincu que les châtiments corporels sont à proscrire, mais ensuite il attire notre attention sur les châtiments disons d’ordre psychologique :



« A changer un châtiment de forme ou à l’atténuer, tu n’y as pas renoncé pour autant. Qu’un châtiment soit grave, léger ou seulement symbolique, les enfants le craignent toujours. Tu le sais et ton raisonnement est le suivant : si les enfants ont peur, la discipline est sauve.

On peut fustiger la sensibilité, l’amour-propre de l’enfant, comme, dans l’ancien temps, on fustigeait son corps. »







Si nous adoptons la résolution de nous surveiller alors et de ne plus user de cette sorte de correction, une nouvelle claque nous fera ouvrir le deuxième œil sur notre comportement :



« On peut, par la menace, maintenir un enfant dans l’obéissance ; mais croire que c’est là une méthode non répressive prouve un singulier manque de discernement : l’intimidation par menace constitue une grave mesure de sévérité. »







Si alors nous nous promettons de bannir toute forme de punition, corporelle ou morale, sans pour autant avoir réfléchi encore à la manière d’obtenir l’ordre autrement, nous voilà encore bien loin du bout de notre réflexion :



« Tu décides de te montrer magnanime et tu pardonnes sans poser d’autres conditions. Tu crois avoir bien agi. Tu te trompes. »







Fort de ses nombreuses expériences avec des enfants en collectivité, Korczak réussit ce tour de force de percevoir l’enfant en tant qu’individu mais aussi au sein du groupe, avec toutes les contradictions que cela implique dans son éducation.





La puissance de ce livre réside dans le fait qu’il nous accompagne dans des pensées, celles-ci restent souvent ouvertes. D’ailleurs, plusieurs paragraphes ne font état que de questions :



« Mais si cette liberté, en avantageant les uns, limitait les droits des autres ; si certains enfants, jugeant inutile de travailler eux-mêmes, voulaient en empêcher les autres ; si, en laissant leurs lits défaits, ils encourageaient leurs voisins à en faire autant ; si, en perdant leur manteau, ils trouvaient naturel de s’emparer de celui d’un camarade ? Comment faire ? »





Pour autant, les réflexions offertes sont parfois très concrètes car Janusz Korczak a toujours tenu des journaux lors de ses expériences en internat ou en orphelinat.

Ce livre est donc plein d’exemples, de choses qui marchent mais aussi de choses qui ne marchent pas car Korczak est un homme qui sait dire « je me trompe ».



Il cite le tableau mis en place pour faire passer des messages aux enfants, la vitrine des objets trouvés, la mise en place d’horaires pour la distribution du matériel...





Mais bien sûr, au-delà de l’aspect matériel, il tente de grandes expériences pour faire fonctionner la vie en communauté de « ses » enfants.

La Maison de l’orphelin accueillait environ 150 enfants, garçons et filles, d’âges très variés, encadrés par un personnel tout de même très restreint et il fallait trouver des solutions pour que ces êtres humains vivent au mieux ensemble.





Cela l’amène à réfléchir sur le rythme de l’enfant (il constate l’absurdité d’un horaire unique pour le dortoir quand il faut concilier de gros et de petits dormeurs), sur sa physiologie (même réflexion sur la ration unique quand on a affaire à de petits ou de gros mangeurs, d’où sa défense du principe du pain à volonté).





Il fait état de ses essais de tribunaux tenus par les enfants eux-mêmes, relatant avec une grande sincérité son manque de réussite :



« Je sais que le tribunal est nécessaire et que, d’ici à cinquante ans, pas une école, pas un établissement pédagogique ne saura plus s’en passer. Il n’y a que la Maison de l’orphelin où il apparaît comme nuisible, parce que nos enfants ne veulent pas se comporter en hommes libres, ils préfèrent demeurer esclaves. »









« Le droit de l’enfant au respect » est un texte plus court, décliné lui aussi en quatre parties :

« Irrespect et manque de confiance », « Le ressentiment », « Le droit au respect » et « Le droit de l’enfant à être ce qu’il est »

C’est une affirmation que le respect de l’enfant est indissociable du véritable amour que l’on peut lui porter.





Je ne peux bien sûr pas vous décrire à quel point ce livre m’a bouleversée, émue, mais fait du bien, comme si une telle générosité pouvait m’atteindre après un siècle.

Et après tout, c’est peut-être le cas.

Ne vous privez pas d’une telle lecture si vous avez affaire à des enfants.











