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Critiques de Jean-Michel Delacomptée (105)
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Fermez le ban

Si vous étiez témoin d'un crime, en reconnaissant le coupable et la victime, pourriez-vous révéler la vérité sans hésiter ?

Delacomptée est un auteur que je retrouve avec plaisir ! Je l'avais découvert avec " Le sacrifice des dames".

Ici, dans cet ouvrage - qui sort de son registre habituel, où il excelle dans ses portraits littéraires -

il ne s'agit pas d'un thriller angoissant, mais plutôt, dans l'ambiance secrète et feutrée de Province, d'une analyse sur les amnésies traumatiques, sur le déni, obligeant le personnage à aller au bout de sa logique.

L'auteur, passionné de cinéma, fait souvent allusion aux films noirs tirés des romans de Chandler ou à l'ambiance dérangeante de ceux de Lynch. Il procure au lecteur le sentiment d'un climat, d'un décor, d'une ambiance en mettant l'accent sur le témoin et non sur le coupable d'un crime.

Delacomptée place son intrigue près de Bayeux.

Il imprègne l'atmosphère de cette mélancolie qui règne sur une plage en hiver, dépeuplée, gonflée de gros nuages sombres.

La pluie incessante fait référence au déluge.

Phill, ancien détective privé, insomniaque, souffre d'hyperacousie : son incroyable ouïe saisit le moindre bruit, inaudible pour d'autres.

Un jour il entend depuis sa véranda un couple se disputer sur la plage. Il reconnaît les deux personnes. Il assiste à la violence de l'agression mais n'intervient pas, il n'appelle pas la police quand la jeune femme gît sur le sable.

Le lendemain Phill refuse de témoigner parce qu'il ne se souvient plus des détails, certains fait ont disparu comme une "éclipse" . Pourquoi ?

Phill se confie à Lise, sa compagne qui est malade. Leur union est très fusionnelle. Le policier qui enquête, sous des allures de grossier personnage, est un fin limier. Sa collaboratrice est tout aussi obstinée.

Je partage l'opinion des critiques qui trouvent dans cet excellent roman une atmosphère à la Simenon.

C'est une forme de confession plus qu'une intrigue policière.
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Fermez le ban

[Un] roman très joliment écrit et bien mené, même si la scène d’explication finale manque un peu de force.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Fermez le ban

" Fermez le ban " de Jean-Michel Delacomptée, paru en 2024 aux Editions Presses de la Cité.



Une approche psychologique pour ce polar normand, iodé et bien tourné.



Phil est sur sa terrasse lorsqu'il entend un couple se disputer plus bas sur la plage.



Il fait nuit et ça tourne rapidement au drame.



Les gendarmes du cru interviennent et ils sont plutôt doués.



Mairie, mafia immobilière locale, potins au bistro, références cinématographiques...



Une certaine finesse dans l'analyse d'une société et ses comportements déviants.



En toile de fond, la délicatesse d'une relation de couple mise à rude épreuve par la maladie.



Un polar intelligent et bien bâti.



A découvrir !



" Fermez le ban " de Jean-Michel Delacomptée, aux Editions Presses de la Cité.



Bonne lecture et à très bientôt pour de nouvelles chroniques littéraires !
Lien : https://abcdlivres.blog4ever..
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Le Sacrifice des dames

Un livre moyen avec lequel j'ai eu du mal a accrocher.Je n'ai pas reussi a entrer dans l'histoire et a accrocher.Le livre est bien ecrit et bien documenté et recele quelques bons passages qui rendent neanmoins la lecture agreable.Un livre plus pour les ferus d'histoire.
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

Tout d'abord je remercie les éditions Cherche midi et le site Netgalley pour m'avoir permis de découvrir ce livre.



Je connaissais peu de choses sur Jean de la Fontaine. Comme beaucoup j'ai lu et étudié ses fables mais je n'avais pratiquement rien en mémoire sur l'homme. C'est ce qui m'a poussé vers ce livre.



