Citations de Jean-Marc Jancovici (133)
L'énergie a fait croître la population. Et chacun veut profiter des bienfaits de l'énergie. Et nos désirs sont sans limite. Nous sommes des animaux opportunistes et accumulatifs.
- Nous fonctionnons comme si notre volonté d'enrichissement ne dépendait que de nous, pas de nos ressources.
Les ressources étant gratuites, elles n'apparaissent pas dans l'équation.
- C'est du déni ou de l'ignorance ?
- Dans un 1er temps c'est de l'ignorance... Lorsqu'ils réalisent... Ça devient un déni.
Parce que rien n'est prévu pour cette situation.
Le problème climatique est une affaire de quantité.
La solution est aussi une affaire de quantité.
La sobriété et la pauvreté sont deux manières de consommer moins. La première est choisie, la seconde, subie... généralement dans la violence (p. 125)
Le tourisme est devenu au voyage ce que Mc Do est à la nourriture. (p. 173)
Qu'est-ce qu'un emploi ouvrier ? C'est un serviteur de machine.
Un Français consomme un peu plus d'une tonne de pétrole par an en moyenne. On consomme plus de pétrole qu'on ne boit d'eau !
En Europe, les invasions dites "barbares" qui marquent le début du Moyen Age n'étaient rien d'autre que le déplacement de populations que l'agriculture des pays scandinaves, à l'époque peu productive, n'arrivait pas à nourrir. Elles n'avaient pas d'autre choix que d'aller voir ailleurs, et comme on ne les accueillait pas à bras ouverts, elles y allaient de préférence bottées et casquées.
La banquise, c'est de la glace qui flotte sur l'eau, et non de la glace posée sur terre. Un gigantesque glaçon très plat, en somme ! Or, Archimède a expliqué pourquoi, quand tu mets un glaçon dans un verre, le niveau du verre ne change pas lors de la fonte du glaçon. En fait, l'eau produite par le glaçon en fondant prend exactement la place de la partie immergée du glaçon.
Dans un monde sans croissance, il va aussi falloir trouver un défi à relever qui motive suffisamment la population pour qu'elle ne focalise pas avant tout sur la perte d'un peu de son confort matériel, perte que le pouvoir politique aura la tâche de repartir de la manière la plus équitable possible.
Seuls ceux qui ne souhaitent pas s'informer ou qui ont une bonne raison de ne pas avoir envie de savoir peuvent encore invoquer le droit au débat.
- Je veux vous sauver.
- Je ne sais pas comment faire.
- Tu ne pourras jamais me sauver moi, si tu ne commences pas par te sauver toi-même.
page 164.
On ne remplace pas un système par un autre, on ajoute un système sur un autre.
Et avec le solaire, on a encore plus d'émissions de gaz de serre qu'avec le nucléaire.
page 159.
La sobriété et la pauvreté sont 2 manières de consommer moins.
La première est choisie.
La seconde est subie.
Mais la sobriété est organisée, alors que la pauvreté est subie, généralement dans la violence ...
L'approvisionnement fossile devant décliner, le temps se chargera de nous pousser vers la pauvreté.
page 125.
On ne peut pas demander à la science de décrire par le menu tout ce qu'on risque avant de se bouger les fesses. C'est comme la tectonique des plaques. Le système se met en tension, mais tu ne sais ni où, ni quand il va craquer. La seule certitude que l'on peut avoir, c'est qu'on aura des surprises. A mesure que le temps passera et que la déstabilisation augmentera, on aura de plus en plus de coups qu'on n'a pas vu venir.
N'importe quelle connerie, tant qu'elle n'existe pas encore, n'a pas d'inconvénient.
La vitesse à laquelle il faut réformer le système n'est pas compatible avec le maintien d'une liberté individuelle accompagnée du niveau de vie auquel on est habitué aujourd'hui. [...] La sobriété et la pauvreté sont 2 manières de consommer moins. La 1re est choisie, la 2de, subie.
Le pétrole a sauvé les baleines. Avant, on utilisait de l'huile de baleine pour l'éclairage.
-Mais...Attends entre (les économies d'énergie sur) le logement, les transport et les gains possibles sur les émissions de CO2, le nucléaire, c'est plus qu'un parachute ventral...
-C'est un gros parachute ventral. Il rend la décroissance acceptable, on conserve plus de liberté de mouvement.
Tant que nous pouvons bouger et sortir[...], ce n'est pas si douloureux d'aller moins loin et d'y aller moins vite...