Janusz Korczack est un homme qui me fascine, par son histoire, par son humanité (et ce n'est pas un mot que j'emploie à tout propos...lui faisant perdre ainsi de sa valeur). J'ai lu plus de livres sur lui que de sa main, relisant sans cesse mais de différentes façons sa vie et ce qu'il a accompli. Trouvé par hasard sur une étagère ce roman de lui me fut une surprise. Un Castor poche de 1980 mais ce livre a été écrit en 1913 et je vois qu'il est réédité en Larousse classique. Je préfère la couverture du père Castor, dessinée et plus naîve.
C'est l'histoire d'une famille pauvre qui tente de survivre. Cinq enfants dont un bébé et deux qui "vont mourir au cours de l'histoire, alors nous ne pourrons pas beaucoup parler d'eux". Jean et Marie sont les grands, l'auteur nous les présente longuement, traits de caractère, pensées, talents, courage extrême. Ce sont des enfants très matures, à l'écoute des autres, généreux et malgré le peu d'espoir pour leur avenir ils ne baissent pas les bras, grandement aidés par leur ami Olek qui ose tout, avec bonne humeur et un toupet frondeur. C'est un livre rude qui retrace un époque où la vie était une épreuve permanente. La faim, le chômage, l'école impossible et le travail des enfants... La famille de Jean et Marie est attachante.
Dans ce roman Janusz est pédagogue, il montre la dureté de ce monde mais que l'espoir n'est pas une chose vaine. Pas de haine, ni de rancoeur dans cette histoire, non plutôt une aide et une générosité étonnante de la part des enfants
Un monde dont rêvait l'auteur qui voulait combattre la pauvreté dès son enfance et voulait rendre les enfants heureux. Précurseur ce fut un homme exceptionnel qui voua sa vie aux enfants pour qu'on leur reconnaisse des droits. Il les suivit jusqu'à Treblinka où il mourut avec les 200 orphelins qu'il accompagnait.
Un roman rare à lire dans les collèges.
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