Jean-Marc Jancovici

7 ou 8 milliards d'individus ne sont-ils pas la conséquence de l'énergie abondante ? Et si on entre en décrue énergétique forte, va-t-on rester 7 ou 8 milliards ?
Ce n'est pas complètement sûr...

En 2005, il s' est produit un phénomène dont la quasi-totalité des économistes n'a pas compris l'importance :la production mondiale de pétrole à quasiment cesser d'augmenter.

La sobriété est organisée, alors que la pauvreté est subie, généralement dans la violence.

Réconcilier l'environnement et l'économie est un effort qui reste encore hors de portée de nombre de militants, car il porte en germe l'idée coupable qu'il est acceptable de profiter de la planète au lieu de lui fiche la paix. Quand il s'agit d'environnement, nous avons presque honte d'exister.

p.197

Ça c’est la même Europe il y a 20 000 ans. On est au cœur de la dernière ère glaciaire. […] Les paradis fiscaux des îles anglo-normandes n’existent pas.

(p. 112)

Le réchauffement climatique appelle le réchauffement climatique.

La voiture à hydrogène, c'est comme l'avion solaire, tu en auras quelques-unes parce que les riches aiment les gadgets.

P.179

La sobriété et la pauvreté sont 2 manières de consommer moins.
La 1ère est choisie
La 2de, subie.

L'avion désormais dépayse moins qu'avant,et nous transporte plus qu'il nous fait voyager. Le tourisme est devenu au voyage ce que MCDo est à la nourriture.

La réaction des allemands après Fukushima va être des milliers de fois plus mortelle que tous les accidents nucléaires réunis.... Si les allemands avaient gardé leur parc nucléaire depuis Fukushima à la place du lignite et du charbon, ils auraient évité d'émettre 800 millions de tonnes de CO2 à la fin 2021 soit une année entière d'émissions de leur pays.

Comme CO2=PIB, préserver le climat revient ni plus ni moins à discuter de la meilleure manière de faire décroître le PIB en douceur.

[...] obtenir la baisse de notre dépendance aux combustibles fossiles demande de la méthode et de la gestion, et non une croyance aveugle dans des objets techniques particuliers qui seraient nécessairement adaptés partout et tout le temps.

(p. 146)

[...] en soumettant à l'aiguillon de la concurrence tout ce qui se vend, la productivité du travail est sensée augmenter, et le rapport qualité/prix doit s'améliorer pour le consommateur. Évidemment, ce que le consommateur gagne, le salarié et le citoyen le perdent, mais on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.

(p126)

La vitesse à laquelle il faut réformer le système n’est pas compatible avec le maintien d’une liberté individuelle accompagnée d’un niveau de vie auquel on est habituées aujourd’hui.

Les pouvoirs publics s'appuient sur la crainte démesurée du nucléaire, sur la base d'un malentendu.
Ils choisissent la démagogie plutôt que la pédagogie.
Ils raisonnent à court terme pour flatter un électorat…
- cynisme criminel !
- Disons ignorance confortable. Les informations sur les avantages et inconvénients du nucléaire sont, au fond, facilement accessibles, c’est plus confortable de les ignorer.

Le fait de pouvoir élever des vaches pour les manger est la marque d'un pays sous perfusion énergétique. […] 80% de ce qui pousse en France sert à nourrir les animaux. C'est vrai pour les prairies, le maïs et 50% du blé. C'est vrai pour la plus grosse partie du soja cultivé dans le monde... (p68-69)

Par contre, ce que tu peux constater, et qui est fondamental, c’est que chaque terrien consomme en moyenne 22 000 kWh par an. Avec l’équivalence que je t’ai donnée toute à l’heure, c’est comme si chaque terrien avait, à peu près, 200 esclaves qui bossaient pour lui en permanence. Sans machine sur Terre, il faudrait faire travailler 140 milliards de terriens pour avoir la même production… Je ne crois pas que la Terre ait les moyens de nourrir ces 140 milliards.

Ce qui nous rend individualistes c'est que l'aide des autres n'est plus indispensable pour assurer notre subsistance - en apparence.
Ton comportement de consommateur t'affranchit de coopérer.
Tout devient tellement facile...
Si la technique ne peut plus assurer notre sécurité, il faut la retrouver dans l'entraide.
La résilience n'est pas de compter uniquement sur tes propres forces, mais de créer un réseau.

La dépendance de l'économie aux moyens de transport est totale.

Tu te rends compte que les économies d'énergie significatives n'ont rien à voir avec éteindre la lumière ou utiliser des tasses à café recyclables.
Tous les trucs qu'on achète dans l'année, la façon dont on se déplace, ce qu'on mange, la taille du logement qu'on occupe et son chauffage...
Ça, ça pèse lourd.