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Citations de Jean-Michel Djian (19)


Au 14ème et au 15ème siècle, l'Empire songhaï a été cet espace culturel enchanté, à l'abri des convoitises extérieures pour la simple raison que personne ne croyait vraiment à sa richesse.
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D'abord, comprenons bien ce qui a retardé la reconnaissance de cette culture du désert. Pour une grande part, la colonisation en est la cause. Le viol de l'Afrique centrale par les puissances coloniales, quelles qu'elles fussent, l'a plongée dans un état de choc, de perte de mémoire. L'écrit est par nature fragile. Sa principale Némésis n'est pas l'humidité, las carias, ni l'oubli, mais la violence des hommes.
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Contrairement au mythe répandu, il n'existait pas une université à proprement parler mais une centaine d'écoles dans la Cité.
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La poésie sera donc son arme. La culture, son champ de bataille.
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" Les voyageurs confiaient la garde de leurs objets à une esclave appelée "Tombouctou", mot qui dans a langue du pays, signifie " la vieille" et c'est d'elle que ce lieu béni a pris son nom. "
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Cet imaginaire prend racine dans une spiritualité commune basée sur le soufisme dont le savant mystique Ahmed Baba fut à Tombouctou la glorieuse incarnation.
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S'il est vrai que le Mali est un pays où l'oralité prédomine, il n'en demeure pas moins vrai que l'écriture y est apparue très tôt et a même joué un rôle important dans l'affirmation de l'identité culturelle de ses populations.
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La liberté d'enseigner était totale.
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(p.188)

Il aimait cette métaphore végétale qui résume le génie de la filiation entre les vivants et les morts : « des cordons de chanvre faits de fibres toujours nouvelles, prenant la relève de celles qui s’achèvent et qui, tressés, forment néanmoins une corde unique qui ne se rompt pas ».
En rédigeant ses Pensées, Pascal avait certainement pressenti la venue sur terre de cet improbable « roseau pensant » : « Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers s’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. » écrit le philosophe.
Peu importe qu’Illich ait eu raison avant l’heure. Son irruption sur la scène mondiale aura permis à ceux qui croquaient le progrès à pleines dents sans ciller de s’interroger sur sa nature.
Ne suggérait-il pas que nous sommes des êtres profondément a-sociaux ? Ou de consternants moutons de Panurge élevés comme du bétail pour rendre gorge à des bergers éclairés ? Des fatalistes dépassés par la complexité du monde, qui préfèrent en rabattre plutôt que de se battre ? Autant de questions qui contiennent leurs réponses. Et si Illich avait dit le vrai ? S’il s’était approché de la vérité à notre insu pour nous aviser des périls en formation, nous faire prendre conscience de l’étendue de nos lâchetés et, en guise d’espoir, nous donner la clef pour nous emparer en silence des feux radieux qui couvent encore sous les braises de l’humanité ?
« La parabole biblique a des vertus insoupçonnées pour se faire comprendre, il faut la faire sienne quand l’explication est vaine », disait Illich. En voilà une, non biblique, qu’il racontait en faisant référence au mythe de Pandore. Elle tombe à pic pour conclure :
« Notre société ressemble à cette machine implacable que je vis une fois dans un magasin de jouets à New York. C’était un coffret métallique. Il vous suffisait d’appuyer sur un bouton et le couvercle s’ouvrait avec un claquement sec. Une main métallique apparaissait alors. Ses doigts chromés se dépliaient, venaient saisir le bord du couvercle. Ils tiraient et le couvercle se refermait. Comme c’était une boîte, vous vous attendiez à pouvoir y trouver quelque chose… Elle ne contenait qu’un mécanisme de fermeture automatique. [...] Toutes les institutions par lesquelles l’homme entend exorciser les maux originels sont devenues des cercueils dont le couvercle se referme sur lui. Les êtres humains sont pris au piège : prisonniers des boîtes qu’ils fabriquent pour enfermer les maux que Pandore avait laissés s’échapper. »
Tout est dit, ou presque.