Inspiration musicale…



“[…]

Emancipate yourselves from mental slavery

None but ourselves can free our minds

Have no fear for atomic energy

'Cause none of them can stop the time

How long shall they kill our prophets

While we stand aside and look? Ooh

Some say it's just a part of it

We've got to fulfil the Book



Won't you help to sing

These songs of freedom ?

'Cause all I ever have

Redemption songs

Redemption songs »



Extrait de “Redemption Songs”, Bob Marley :

https://www.youtube.com/watch?v=OFGgbT_VasI





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Comment surseoir à la violence ?

Ou qu'est-ce qu'un héros?



Korczak, médecin polonais, fut journaliste dans le Ghetto, et surtout un pédagogue du XXème siècle qui a innové auprès des enfants orphelins (qui sont des enfants des rues à l'époque). Il est reconnu, notamment pour avoir mis en place des méthodes participatives dans des groupes d'enfants (il est à l'origine des conseils d'enfants qui se transformaient alors en tribunaux!) pour surseoir à la violence entre ces enfants.



Il est surtout le précurseur des "Droits de l'enfant". Bien avant cette déclaration, ses travaux pour l'éducation à la démocratie dans la classe vont dans ce sens. Il rejette la pédagogie autoritaire, en vogue à l'époque, et il prône le débat dans la classe et l'élaboration du règlement par et pour les élèves avec la volonté d'en faire déjà des citoyens comme les autres, avec des devoirs et des droits.



La violence est inévitable (il le constate) mais on peut parfois l'éviter. Son idée de génie est la boîte aux lettres dans la classe. Elle sert aux élèves, à mettre des mots sur les maux qui les tourmentent. Les textes sont libres et lus à la classe. Cela permet de crever les abcès entre enfants, d'ouvrir des discussions et donc de surseoir parfois à la violence.



Et le plus important pour la fin. Pour répondre à la question et illustrer les qualités humaines de cet homme, qualités qui prennent de l'ampleur à l'époque de la barbarie nazie: nous sommes en 1942 à Varsovie, une raffle est organisée et les orphelins juifs polonais sont déportés. Korczak a voulu accompagner ces orphelins jusqu'au bout, à Tréblinka.

Cet homme est mort en même temps qu' eux. Non seulement en militant pour le respect de l'enfant mais, en renonçant à la vie, pour ses convictions, il est mort aussi en héros.





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Journal du ghetto

De très beaux passages mais un texte abrupt, parfois presque incompréhensible : l'auteur écrivait son journal intime, et indique même que des éventuels lecteurs n'y comprendrait pas grand chose. On sent dans sa personnalité quelqu'un qui réfléchit beaucoup, qui se démène pour aider ses enfants ("j'en ai 200" dit-il) et qui ira jusqu'à la mort avec eux. Sa vie est remarquable, et cette critique ne la remet bien évidemment pas du tout en cause, mais ce texte ne rend pas hommage au travail qu'il fournit, c'est davantage une introspection, des questionnements sur la vie, la mort, le temps qui passe. Il aurait fallu que ce texte soit accompagné d'explications plus fournies sur le contexte et le quotidien de cet homme.
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Journal du ghetto

Henryk Goldszmit dit Janusz Korczak (Varsovie 1878 – Treblinka 1942) fut une figure légendaire du ghetto de Varsovie, et bien plus encore. Médecin, éducateur, écrivain de talent, il a voué toute son existence à la cause des enfants, et il peut être considéré comme le grand précurseur de la Convention internationale pour la protection de l’enfance. Ce journal n’est pas une transcription du quotidien dans le ghetto, mais au contraire un texte très personnel, parfois assez déroutant (il écrivait la nuit, rognant sur un temps de sommeil déjà très court, il était âgé, affamé et immensément préoccupé, ses écrits suivent difficilement une pensée qui, elle, va très vite). En même temps, quelle leçon. Il était un humaniste, un vrai, capable en pleine furie nazi de poser l’importance pour les générations futures d’une réflexion concrète sur l’euthanasie, de décomposer ses années de vie en septennats et d’en dresser les points principaux, il observait beaucoup, les gens et les choses, les actes, et alors que tout, autour de lui, aurait dû l’amener à se recroqueviller sur la survie de base, il ne cessait d’ouvrir sa pensée et parvenait à s’élever – c’est totalement impressionnant. Il avait créé un orphelinat, s’occupait de quelques deux cent enfants, et alors qu’on lui proposait un passe-droit, a refusé de les quitter lors du départ pour Treblinka. Il a été le premier à entrer dans la chambre à gaz.
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Journal du ghetto

Certains pourront penser qu'il s'agit une énième fois de la Shoa et de ses horreurs et que nos oreilles en ont été rabattues de mille et une façons. Je réponds non, chaque témoignage est unique car il concerne une vie, une personne avec ses propres angoisses, ses propres peurs. Car si les ambitions peuvent être communes et/ou semblables, la peur, elle, est unique pour chacun et revêt différents visages.



