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Citations de Jean Anouilh (927)


Tu n'étais pas un amant. Tu étais l'amant. l'inconstant et le fidèle, le fort et le tendre, le fou. Tu étais l'amour. Comme tu m'as fait souffrir...
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C'est un rêve de Jason tout cela! Il peut m'escamoter, se cacher au milieu de tes gardes dans ton palais, s'enfouir dans l'innocence de ta fille et devenir roi de Corinthe à ta mort, il sait que son nom et le mien sont liés ensemble pour les siècles. Jason-Médée! Cela ne se séparera plus. Chasse-moi, tue-moi, c'est pareil. Avec lui ta fille m'épouse que tu le veuilles ou non, tu m'accepte avec lui.
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Vous savez que je me suis longtemps demandé si je n'étais pas le fils de M. de Marbeuf ?
Quoi le genre de madame Mère, sur le tard, enlevât tout crédit à cette hypothèse...
Nous devons être beaucoup dans ce cas.
A quoi bon savoir ?
Un vrai homme est son propre père.
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Je vous dirai ce que je crois qu'il reste à faire à un jeune homme de nos jours.

Oublier cette foire d'empoigne où nous avons tous vécu,
rentrer chez lui se marier, s'il trouve une bonne fille, avoir des enfants
- et servir à sa place, ou perfectionner son métier s'il en a un.

C'est déjà toute une aventure.
Autrefois c'était ça, une vie d'homme.
Avant que les Français se soient mis à faire de la politique et à prendre théâtralement la vie.

Ceux qui vous diront que la jeunesse a besoin d'un idéal sont des imbéciles.
Elle en a un qui est elle
et la merveilleuse diversité de la vie
- de la vie privée, la seule vraie.
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Tout ça, c'est la faute de Louis XIV.
A force de vous faire attendre à Versailles
dans l'espoir de la bonne place et de la grosse pension,
il a énervé la noblesse.
Il y avait des hommes en France, avant.
Un peu turbulents.
Mais avec une tête ou deux par an on s'en tirait.

Et puis, un jour, il n'y a plus rien eu du tout,
que des danseurs de corde.
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Tout ça, ce n'est que des petits bourgeois, des petits hobereaux parvenus,
avec cent cinquante ou deux cent ans de royauté derrière eux
et qui ont encore peur du scandale comme des gens de province.

Pas moi.

Le scandale, moi, je m'en fous.
Je suis d'une vieille maison où on ne l'a jamais craint.
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La seule chose avec laquelle il ne faut badiner en France, Blacas,
c'est le bas de laine.
Si vous leur demandez le dernier de leurs fils pour la conscription,
les Français sont toujours prêts à crier : "Qu'il mourût" la main sur la couture du pantalon...
Mais si vous faites mine de toucher à leur argent, tout change !
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(...) je ne puis pas être le Roi de la petite poignée d'hommes qui m'a été fidèle
- à moi ou à leur haine - je n'ai jamais voulu le démêler exactement.
Je ne suis pas le Roi des gens de Londres.
Je suis le Roi des millions d'hommes qui, bon gré mal gré,
sont demeurés et qui ont dû composer, comme ils ont pu,
avec ce qui leur tombait dessus.
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La Révolution, notre mère à tous, tant qu'ils voudront.
Les grands principes et les parlotes : c'est sans danger et cela les distraira.
Mais rien contre la religion !
C'est trop utile.
Là je paie et je protège.
Qui tient le curé tient la femme, qui tient la femme tient l'homme, neuf fois sur dix.
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Les coupables seront ceux que nous aurons désignés.
Et cela soulagera les autres - qui du coup se sentiront à l'abri.

Voilà ce que j'appelle l'union, moi.

L'union dans la frousse apaisée.
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LE FACTIONNAIRE :

Vive le Roi !

LE SERGENT entre :

Trop tard.
La voiture de Sa Majesté Louis XVIII fonce sur la porte de La Villette, vers les Flandres.

LE FACTIONNAIRE

Alors, vive l'Empereur !
Vous savez, sergent, en France on a l'habitude.

SERGENT :

Trop tôt.
La voiture de S. M. l'Empereur débouche à peine rue Saint-Honoré,
dans le même concours délirant de peuple qui acclamait la famille royale,
il y a six mois.

LE FACTIONNAIRE :

Alors, vive la République !
Moi je m'en fous !
Papa a tout servi.
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Le chêne un jour dit au roseau :
« N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable ?
La morale en est détestable ;
Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots.
Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop,
Le pli de l'humaine nature ? »
...

