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Citations de Jean Dufaux (1681)


Le monde de Blacktales est régi par sept cent quarante-huit rites qu’il vaut mieux assimiler au plus vite si vous voulez être accepté par ses habitants. Ces rites régissent la vie quotidienne du château. Ils se répètent, constants, immuables, précis. Ainsi de la cloche du matin qui annonce le jour du Seigneur. Elle ne peut être actionnée que par le tir d’une balle. Facile, me direz-vous… Voire… Car, à Blacktales, on ne tire jamais de face ! Ce serait trop vulgaire ! non, il faut se munir d’un miroir et tourner le dos à votre cible. On comprend dès lors pourquoi il faut parfois à Lord Charleston un certain temps pour atteindre son objectif. Quand il est atteint ! Car il est certains matins où rien ne vous réussit, où les balles s’égarent en des endroits inattendus, où l’on frôle les pires catastrophes ! De nombreux blessés peuvent en témoigner qui furent confondus un bref instant avec la cloche au-dessus de la chapelle. Et lorsque la cloche refuse obstinément de sonner, les gens de bon goût et de bon ton - en un mot le clan des Tohu – ne se lèvent pas. Certains le prennent sereinement, comme Lady Habanera qui en profite pour poursuivre ses lectures de la manière la plus agréables qui soit.
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Les Romains n'étaient pas prudes. L'exercice de la prostitution était considéré comme nécessaire à l'hygiène publique et à la tranquillité des femmes libres. Parmi les prostituées, on trouvait les « Louves », pauvres filles, esclaves d'origine étrangère, souffrant de malnutrition, victimes d'un « leno », proxénète. Bien différentes étaient les courtisanes qui évoluaient dans le luxe, l'art et la galanterie. À Rome, l'obscénité était naturelle, assumée, libre.
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« Les vices harcèlent, encerclent de toutes parts. Ils ne permettent ni de se relever, ni de lever les yeux pour distinguer la vérité, mais ils pèsent de tout leur poids sur les hommes immergés, empalés dans la passion, sans jamais les laisser revenir à eux ... S'abandonner à son ventre et à la débauche. C'est un infâme pourrissement.»

Sénèque, La brièveté de la vie.
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Et cette nuit-là, Pétrone écrivit dans ses carnets : " L'amour peut vous pousser du côté des enfers. Proserpine et Pluton jouent de nos sentiments car eux savent que nos mains ne caressent que des os. Tout n'est qu'illusion. Il s'agit donc de ne point aimer. Le désir, seul, doit nous guider."
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L'on reste toujours maître de ses silences, Corbulus. La parole, elle, vous enchaîne.
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- Mon métier est de tuer. Cela suppose peu de scrupules, Monsieur.
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La jungle les entourait de son immobilité apparente. En réalité, tout bougeait, tout restait en attente...
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- Combattre l'empereur c'est combattre Rome. Rome est la mère qui nous a nourris, la louve qui nous a allaités. La frapper c'est me renier.
- Tu penses comme les gens de ta caste. Pour nous, c'est plus simple : l'empereur n'est pas un dieu, l'empereur n'est pas Rome.
C'est juste un tyran qu'il faut abattre!
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Et ils s'enfoncent dans Rome. La ville gouffre, la ville puits, la ville marécag. Rues étroites, tordues, suintantes, chariots aux roues éclatées, cadavre de chiens aux entrailles répandues, éternels chantiers ouvert à la pluie, haleine fétide du soleil, fumée des réchauds, odeurs des plats répandus sur des tuniques crasseuse, sueur de l'ail et du vin, cortèges funèbres qui glacent, masques hilares qui hoquètent, prostituées qui étalent leurs fards, proxénètes qui couchent leur désirs, mendiants qui cachent leur haine. Rome digère, Rome recrache, Rome ne garde rien!
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L'on reste toujours maître de ses silences Corbulus. La parole, elle, vous enchaîne.
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Néron a 17 ans. Le meurtre commis par sa mère vient de le placer à la tête de la plus grande puissance au monde. Il lui avait été dit : "Mesure ton ambition à celle des divinités. Toi aussi, tu seras un dieu... Si tu le désires vraiment !" Ce désir, quelqu'un d'autre l'aura voulu pour lui.
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Doux seigneur ! Toute cette masse laborieuse ! Il en vient de plus en plus ! Il devient impératif que je leur enseigne la fonction de la monnaie. Cette monnaie qui n’est qu’un abstrait empiriquement réalisé, désignant un équivalent général.
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Rien ne se perd à Blacktales. Tout se crée, tout s’échange, tout se monnaie.
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Il y a une heure à peine, Lord Charleston et Lady Habanera se trouvaient dans leurs appartements quand on frappa à leur porte. Comme on ne répondait pas, Lord Charleston se leva et alla ouvrir. Il fut d’abord surpris de ne trouver personne devant sa porte. Puis il baissa les yeux et découvrit à ses pieds un carton à chapeau. Lord Charleston ouvrit le carton… pour découvrir à l’intérieur la tête de celui qu’il avait envoyé en ambassade chez Mambo et Tango. Une méchante surprise assurément ! Entre les dents de la tête, on avait glissé une lettre. Il y était dit que Mambo et Tango regrettaient de ne pouvoir rendre service à leurs parents, mais puisqu’il paraissait que la plume était en leur possession, ils se proposaient de la mettre aux enchères. Les temps étant durs, la plume serait remise au plus offrant. Là-dessus, Lady Habanera s’évanouit tandis que Lord Charleston proféra à haute voix, que, jamais de sa vie, il n’avait reçu de lettre plus vulgaire.
