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Citations de Jean Dufaux (1688)


Il y a une heure à peine, Lord Charleston et Lady Habanera se trouvaient dans leurs appartements quand on frappa à leur porte. Comme on ne répondait pas, Lord Charleston se leva et alla ouvrir. Il fut d’abord surpris de ne trouver personne devant sa porte. Puis il baissa les yeux et découvrit à ses pieds un carton à chapeau. Lord Charleston ouvrit le carton… pour découvrir à l’intérieur la tête de celui qu’il avait envoyé en ambassade chez Mambo et Tango. Une méchante surprise assurément ! Entre les dents de la tête, on avait glissé une lettre. Il y était dit que Mambo et Tango regrettaient de ne pouvoir rendre service à leurs parents, mais puisqu’il paraissait que la plume était en leur possession, ils se proposaient de la mettre aux enchères. Les temps étant durs, la plume serait remise au plus offrant. Là-dessus, Lady Habanera s’évanouit tandis que Lord Charleston proféra à haute voix, que, jamais de sa vie, il n’avait reçu de lettre plus vulgaire.
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La salle des études, à Blacktales, est bien chauffée. On s’y endort facilement et il n’est pas rare d’entendre les ronflements de maître Gavotte, jusqu’au bout du couloir. Mais, pour cette première leçon, il prit à cœur de se montrer sous son meilleur jour. Les matières à parcourir étaient rudes et il le fit savoir à ses élèves. Car Fanny n’était pas seule ! Elle eut la surprise de retrouver à ses côtés le jeunes Passepied. Le brave garçon s’était porté volontaire dans le cadre d’une expérience nouvelle tentée par Lady Habanera à Backtales, et qui tenait en un vaste et ambitieux programme d’éducation des masses laborieuses. Pour l’heure, les masses tenaient en sa seule personne. Tous les autres s’étant désistés devant l’énormité de la tâche. Car il s’agissait d’étudier l’orthographe et les calculs, mais surtout, surtout, il convenait d’apprendre par cœur les sept cent quarante-huit rites qui régissent Blacktales. Ainsi, avant de se coucher, si vous êtes une personne bien éduquée, vous regarderez toujours sous votre lit. Et les mêmes mots chaque soir, cous répéterez : Pousse, pousse, craque craque. Fends le bois, mords les clous, brûle le plancher. Je en crains pas ! Touh ! Touh ! Touh !
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Ici, moi seul commande ! Je suis le maître de ces lieux, de toutes ces carcasses qui se vident au sol ; du jus de viande qui coule dans les flammes, du regard des brebis et des cochons que l’on égorge ; des boudins, des cervelles, des rognons, de la graisse, du suif, de la couenne ; des sauces, du poivre et la menthe, du miel et du chocolat, du hachis, du cru et du cuit ! Maître, oui, maître de tous les pets et rots qui ébranlèrent cette demeure.
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Monsieur Noir est le propriétaire de Blacktales. C’est un seigneur de haute prestance, mais relativement discret. Et donc, peu ennuyeux. Il considère Blacktales comme l’une de ses plus belles demeures, demeure qui, comme je vous l’ai déjà dit, ne cesse de croître au fil des ans. Des salles s’allongent chaque fois un peu plus, les murs s’écartent, les plafonds montent, les caves se creusent. Vous constaterez par vous-même que certaines pièces dans cette maison ont atteint des proportions inouïes. On se perd facilement à Blacktales. Aussi, lorsque vous vous déciderez à explorer les lieux, prenez soin d’emmener avec vous quelques victuailles et, bien sûr, un carton à chapeau… On ne sait jamais. Vous apprendrez également que la vie à Blacktales est soumise à de nombreux rites auxquels il faudra vous astreindre. Ces rites conditionnent tous nos comportements, que ce soit au lever, au coucher, lors des repas ou des heures passées à la lecture. Même l’étude du temps est soumise à ces traditions. Chaque jour, d’éminents professeurs confient leur urine du matin à un ballon qui est ensuite lâché.si le ballon parvient à disparaître dans les airs, c’est qu’il fera beau. Par contre, s’il retombe, ou s’élève trop mollement, nous aurons du mauvais temps.
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Mon enfant, il serait préférable que vous nous laissiez. Nous avons à discuter de graves choses.
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En fait, l’oreille de Lady Habanera n’est pas des plus mauvaises, mais c’est la tête qui branle surchargées qu’elle est de hautes pensées philosophiques, de profondes lectures, de chimères audacieuses. Depuis peu, Lady Habanera s’est entiché d’un auteur rencontré par hasard à Londres lors d’une de ses rares excursions dans la capitale. L’auteur, très barbu, très entreprenant, a réussi à la convaincre de lire ses principaux ouvrages. Le nom de l’auteur se trouve sur la couverture du livre. Il n’est pas encore très connu, mais il paraît que cela viendra. Pour lady Habanera, ce sera une véritable révolution, une rupture des cylindres, un blocage des neurones ; l’anévrisme guette, elle est déjà atteinte de coliques. Bref, Lady Habanera vient de découvrir… les masses laborieuses.
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Au petit matin, la pluie avait cessé. Les flèches, les carillons de Blacktales se détachèrent sur un soleil froid qui semblait ne s’émouvoir de rien. Courageusement, la petite Fanny s’était réveillée bien avant l’heure. Elle fit sa toilette, porta de l’eau froide à son visage et son corps comme le lui avait appris sa défunte mère. Puis elle coiffa Grimsie afin de lui donner le meilleur air du monde, ce qui lui prit un certain temps. Enfin, quelques minutes avant sept heures, on frappa à la porte. C’était maître Gavotte qui venait la chercher pour la conduire devant la maîtresse des lieux. Ils venaient d’emprunter un couloir qui longeait les jardins intérieurs quand…
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Tu vois, Grimsie, je te l’avais bien dit : il ne faut pas trop penser. Les grandes personnes ont leurs secrets, et ce n’est pas à nous de les déranger. Non, ce n’est pas à nous…
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Par exemple ! Elle est rudement mignonne. Et son petit air faussement naïf ne fait qu’ajouter à la chose. Je parie qu’elle a de jolies jambes.
