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Critiques de Jean-Michel Delacomptée (105)
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Adieu Montaigne

Pas facile pour un auteur d’exister sur le marché des livres sur Montaigne.

Le nombre d’ouvrages est imposant.

Avec son livre et notamment son titre « Adieu Montaigne » Jean-Michel Delacomptée s’efforce de se démarquer.

En effet, l’auteur souligne que ce succès est quelque peu paradoxal car en réalité Montaigne n’est pas (plus) enseigné au lycée et n’est plus étudié que par des spécialistes dans des cursus d’études supérieures.

En-dehors de ces territoires académiques, qui lit aujourd’hui véritablement Montaigne notamment « en VO » ?

Ce problème de déficit de lecture profonde est évidement plus général. Récemment un ministre de la culture n’a-t-elle pas avoué qu’elle ne lisait pas ? Je gage que cet état d’esprit est très tendance dans les allées du pouvoir depuis de trop nombreuses années. « Plus rentable » politiquement de tweeter que de s’isoler pour méditer, (re)lire des aphorismes de Marc Aurèle, Confucius et quelques pages de Montaigne..

On se souvient que dans le film de Forman « Amadeus », le prince reproche à Mozart de mettre « trop de notes » dans ses oeuvres. Les Essais ont eux aussi « trop » de pages, « trop » de mots, trop d’interstices pour la subtilité non linéaire de la pensée, la beauté des mots, autant de richesses pas solubles dans les modes de pensées contemporains, de plus en plus réducteurs, de plus en plus binaires …

Le succès de Montaigne pourrait être l’éblouissement d’une étoile avant sa disparition.

Ce livre est partitionné par thèmes « hommes et femmes », « loyauté »…autant d’espaces pour mettre en valeur la singularité exceptionnelle de Montaigne comme auteur, libre penseur et être humain, dans le contexte historique, politique et social qui était le sien.

Toute cette richesse unique qui pourrait devenir un astre mort, avalé aux confins d’un infini à jamais inaccessible.

Il n’y a pas ici de lecture innovante des Essais pour qui chemine plus ou moins régulièrement dans ces pages. Mais le bonheur encore et encore de relire de très beaux extraits et des commentaires qui les mettent en perspective agréablement, un peu comme si le lecteur parcourait le saint des saints, la librairie et ses citations inscrites dans la charpente dans la tour de Montaigne.



Je ne résisterai pas à la tentation de reporter quelques extraits intégrés par JMD.



« Nous n’apprenons à disputer que pour contredire ; et, chacun contredisant et étant contredit, il en advient que le fruit du disputer, c’est perdre et anéantir la vérité. »



« Les autres ont pris cœur de parler d’eux pour y avoir trouvé le sujet digne et riche ; moi au rebours, pour l‘avoir trouvé si stérile et si maigre qu’il n’y peut échoir soupçon d’ostentation. »



« Dès ma première enfance, la poésie a eu cela, de me transpercer et transporter. »



L’auteur confie qu’il a découvert les Essais à 20 ans à l’occasion d’une rupture sentimentale et que cette lecture lui a été d’une grande aide pour guérir cette peine.

J’aurais tendance à penser que Montaigne est plutôt un compagnon de maturité, mais on ne peut naturellement que souhaiter que de très nombreux jeunes lecteurs, comme JMD l’a été, investissent Les Essais pour qu’il n’y ait jamais d’adieu à Montaigne

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Adieu Montaigne

Loin d'avoir écrit un amer tombeau de Montaigne, Jean-Michel Delacomptée a composé une ode à la littérature.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Adieu Montaigne

Quinzième ouvrage de Jean-Michel Delacomptée, Adieu Montaigne est en tous points admirable.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Ambroise Paré : La main savante

Il est le chirurgien des rois et des gueux , on dit de lui qu’il est le père de la chirurgie, un homme de science comme il y en peu, un homme de la Renaissance tout de bonté et de compassion, tout de courage et de labeur.



Au milieu des carnages, des batailles et des épidémies il panse, ampute, cautérise, quand le service du roi le lui permet il écrit des traités et des opuscules avec le souci constant de mettre à disposition d'autres médecins ses connaissances.