L'intérêt de ce livre est qu'il en est peu faisant état du journal tenu par ce grand humaniste qu'était Janusz Korczak. On trouve des biographies de lui, des livres ventant ses principes et méthodes d'éducation mais un journal écrit de sa main, c'est le premier que je lis.



Par ailleurs, malgré toute l'empathie qu'il peut avoir sur le sort réservé à son peuple, et tout son dévouement, pour les enfants qui lui sont confiés ou qu'il ramasse dans la rue, il reste lucide tant sur leurs qualités que sur leurs défauts... Il est a noter que tant que l'orphelinat exista dans le ghetto aucun enfant n'y mourrut de faim, et peu du thypus qui faisaient des ravages dans le ghetto. Janusz Korczak força les portes des plus riches - ce qui parait une gageure dans le ghetto - et exigea du Judenrat des supplément de nourriture, de chauffage et de médicaments.



Lors de l'évacuation de l'orphelinat, il faut également préciser qu'un officier allemand a proposé à Janusz Korczak, un sauf conduit qui lui aurait permis de sauver sa vie, et qu'il a refusé pour ne pas abandonner "ses enfants" dans la mort.




Lien : http://adighee.canalblog.com..
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Journal du ghetto

livre confession, livre d'anticipation, tellement actuel tant dans son écriture que dans les sujets abordés. il repasse au fil des pages sa vie, ses envies, ses déboires avec réalisme et une certaine ironie, un humour noir parfois.

toute comparaison gardée sur le calvaire et la destinée de Janusz Korczak ,mais sur le fond pédagogique, ses idées éducatives me font penser à une autre" grande" en la personne d'Hannah-Arendt.
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Journal du ghetto

Journal d'un ghetto n'est pas un livre qui nous raconte, de manière linéaire, l'Histoire entre mai et août 1942 qui s'est déroulée à Varsovie. Ce n'est pas non plus un livre biographique. C'est un livre qui nous plonge dans les pensées de Janusz Korczak. Des pensées qui sont couchées immédiatement sur papier sans se poser la question du lecteur. A travers les écrits de l'auteur, nous ressentons, en tant que lecteur, son besoin d'écriture. Par contre, ses écrits restent parfois très énigmatiques. Parmi ceux-ci, le lecteur comprend que pour cet homme, être un bon homme ne réside pas dans sa nationalité ou ses croyances mais dans les actions qu'il accomplit vis-à-vis de son prochain. La deuxième partie du livre est plus poignante car Janusz Korczak sait que c'est la fin.
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Journal du ghetto

Ce texte n'est pas un cri de souffrance mais un témoignage littéraire et humaniste. Ce qui compte, pour cet homme, c'est de protéger les enfants, les nourrir, les soigner dans des conditions impossibles.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Journal du ghetto

« L'enfant est reconnu comme un homme, un être avec lequel il faut compter et que l'on ne doit pas tenir en laisse… »

Ces mots sont ceux de Janusz Korczak inlassable défenseur des droits de l'enfant, créateur de la Maison des orphelins, médecin, pédagogue et visionnaire.

On peut voir dans cette figure universelle le précurseur, l'inspirateur des Sabina Spielrein, Anna Freud, Melanie Klein, Sophie Morgenstern et autres Françoise Dolto.

Ayant émigré avec sa soeur Anka Goldszmit ( son vrai patronyme ) avant la guerre, tous deux retournent en Pologne, leur pays d'origine, et se retrouvent prisonniers du ghetto de Varsovie où tous deux vont se consacrer au sort des enfants orphelins dans ledit ghetto.

Entre 1941 et 1942, Janusz Korczak va comme Emmanuel Ringelblum ( historien du ghetto ), Adam Czerniakow ( président du Conseil juif du ghetto ) et Marek Edelman ( militant socialiste dont je vous ai déjà parlé ), tenir un journal.

