Citations de Jean-Yves Le Naour (166)
Nous, ce sont les contrebandiers que nous traquons, pas les résistants !
-Vous n'auriez pas vu la Joconde par hasard ?
-Les femmes passent leur temps à se faire belles, allez voir à la restauration...
Il fallait être efficace, soigner le plus vite possible et ne pas craindre d'employer les méthodes les plus brutales, de recourir à la douleur, même, car les méthodes douces sont bien trop longues à remettre un homme sur pied si tant est qu'elles mènent quelque part. Quand la rentabilité prend le pas sur l'humanité, le rendement sur le dévouement, quand le médecin cesse de se penser au service des malades, alors il n'y a rien d'étonnant que la médecine devienne une sorte de machine sans âme ni conscience et glisse vers la violence pour répondre à la souffrance.
Pour résumer, aucun sanctuaire de la résistance n'a pu tenir tête durablement aux allemands.
Il faut bien venir en aide aux malheureux poilus et soigner les malades du mieux que l'on peut. Deux méthodes s'imposent alors qui reflètent l'ambiguïté du corps médical face à la guerre, entre secours à l'humanité en souffrance et exigence patriotique de la guérison la plus prompte pour renvoyer des soldats au front. Au service des hommes, les spécialistes préconisent la méthode douce, le repos, la balnéothérapie, l'héliotherapie, les massages, la nourriture abondante. Au service de la patrie, ne voyant dans les malades que des soldats défaillants que l'on doit rapidement remettre sur pied au nom de la défense nationale, ils utilisent des méthodes dites «brusquées», consistant essentiellement en traitement électrique plus ou moins agressif. La douleur, pour ne pas dire la torture électrique, devient alors un élément thérapeutique de premier ordre qui, en faisant mal au patient, l'amène à quitter son état hystérique, sorte de nid douillet où le soldat s'est réfugié pour quitter la réalité trop déprimante des tranchées. Le médecin aide-major André Gilles, qui l'emploie sur ses malades, ne voit pas le problème et nie même la question de la douleur: «Pour pénible qu'elle soit, elle est très supportable» Ceux qui oseraient refuser un tel traitement que l'on baptise du doux nom de «torpillage» sont aussitôt perçus comme des suspects, du gibier de conseil de guerre...
... la majorité des médecins chargés de traiter les affections des combattants voient dans ces hystériques de simples prédisposés, des alcooliques, des syphilitiques ou des sujets à l'hérédité chargée, en un mot des faibles qui seraient de toute façon tombés malades dans la vie civile. La guerre, que l'on présente comme régénératrice dans les premiers mois du conflit, n'y est donc pour rien. Pire, les praticiens se méfient de ces hommes traumatisés et se demandent s'ils ne sont pas des simulateurs, des petits malins qui jouent la comédie pour s'embusquer dans un hôpital, le plus loin possible du front. En l'absence de blessure, comment être certain que le soldat est bien un malade et non un mauvais sujet? Comment s'assurer, en admettant qu'il ne mente pas et qu'il ait réellement perdu la raison quelques instants, qu'il ne se complaît pas dans l'exagération du mal pour profiter d'une généreuse évacuation ?
Les vrais amis, cela se compte sur les doigts d'une main. Un vrai ami, c'est celui que l'on peut réveiller à 3h du matin pour lui dire :
"J'ai tué un homme" et qui vous répond : "Où est le cadavre ?"
(page 84)
Je vous surprendrai peut-être, mais je n'ai pas d'avenir politique, au sens où vous l'entendez. J'ai un passé politique, et j'aurai peut-être, si Dieu le veut, un destin national.
(page 70)
J'ai promis aux français un référendum, je ferai un référendum.
(page 69)
Rappelle toi ce que je t'ai dit quand je t'ai embauché : si tu me voles, je te pardonne. Si tu touches à ma femme, je te tue !
(page 10)
Le problème avec la calomnie, c'est qu'il en reste toujours quelque chose.
Rappelle-toi de ce que je t'ai dit quand je t'ai embauché :
Si tu me voles, je te pardonne. Si tu touches à ma femme, je te tue !
L'affaire Chapelant n'est pas unique cependant. Plus de la moitié des fusillés de la Grande Guerre l'ont été la première année, à cause notamment de la bride lâchée sur le cou des militaires par le pouvoir civil. Quand les députés se décident à supprimer les cours spéciales à trois juges, pouvant statuer sans instruction, sans appel et sans grâce, en décembre 1915, on en revient aux conseils de guerre ordinaires, ce qui fait brusquement baisser le nombre des exécutions.
Dans ce procès, tout est réalisé en dépit du bon sens et rien ne se fait dans les règles. Il y a d'abord ces pressions inacceptables, ces appels à l'exemple sanglant du colonel Pentel et du général Demange, qui font que le verdict est déjà dicté avant que la cour ne se réunisse. « Il serait très désirable que vous puissiez faire quelques exemples de répression impitoyable à l'égard des lâches », édicte le chef de la 50e brigade. Le conseil de guerre « saura, je n'en doute pas, faire son devoir », continue le général Demange. Il faut compter ensuite sur les recommandations impérieuses de Didier à l'égard du commandant Gaube qui préside la cour martiale. « Vous m'entendez Gaube, il faut me le fusiller », lui aurait-il dit avant la réunion du tribunal.
Il n'empêche, le lieutenant-colonel Didier se taille une réputation de cannibale. Son énervement, le bidon de « blanche » qu'il transporte à la bandoulière, sa propension à distribuer insultes et horions et à sortir son revolver à tout bout de champ, le font passer pour un alcoolique invétéré, une brute névrosée, un dangereux ivrogne. « Il ne nous faisait pas l'effet d'un entraîneur d'hommes », résume sobrement le soldat Claudius Lafau.
L'île de Sein. Ce n'est pas la terre, c'est le granit. Ce n'est pas la mer, c'est l'océan indomptable et immense. Ce n'est pas le ciel, cest le vent et la tempête.
Cette fois, la cour coclut que la défense des deux soldats avait été bafouée. Elle cassa le jugement du tribunal militaire et rehabilita les deux fusillés.
Morts pour la France et droits à pension pour leurs parents, enfants et épouses.
Moi, tu sais, j'aimerais bien me faire du souci pour mon homme, mais l'océan est parfois pire que les Allemands.
Les français ce sont des culs plombés. Ils ont des racines et s'exportent peu.
Tiens, une pluie de grenouilles sur la figure, ça t'apprendra à vivre !