Le portrait tracé par JM Delacomptée est passionnant de bout en bout, quelle époque ! et quel homme !

J'ai dévoré ce petit livre et puis M Delacomptée est passé maître en mini biographies




Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Ambroise Paré : La main savante

Jean Michel Delacomptée nous brosse le portrait d'Ambroise Paré un chirurgien du XVI ème siècle considéré comme le père de la chirurgie moderne.

J'ai beaucoup aimé ce livre, très intéressant qui m'a beaucoup appris sur la façon dont on soignait les gens à cette époque. Evidemment on savait qu'à l'époque les médecins usaient et abusaient des saignements et cataplasmes en tout genre, heureusement que d'autres médecins se sont donnés la peine de chercher d'autres façons de soigner les gens.

Ambroise Paré était un homme de terrain, qui a beaucoup appris sur les champs de batailles. C'était un homme qui se souciait beaucoup de ses patients et de leur bien-être en essayant du mieux possible d'atténuer leurs douleurs. C'était un chirurgien qui aimait partager son savoir, contrairement à certains qui ne souhaitaient pas divulguer leurs méthodes de soin. Alors heureusement que Monsieur Paré était là pour rendre public ces méthodes afin que les jeunes chirurgiens puissent les apprendre et en faire bénéficier les patients car évidemment plus il y avait de chirurgiens formés plus il y avait de patients qui en profitaient.

La description de certaines méthodes de soins m'ont un peu rebuté, mais l'ensemble est très riche . Jean-Michel Delacomptée décrit cette période qui s'avérait être difficile pour un chirurgien. Une époque qui voit son nombre de victimes des armes à feux et de la peste grandir de jour en jour.

Je conseillerai toutefois aux âmes sensibles de passer leur chemin, mais si vous avez l'estomac bien accroché et que vous ne tournez pas de l'œil à la moindre goutte de sang, à ceux-là je dirai allez-y, lisez ce livre, vous apprendrez beaucoup de choses.

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Ambroise Paré : La main savante

Il est le chirurgien des rois et des gueux , on dit de lui qu’il est le père de la chirurgie, un homme de science comme il y en peu, un homme de la Renaissance tout de bonté et de compassion, tout de courage et de labeur.



Au milieu des carnages, des batailles et des épidémies il panse, ampute, cautérise, quand le service du roi le lui permet il écrit des traités et des opuscules avec le souci constant de mettre à disposition d'autres médecins ses connaissances.



Le portrait tracé par JM Delacomptée est passionnant de bout en bout, quelle époque ! et quel homme !

J'ai dévoré ce petit livre et puis M Delacomptée est passé maître en mini biographies




Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Cabale à la cour

Petit texte délicieux, qui n'est pas sans rappeler la démarche d'un Jean-Claude Brisville dans "le Souper". Saint-Simon en lanceur d'alerte face aux réseaux sociaux de l'époque, voilà qui est réjouissant ! Un échange brillant, un style grand siècle, une confrontation sans cesse sur le fil, tout cela est à consommer sans modération !
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Cabale à la cour

Eh hop le voici mon premier coup de cœur de l’année 2021 ! Et pourtant, cette pépite semble passer largement inaperçue et c’est bien dommage !



Ce livre est dantesque ! Ce roman est à la fois un dialogue totalement fictif entre deux grands personnages du XVIIIème siècle et un récit criant de vérité qui dépeint parfaitement la société d’Ancien Régime et plus particulièrement le microcosme de la cour de France. Dans le nid de serpents – et ce sont des vipères bien venimeuses, pas de sympathiques couleuvres ! – qu’est la cour, les rumeurs se répandent tout aussi rapidement que sur Twitter ou Instagram aujourd’hui…



Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce petit roman, c’est sans aucun doute le rapport de force qui se met en place entre Philippe d’Orléans, qui traîne avec lui une image de débauché, soupçonné qu’il est d’avoir des mœurs légères et Saint Simon qui, lui, nous apparait comme un saint homme aux sages conseils… mais tellement manipulateur. En arrière plan, ce dialogue amène à nous interroger sur la complexité des relations humaines, la duperie et les ambiguïtés qui planent dans les plus hautes sphères de l’état.