Non pas un journal où seront scrupuleusement rapportés les "détails" de la vie du ghetto, mais un journal écrit la nuit, lorsque le sommeil s'efface devant l'impérieux besoin de dire, sur les pensées qui viennent à l'esprit du docteur en charge de deux cents âmes en loques, affamées, souvent malades, à l'agonie quelquefois, et toujours sous la menace des rafles de l'occupant, du rassemblement sur l'Umschlagplatz ( lieu d'où partent les convois de déportation pour Treblinka ). Un homme qui n'arrête pas de démarcher, de quêter dans le ghetto pour assurer la survie de ces enfants qui sont un peu les siens.

Alors surgissent mille pensées, souvent des bribes.

Sur son enfance, sur ses souvenirs militaires, sur le médecin et l'homme qu'il est.

Des questionnements aussi sur le devenir de l'humanité, avec des réflexions sur l'eugénisme, sur l'euthanasie, sur le suicide, sur la judaité et sur l'enfant... bien évidemment !

Ses pensées sont souvent interrompues par la sordide réalité du moment.

Cet homme déjà âgé ; il aura 64 ans quelques jours avant sa déportation en août 1942, est un homme usé (oedèmes des jambes, problèmes de hernie, de vessie, de coeur et pleurésie chronique ), mais jamais résigné.

Tous les jours, vingt fois sur le métier il remet son ouvrage.

Son journal ( pour vous donner une idée ) finit le 4 août 1942 sur ces mots :

" J'arrose les fleurs. Ma calvitie à la fenêtre - quelle bonne cible cela ferait !

Il a un fusil. Pourquoi reste-t-il comme ça, à regarder tranquillement ?

Il n'a pas reçu d'ordre.

Peut-être était-il instituteur à la campagne, ou notaire, ou balayeur des rues à Leipzig, garçon de café à Cologne ?

Que ferait-il si je lui faisais un petit signe de la tête ?

Un geste amical de la main ?

Il ne sait peut-être même pas ce qui se passe ?

Il est peut-être arrivé hier, de très loin."

Quelques heures après avoir écrit ces mots, Janusz Korczak fut déporté à Treblinka avec les 200 enfants de la Maison des orphelins.

Il fut le premier à entrer dans la chambre à gaz.

Une très jolie plume, un esprit brillant, un homme attachant.

Un indispensable pour celles et ceux qui gardent la curiosité d'entendre ces voix qui nous reviennent en écho du ghetto de Varsovie !
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Kaytek le Magicien

Fidèle au style de l’auteur, ce roman-conte a été lu au fur et à mesure de sa conception, chaque soir, aux enfants de l’orphelinat dont Janusz Korczak avait la charge. L’auteur corrigeait ensuite les chapitres en fonction de la réaction et des avis des enfants.

Il met en scène un jeune garçon, Kaytek, qui rêve de devenir magicien et fait tout son possible pour réussir. Il est d’ailleurs présenté « la tête pleine d’idées » et a un fort caractère, très décidé. Il se heurte souvent à l’autorité des adultes et ne comprend pas toujours leurs explications ou leur façon de voir les choses. Il se pose énormément de questions, voudrait simplifier les choses.

On va suivre ses aventures plus ou moins rocambolesques, où la réalité se mêle au fantastique. Au départ cela semble être un récit très réaliste puis peu à peu on « glisse » vers le fantastique et on ne sait plus trop que penser. Est-ce un conte ? une farce (car certains passages sont vraiment amusants mais peu crédibles et tournent en ridicule les personnages) ? Les dialogues sont dignes d’une bonne pièce de théâtre, réellement réussis et sonnent juste.

Je juge le travail du traducteur exemplaire car le récit étant situé en Pologne, de nombreuses références émergent mais elles ont été clairement explicitées voire transposées dans notre langue avec une note du traducteur (je pense notamment à l’apprentissage de la lecture seul par Kaytek).

Les éditions Fabert ont vraiment soigné l’ouvrage, y ajoutant une préface et une postface très intéressantes pour mieux appréhender l’œuvre de l’auteur. Faut-il rappeler le destin de cet homme singulier, précurseur de la Convention des droits de l’enfant, mort tragiquement en accompagnant « ses » orphelins dans un camp allemand alors qu’on lui laissait le choix?

Korczak aime les enfants, connait leur imaginaire, leurs rêves, leur imagination fertile et leurs yeux qui regardent notre monde le plus simplement qui soit. Dans ce récit il nous plonge dans un regard d’enfant et touche notre âme.

A lire et à faire connaître !