LE CHENE ET LE ROSEAU
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« La cigale ayant chanté
Tout l’été,
Dans maints casinos, maintes boîtes
Se trouva fort bien pourvue
Quand la bise fut venue.
Elle en avait à gauche, elle en avait à droite,
Dans plusieurs établissements.
Restait à assurer un fécond placement.
Elle alla trouver un renard...

p41 la cigale
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Il n'y a qu'une seule réalité, une seule chose qui calme la faim et qui se mange comme un honnête morceau de pain : c'est l'amour. Tout le reste n'est que friandises, bonbons fondants, écoeurements.
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-Tu ne comprends donc pas que si quelqu'un d'autre que ces trois brutes sait tout à l'heure ce que tu as tenté de faire, je serai obligé de te faire mourir ? Si tu te tais maintenant, si tu renonces à cette folie, j'ai une chance de te sauver, mais je ne l'aurai plus dans cinq minutes. Le comprends-tu ?
-Il faut que j'aille enterrer mon frère que ces hommes ont découvert.
-Tu irais refaire ce geste absurde ? [...] Si tu parviens à le recouvrir encore, on dégagera son cadavre, tu le sais bien. Que peux-tu donc, sinon t'ensanglanter encore les ongles et te faire prendre ?
-Rien d'autre que cela, je le sais. Mais cela, du moins, je le peux. Et il faut faire ce que l'on peut.
-Tu y crois donc vraiment, toi, à cet enterrement dans les règles ? À cette ombre de ton frère condamnée à errer toujours si on ne jette pas sur le cadavre un peu de terre avec la formule du prêtre ? Tu leur as déjà entendu la réciter, aux prêtres de Thèbes, la formule ? Tu as vu ces pauvres têtes d'employés fatigués écourtant les gestes, avalant les mots, bâclant ce mort pour en prendre un autre avant le repas de midi ? [...] Est-ce que tu n'as jamais pensé alors que si c'était un être que tu aimais vraiment, qui était là, couché dans cette boîte, tu te mettrais à hurler tout d'un coup ? À leur crier de se taire, de s'en aller ? [...] Et tu risques la mort maintenant parce que j'ai refusé à ton frère ce passeport dérisoire, ce bredouillage en série sur sa dépouille, cette pantomime dont tu aurais été la première à avoir honte et mal si on l'avait jouée. C'est absurde !
-Oui, c'est absurde.
-Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser contre moi ?
-Non.
-Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ?
-Pour personne. Pour moi. [...] Ne vous attendrissez pas sur moi. Faites comme moi. Faites ce que vous avez à faire. Mais si vous êtes un être humain, faites-le vite. Voilà tout ce que je vous demande. Je n'aurai pas du courage éternellement, c'est vrai.
-Je veux te sauver Antigone.
-Vous êtes le roi, pour pouvez tout, mais cela, vous ne le pouvez pas.
-Tu crois ?
-Ni me sauver, ni me contraindre.
-Orgueilleuse ! Petite Oedipe !
-Vous pouvez seulement me faire mourir.
-Et si je te fais torturer ?
-Pourquoi ? Pour que je pleure, que je demande grâce, pour que je jure tout ce qu'on voudra, et que je recommence après, quand je n'aurai plus mal ?
-Ecoute-moi bien. J'ai le mauvais rôle, c'est entendu, et tu as le bon. Et tu le sens. [...] Mais tu vois dans mes yeux quelque chose qui hésite, tu vois que je te laisse parler au lieu d'appeler mes soldats ; alors, tu nargues, tu attaques tant que tu peux. Où veux-tu en venir, petite furie ?
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Mademoiselle Supo (qui relit son bloc) :
C'est beau ! C'est très beau ! Et vous avez fait cela en deux minutes ! Ah ! Si vous vouliez vous donner un peu de peine...

Ornifle :
La vie ne vaut jamais la peine qu'on se donne pour elle, Mademoiselle Supo. Je crois, entre nous, qu'on lui accorde une importance exagérée. D'ailleurs, quand je me donne de la peine, je ne fais rien de bon. Je ne suis pas un homme de peine. (Il entr'ouvre son foulard, découvrant trois rangs de perles à son cou.) Comment vont mes perles ?

Mademoiselle Supo :
Elles rosissent. Mais c'est odieux !

Ornifle :
Pourquoi est-ce odieux ? On s'est aperçu que j'avais une peau qui faisait revivre les perles. Toutes les jolies femmes de Paris me confient leurs colliers et je les porte le matin. Moi je trouve cela charmant.

Mademoiselle Supo :
Ce n'est pas digne d'un homme.

Ornifle :
Qui peut savoir ce qui est digne d'un homme, Mademoiselle Supo ?

Mademoiselle Supo (crie) :
Moi !

Ornifle :
C'est pour cela que vous n'en trouvez pas. Je vais prendre mon bain.
(Il sort. Quand il est sorti, elle éclate en sanglot. [...])
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A dix-huit ans, c'est une aventure amusante la guerre.
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