Cet ouvrage met à mal un très gros préjugé sur l'Afrique sub-saharienne (auquel je croyais aussi, je l'avoue) : cette région a produit pendant longtemps une masse impressionnante de manuscrits. Ceux-ci sont écrit avec l'alphabet arabe, concernent le Coran et les hadith, la grammaire, la médecine, la magie...La plupart de ces manuscrits sont de et à Tombouctou, ce qui permet de dire que la ville malienne fut un grand centre culturel et marchand pendant le Moyen Age, ce qui est corroboré par deux chroniques de l'Empire songhaï. Mais cet héritage, pour toutes sortes de raison, fut nié et caché. Au point que même les habitants de cette région pensaient être une civilisation de l'oral exclusivement.
Djian et surtout les chercheurs africains qu'il s'est attaché veulent rendre sa mémoire à ce pays, à cette ville, actuellement troublés. Il s'agit de recueillir, cataloguer, restaurer et numériser ce qui peut l'être et surtout étudier cette masse immense d'écrits. Quasiment tous les habitants en possèdent. Ces manuscrits rendent compte d'un système politique qui n'a rien à envier aux nôtres, une maturité intellectuelle que nous ne soupçonnions pas (certains passages du Prince de Machiavel sont très proches d'un manuel de bonne gouvernance découvert dans la ville) ; les médecins opéraient de la cataracte... Bref, pendant des siècles explorateurs et missionnaires, aveuglés par leurs croyances et préjugés, sont passés à côté de cette richesse. Les invasions et la colonisation à fait le reste pour l'oubli.
Un beau livre, avec beaucoup de contributeurs avides d'étudier et de faire connaître ce pan de l'histoire africaine. Illustré avec des photographies de certains manuscrits et d'une bibliothèque familiale.
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Livre d'histoire un peu ardu mais dont la lecture ne laisse pas indifférent car elle est enrichissante.
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Un beau livre sur de beaux livres.
Les photographies des manuscrits sont nombreuses et de grande qualité, la plupart en pleine page. La dimension matérielle de ces objets de savoirs en est presque palpable au-delà du papier glacé.
Le lecteur est bien accompagné dans sa découverte d'une culture injustement méconnue, à travers de courts chapitres aérés qui dépeignent avec simplicité toute la richesse d'une ville-carrefour des cultures. Morceaux choisis et articles de spécialistes offrent des développements bienvenus: il est rassurant de constater que l'histoire des savants de Tombouctou se prolonge au sein d'institutions contemporaines.
Une belle manière de réaffirmer par l'exemple que l'Afrique a bien une histoire, et que les esprits ne manquent pas pour continuer à le faire savoir.
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Voyage dans l'histoire écrite de l'Afrique. Dijan nous plonge au sein de manuscrits centenaires. Un fois qu'on y a plongé, qu'on a découvert un petit bout de leur richesse, on a envie de mieux les découvrir.
Ce livre a pour but d'éveiller la curiosité du lecteur grâce à de superbes photos et de très beaux textes. Libre au lecteur après de continuer le voyage.
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Que disent ces manuscrits faits indifféremment de folios séparés et non reliés par une couverture cartonnée en cuir ? On y trouve des savoirs dont certains, on le présume, pourraient déplaire aux islamistes qui font régner la terreur dans la ville.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Le résultat donne un superbe aperçu de ce qui a existé, et heureusement existe encore.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Au total, le résultat de ce travail collectif, qui atomise tant de préjugés racistes, qui balaie tant d'idées fausses sur l'Afrique, notamment celle, malheureusement accréditée par nombre d'Africains eux-mêmes, qui voudrait qu'elle fût d'abord et avant tout une civilisation de l'oralité, est proprement bouleversant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
D'abord, comprenons bien ce qui a retardé la reconnaissance de cette culture du désert. Pour une grande part, la colonisation en est la cause. Le viol de l'Afrique centrale par les puissances coloniales, quelles qu'elles fussent, l'a plongée dans un état de choc, de perte de mémoire. L'écrit est par nature fragile. Sa principale Némésis n'est pas l'humidité, las carias, ni l'oubli, mais la violence des hommes.
Au 14ème et au 15ème siècle, l'Empire songhaï a été cet espace culturel enchanté, à l'abri des convoitises extérieures pour la simple raison que personne ne croyait vraiment à sa richesse.
" Les voyageurs confiaient la garde de leurs objets à une esclave appelée "Tombouctou", mot qui dans a langue du pays, signifie " la vieille" et c'est d'elle que ce lieu béni a pris son nom. "
S'il est vrai que le Mali est un pays où l'oralité prédomine, il n'en demeure pas moins vrai que l'écriture y est apparue très tôt et a même joué un rôle important dans l'affirmation de l'identité culturelle de ses populations.
Cet imaginaire prend racine dans une spiritualité commune basée sur le soufisme dont le savant mystique Ahmed Baba fut à Tombouctou la glorieuse incarnation.
Jean-Michel Djian vous présente son ouvrage "Ivan Illich : l'homme qui a libéré l'avenir" aux éditions Albin Michel.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2441099/jean-michel-djian-ivan-illich-l-homme-qui-a-libere-l-avenir
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