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Citations de Jean-Claude Kaufmann (187)


Chacun a le droit de s’amuser à sa manière, bien sûr. Mais j’ai toujours pensé que l’humour nous sert à oublier la mort. Il n’est nul besoin d’un clown triste (le clown triste n’est qu’une caricature) pour deviner les angoisses qui donnent aux allégresses leur fureur.
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dans le couple installé, les insatisfactions, sauf irrépressible bouffée d’agacement, se font de plus en plus silencieuses. Il est en effet devenu risqué et inutile de s’exprimer. Risqué car l’agacement explosif est communicatif. Inutile, car le geste qui agace, d’abord ignoré, puis considéré comme une galéjade, est devenu désormais indéboulonnable, fixation rituelle des désaccords conjugaux. Par leur pâleur douceâtre et joyeuse, les premiers matins masquent ce qu’ils recèlent pourtant déjà en secret.
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L’ambiance particulière des premiers matins peut donc délivrer ses charmes (du moins un peu) à qui sait les cultiver, sans qu’il soit besoin de s’engager, et même en gardant ses distances.
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le regard n’est pas foncièrement méchant, juste un peu curieux, amoureusement baladeur.
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On a tous en tête des situations où certains se sont perdus dans le couple ! Ils ont laissé tomber leurs valeurs, leur identité, sont devenus ce que l'autre aimait voir en eux. C'est dramatique. Ceux-là ont raison de redouter l'engagement. En réalité, ce n'est pas l'engagement qui les perd, c'est leur propre fragilité : l'autre n'a de pouvoir sur eux que dans la mesure où ils l'autorisent à prendre ce pouvoir. Il faut reconnaître qu'être capable de s'affirmer, au travail, dans le quotidien, ce n'est déjà pas simple ... mais s'affirmer avec quelqu'un dans l'intimité, c'est encore plus délicat !

L'entrée en couple va nous transformer : mais pour sortir de soi et donner quelque chose à l'autre, pour s'ouvrir à l'amour sans s'y perdre, il faut déjà être bien armé. Je me demande si en focalisant autant sur l'individu, en lui répétant : " Réussis ta vie, mais débrouille-toi seul pour le faire", on ne l'a pas fragilisé.

Dans les relations humaines, et dans le couple en particulier, on ne peut se débrouiller seul. Il faut être capable d'échanger, de négocier, de s'entendre, sans tout donner, sans se perdre. Autrefois la vie en communauté, familiale ou autre, nous forçait à apprendre cela. De plus, les rôles étant - malheureusement - plus figés, le territoire commun était plus restreint, les négociations moins fréquentes. Aujourd'hui, l'individu attend beaucoup de son couple pour son bonheur et son développement personnel; mais davantage qu'autrefois, il a peur de ce qu'il pourrait y vivre : peur de l'échec, mais aussi peur d'échouer à garder ce qu'il est comme personne.
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J'ai tout essayé, du géant au petit. Mais je me rends compte que quelle que soit sa taille il est toujours rempli à ras bord et jamais je n'arrive à trouver ce que j'y cherche. (p. 50)
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Il est très rare qu'une femme n'ait pas de sac. Le sac est à la femme ce que la coquille est à l'escargot. Sauf que la coquille, on sait ce qu'il y a dedans. Et que les escargots se ressemblent. Pour les sacs, il y en a des petits (juste le nécessaire), des gros (toute sa vie dans un sac), des durs, des mous, portés à l'épaule ou à la main, apparemment rangés ou incontestablement bordéliques. Des sacs qui agacent (quand le téléphone y joue à cache-cache) ou sujets d'un vrai coup de foudre et qu'on arbore comme un trophée identitaire (mon sac, c'est moi). (p.8-9)
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Depuis des siècles, hommes et femmes ont une vision différente de la sexualité, différence qui aujourd'hui s'atténue sans vraiment disparaître. Les hommes sont excités à l'idée du pur plaisir sans suites relationnelles: ils sont depuis longtemps des adeptes du sexe pour le sexe. Les femmes découvrent cette possibilité depuis peu.
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Jusqu'où est-il possible, jusqu'où est-il préférable pour le couple que chacun cultive individuellement son jardin secret? Entre risques d'agacements et de crises, ou de duplicité et de trahison, la réponse n'est pas simple. Les tendances à l'autonomie et au secret sont hantées par la mauvaise conscience.
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Alors qu'elle était un cadre structurant et définissant l'individu, l'appartenance se déplace en ressource culturelle et relationnelle. Essentielle bien sûr dans la construction de l'estime de soi, car nous ne sommes rien sans les autres.
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Chacun cherche à se sécuriser en clôturant ces espaces d'initiatives. Moins les normes sont obligatoires, plus l'activité principale des gens est d'en produire de nouvelles, jusqu'à l'obsession de la normalité.
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L'identité n'est jamais une « essence » ou une « substance » c'est à dire une entité fermée, homogène et stable.
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Toute identité se construit par une fixation et une réduction provisoire.
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Confondre l'identification administrative fondée sur des caractéristiques objectives de l'individu et la production du sens de sa vie. Les 2 processus, qui emploient le même mot (identité) fonctionnent de manière totalement opposée. L'identification conduite par l'état consiste à repérer, ficher, classer des individus, en se fondant sur des données biologiques ou les traces objectifs de leur histoire […] La production de sens au contraire travaille avec ces éléments hérités mais en les reformulant sans cesse.
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Johann Michel souligne l'intense travail de réécriture de soi de tous les déracinés et migrants. D'où leur incompréhension quand il se sentent renvoyés a des supposés racines et catégorie d'origine […]. D'où aussi, hélas, parfois, leur tentation de l'enfermement communautariste en réaction aux discriminations qui les affectent. L'engrenage pervers qui renforce mutuellement les intégrismes identitaires se repait de cette confusion.
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Au moment de chaque décision, même les plus minuscules, qui engagent plus ou moins explicitement ou implicitement une éthique et une vision du monde.
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L'individu faisait bloc avec son histoire et était défini par les cadres institutionnels qui le portaient. La question de l'identité s'est imposé à mesure que la divergence s'est creusé avec une subjectivité se voulant autonome dans les processus d'individualisation des sociétés modernes et contemporaines. Elle résulte avant tout d'une subjectivité à l'œuvre, en vue de produire un sens, qui n'est plus donné par la place sociale occupée.
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Irvin Goffman (1975) la compare à une barbe à papa, elle est cette « substance poisseuse » qui parvient à toute accrocher et toute entortiller autour d'elle.
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Le cas Anastasia était vraiment intéressant pour étudier ce qui sépare (et ce qui relie) désir et sentiment dans l'amour. Pour le désir elle me cachait des choses. Pour le sentiment en revanche, elle donnait l'impression que son existence avait été un désert. Anastasia, l'"erreur" de la famille, avait connu des sensations fortes dans son enfance, la honte, l'incompréhension, la colère. Ce magma violent et négatif, qui aurait pu la détruire, avait donné naissance à son "plan de guerre". Elle était devenue un cerveau.un pur cerveau. Son corps échappait parfois, en solitaire, à l'emprise cérébrale. Il ressentait soudain des désirs, des envies, brutales, urgentes, qui surgissait dans son corps mais comme en dehors d'elle-même.
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La vie est trop précieuse pour qu'on s'en débarrasse sur un coup de tête. Courage !
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