C’est parfois drôle, très souvent intelligent, ça se lit très rapidement et je vous le recommande chaudement !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Cabale à la cour

Ce roman est une pépite ! En moins de 150 pages, Jean-Michel Delacomptée m’a plongé au cœur de la Cour de Louis XIV comme aucun autre auteur n’avait réussi à la faire jusqu’à maintenant. Et le voyage fut à la fois magnifique et terrifiant.



Je ne m’attendais pas à lire ce que j’ai découvert dans ce roman. A vrai dire, je ne pensais pas lire, en 2021, un roman dont l’auteur s’attache à retranscrire aussi fidèlement les dialogues qui auraient pu avoir lieu à l’époque, avec tout ce que cela recèle de richesse de vocabulaire et de grammaire. En se jouant des genres littéraires, notamment le théâtre, Jean-Michel Delacomptée nous plonge au cœur d’une joute verbale entre deux amis, autour d’une intrigue faite de ouï-dires. Ce roman est un brillant hommage à la langue, ainsi qu’à la littérature classique qui la met tant en valeur.



En plus de la plume, d’une beauté ultime, j’ai adoré l’intrigue du roman. Avec beaucoup de documentation, l’auteur nous raconte le complot dont a été victime Philippe d’Orléans, et qui l’a amené à quitter sa maîtresse. Il est totalement fou de lire cette histoire, digne des plus grands thrillers politiques contemporains. A l’échelle d’un palais, celui de Versailles, la vie de Philippe se joue, en huit-clos et sur une journée. Ce livre a beau être historique, il est terriblement actuel dans son intrigue, tant le parallèle entre cette cabale et les procès sur les réseaux sociaux qui sont aujourd’hui monnaie courant, est simple (et malheureux) à faire.



Amateurs de romans historiques, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce court roman, que j’ai dévoré en une journée ! Une pépite, tant dans la plume que dans l’histoire !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Cabale à la cour

Inspiré des Mémoires de Saint-Simon, Cabale à la cour est un tête-à-tête tendu et palpitant qui nous introduit dans les arcanes de la cour du Roi-Soleil où prospéraient rumeurs et calomnies…



En fin connaisseur du règne de Louis XIV et de ses témoins, Jean-Michel Delacomptée nous offre un petit bijou brillamment écrit, une joute verbale entre deux hommes que tout oppose et qui sont malgré tout amis.



Je connais plutôt bien cette période de l’histoire et notamment la figure du duc d’Orléans, fils de Monsieur, frère du roi. Un homme fascinant et intéressant à bien des égards, passé à la postérité pour son goût des femmes et de la débauche.



Un peu dommage de résumer cet homme d’état à sa seule vie privée, alors qu’il a su se montrer un régent exemplaire lors de l’enfance de Louis XV, trop jeune pour gouverner au décès de son arrière-grand-père Louis le quatorzième.



Avec ce court ouvrage, l’auteur nous fait découvrir les arcanes du pouvoir, les rumeurs, les complots, la jalousie et les manœuvres des courtisans pour briller aux yeux du roi et éliminer leurs potentiels rivaux.



Il nous démontre aussi l’importance et l’influence de Madame de Maintenon, pétrie de religion, sur Louis XIV et la fin de son règne peu reluisante.



Jean-Michel Delacomptée alterne avec beaucoup d’intelligence récit sur les mécanismes de la cour et dialogues entre Philippe d’Orléans et Saint-Simon. C’est passionnant de bout en bout, autant de pénétrer dans l’intimité du roi que d’assister à ce duel verbal.