Première chose à savoir : cet essai n'est pas une biographie comme les autres. L'auteur n'a pas choisi de faire un récit de la naissance à la mort mais de faire des thèmes. Chaque chapitre est un thème (l'amour, ses relations sociales etc) de la vie de la Fontaine. Choix audacieux qui, personnellement, à casser ma lecture. J'avais beaucoup de mal à me situer dans le temps et cela m'a gêné. C'est dommage car je trouvais le début vraiment passionnant. Je comprends le choix de l'auteur mais il est vrai que ce n'est pas le style de biographie que j'apprécie. Pour autant cela n'enlève rien au travail de recherches très complet qu'à fait l'auteur sur la Fontaine. On sent les heures d'analyses et de recherches derrière.



Tout cela m'a aidé à mieux comprendre le personnage de Jean de la Fontaine, à le connaître, à découvrir l'homme qui "faisait des fables comme les pommiers des pommes". L'auteur n'hésite pas à remettre les choses dans leurs contextes que ce soit les amours de la Fontaine ou encore de parler de ses autres écrits et pas uniquement des fables.





Pour conclure,



Un retour de lecture mitigé qui tient plus à mes propres attentes qu'au talent de l'auteur. Le classement des chapitres par thèmes m'a gêné. Malgré tout j'en ressors avec des nouvelles connaissances sur la Fontaine et suis heureuse de cela.
Lien : https://l-entre-deux-mondes...
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

L'écrivain Jean-Michel Delacomptée prend sa défense dans un portrait subtil, drôle, érudit parfois. Le poète avait effectivement tout pour déplaire.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

Qui ne connait pas Jean de la Fontaine ? Tous, nous nous faisons la même image, tirée d'un souvenir sans cesse réitéré : "mais bien sûr, j'ai appris ses fables au collège !"



A l'instar de Molière, tout le monde le connaît : c'est l'homme emperruqué aux boucles assujetties par ce désir d'ordre qui règne au XVIIème... Mais qui est l'homme qui se cache derrière l'icône ?



Dans cette biographie, l'auteur nous propose un schéma de pensée radical : et si Jean de la Fontaine avait été atteint du syndrome d'Asperger... Tout ce que le XVIIème compte de talents littéraires rappelle que La Fontaine était un homme à part, souvent dans son monde, qui "faisait des fables comme les pommiers des pommes", qui établissait des connexions entre les idées et les choses que ne voyaient pas les autres... Bref, peut-être n'était il pas normopensant...



Cet ouvrage abat un certain nombre d'idées reçues sur le fabuliste le plus connu de France. Qui aujourd'hui se souvient que La Fontaine écrivait des contes (Beaucoup !), ou bien que ses écrits étaient majoritairement destinés... aux adultes !!! En toute franchise, pas moi ! C'est pourquoi je remercie les éditions du Cherche-Midi et Netgalley pour cet envoi numérique !!



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Malaise dans la langue française

Un remarquable ouvrage dont je m’étonne qu’il n’y ait aucun commentaire à ce jour, sur un site destiné à la lecture !

Tout lecteur ne peut ignorer la déferlante de folie apportée par les néo féministes ou autres ultra qui veulent abattre les règles de notre intelligible grammaire et prônent et imposeraient volontiers comme impératrice l’´écriture inclusive au risque de rendre incompréhensible et stupide notre langue extrêmement précise et séculaire.

La Cancel Culture ou wokisme ici sont décortiqués et expliqués de même que les différentes évolutions de la langue au cours des siècles, les raisons de tel ou tel choix, le point de vue des plus grands linguistes et grammairiens.

Un panel de grands noms ont participé à ce parfait ouvrage pour expliquer à ceux qui en doutent encore que la langue n’est pas politique qu’elle n’a pas de SEXE, mais qu’elle est neutre. et que les questions ou problèmes, extravagances et exigences d’extrémistes dangereux et stupides doivent être relégués aux oubliettes et définitivement.

Où va la France ?
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

L’une de ses protectrices disait de lui qu’il « produisait des fables comme un pommier des pommes ». Était-ce, pour lui, si simple, de l'ordre du génie, ou était-ce un acharné de la minutie et du travail d'orfèvre ? On apprend beaucoup sur l'homme, possiblement atteint du syndrome d'Asperger, protégé des puissants alors même qu'il ne leur faisait pas de fleurs (pour un pommier !?). On dirait de lui "on ne le présente plus" tant il a traversé les siècles et son travail est intemporel et touche à l'immortalité (pour un Immortel c'est réussi !), et c'est exact. Mais en réalité, que connaissons-nous réellement de lui ? Ses contemporains, ses habitudes, ses infidélités, ses ami(e)s. Ce portrait, fluide, vient combler cette lacune.
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

« Portrait d’un pommier en fleurs » : Jean de La Fontaine, virtuose des fables.



