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Citations de Jean Verdon (39)


Selon Eginhard, Charlemagne restait fidèle au costume franc, plus sobre que celui décrit précédemment. « L'empereur acceptait rarement aux jours de fête de revêtir un vêtement tissé d'or, des chaussures décorées de pierreries, une fibule d'or pour agrafer son vêtement ou un diadème d'or et de pierreries. Les autres jours, son costume différait peu de celui des hommes du peuple ou du commun. Sur le corps, une chemise et un caleçon de toile de lin. Par-dessus, une tunique brodée en soie et une culotte. Des bandelettes autour des jambes et des pieds. Un gilet en peau de loutre ou de rat lui protégeait en hiver les épaules et la poitrine. Enfin, un grand manteau bleu. »
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Alors que l'on ne peut connaître l'avenir, que la connaissance du présent est souvent perturbée par le manque d'objectivité, la meilleure information - ou la moins mauvaise - provient finalement de l'historien. (260)
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Il est habituel de jeter par les fenêtres des pots remplis d'urine ou des eaux sales.
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Que signifie ces fêtes en particulier les fêtes des fous ? IL s'agit de réjouissances contestataires qui s'attaquent à l'ordre social établi. les auteurs voient fréquemment dans ces festivités l'héritage des saturnales. Mais la signification sociale est beaucoup plus riche. Ces fêtes ont leur origine dans les milieux ecclésiastiques. Elles apparaissent fort nombreuses en effet lorsque d'importants chapitre vivent près des cathédrales, notamment en Flandre et en Bourgogne. La fête des fous, liée intimement aux chanoines, a lieu d'abord dans la cathédrale, puis dans le voisinage. iL y a un renversement de la hierarchie dans le milieu clérical. Un tel changement entraine des divertissements dont le caractère outrancier est stigmatisé par les autorités. Vers 1300, la fête est vraiment devenue contestation. La fête des fous ne reste pas limitée à l'église : elle déborde dans la rue. La foule attend cette distraction que doivent lui fournir évéques et chanoines. Le rôle des laics apparait essentiel dans la mesure où cette fête cléricale devient un divertissement populaire.
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Les épidémies meurtrières touchent avant tout les enfants et les jeunes adultes. A la date de 1418, on lit dans le Journal d’un bourgeois de Paris : « Cette épidémie de peste était au dire des vieilles gens la plus cruelle qui eût sévi depuis trois siècles... Sur quatre ou cinq cents morts, il n’y avait pas douze vieillards, ce n’était pour ainsi dire que des enfants et des jeunes gens. » Il s’ensuit qu’un déséquilibre se manifeste alors entre les classes d’âge au bénéfice de la vieillesse. A Périgueux, après 1350 et surtout après 1400, sur 465 personnes dont l’âge au décès est connu, 217 soit 46 % ont plus de soixante ans, et l’âge indiqué est sous-estimé de cinq ans environ.
Pour survivre, les familles se regroupent, ce qui favorise les personnes âgées qui antérieurement restaient seules en raison de la prépondérance de la famille conjugale. Toutefois, certaines femmes connaissent une situation tragique, telles ces pauvres veuves de marins de Perros-Guirec dont les époux ont péri en mer en 1451. Et, plus que l’affection qui unit, la présence de parents âgés chez leurs enfants développe les conflits de génération.
La vieille femme est dénigrée. Rappelons que pour Eustache Deschamps la vieillesse commence à trente ans chez la femme, alors qu’elle ne débute qu’à cinquante ans chez l’homme. Philippe de Novare stigmatise la « mauvaise vieille » qui se pare, amplastre ses chairs et teint ses cheveux ; elle ne veut pas reconnaître son âge.
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De la naissance à la mort, la femme doit obéir à un homme. Certes, à l’intérieur du ménage, la supériorité du mari ne se manifeste pas toujours de façon éclatante dans la vie quotidienne. Et la fille, au cours de ses premières années, a beaucoup plus affaire à sa mère qu’à son père.