Véritable hommage à la littérature classique, Cabale à la cour est un ouvrage brillant par tous les sujets qu’il aborde, son style, sa vitalité.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Cabale à la cour

L’écrivain a imaginé un dialogue entre Saint-Simon et Philippe d’Orléans, deux amis que tout oppose.
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Cabale à la cour

Saint-Simon en touchait quelques mots dans ses mémoires, Jean-François-Si-Versailles-m’était-Delacomptée reprend l’idée au vol et transforme l’anecdote en cours de rhétorique : comment convaincre un libertin amoureux fou de sa libertine de larguer sa délurée pour se remettre avec Bobonne ? C’est que l’affaire est d’importance puisque Bobonne est fille de roi et que Louis, dorénavant coaché par madame de Maintenon, ne rigole plus avec la morale. Le futur régent, puisque c’est de lui qu’il s’agit, résistera véhémentement aux arguments de son ami Saint-Simon, puis résistera mollement, et finira par faire amende honorable. Maintenon triomphera, celle-là même pourtant que Philippe d’Orléans surnommait, pour son influence sur le roi, le con-capitaine (comme le disait un de mes profs toujours partant pour être grivois tant il savait que nos progrès étaient à ce prix : « Traitez un homme de con, et vous faites une métaphore. Mais si c’est une femme, vous faites une synecdoque. »)

Et ne vous plaignez pas de connaître la fin de l’histoire : pas d’uchronie ici, mais Saint-Simon en chroniqueur de la Cour, toujours bien informé quoique trop imbu de son rang pour être toujours digne de confiance.

Des lors, pourquoi lire Delacomptée et son plaisant pastiche ? C’est que l’auteur a eu l’élégance de boucler son histoire en une centaine de pages, autant dire qu’il ne cherche pas à concurrencer son illustre modèle mais qu’il nous ouvre l’appétit et donne très envie de se lancer dans l’œuvre originelle.

Un homme capable d’écrire « L’art de s’avancer et de parvenir, c’est l’art d’offrir sa main à qui l’on voudrait donner son pied » mérite assurément qu’on le fréquente.
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Cabale à la cour

Merci à Masse critique pour l'envoi de ce livre.

Nous suivons la conversation entre Saint-Simon et Philippe d' Orléans, le neveu de Louis XIV.

Une menace d'exil plane sur Philippe et Saint Simon va tout faire pour que Philippe accepte de quitter Mme d'Argenton.

Philippe d 'Orléans est fou de cette femme et il est difficile pour lui d' accepter cette séparation.

Tout au long de cette discussion chacun argumente pour son opinion; Ph. rompra t-il? Rentrera t-il dans les bonnes grâces de Louis XIV et surtout de Mme de Maintenon qui n'aime pas du tout Philippe d'Orléans et influence Louis XIV?
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Cabale à la cour

1er janvier 1710. Bonne année à la Cour !



Voici une petite fantaisie historique qui se déguste sans modération: un pas de deux théâtral entre Saint-Simon et Philippe d'Orléans, futur Régent de France, homme libre et intelligent, mais débauché s'affichant sans complexe avec une maîtresse qu'il imagine même épouser, sans état d'âme pour une union sans amour imposée par le roi.



Pour l'heure, Sa Majesté Soleil est toujours aux commandes, époux vieillissant d'une épouse morganatique qui le rend dévot et rigoriste, particulièrement face aux frasques extra-conjugales de son sémillant gendre et neveu. La rumeur enfle, ça complote dans les salons dorés, on parle de déloyauté voire de trahison...



Derrière ce dialogue de deux amis se dessine la société si particulière des courtisans où tout est artifice, où les rivalités des épouses et maîtresses royales font et défont des carrières et des positions, où la moindre information de cour se transforme et se déforme en lynchage d'entre soi.



Par un talent de manipulateur hors pair, Saint-Simon, qui deviendra « la pipelette » de la royauté, va tout tenter pour faire s'assagir le prince licencieux, entre persuasion amicale et illusion.

Une fantaisie en joute verbale, parfaitement maîtrisée qui dénonce un système de classe dévoyé et le contrechamp d'une France aux inégalités flagrantes et à la gouvernance à bout de souffle.