Tout le monde, même les moins littéraires, a entendu parlé de Jean de La Fontaine connu comme un virtuose des fables. Pourtant, il est également auteur de contes. Ainsi, cette biographie permet de mieux connaître cet écrivain prolifique, évoluant au milieu de ses contemporains, dans la France de Louis XIV. J’ai extrait quelques phrases du livre pour vous présenter ce prodige intemporel des mots. 



Cherche Midi

08/23

208 p.



 Jean-Michel Delacomptée a ajouté un sous-titre « Portrait d’un pommier en fleurs » pour insister sur le fait que les écrits de la Fontaine, c'est-à-dire les fables sont le fruit d’un gros travail malgré une inspiration débordante. Dans « Le Pouvoir des fables », La Fontaine expose deux méthodes de persuasion. L’une en appelle à la raison, l’autre à l’imagination. Avec ce présent ouvrage, on connaît mieux les textes du « bonhomme », et il vous incitera à relire ses fables avec un œil neuf. Symboliquement, une fable pourrait coiffer toutes les autres : « Les Souris et le Chat-huant ».



Pour en lire quelques unes cliquez ici (merci à la bibliothèque électronique du Québec).



La scansion de ses vers aussi, leur rythme, leurs sonorités qui les rendent faciles à retenir, comme si, par une intuition instinctive et géniale, leur fluidité s’ajustait aux circuits neuronaux du cerveau, épousait la vitesse de leurs transmissions, coïncidait instantanément avec la complexité de leur réseau, et, mobilisant ses singulières facultés, faisait de lui un neurologue empirique. Alors, l’hypothèse d’un léger trouble mental peut servir de clé pour expliquer l’étrange persévérance de sa postérité.



Respectueux de la langue française et de ses règles d’orthographe ou de grammaire, ce dernier recherchait aussi la perfection littéraire, tout en s’attachant au rythme de la lecture de ses textes.

Prépondérante, pulsation quasi organique, la musique donne le la (sur ses vieux jours, Jean s’achètera un clavecin). « Il n’y a point de bonne poésie sans harmonie », écrit-il dans la préface du premier recueil des Fables. Régler et suivre le rythme à la perfection requiert d’apprécier les impératifs des ordonnancements, et même de les vénérer.



Une personnalité complexe



Elle révèle des caractéristiques d'un autisme Asperger. Son attitude – où l’on notera son humeur étrangement triste, et même froide – pouvait interloquer ceux qui le découvraient. Mais on acceptait le personnage : il passait exactement pour ce qu’il était, un original.



Le monde qu’il décrit baigne dans une férocité sans nom. À cet état il n’existe pas de remède en dehors du besoin réciproque que chacun a d’autrui, témoin « L’Âne et le Chien ». L’ingratitude révolte la conscience à en pleurer de dégoût. Témoin « La Forêt et le Bûcheron », où il dit sa fatigue devant le vice incurable. Ingratitude et tromperie vont de pair, comme fourberie et mensonge. Réputé, d’après Charles Perrault, dire toujours ce qu’il pense, et incapable de mentir, Jean est si franc qu’il en paraît benêt.





Conscient de la nécessité de plaire pour exister comme écrivain. En 1669, s’étant déjà acquis du renom après la publication du premier recueil des Fables, il écrit : « Mon principal but est toujours de plaire : pour en venir là, je considère le goût du siècle. » Sa source d'inspiration, il l'a trouvée auprès d’Honoré d’Urfé avec l’Astrée où l’espace bucolique est très présent. Et par ailleurs ses écrits sont imprégnés de l'élément Eau observé en permanence dans ses fables.