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Quand la mère de Fanny mourut, ses tuteurs la confièrent à son oncle Lord Arthur Charleston, qui voulut bien condescendre à recueillir la fillette chez lui. C’est ainsi que par une vilaine nuit de novembre, une voiture amena l’enfant au château de son parent en un lieu appelé Blacktales. Il était plus de minuit quand la voiture s’arrêta enfin dans la cour intérieure du château. Pour Fanny une nouvelle vie allait commencer, bien différente de tout ce qu’elle avait pu imaginer lorsqu’elle vivait encore auprès de sa mère. Le cocher frappa la porte. Le château semblait comme abandonné et, là-haut, les éclairs redoublèrent de violence. Finalement des pas se firent entendre, la lourde porte grinça sur ses gonds… Et une silhouette hideuse se montra aux deux voyageurs glacés jusqu’aux os par la pluie battante.
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Mais des êtres de malheur,
en robes de deuil, ont assailli
la haute autorité du monarque.
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Mais le lien entre Maria et Pier Paolo nous apprend aussi que dans certaines circonstances imprévisibles, il est possible pour deux artistes, deux êtres humains perdus dans le monde, de
se tenir la main et de marcher vers l'inconnu.
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Et la jungle vint à lui. Lui qui avait sucé la sève de l’oqtal. Lui qui s’était emparé de l’esprit qui bouge. Lui qui avait survécu. Et dans chaque tache du pelage des jaguars se dessinait une légende nouvelle. La légende du dieu Txlaka qui s’appelait jadis Hernando del Royo.
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Et c’est ainsi que dans la nuit du 30 juin 1520 la petite armée de Cortés – ils n’étaient guère plus de 300 hommes – quitta la cité de Tenochtitlan sous une pluie battante car il semblait que même le ciel voulût les accabler de son courroux. Mais très vite la fuite devint une débandade.
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L’or mène à leur perte tous ceux qui le convoitent.
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Servir Moctezuma est un honneur. Servir l’Espagnol est une servitude. C’est là toute la différence.
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Tu m’accuses de tort dont je ne suis pas responsable car je suis entouré de traîtres qui agissent sans mes ordres. Qui les combattent même. Qui combattent la mission sacrée que m’a confiée Charles Quint.
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Mon retour à Tenochtitlan n’aura rien de sublime. Je vais devoir recourir à la ruse si je ne veux pas me laisser engloutir à jamais dans cette cité barbare où le sang ruisselle le long des marches qui mènent au pouvoir. J’ai demandé une entrevue à l’empereur afin de lui démontrer que je reste son seul interlocuteur valable. Ma victoire sur l’armée de Narvaez en est le signe. […] Le fait que l’Espagne divise ses forces alors que nous affrontons un adversaire de taille est une erreur capitale, et qui m’affaiblit considérablement. Entrer de force dans Tenochtitlan serait une erreur. Je dois montrer profil bas. Tout compte fait, votre retour m’arrange. Il se peut que j’aie besoin de vois. […] J’ai envoyé un émissaire auprès de l’empereur. Je me propose de le rencontrer au sein même de sa cité. Je ne serai accompagné que d’une douzaine d’hommes. Nous déposerons les insignes de notre puissance au pied du palais, montrant ainsi notre volonté de parvenir à un accord par les voies de la diplomatie, plutôt que par celles des armes. La partie sera serrée. Il est possible que nous nous jetions dans la gueule du loup. Mais je compte sur la prudence de Moctezuma et de ses proches qui nous prenaient, il y a peu encore, pour des envoyés divins. Je devrai surtout gagner du temps, car de ton côté, accompagnée de quelques hommes que je choisirai, tu reprendras le chemin secret qui mène au cœur du palais impérial. Ce chemin qui traverse la caste salle où Moctezuma a entreposé des richesses. Pendant que tu progresseras dans les entrailles du palais, je tenterai de m’expliquer devant l’empereur. Ce ne sera pas facile. Il me faudra mentir, travestir la vérité, bref m’abîmer dans toutes les joutes politiques qui m’ont toujours paru fastidieuses. De plus, nous serons probablement désarmés.
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Le bassin de la Huerde. Les guerriers de l’empereur Moctezuma progressent en silence. À leur tête se trouve Barbo Bezan, accompagné de son fidèle Zampero. L’homme de Dieu est prêt pour les carnages. Les carnages, c’est sa messe quotidienne. Cette fois-ci, il est aidé par l’ancien guerrier Hibura, banni par sa tribu, traître à son clan. Mais Mezago est inquiet, comme désorienté. Le village semble désert, rien ne bouge, rien ne s’entend. Où donc sont-ils partis, ceux qu’il appelait autrefois ses frères ? Ont-ils pris la fuite, ont-ils été prévenus de la venue de Barbo Bezan ? Celui-ci a rejoint Mezago et c’est toute la troupe, à présent, qui s’enfonce dans le village. Le regard des guerriers fouille le sol à la recherche d’indices. Jusqu’à ce que Mezago repère un Tichum au pied d’un arbre. Alors la mémoire lui revient… Trop tard cependant !
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- Nous ne nous reverrons plus, n'est-ce pas ?
- Non, Monsieur. Même les cauchemars s'effacent dans la nuit.
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