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(36%) Dans son émission, « Les Chemins de la philosophie », du 7 septembre 2017, Adèle Van Reeth a reçu Martin Fortier, philosophe et anthropologue à l’EHESS, fin connaisseur de l’œuvre d’Illich. Il s’arrête un moment sur l’outillage de la transmission, la source inépuisable des interrogations du jeune vicaire autrichien qui, sitôt installé à New York, perçoit l’imposture. Et Fortier de citer préalablement un extrait signifiant d’Une société sans école, concernant la fabrication de l’imaginaire urbain des quartiers pauvres de Manhattan : « Un enfant des rues n’y touche jamais rien qui n’ait été scientifiquement conçu, réalisé et vendu à quelqu’un, les arbres qui existent encore sont ceux que le service des jardins publics a décidé de planter. Les plaisanteries que l’enfant entend à la télévision ont été programmées à grands frais. Les détritus avec lesquels il joue dans les rues de Harlem ne sont que les emballages conçus pour attirer le consommateur. L’éducation elle-même se définit comme la consommation de diverses matières, faisant partie de programmes, objets de recherches, de planifications et de promotions de ventes. Tous les biens sont le produit de quelque institution spécialisée et ce serait sottise, par conséquent, que d’exiger quelque chose qu’une institution ne saurait produire. L’enfant de la ville n’a rien à attendre, rien à espérer, sinon ce que lui promet le développement possible des méthodes de fabrications. Pour satisfaire son imagination, on lui fournit au besoin quelques récits d’“anticipation” ! Et que connaît-il d’ailleurs de la poésie de l’imprévu ? Son expérience en ce domaine se limite à quelques découvertes dans le caniveau : une pelure d’orange qui flotte sur une flaque. Il en vient à attendre l’instant où l’ordre implacable s’interrompra : une panne d’électricité, une échauffourée dans la rue. Souvent, il s’abandonne, il se laisse aller à musarder, à faire le sot et c’est la seule expérience poétique dont il dispose encore ! » […]
« Dans la mesure où l’enseignant réunit les fonctions de juge, d’idéologue et de médecins des âmes, c’est le style de la société qui est perverti par cette méthode rationnelle, consumériste et fonctionnelle de préparation à l’existence. » Pour mieux se faire comprendre, Illich s’empare d’exemples qui font mouche. Celui-ci en particulier : en juillet 1970, Nixon envoya une requête à son ministre de l’Éducation, exigeant de mettre en place des tests dans les écoles, afin de « détecter les comportements anti-sociaux, déviants ou prédélinquants » chez les enfants de moins de 12 ans. La Maison-Blanche préconisa dans ce document de leur « administrer, si besoin, des calmants appropriés ». Quand Illich se renseigne et s’aperçoit qu’un tiers des élèves de Saint-Louis (Missouri) en reçurent d’office, il sonna la charge, si bien que les parents scandalisés prirent le relais pour faire annuler la décision. Et on n’en parla plus.
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Illich lui faisait penser « à ces maîtres japonais d’arts martiaux, professeurs d’énergie et d’endurance faisant comprendre à ses interlocuteurs que la définition d’un bon entraînement est de ne jamais se terminer ».
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AH putain que je suis bien ici, cloîtré dans ma moelle épinière, spectateur du monde d'hier, voyeur du monde d'après.
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Illich n’est pas seulement ce bourreau de la société industrielle qu’il hacha menu, mais un esprit d’exception qui, à l’évidence, pressentait le délitement considérable des institutions démocratiques et son corollaire, la fin du politique.
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En faire un utopiste reste inapproprié. Ce n’est ni un idéaliste, ni un romantique, ni un candide, mais un authentique lucide. Un type pourvu d’un sixième sens prophétique, qu’il décide de cultiver avec ses semblables. La récolte a eu lieu, abondante. Des milliers de gens se sont régaler. Mais il n’y a pas eu d’horticulteur assez intrépide parmi eux pour replanter les pousses et voir le monde prendre une autre allure.
En cherchant sans arrêt la disruption méthodologique, en pratiquant un déroutage permanent de la pensée rationnelle au travers des entrelacs de l’histoire et de la psychologie, Illich cherche la mise en abîme.
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Edgar Morin dit de lui : « C’est un extralucide, un type dont on se demande après coup comment il a pu interpréter ou réinterpréter des phénomènes qui se sont révélés exacts » mais il ajoute que cet « homme fut incompris au moment même où il aurait fallu le comprendre ».
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Illich ne se fait pas l’apôtre de la décroissance dont il ne parle pas mais plutôt le prosélyte de l’ascèse « seul état de conscience qui permet de goûter à la sobriété, d’éprouver la tempérance, de ressentir tous les bienfaits de l’altérité ».
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Illich : « La modernité est l’échec de la gratuité »
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Le chaos pandémique qui a bouleversé la planète en 2020 offre une raison supplémentaire d’arracher des entrailles du passé quelques-unes de ses prophéties. Elles se fondent toutes sur une attaque en règle des vaches sacrées de l’imaginaire occidental : l’État, l’Église, la technique, le progrès, l’école, la santé, la ville ; la démocratie aussi.
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[...] Le problème avec Rimbaud c'est la Rimbaldie. Cette cohorte de gens qui avec la meilleure intention du monde grignote son héritage en le faisant fructifier à la petite semaine. Monstres et petits monstres exceptés, on peut sans mal dresser un chapiteau et y placer un bon millier d'intrigants répertoriés qui, sous couvert d'éducation artistique, de calendrier à illustrer ou de reportages télé pour le 20 heures ont été capables de réduire le poète à un sulfureux négociant d'armes incapable de faire fortune. Au mieux, un poète incompréhensible [...]
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