Marié par convenance, puis père d'un fils unique dont il ne parle jamais, il a peu vécu en famille. En effet, il a passé une grande partie de sa vie chez Madame de la Sablière, puis chez d'autres mécènes à la mort de celle-ci. Il a bénéficié de la protection de Fouquet jusqu’à l’arrestation par Louis XIV de son bienfaiteur. Alors tout en restant loyal à son ami, l'auteur va s'adapter et rechercher le lectorat du fils illégitime du roi. L’indépendance d’esprit n’empêche pas d’accepter les règles. Dans sa relation aux puissants, le blâmer de son respect des formes serait ne rien comprendre aux certitudes de ces temps habités par l’infinie sagesse de Dieu.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

J’adore tout ce qui se rapporte au règne de Louis XIV et la vie à la cour de Versailles. En apprendre plus sur l’un des auteurs emblématique de cette époque, m’a motivée à demander ce livre sur netgalley.

L’approche est intéressante et originale, l’auteur met en avant que notre célèbre fabuliste avait tous les signes indiquant qu’il pourrait être autiste asperger, partant de là, il va tenter de nous en convaincre tout en nous présentant ce personnage à la fois si connu, dont on a tous appris au moins une fable. Il y a quelques mois encore, mon fils galérait pour apprendre le lièvre et la tortue à l’école, avant de se retrouver avec le rôle de la fourmi dans une pièce de théâtre drôle et bien pensée faisant un mix de La Fontaine et Molière, création originale de son club de théâtre.



Mais revenons-en à nos moutons (y a t’il une fable avec des moutons ?) J’ai trouvé ce court essai/biographie intéressant, imagé, amusant. Est-ce que l’auteur m’a convaincue pour l’autisme ? Je ne suis pas sûr, mais pourquoi pas après tout…

Par contre, l’écriture est un peu pompeuse à mon goût et l’auteur fait un peu trop dans l’élitisme, ce qui à le don de m’agacer. Néanmoins pris au second degré, ça en devient drôle (mais pas sur que ce soit ce que voulait l’auteur…).
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

Il me semble inapproprié de voir cet ouvrage comme une énième biographie de La Fontaine ; je

pense que l’auteur n’a pas écrit ce livre comme une biographie mais, comme le titre l’indique, un portrait du poète, des plus intéressants. Ainsi, certains aspects de sa vie sont oubliés ou alors rapidement expédiés, pour se concentrer sur des points bien précis et bien plus développés de son

existence. Cela est quelque chose qui me plaît et qui a permis à l’auteur d’écrire un ouvrage de moins de 200 pages

(dans une société où les grands lecteurs se font rares) tout en restant frais et accrocheur, faisant de celivre une parfaite introduction pour la lecture d’une éventuelle biographie complète, sous la

forme d’un pavé austère, comme cela est, hélas, bien trop souvent le cas.



Je terminerais avec cette phrase de l’auteur, qui m’a particulièrement plu : « Que la société où nous sommes, à l’esprit embourbé dans le divertissement le plus écervelé et le matérialisme le plus réfrigérant, ressente toujours le besoin de jouissances poétiques prouve que, décidément, le vide ne suffit pas pour vivre. » Mais oui, M. Delacomptée, ne vous inquiétez pas : Jean de La Fontaine est immortel, à jamais dans nos consciences, et je m’en vais d’ailleurs de ce pas relire quelques fables écrites de ses mains si talentueuses ! Votre ouvrage est franchement réussi, et votre démarche est salutaire. Une bien bonne lecture.
Lien : http://www.leslecturesdophec..
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Jean de La Fontaine : Portrait d'un pommier..

Une déambulation apprenante et de haute voltige.

Le printemps en apogée « Jean de la Fontaine » « Portrait d'un pommier en fleur » est une biographie originale et nuancée. Entre le portrait d'un illustre homme de lettres, les anecdotes, points d'appui et références, ce livre est un outil pour les étudiants (es) en littérature et les lecteurs qui lisent par plaisir, passion, un Jean de la Fontaine dont plus aucun secret n'est ignoré.

Entrelacs de vulgarisation, d'érudition aussi, ce texte est un sacre.

Il faut dire que Jean-Michel Delacomptée est un habitué pour rassembler l'épars. De nombreux ouvrages et des portraits de personnages historiques et littéraires ornent son palmarès de biographe de renom : La Boétie, François II, Ambroise Paré, etc.