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Cabale à la cour

À l'ère du complotisme, de la désinformation, du bashing ou autres joyeusetés sociales contemporaines, il est intrigant de voir une de ses formes ancestrales à la cour du Roi-Soleil. La cabale est dirigée contre le duc Philippe d'Orléans et « son dédain du mariage, son mépris de la religion, son attrait invétéré pour ce qui outrage, ce qui souille », soupçonné entre autres de convoiter le trône vacant en Espagne, au détriment de Philippe V favori du Roi-Soleil. le tonton du libertin, Louis XIV en personne, n'est pas content. On imagine la rumeur sur l'impie avoir enflé en coulisses royales, s'être déformée en se nourrissant des frasques du neveu, avant d'atterrir finalement entre les oreilles de Saint-Simon, ami d'enfance du Duc, passé par là pour affaires personnelles. Et il se portera sauveur, Saint-Simon, de son ami d'enfance dont « la connaissance intime qu'il a de ses talents contrebalance celle qu'il a de ses faiblesses ». À vrai dire, il détient même la solution miracle pour le tirer de cette sale affaire.

C'est à une passionnante joute de rhétorique théâtrale à laquelle le lecteur est alors convié, le paquet de pop-corn à portée de main. À la manoeuvre, Saint-Simon le manipulateur, si habile cuisinier que c'est le duc lui-même qui finira par nommer l'impensable plan pour le sauver. À la défense, le duc d'Orléans, pour qui la solution imaginée est bien sûr inenvisageable.

Rapide texte improvisé à partir des mémoires de Saint-Simon, ce duel de mots entre amis à l'ombre du Roi-Soleil nous plonge dans un délicieux mélange de genres, entre huis-clos théâtral et roman d'époque. Une franche réussite.



"Le bon courtisan est un être double, triple, une enveloppe à ne jamais décacheter."



Un grand merci à Babélio ainsi qu'aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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Cabale à la cour

Basé sur les mémoires de Saint-Simon, ce court roman se présente comme une pièce de théâtre « documentaire »

En effet, Saint-Simon rend visite à son ami Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV (qui parallèlement est en plein « levée de sa Majesté) pour évoquer un point sensible… ses mauvaises relations avec Mme de Maintenon, principalement à cause de la vie de débauche de Philippe et de son inclinaison pour une femme…

Saint-Simon pense que la seule façon de se remettre dans les petits papiers royaux, Philippe doit rompre avec la femme qu’il aime…

Cette joute verbale nous entraîne dans les arcanes du pouvoir de Louis le Grand… de Versailles, de cette Cour et des manipulations courtisanes et politiques.

C’est original, drôle, touchant, cynique, avec une finesse de langage que j’ai beaucoup aimé !

J’ai même commencé à lire à haute voix comme si j’étais au théâtre !!

Un petit bonheur de lecture !!!

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Cabale à la cour

Non content, depuis maintenant dix ans, de bafouer ouvertement son épouse, propre fille du roi, avec sa maîtresse Mme d’Argenton, Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV, s’est fait une ennemie mortelle de Mme de Maintenon au travers d’une mauvaise plaisanterie. Inconscient de la disgrâce et de l’exil qui le guettent, il reçoit la visite de son ami Saint-Simon, venu le mettre en garde. Acceptera-t-il de quitter sa maîtresse pour regagner les faveurs royales et conserver sa place à la Cour ?





Mi-roman historique, mi-pièce de théâtre, ce bref récit s’inspire des Mémoires de Saint-Simon, pour imaginer une conversation entre deux éminents personnages de la cour de Louis XIV. L’un est prince, l’autre duc et pair de France, mais tous deux se retrouvent écartés du pouvoir par un monarque qui préfère cantonner les grands du royaume au rôle de courtisans et gouverner avec des secrétaires d’État roturiers. Une grande amitié lie les deux hommes que pourtant tout oppose : autant Philippe d’Orléans ne pense qu’à ses plaisirs au point d’y avoir gagné une réputation de débauché, autant le vertueux Saint-Simon est ambitieux et se fait un observateur attentif de la vie et de la société de Cour. Leur dialogue tourne ici à l’exercice de rhétorique, tandis que Saint-Simon s’évertue à protéger son ami de ses faux pas de préséance.