La mère n’assiste pas au baptême puisqu’il a lieu aussitôt après la naissance, le lendemain selon les sources démographiques. Dans les milieux aisés, ce sont les parrains et marraines qui amènent l’enfant à l’église. Les parrains marchent devant, l’un d’eux tient l’enfant dans ses bras ; les marraines suivent en égrenant leur chapelet. Tel est le cortège qui figure dans les miniatures de l’époque.
Il incombe souvent à ces parrains et marraines — nombreux : on connaît cinq marraines de Jeanne d’Arc et quatre de ses parrains — de choisir le prénom de leur filleul. Bien que la documentation féminine soit beaucoup plus restreinte que la documentation masculine, les phénomènes sont sensiblement les mêmes, à cette nuance près que l’échantillonnage des prénoms possibles pourrait avoir été plus souple pour les femmes que pour les hommes, car pour les premières existent moins de contraintes familiales et lignagères.
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« Aimez la personne de votre mari soigneusement, occupez-vous bien de son linge, car c’est aux hommes qu’il appartient de se soucier des besognes du dehors. Ils doivent aller, venir de çà et de là, par temps de pluie, de vent, par neige et grêle, tantôt mouillés, tantôt secs, tantôt suant, tantôt tremblant, mal hébergés, mal chauffés, mal couchés. Mais rien ne fait mal au mari, car il est réconforté par l’espoir que son épouse prendra soin de lui à son retour ; devant un bon feu, les pieds lavés, muni de chausses et de souliers frais, bien abreuvé, bien servi, bien couché dans des draps blancs, muni d’un bonnet de nuit, bien recouvert par de bonnes fourrures, il sera assouvi par les autres joies, privautés et secrets que je tais. »
Ainsi parle l’auteur du Ménagier de Paris, ouvrage écrit vers 1393 par un bourgeois déjà âgé à l’intention de la jeune femme de quinze ans qu’il vient d’épouser. Comme elle lui a demandé peu après leur mariage de ne pas la reprendre publiquement pour ses erreurs mais de réserver ses réprimandes pour les moments où ils seront seuls, il compose à son usage un traité général des devoirs d’une femme mariée. L’ouvrage est d’autant plus intéressant que notre bourgeois apparaît comme un homme cultivé et de caractère agréable dont les sentiments à l’égard des femmes correspondent à la mentalité de l’« honnête homme », et non point à celle des auteurs contemporains si enclins à stigmatiser le sexe faible.
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Musique est une science
Qui veut qu'on rie et chante et danse :
Elle n'a cure de mélancolie...
Partout où elle est, elle apporte la joie,
Elle réconforte les malheureux,
Et il suffit seulement de l'entendre
Pour que les gens se réjouissent.
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Vers 1400 à Paris, le prix moyen d'un livre représente sept jours de "gages et bourses" d'un notaire et secrétaire du roi. Heureusement, les universités possèdent des bibliothèques.
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Les lois barbares, dès le VIe siècle, montrent l'intérêt accordé à la femme enceinte. La loi salique impose une amende de 600 sous à celui qui tue une jeune femme libre en âge de procréer, de 700 sous si elle attend un enfant, alors que le meurtre d'une femme ménopausée n'entraîne qu'un versement de 200 sous.
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Paradoxalement, l'immense majorité des femmes dont ne parlent pas les textes, car les activités qu'elles exercent n’intéressent pas les hommes, joue un rôle éminent dans le cadre familial. Quant à celles, essentiellement les grandes dames, qui occupent le devant de la scène, elles sont peu nombreuses. Notons qu'à la fin du Moyen Age, la condition féminine a tendance à se détériorer. C'est le prélude d'un long déclin qui, avec des hauts et des bas, culmine au XIXe siècle.
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Les connaissances et les techniques de l'époque paraissent dérisoires par rapport aux nôtres. Mais les hommes du Moyen Age sont en particulier informés des vertus des plantes médicinales. Et le dévouement, l'amour porté aux malades ne sont certes pas moindres que de nos jours.
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INTRODUCTION