Ici, nous côtoyons Jean de la Fontaine. Nous connaissons tous les fables de ce poète-fabuliste. Perce dans cet ouvrage, la main d'un écrivain, un homme qui dévorait des yeux le monde, les habitus et les diktats sociologiques. La morale à fleur de peau et l'esprit acéré aux images d'anthropomorphisme alloué.

Né en 1621 à Château-Thierry, une ville-antre jusqu'à ses cinquante ans.

Il était lunaire, souvent les yeux fixes, sans que l'on sache où son rêve le glissait. « Le fablier et le pommier » :Jean de la Fontaine disait lui-même que ses fables naissaient d'elles-mêmes dans son cerveau, et s'y trouvaient faites sans méditation de sa part, ainsi que les pommes sur le pommier : tant il paraissait n'être bon à rien, et n'avoir pas la moindre étincelle de ce feu divin qui fait les grands poètes ».

Perfectionniste, observateur, le regard tiré au cordeau, « la perfection ne s'obtient pas comme un fruit qui tombe de l'arbre ».

Il écrit à s'épuiser. Déchire et recommence inlassablement. « Je mourrais d'ennui si je ne composais plus. »

Intègre, humaniste et solidaire, « en plus d'être loyal, Jean exaltait la gratitude, auxiliaire de l'entraide. Ce qu'elle a de gratuit en même temps d'utile, témoin « Le Lion et le Rat ». Elle conditionne l'harmonie au sein du monde sauvage. Sans elle, pas de salut ».

« Les hommes vivent d'illusions. En devenant un maître fabuliste, La Fontaine a opéré un choix extraordinaire : il a enchanté ses contemporains, et il continue d'enchanter. Magistrale réussite. Pourtant ce n'est pas ce qu'il voulait, du moins pas au début. »

Il aurait aimé être comble de littérature. Écrire des tragédies, des romans, être cet homme d'écriture magistrale et parfaite. Mais les frustrations ont sans doute offert une force à ses fables. Une fable sans fin.

« Dans « Les Deux pigeons », il s'inquiète et l'on sent la tristesse : « Ai-je passé le temps d'aimer ? ».

Jean de la Fontaine : l'Homère des français selon Racine. Quel bel éloge !

Les fables De La Fontaine ont fait (et encore) le tour du monde.

Dans « Le Tour de la France par deux enfants » au chapitre 109, André et Julien rencontrent les hommes célèbres, dont La Fontaine. Cinq cents rééditions depuis 1877, et toujours en vente.

Cet essai riche et sérieux est un hommage à la langue française. Pour un poète-fabuliste dont on aime le chant des fables et des mots. Un flambeau qui ne s'éteindra jamais. À l'instar de Victor Hugo « Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire ».

Un portrait fronton, le plus beau verger littéraire. Un homme qui écrivait l'enfance sans aimer les enfants. Et pourtant ! Quel passeur ! Quel admirable écrivain, lui dont les enfants apprennent les fables par coeur. Un joli pied de nez à l'adversité du temps qui passe.

Il était mutique et flamboyant. Mais ses écrits perdurent, de nos jours l'écho joyeux des fables qui enchantent les grammaires et l'amour du verbe.

Publié par les majeures Éditions le Cherche Midi.
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Lettre de consolation à un ami écrivain

Librairie Tschann- 29 septembre 2016- Relecture en ce début août 2023



Une bonne volée de bois vert d'un écrivain, grand amoureux des mots et du style...qui, à travers le faux prétexte d'une lettre de soutien à un ami ecrivain, désespéré de n'avoir droit à aucune critique ni lectorat vraiment visible, après la publication d'un texte exigeant , le réconforte en décortiquant le Monde de la République des Lettres et de la critique....



Par ce biais, il nous fait un rappel bienvenu de l'histoire littéraire à travers les siècles, et les auteurs novateurs, exigeants, puristes qui n'ont pas eu une reconnaissance immédiate, comme il le raconte pour les textes De Stendhal...



Jean- Michel Delacomptée décortique assez pertinemment notre monde actuel de

" lecteurs paresseux" avec un affadissement de la langue, une paresse intellectuelle affligeante des critiques " hurlant avec les loups", ne défendant et ne parlant que des auteurs connus...Comme l'on qualifie dans notre monde de libraires, la critique s'attèle à ne parler que de " la grosse cavalerie"!!.