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La salle des études, à Blacktales, est bien chauffée. On s’y endort facilement et il n’est pas rare d’entendre les ronflements de maître Gavotte, jusqu’au bout du couloir. Mais, pour cette première leçon, il prit à cœur de se montrer sous son meilleur jour. Les matières à parcourir étaient rudes et il le fit savoir à ses élèves. Car Fanny n’était pas seule ! Elle eut la surprise de retrouver à ses côtés le jeunes Passepied. Le brave garçon s’était porté volontaire dans le cadre d’une expérience nouvelle tentée par Lady Habanera à Backtales, et qui tenait en un vaste et ambitieux programme d’éducation des masses laborieuses. Pour l’heure, les masses tenaient en sa seule personne. Tous les autres s’étant désistés devant l’énormité de la tâche. Car il s’agissait d’étudier l’orthographe et les calculs, mais surtout, surtout, il convenait d’apprendre par cœur les sept cent quarante-huit rites qui régissent Blacktales. Ainsi, avant de se coucher, si vous êtes une personne bien éduquée, vous regarderez toujours sous votre lit. Et les mêmes mots chaque soir, cous répéterez : Pousse, pousse, craque craque. Fends le bois, mords les clous, brûle le plancher. Je en crains pas ! Touh ! Touh ! Touh !
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Ici, moi seul commande ! Je suis le maître de ces lieux, de toutes ces carcasses qui se vident au sol ; du jus de viande qui coule dans les flammes, du regard des brebis et des cochons que l’on égorge ; des boudins, des cervelles, des rognons, de la graisse, du suif, de la couenne ; des sauces, du poivre et la menthe, du miel et du chocolat, du hachis, du cru et du cuit ! Maître, oui, maître de tous les pets et rots qui ébranlèrent cette demeure.
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Monsieur Noir est le propriétaire de Blacktales. C’est un seigneur de haute prestance, mais relativement discret. Et donc, peu ennuyeux. Il considère Blacktales comme l’une de ses plus belles demeures, demeure qui, comme je vous l’ai déjà dit, ne cesse de croître au fil des ans. Des salles s’allongent chaque fois un peu plus, les murs s’écartent, les plafonds montent, les caves se creusent. Vous constaterez par vous-même que certaines pièces dans cette maison ont atteint des proportions inouïes. On se perd facilement à Blacktales. Aussi, lorsque vous vous déciderez à explorer les lieux, prenez soin d’emmener avec vous quelques victuailles et, bien sûr, un carton à chapeau… On ne sait jamais. Vous apprendrez également que la vie à Blacktales est soumise à de nombreux rites auxquels il faudra vous astreindre. Ces rites conditionnent tous nos comportements, que ce soit au lever, au coucher, lors des repas ou des heures passées à la lecture. Même l’étude du temps est soumise à ces traditions. Chaque jour, d’éminents professeurs confient leur urine du matin à un ballon qui est ensuite lâché.si le ballon parvient à disparaître dans les airs, c’est qu’il fera beau. Par contre, s’il retombe, ou s’élève trop mollement, nous aurons du mauvais temps.
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Mon enfant, il serait préférable que vous nous laissiez. Nous avons à discuter de graves choses.
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En fait, l’oreille de Lady Habanera n’est pas des plus mauvaises, mais c’est la tête qui branle surchargées qu’elle est de hautes pensées philosophiques, de profondes lectures, de chimères audacieuses. Depuis peu, Lady Habanera s’est entiché d’un auteur rencontré par hasard à Londres lors d’une de ses rares excursions dans la capitale. L’auteur, très barbu, très entreprenant, a réussi à la convaincre de lire ses principaux ouvrages. Le nom de l’auteur se trouve sur la couverture du livre. Il n’est pas encore très connu, mais il paraît que cela viendra. Pour lady Habanera, ce sera une véritable révolution, une rupture des cylindres, un blocage des neurones ; l’anévrisme guette, elle est déjà atteinte de coliques. Bref, Lady Habanera vient de découvrir… les masses laborieuses.
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Au petit matin, la pluie avait cessé. Les flèches, les carillons de Blacktales se détachèrent sur un soleil froid qui semblait ne s’émouvoir de rien. Courageusement, la petite Fanny s’était réveillée bien avant l’heure. Elle fit sa toilette, porta de l’eau froide à son visage et son corps comme le lui avait appris sa défunte mère. Puis elle coiffa Grimsie afin de lui donner le meilleur air du monde, ce qui lui prit un certain temps. Enfin, quelques minutes avant sept heures, on frappa à la porte. C’était maître Gavotte qui venait la chercher pour la conduire devant la maîtresse des lieux. Ils venaient d’emprunter un couloir qui longeait les jardins intérieurs quand…
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