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, un malaise
s'installe : la natalité diminue, les défrichements se ralen-
tissent, des clivages sociaux entraînent des soulèvements.

C'est dans cette atmosphère que se pose en France, en
1328, la question dynastique. A la mort de Charles IV,
dernier fils de Philippe le Bel, Philippe de Valois est choisi
comme roi au grand dam d'un autre candidat au trône, le
roi d'Angleterre Edouard III.

Les relations entre les souverains de France et d'Angle-
terre, déjà rendues difficiles par les problèmes de Flandre
et de Guyenne auxquels s'ajoutera la question écossaise,
vont évoluer vers une guerre devenue inévitable en raison
de la position intenable d'Edouard III, roi d'Angleterre et
vassal du roi de France en tant que duc de Guyenne.

La guerre de Cent Ans, qui n'a eu véritablement ni
commencement ni fin, débute par des opérations militaires
réduites au cours des années 1336-1340 et voit dans un
premier temps la défaite des Français battus à Crécy
(1346), puis à Poitiers (1356) où leur roi Jean le Bon est
fait prisonnier.

Sous Charles V (1364-1380), grâce notamment à Bertrand
du Guesclin, les territoires perdus sont reconquis.

La guerre s'assoupit au début du règne de Charles VI
qui devient fou en 1392. Les ducs de Bourgogne et
d'Orléans se disputent le pouvoir. Après l'assassinat de
Louis d'Orléans, frère de Charles VI, par Jean sans Peur
en 1407, une guerre civile éclate qui met aux prises
Armagnacs et Bourguignons.

Cependant, la guerre franco-anglaise reprend, et le roi
d'Angleterre Henri V bat les Français à Azincourt en 1415.

L'assassinat de Jean sans Peur, au cours d'une entrevue
avec le dauphin Charles, pousse les Bourguignons dans le
camp anglais, et c'est le désastreux traité de Troyes (1420)
qui fait du roi d'Angleterre l'héritier de la couronne de
France.

Notre pays, qui a touché le fond de l'abîme, voit peu
à peu la situation se retourner en sa faveur. Jeanne
d'Arc, après la prise d'Orléans, réussit à convaincre
Charles VII de se faire sacrer à Reims. Échec devant Paris,
condamnation de la Pucelle. Mais la réconciliation franco-
bourguignonne (traité d'Arras, 1435) permet aux Français
de reprendre la situation en mains. La Normandie est
recouvrée, la Guyenne occupée à la suite de la bataille de
Castillon (1453).

Il ne s'agit donc pas d'une guerre ininterrompue, mais
les trêves n'entraînent pas l'arrêt des exactions, et les
Compagnies au XIVe siècle, les Écorcheurs au XVe n'hésitent
pas à commettre les pires violences. Soldats réguliers et
mercenaires sans emploi tuent, pillent, torturent, et l'on
ne peut dénombrer ce que le chroniqueur Froissart appelle
les [des paysans en l'occurrence]

La peste noire, apparue dans le sud du royaume à la fin
de 1347, et ses nombreuses récurrences au cours des
décennies suivantes causent une effroyable mortalité,
entraînant une catastrophe démographique et accroissant
le désordre social.

Tout cela au cours d'une dépression qui donne son unité
à la période — les historiens contemporains toutefois
mettent l'accent sur les aspects positifs (tentatives de
reconstruction ; éclat de la civilisation au début du règne
de Charles VI) qui contrastent avec les zones d'ombre.

Au niveau du quotidien... La France, en 1328, compte
environ quinze millions d'habitants. On peut admettre à
la naissance une égalité numérique entre filles et garçons.
Ensuite, les femmes paraissent plus nombreuses que les
hommes aux XIVe et XVe siècles. Encore que cette opinion
ne soit pas partagée par tous les historiens. L'étude des
sources est délicate. Ainsi pour la région lyonnaise, d'après
les testaments, à la fin du Moyen Âge, pour 100 filles il y
aurait 85,5 garçons chez les nobles et 113,5 chez les
roturiers ; tout simplement parce que les premiers mani-
festent peut-être plus d'intérêt à l'égard de leurs descen-
dantes. En tout cas, la proportion féminine est plus élevée
au début du XIVe siècle et dans la seconde moitié du XVe.
De là à penser que les filles ont été plus durement frappées
par la maladie ou l'insécurité... D'autre part, il convient
de distinguer villes et campagnes. Les phénomènes migra-
toires entraînent la venue de jeunes hommes dans les
villes où ils côtoient nombre de pauvres femmes, seules,
âgées de plus de quarante ans.

