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Citations de Jean-Claude Kaufmann (187)


Notre civilisation est sur le point de disparaître; les forces qui vont nous détruire sont déjà à l'oeuvre. Nous n'avons le choix, pour demain, qu'entre la peste et le choléra.
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Certains, par leur histoire, sont de suite
autonomes. Toute la tâche, pour eux, sera d’accepter
le changement et d’apprendre à se lâcher, à rentrer
dans l’univers de leur partenaire. À l’extrême opposé,
d’autres attendent de leur partenaire qu’il donne
sens et enrichisse leur existence. « Maîtriser » leur
vie, pour eux, est une abstraction, qui ne résiste pas
longtemps face à leur désir de construire un couple
et une famille. Si les premiers vivent plutôt bien
leur célibat, les derniers ont une capacité à accepter
la vie à deux... même quand elle n’est pas idéale.
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Aujourd’hui, l’individu attend beaucoup de son couple pour son
bonheur et son développement personnel ; mais
davantage qu’autrefois, il a peur de ce qu’il pourrait
y vivre : peur de l’échec, mais aussi peur d’échouer à
garder ce qu’il est comme personne.
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L’entrée en couple va nous transformer : mais
pour sortir de soi et donner quelque chose à l’autre,
pour s’ouvrir à l’amour sans s’y perdre, il faut déjà
être bien armé. Je me demande si en focalisant
autant sur l’individu, en lui répétant : « Réussis ta
vie, mais débrouille-toi seul pour le faire », on ne l’a
pas fragilisé.
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Je vois surtout des gens désemparés de ne
pouvoir respecter une décision qu’ils avaient prise.
Par exemple, ils avaient décidé de ne plus jamais
vivre telle ou telle situation. Et ils regrettent d’être de
nouveau tombés dans ce que, justement, ils souhai-
taient éviter. Ils avaient perçu ce que cette situation
avait de douloureux, sans comprendre quel avan-
tage ils y trouvaient. La dépendance, par exemple :
aujourd’hui, il est mal vu d’être dépendant de qui que
ce soit, de quoi que ce soit. En ce moment, on ne
cesse d’entendre parler de « dépendance affective » :
au Québec, c’est une véritable épidémie... et je le
déplore. Ce terme de dépendance convient pour dési-
gner une relation ou une personne qui nous détruit
et vers laquelle nous retournons, malgré tout. Mais
lorsqu’on aime quelqu’un, qu’on a envie d’être avec
lui ou elle, cessons d’appeler cela de la dépendance !
comme s’il s’agissait d’un tort, d’une pathologie.
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On arrive alors avec certaines peurs de répéter les expériences, voire
les erreurs passées. Mais on est en même temps
porteur d’un désir, branché sur l’imaginaire, qui
nous fait envisager le prochain partenaire comme la
source de satisfaction future à tous nos besoins. Cet
espoir démesuré va, fatalement, poser problème.
C’est un écueil encore fréquent au moment de l’entrée en couple.
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Dans le couple, nos connaissances nous ont au mieux sensibilisés
aux problèmes que nous rencontrons ; et elles nous
permettront de mettre des mots sur ce qu’on vit.
Mais pas davantage. Car on connaît beaucoup plus
de choses sur un plan intellectuel. Mais au niveau
affectif – et il est question d’affectivité quand on
parle de couple – on n’est pas mieux armé. Nous
aurons beau avoir lu Comment réussir sa vie de couple,
nous nous lancerons dans la vie à deux avec l’énergie
qui est la nôtre, nos peurs, nos désirs, notre sen-
sibilité. Or, ce qui fabrique un couple, c’est juste-
ment la capacité de construire un territoire où les
peurs, les désirs et les sensibilités de chacun réussis-
sent à créer quelque chose d’intéressant. Lorsqu’on
arrive en couple, on est davantage informé, on s’est
posé plus de questions, on a parfois des pistes de
réponse. Mais pour le reste, il faut inventer. Ce pro-
cessus se fait à un niveau très intime, qui s’appuie
sur les expériences héritées de notre enfance ou de
nos premières histoires amoureuses.
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Comme tout le monde note tout le monde, il nous
faut tout réussir... même nos vacances, pour en faire
un beau récit ! D’où notre envie d’avoir un endroit
où l’on se lâche et où on n’est plus sous contrôle
permanent, où le partenaire peut même nous aider
un peu dans ce combat difficile, être un peu théra-
peute. Voilà pour le rêve ; la mise en pratique, elle,
sera plus délicate !
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Pourquoi se questionner sur le couple ? Parce que tout le monde se
questionne sur tout aujourd’hui ! Depuis un petit
demi-siècle, on observe un changement de société
profond dont le fil rouge est l’individu sujet, maître
de son existence. Au début du xxe siècle, ce dernier
était pris en charge par les institutions qui le cadraient
et répondaient à ses interrogations. Il lui suffisait
de suivre sa route, la voie était tracée. Aujourd’hui,
nous assistons à une véritable révolution : nous
sommes au centre de notre vie et avons le pouvoir
– et le devoir ! – de décider du chemin à prendre.