Aucun esprit aventureux, ni risque pris pour défendre un inconnu ou un texte singulier, échappant aux modes du moment ! Ou si

rarement !



Juste un bémol : même si dans les grandes lignes, l'écrivain a plus que raison; reste toutefois une part de subjectivité dans ses préférences littéraires : défense des Anciens et de certains modernes...Un Philippe Bordas, un Michel Jullien....Richard Millet, Pierre Michon, etc.

Mais aussi Virginie Despentes, Édouard Louis...et par contre, une diatribe exacerbée à l'encontre des écrits d'Annie Ernaux, que l'on peut trouver exagérée ou disproportionnée dans le parti- pris négatif...!



Ce texte , toutefois, nous rappelle à bon escient à la nécessité de vigilance et d'exigence envers la qualité de la langue, du style, de sa richesse qui sont aussi le miroir d'une société, de la vaillance d'une démocratie ..



" mais si la Littérature minoritaire disparaît , s'il faut vivre dans une société qui se contente d'une langue appauvrie, encense le vain, le vil, le divertissant, s'émerveille del'insignifiant, (...) flatte le convenu,(...)caresse dans le sens du poil la pensée molle, les écrits fades, si notre société, qui en prend le chemin, se contente d'un tel destin, l'esprit volera si bas, le ciel pèsera si lourd, que la vie deviendra aussi irrespirable que sous la coupe de régimes despotiques. (...) Une société digne du " Fahrenheit 451" de Bradbury ou du " 1984" d'Orwell, mais plus insidieuse, mielleuse (...)"



Un texte qui , l'air de rien, nous fait revisiter énergiquement l'histoire de la Littérature dans ses avancées, ses audaces et aussi ses

régressions !



Un ouvrage avec lequel je n'avais pas accroché à la première lecture , et auquel je trouve un intérêt certain à sa relecture !



Il y a aussi la part attachante de l'écrivain passionné par les mots, la Belle langue avec toutes ses subtilités, ses beautés...Il est plutôt " salvateur" et stimulant d'avoir à l'esprit que plus une langue est riche en vocabulaire , en finesse, plus l'exercice de la réflexion s' en trouve enrichi, sans omettre la " bonne santé" démocratique d'un pays.......au contraire de l'uniformisation réductrice d'une langue alliée à une pensée défaillante...!



Et...j'allais oublier un des aspects majeurs et plus que justifié de ce livre virulent : la réaction épidermique et exaspérée de l'auteur contre la marchandisation à outrance de tout , et d'autant , quand il s'agit de la culture et du monde de l'édition..!



De cet écrivain, j'ai un souvenir encore émerveillé d'un de ses ouvrages que j'avais adoré " Écrire pour quelqu'un "...et j'ai encore à découvrir, dans mes réserves d'écureuil : " Ambroise Paré la main savante"....
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Petit éloge des amoureux du silence

Sublime texte de JM Delacomptée sur les nuisances sonores



Il rétablit le carnage qu’entraînent ces bruits sur nos quotidiens et rappelle à quel point les personnes qui en souffrent ne sont pas écoutées ou seulement prise en compte.



En réalité, chacun doit pouvoir jouir de son domicile et de sa tranquillité comme il le souhaite. Ainsi, personne n’a à supporter les bruits des autres (que ce soit voisins bruyants, travaux ou boîte de nuit)



Le texte est brillant, se lit très facilement et les exemples sont concrets, 133 pages très instructives et qui font changer notre vision sur les sons qui nous entourent.
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Cabale à la cour

Roman ? Pièce de théâtre ? La réponse est dans ce huis clos époustouflant. Orchestration brillante, joute verbale qui ne faiblit jamais. On remonte le temps avec plaisir. Quelques heures en compagnie du duc d'Orléans et de Saint-Simon, cela ne se refuse pas ! Belle découverte de la collection Les Passe-Murailles.
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Malaise dans la langue française

Un percutant recueil de textes consacrés aux ravages de l'écriture inclusive
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Cabale à la cour