Étudier les millions de femmes qui ont occupé le sol
français pendant cent cinquante ans, de 1300 à 1450, ne
s'avère point une tâche facile. Ce sont des hommes,
essentiellement, qui ont parlé d'elles. Le discours féminin,
bien réduit, comporte avant tout les dépositions devant
l'inquisiteur des villageoises de Montaillou, les écrits de
Christine de Pisan et des témoignages lors des procès de
Jeanne d'Arc. Ensuite, les femmes que l'on connaît bien
ne constituent qu'une infime minorité, nobles dames qui
brillent dans la société, mais ne donnent pas une image
fidèle de l'ensemble de leur sexe. Certes, les lettres de
rémission qui, ainsi que leur nom l'indique, accordent des
remises de peine, ont trait généralement à des personnes
de basse extraction, mais la proportion des délinquantes
y est faible. Enfin, nous sommes trop souvent tributaires
de sources normatives, textes législatifs, traités de morale,
c'est-à-dire de documents écrits visant à édicter un idéal,
à indiquer ce qui devrait être et non point à dire ce qui
est. De tels textes ne sont certes pas inutiles, car ils nous
apprennent comment les gens de l'époque voient la femme,
quels reproches ils lui font, quelles qualités ils lui deman-
dent. Mais l'historien souhaite cerner la réalité, du mieux
qu'il peut, sans se faire d'illusion sur la possibilité de
l'atteindre absolument. Pour ce faire, il a recours, en
dehors des sources narratives, tout particulièrement à
l'archéologie qui renseigne sur celles dont on ne parle
pas, car elles n'ont pas fait parler d'elles, et ce sont de
loin les plus nombreuses. De toutes ces femmes — célèbres
ou inconnues — nous voudrions étudier la vie et la place
dans la famille et la société.
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"Les femmes participent à de nombreux travaux agricoles, à la tonte des moussons au printemps ou au début de l'été, à la fenaison en juin, à la moisson fin juillet, à la vendange en septembre, à la surveillance des animaux."
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Les dames doivent être capables de s'occuper des blessés, donc de connaître les propriétés des plantes. Des femmes du peuple ont pu en agissant de même trouver le moyen de gagner leur vie.
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L’amour conjugal, en effet, est chaste. Il ne s’agit pas de s’abstenir de tout rapport charnel, mais de pratiquer une sexualité pleine de tempérance, de réserve.
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Les aristocrates qui se marient Pour des raisons politiques, économiques — en tout cas nullement par amour — , souhaitent pouvoir répudier leur femme lorsqu’elle ne leur convient plus ou qu’ils trouvent meilleur parti.
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La sorcellerie semble une activité avant tout féminine. Aux deux premiers siècles de notre ère, les écrits des Romains mentionnent fréquemment une créature qui vole la nuit, pousse des hurlements et se révèle mande de la chair et du sang des malheureux humains.
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Le 17 septembre 837, jour de fête, chacun des clercs du Mans boit 3.636 litres, soit 1.636 litres de vin et 2 litres de potio, laquelle est un composé de vins et d'épices.
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As-tu commis la sodomie ou la bestialité avec des hommes ou des animaux, à savoir une jument, une vache, une ânesse ou tout autre animal ? Si tu l'as fait une ou deux fois, et que tu n'avais pas d'épouse pour assouvir ta lubricité, tu jeûneras quarante jours au pain et à l'eau - un carême - et tu feras toujours pénitence. Si tu étais marié, tu jeûneras dix ans aux jours fixés. Si tu avais l'habitude de commettre ce crime, tu jeûneras quinze ans. Si tu as commis l'acte en question dans ta jeunesse, tu jeûneras cent jours au pain et à l'eau.
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