C’est riche en promesses ; mais cela engendre une
fatigue mentale immense de se questionner et se
prononcer sur tout, sans cesse. Un exemple, l’ali-
mentation. Il y a vingt ans tout le monde mangeait
ce qui trouvait dans son assiette. Aujourd’hui, un
chercheur va affirmer : « Des féculents ? Surtout
pas ! » ; à quoi un autre expert répondra en prônant
l’inverse. C’est normal, car tel est le principe du
débat scientifique... ce questionnement permanent
est le prix à payer de notre liberté et du nouveau
statut de l’homme, qui est un peu Dieu pour lui-
même. C’est exaltant, mais déstabilisant.
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Il y a nécessité de mettre un peu d’ordre dans ce qui se dit sur le fait d’être (ou de ne pas être) en couple. Dans les conversations,
on entend un grand nombre d’affirmations : « Il n’y
a plus moyen d’être en couple aujourd’hui » ou « Il
n’y a pas moyen d’être heureux à deux ». De même,
on répète sans cesse que 50 % des couples mariés
se séparent ; c’est vrai. Mais cela signifie également
que 50 % ne se séparent pas ! Ce serait donc inté-
ressant de nuancer le propos, d’approfondir notre
compréhension du couple et de croiser nos regards
de sociologue et de psychologue.
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La vie à deux fait toujours rêver et pourtant le couple
n’a jamais été si difficile à construire. Sommés de
réussir notre relation amoureuse comme le reste de
notre vie, nous attendons beaucoup de la vie à deux :
pas question de vivre un bonheur tiède... mais,
dans le même temps, nous avançons sans modèle
ni repères ! Cette absence de certitude et cet aller-
retour incessant entre nos désirs (de s’aimer pour
le meilleur et sans le pire, de s’aimer pour toujours)
et nos peurs génèrent une série d’interrogations :
pourquoi est-ce si difficile de se rencontrer et de
s’investir ? De résister à l’usure ? D’aimer malgré la
déception ?
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Les contradictions sont toutefois devenues aujourd’hui si nombreuses qu’ego est incapable de toutes les arbitrer. Il se cantonne à en sélectionner quelques-unes, laissant le hasard arbitrer les autres, au gré des circonstances. Il ne déploie qu’une infime partie de son potentiel subjectif. Car le déployer davantage transformerait la vie en enfer, mentalement épuisant et psychologiquement déstabilisant.
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L’identité est ce par quoi l’individu se perçoit et tente de se construire, contre les assignations diverses qui tendent à le contraindre de jouer des partitions imposées.
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« Je leur avais demandé pourquoi. Elles avaient beaucoup de mal à répondre : leur décision avait été intuitive, elles n'avaient pas trop réfléchi à leurs motivations, elles en avaient soudain eu envie, me disaient-elles. […] Au détour des phrases, elles parvenaient cependant à exprimer des sensations plus profondes. Le désir essentiel était d'accoucher d'un autre corps, historiquement nouveau. De fabriquer ici, à la plage, une gestuelle féminine en rupture radicale avec des siècles de discrétion soumise, d'en finir avec les épaules basses et les yeux baissés, avec la retenue et la timidité, les rôles de figuration en arrière-plan. » (p. 185-186).
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Premier acte: la vie en solo. "Je menais une vie formidable, j'avais des tas d'amis, aussi bien hommes que femmes". Deuxième acte: l'idée d'un bébé, impliquant de trouver un mari. "Mais voila: l'envie d'un enfant se faisait sentir. Alors j'ai dit oui". Résultat: "et je n'ai plus existé par moi même"
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Les femmes piégées dans un couple où l’amour est mort souffrent d’autant plus qu’une parcelle de rêve romantique continue à les animer. Ce constat pourra ne pas paraître évident au début des récits. Élise et Nina racontent comment elles ont rencontré leurs futurs maris un peu par hasard, dans une suite d’anecdotes se situant entre rocambolesque et ridicule. Elles expliquent aussi avec beaucoup de franchise comment la volonté de se conformer à une norme, le souci de leur image, a joué un rôle crucial dans leur décision. Il n’y a là rien de surprenant, car c’est exactement ainsi que l’immense majorité des rencontres ont vraiment lieu, très loin de l’idée que nous nous en faisons.
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Il existe des divorces explosifs et violents, on ne saurait souhaiter cela à personne. Mais l'insidieux piège conjugal est sans doute encore plus pénible à vivre. Ecoutez la douleur qui va suivre. A travers la souffrance qui s'exprime, on comprend comment se met en place le mécanisme infernal.
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mieux vaut de bonne journée ensemble que de mauvaises nuits en commun (p128)
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Le second phénomène est beaucoup technique, mesquin et secret : dès la fin des années 1960; l'économie dominante a commencé à gagner du temps par la fabrication massive de fausse monnaie. Cela commença d'une façon très classique par une inflation à deux chiffres visant à acheter la paix sociale après mai 1968 (quelques années plus tard, les mirifiques augmentations de salaire étaient réduites à néant). Mais le grand saut dérégulateur s'est produit en 1971, quand les Etats-Unis décidèrent la fin de la convertibilité du dollar en or. Toutes les monnaies du monde étaient indexées sur la dollar (suite aux accords de Bretton Wood), mais celui-ci prenait la liberté d'être imprimé à sa guise ! La porte était ouverte à la fabrication de fausse monnaie sans contrôle.
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La critique de la société de consommation avait de ce point de vue une portée symbolique : l'individu ne pouvais réduire son pouvoir créateur à l'univers étroit de la marchandise. Il voulait s'engager, sans limites aucunes, dans l'invention de soi, se poser mille questions, à propose de tout, être le maître absolu de son existence.
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