En nous exposant la cabale prête à se déchaîner pour un mot de travers, ce conciliabule entre Saint-Simon et Philippe d’Orléans nous révèle toute la sauvagerie du microcosme de la Cour versaillaise, que Louis XIV tient dans sa main en jouant des rivalités et des conflits d’intérêts. Dans ce Versailles, aucune position n’est acquise, seule la faveur royale fait et défait les existences entre les feux de la Cour et l’obscurité de l’exil, et les complots se multiplient sur la seule base de la rumeur et de la calomnie. L’arme la plus commune est la manipulation, dont cette histoire est un morceau de choix : d’une parole malheureuse au sacrifice d’une femme aimée, il aura suffi de quelques mots glissés dans une ou deux oreilles opportunes pour que la crainte amène le contrevenant à se châtier de lui-même.





Réussissant le tour de force de nous faire appréhender en quelque cent cinquante pages le nid de vipères que Louis XIV avait fait de la Cour de Versailles pour la tenir à sa main, ce huis clos imaginé avec une grande exactitude historique prend une singulière acuité lorsque l’on pense aujourd’hui à l’explosion de la désinformation, du complotisme et des lynchages médiatiques grâce à internet et aux réseaux sociaux.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Cabale à la cour

Très jolie immersion dans la belle langue du XVIIIe siècle, avec ses tournures si particulières, et la délicatesse de leur grammaire, pour un huis-clos aux accents de pièce de théâtre entre le prince Philippe d'Orléans, futur régent et le duc de Saint Simon, son ami de longue date venu le prévenir qu'une cabale le désigne de façon imminente au courroux royal.

Ce court texte est aussi savoureux qu'original dans sa forme et dans sa construction. Il plaira aux amoureux du grand siècle. On le déguste comme un bonbon. La preuve qu'en littérature comme en d'autres domaines de l'art, ce n'est pas la quantité qui fait la qualité!

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Cabale à la cour

L’auteur reconstitue d’après les mémoires de St Simon, un dialogue entre ce dernier et Philippe d’Orléans, neveu de Louis xiv, connu pour ses débauches et son caractère volatile.

Saint Simon, son ami fidèle et lucide, veut le prévenir d’une menace d’exil et surtout le convaincre de changer d’attitude et de maîtresse.



Il s’agit donc d’un huit clos, d’un dialogue entre les deux hommes, à l’image d’une pièce de théâtre.

Sauf que….

Être auteur de théâtre ne s’improvise pas, et les dialogues sont particulièrement plats…



Quand Delacomptée reprend le cours du récit, il est nettement plus convaincant. Comme ce tableau du caractère de Ph d’Orléans, fait par sa mère :

« Sa mère, la princesse Palatine, bien qu’elle l’aime profondément, admirative de ses capacités, ne se méprend pas sur ses failles. Elle le définit joliment comme un conte : toutes les fées ayant été conviées à se pencher sur son berceau, elles l’ont doté de mille talents. Mais on a malheureusement oublié d’inviter une vieille fée qu’on ne voyait plus depuis longtemps. Vexée, la vieille fée s’est vengée : elle l’a doté du talent de rendre inutiles tous ceux qu’il a reçus.

St Simon évoque couramment ce conte quand il déplore le détachement de son ami envers les exceptionnelles facilités dont Dieu l’a pourvu.

De là, l’ennui lancinant que traine le prince. Et une forme d’indifférence, satellite de l’apathie qui le plombe, le sentiment qu’il donne que rien ne lui importe, ni ses excès de débauche, ni les occupations moins condamnables auxquelles il se livre, son intérêt pour les sciences par exemple, pour la chimie en particulier. De là également, son caractère changeant, les velléités qui le saisissent, les projets qu’il abandonne sas explications, ses volte-face. »



J’apprécie beaucoup l’auteur et garde un souvenir inoubliable de « Écrire pour quelqu’un », « Ambroise Paré, la main savante ».

Dans un contexte historique toujours bien documenté, il nous fait revivre des personnages historiques avec beaucoup de crédibilité et de consistance.

La forme est ratée pour celui-ci. Mais le prochain sera une réussite !

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Cabale à la cour

Roman ? Pièce de théâtre ? La réponse est dans ce huis clos époustouflant. Orchestration brillante, joute verbale qui ne faiblit jamais. On remonte le temps avec plaisir. Quelques heures en compagnie du duc d'Orléans et de Saint-Simon, cela ne se refuse pas ! Belle découverte de la collection Les Passe-Murailles.
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