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La gloire

Janusz Korczack est un homme qui me fascine, par son histoire, par son humanité (et ce n'est pas un mot que j'emploie à tout propos...lui faisant perdre ainsi de sa valeur). J'ai lu plus de livres sur lui que de sa main, relisant sans cesse mais de différentes façons sa vie et ce qu'il a accompli. Trouvé par hasard sur une étagère ce roman de lui me fut une surprise. Un Castor poche de 1980 mais ce livre a été écrit en 1913 et je vois qu'il est réédité en Larousse classique. Je préfère la couverture du père Castor, dessinée et plus naîve.

C'est l'histoire d'une famille pauvre qui tente de survivre. Cinq enfants dont un bébé et deux qui "vont mourir au cours de l'histoire, alors nous ne pourrons pas beaucoup parler d'eux". Jean et Marie sont les grands, l'auteur nous les présente longuement, traits de caractère, pensées, talents, courage extrême. Ce sont des enfants très matures, à l'écoute des autres, généreux et malgré le peu d'espoir pour leur avenir ils ne baissent pas les bras, grandement aidés par leur ami Olek qui ose tout, avec bonne humeur et un toupet frondeur. C'est un livre rude qui retrace un époque où la vie était une épreuve permanente. La faim, le chômage, l'école impossible et le travail des enfants... La famille de Jean et Marie est attachante.

Dans ce roman Janusz est pédagogue, il montre la dureté de ce monde mais que l'espoir n'est pas une chose vaine. Pas de haine, ni de rancœur dans cette histoire, non plutôt une aide et une générosité étonnante de la part des enfants

Un monde dont rêvait l'auteur qui voulait combattre la pauvreté dès son enfance et voulait rendre les enfants heureux. Précurseur ce fut un homme exceptionnel qui voua sa vie aux enfants pour qu'on leur reconnaisse des droits. Il les suivit jusqu'à Treblinka où il mourut avec les 200 orphelins qu'il accompagnait.

Un roman rare à lire dans les collèges.

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Le droit de l'enfant au respect

De plus en plus d'actualité. La morale rejoint ici la bienveillance et ainsi réapprendre le respect d'autrui. Nous sommes tels des miroirs parfaitement parallèles.
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Le droit de l'enfant au respect

A lire et relire pour garder des idées claires sur notre relation aux enfants, certes, mais à tout individu également.
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Le Roi Mathias 1er : Première partie

Bon livre. Donne envie de lire la deuxieme partie mais la fin est un peu rude.
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Le Roi Mathias 1er : Première partie

Il est intéressant ce Mathias, roi de 12 ans qui se veut réformateur. Ce livre n'est pas toujours drôle, il est parfois long, on sent qu'il commence à dater, et Mathias peut être agaçant. Pourtant on suit indéniablement avec intérêt l'histoire de son règne, sa gouvernance, ses amitiés, ses alliances, ses guerres, ses réformes...

Peut être pas tout de suite, mais je lirais certainement la suite et fin de ses aventures.
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Le roi Mathias Ier

Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur, Janusz Korczak, qui pourtant apparaît comme un des précurseurs reconnus des droits des enfants.

Et il est justement question des droits des enfants dans ce roman pédagogique.

Un jeune prince devient roi à la mort de son père, bien qu'enfant. Nous suivons ce petit garçon, qui ne sait même pas encore lire, et qui ne connaît pas la manière de gouverner un pays dans cet apprentissage et l'adaptation nécessaire de l'enfant au monde des adultes.

Ecrit pour des enfants, le style est parfois désuet et trop enfantin pour aborder des sujets qui ne le sont pas toujours. Cette dichotomie est parfois lassante et souvent ennuyeuse et pourtant le roman reste intéressant.

Découverte de la guerre et de ses conséquences, de la démocratie, de la différence, ...Certains points de politique et de diplomatie avec ses trahisons sont abordés.

On sent une vraie volonté de didactique de la démocratie (ici intégrée dans une royauté) et un parti pris pour une volonté que les enfants aient le droit à la parole; tout en les éduquant à comprendre comment ils peuvent faire avancer les choses.



Lecture à accompagner, mais un point de départ propice à la discussion avec des enfants en éducation civique.

Quoique certainement trop dense pour des jeunes enfants et un style trop ennuyeux pour des plus grands. Peut-être en living book dans l'idée d'une pédagogie de type pédagogie Mason?



En tout cas le livre, qui est très beau, avec des images amusantes et des gros caractères, peut néanmoins, par son épaisseur, rebuter les plus jeunes.



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Le roi Mathias Ier

Janusz Korczak est un précurseur du droit de l’enfant. Ce pédagogue polonais a d’ailleurs écrit ce livre en le lisant, chapitre après chapitre, aux orphelins dont il prenait soin, modifiant ce qu’il écrivait en fonction de leur ressenti.