Saint-Simon en touchait quelques mots dans ses mémoires, Jean-François-Si-Versailles-m’était-Delacomptée reprend l’idée au vol et transforme l’anecdote en cours de rhétorique : comment convaincre un libertin amoureux fou de sa libertine de larguer sa délurée pour se remettre avec Bobonne ? C’est que l’affaire est d’importance puisque Bobonne est fille de roi et que Louis, dorénavant coaché par madame de Maintenon, ne rigole plus avec la morale. Le futur régent, puisque c’est de lui qu’il s’agit, résistera véhémentement aux arguments de son ami Saint-Simon, puis résistera mollement, et finira par faire amende honorable. Maintenon triomphera, celle-là même pourtant que Philippe d’Orléans surnommait, pour son influence sur le roi, le con-capitaine (comme le disait un de mes profs toujours partant pour être grivois tant il savait que nos progrès étaient à ce prix : « Traitez un homme de con, et vous faites une métaphore. Mais si c’est une femme, vous faites une synecdoque. »)

Et ne vous plaignez pas de connaître la fin de l’histoire : pas d’uchronie ici, mais Saint-Simon en chroniqueur de la Cour, toujours bien informé quoique trop imbu de son rang pour être toujours digne de confiance.

Des lors, pourquoi lire Delacomptée et son plaisant pastiche ? C’est que l’auteur a eu l’élégance de boucler son histoire en une centaine de pages, autant dire qu’il ne cherche pas à concurrencer son illustre modèle mais qu’il nous ouvre l’appétit et donne très envie de se lancer dans l’œuvre originelle.

Un homme capable d’écrire « L’art de s’avancer et de parvenir, c’est l’art d’offrir sa main à qui l’on voudrait donner son pied » mérite assurément qu’on le fréquente.
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Les hommes et les femmes

"Les hommes et les femmes" est un essai de Jean Michel Delacomptée qui m'a été offert.Ne connaissant ni l'auteur, ni le livre, je n'aurais certainement pas acheté ce livre.

Peu habitué à lire des essais ,je garde un souvenir d'une lecture pas très simple.J'ai tout de même retenu que l'auteur pense que nous avons perdu notre souveraineté morale en terme d'égalité des sexes, des hommes, des femmes.La vitesse des hashtag en provenance des USA en serait la responsable.

J'ai aussi appris qui était Olympe de Couges.

Par contre, je n'ai pas trouvé réponse à la question:Peut-on encore être galant aujourd'hui?
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Cabale à la cour

Ce roman est une pépite ! En moins de 150 pages, Jean-Michel Delacomptée m’a plongé au cœur de la Cour de Louis XIV comme aucun autre auteur n’avait réussi à la faire jusqu’à maintenant. Et le voyage fut à la fois magnifique et terrifiant.



Je ne m’attendais pas à lire ce que j’ai découvert dans ce roman. A vrai dire, je ne pensais pas lire, en 2021, un roman dont l’auteur s’attache à retranscrire aussi fidèlement les dialogues qui auraient pu avoir lieu à l’époque, avec tout ce que cela recèle de richesse de vocabulaire et de grammaire. En se jouant des genres littéraires, notamment le théâtre, Jean-Michel Delacomptée nous plonge au cœur d’une joute verbale entre deux amis, autour d’une intrigue faite de ouï-dires. Ce roman est un brillant hommage à la langue, ainsi qu’à la littérature classique qui la met tant en valeur.



En plus de la plume, d’une beauté ultime, j’ai adoré l’intrigue du roman. Avec beaucoup de documentation, l’auteur nous raconte le complot dont a été victime Philippe d’Orléans, et qui l’a amené à quitter sa maîtresse. Il est totalement fou de lire cette histoire, digne des plus grands thrillers politiques contemporains. A l’échelle d’un palais, celui de Versailles, la vie de Philippe se joue, en huit-clos et sur une journée. Ce livre a beau être historique, il est terriblement actuel dans son intrigue, tant le parallèle entre cette cabale et les procès sur les réseaux sociaux qui sont aujourd’hui monnaie courant, est simple (et malheureux) à faire.



Amateurs de romans historiques, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce court roman, que j’ai dévoré en une journée ! Une pépite, tant dans la plume que dans l’histoire !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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