J’ai lu ce livre avec mes yeux d’adulte, tout en pensant aux enfants qui ont découvert ce livre le premier, et à ceux qui le liraient aujourd’hui. Je me dis que cette lecture devrait leur sembler ardue, peut-être aussi parce que peu d’enfants, d’adolescents se préoccupent de la démocratie, de la royauté, et des rivalités qui entraînent des guerres. Je ne dis pas qu’ils ont raison, je dis qu’il est difficile de les amener à s’interroger sur le sujet, eux qui n’ont vécu aucun conflit sur le sol français, eux qui prennent tout pour acquis.

Mais revenons au roman. Ce n’est pas un livre qui se lit d’une traite, il faut au contraire prendre le temps de le lire, de voir l’évolution de Mathias, tout jeune roi, orphelin de père et de mère à… ce qui lui arrive à la fin et laisse entrevoir une suite.

Mathias est roi, certes, mais il est prisonnier de l’étiquette et d’un code de l’honneur qui n’est pas aussi honorable qu’il y paraît. Parce qu’il est un enfant, il est laissé dans l’ignorance, isolé : il est roi avant d’avoir le droit d’être un enfant, et ne peut avoir d’ami de son âge – d’ami tout court. Il expérimente – un peu – la tyrannie, avant de tenter quelque chose de plus difficile : être un réformateur. Pas la peine de chercher, même en 2018, réformer est difficile, si ce n’est impossible. Et il est toujours des enfants qui vivent dans le dénuement – pas besoin d’être sujet de Mathias Ier pour cela.

Le roi Mathias Ier est à faire découvrir, en accompagnant sa lecture.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le roi Mathias Ier

Ce livre est le précurseur du célèbre "Petit Prince" et devrait être lu dans toutes les écoles, puisqu'il met l'enfant en avant. Dans un monde où les adultes deviennent chaque jour un peu plus aveugle à l'empathie, Janusz Korczak nous décrit un royaume qui finit par être dirigé par... un enfant.

Actuel, politique et poétique, la plume de l'auteur, sublimée par la traduction de Wajdenfeld, ce petit livre mérite de figurer sous tous les sapins de Noël.
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Le roi Mathias Ier

Voilà un roman que tout le monde devrait lire, enfant comme adulte !



Paru à Varsovie en 1922, il faut attendre 1967 pour le voir publier en France. Son auteur est un éducateur et écrivain polonais qui oeuvra beaucoup pour les droits des enfants. Ce roman souhaite initier les enfants à la politique (et à l'apprentissage de la démocratie) et sensibiliser les adultes à la cause des enfants. Il est fort bien écrit... à travers une simple histoire imaginaire l'auteur parvient à expliciter pas mal de concepts.



Le personnage principal est un tout jeune garçon, Mathias, qui ne rêve que de s'amuser. Mais il est roi orphelin et doit gouverner son pays. Il souhaite le meilleur pour son peuple, cependant il a tout à apprendre. Avec son regard neuf, il tente des choses, sans compter sur la méchanceté ou la jalousie de ses adversaires.



Rédigé dans une langue accessible, comportant des explications claires et bien dosées afin que l'histoire suive son cours, avec un ton plutôt enjoué, ce roman ressemble plus à une fable qu'à un livre sérieux. Et pourtant on y apprend ce qu'est l'étiquette, la diplomatie, la dictature militaire, une réforme, un parlement, l'immunité parlementaire, un stratagème de guerre…

Bien sûr il faut replacer ce roman dans l'époque où il a été écrit pour mieux comprendre comment sont montrés les Rois noirs et leur peuple (de vrais sauvages), et que l'on en est encore qu'au début de l'aviation.



Précurseur de la Convention des Droits de l'enfant, Korczak initie des points de réflexion très intéressants sur l'éducation de l'enfant, l'enseignement, l'instruction citoyenne, la nécessité de savoir écrire pour communiquer (que l'on soit jeune ou vieux).

Je finirai cet avis avec deux citations :

« Mathias aurait étudié avec plus d'entrain et aurait tout appris plus vite si on l'avait laissé poser les différentes questions qui lui passaient par la tête. » (p. 26)



« Les enfants auront les mêmes droits que les adultes et ils seront des citoyens à part entière. Les enfants obéiront, non plus parce qu'ils auront peur, mais parce qu'ils voudront eux-mêmes que l'ordre règne partout ». (p. 312)

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