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Citations de Jean d` Ormesson (2583)


Jean d' Ormesson
Billet d'humour de Jean d'Ormesson

Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là , ... pas un chat !
Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.

Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié : cette poule a du chien, une vraie panthère
C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive.
Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.

Une vraie peau de vache, quoi !

Et vous, vous êtes fait comme un rat.

Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe.

Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon). Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.
C'est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce.
Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.
Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des chiens de faïence.

Après tout, revenons à nos moutons : vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.
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Il meurt en pleine gloire à quatre-vingt-quatre ans. S'il avait vécu plus vieux encore ou s'il était né plus tard, il aurait été adulé en 1789 - et guillotiné en 1793. Mais avisé comme il l'était, il n'aurait pas, lui, le philosophe des Lumières, raté sa fuite à Varennes. Je l'aurais rencontré, toujours vif et subtil, aux côtés de Talleyrand, en Louisiane ou à Londres.
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Rien n'est plus difficile que de contraindre les mots à traduire les événements, les idées, les passions, les sentiments. Toute expression est trahison. Nous avons trop souvent vu Saint Louis travesti en brigand, Jeanne d'Arc en hystérique et Staline en père des peuples, la tolérance en violence et la violence en liberté, pour ne pas nous méfier des pouvoirs trompeurs du langage et de l'écriture.
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Je crois que la littérature, qui est probablement bien autre chose, est d'abord source de plaisir. Je crois, comme Corneille, comme Molière, comme Boileau, comme Racine, qu'il s'agit de plaire au lecteur et au public, qui est le juge suprême.
A ce souci de retenir le lecteur et de lui donner un peu de bonheur en compagnie de ce qu'il y a de mieux dans notre pensée, dans nos passions et dans leur expression, se joint une préoccupation, n'ayons pas honte de le dire, franchement didactique et pédagogique. J'ai pensé, je l'avoue, aux jeunes gens que les manuels, souvent excellents, qu'on leur propose font bâiller et qui voudraient pourtant en savoir un peu plus, sans se décrocher les mâchoires, sur les textes à leur programme : dans la gaieté, dans l'allégresse devant le génie ou le talent, ces portraits visent à fournir sur les auteurs un minimum d'informations.

(extrait de l'avant-propos, par l'auteur)
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Dans tous les grands malheurs se glisse un peu de bonheur – et d’autant plus intense. Le bonheur, au contraire….., le bonheur s’use jusqu’à se détruire. Il faut attendre qu’il disparaisse pour comprendre qu’il était là. J’espère qu’on écrira un jour une histoire des sentiments, et d’abord du bonheur.
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Tout ce qui est né mourra. Tout ce qui est apparu dans le temps disparaîtra dans le temps. Au commencement des choses, il y a un peu moins de quatorze milliards d'années, il n'y avait que de l'avenir. À la fin de ce monde et du temps, il n'y aura plus que du passé. Toute l'espérance des hommes se sera changée en souvenir. En souvenir pour qui ? Il n'y aura plus que ce rien éternel qui se confond avec tout, dont le monde est sorti, où il retournera et que nous appelons Dieu.
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Qu'ai-je aimé dans cette vie que j'aurai tant aimée ? C'est une question que chacun de nous, à moins de se résigner à passer pour un veau, doit bien finir par se poser. Il y a dans toute existence au moins deux interrogations auxquelles se mêle un peu d'angoisse. L'une au début: « que faire ? » Elle m'a tourmenté jusqu'aux larmes. L'autre à la fin : « qu'ai-je donc fait ? »
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Ne t'occupe pas trop de la vie littéraire. Lis des livres, et écris-en.

Lis surtout ce qui te plait. Un bon livre est un livre qui plait.
Et si tu as mauvais gout en lisant ou en écrivant, c'est que tu n'es pas fait pour la littérature.

Tu as le droit de te moquer de la littérature.
Et des littérateurs, le devoir.

"Conseils à un jeune écrivain" (pp. 58-59)
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J'ai toujours été étonné. Je n'en suis pas encore revenu, je n'en reviens toujours pas, je n'en reviendrai jamais. Dès l'enfance, d'être là. Une espèce d'étranger dans un monde d'emblée étrange. J'étais étonné d'être bavarois, d'être roumain, d'être carioca - c'est-à-dire brésilien de Rio.Et puis j'ai été étonné d'être normalien. Etonné d'être en fin de compte quelque chose, même au rabais, comme une espèce de philosophe. Etonné d'avoir pénétré dans le Saint des saints et d'être devenu un écrivain. Je me mettais assez bas dans un monde mis très haut. Dès mes plus jeunes années, j'étais porté à l'admiration.

(p.178)
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Si quelque chose a marqué mon enfance, c'est l'amour. Un amour calme, sans tempêtes, sans fureur. Mais un amour fort. L'amour durable des parents entre eux. L'amour exigeant des parents pour leurs enfants. L'amour, mêlé de respect, des enfants pour leurs parents.

(p.27)
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Jean d' Ormesson
Le seul moyen honorable d’être séduisant, c’est d’être naturel. D’ailleurs, c’est ce que je pense aussi de l’élégance : vouloir être élégant, c’est vulgaire. Il faut être ce que l’on est.

[Entretien publié post mortem le 5 décembre 2018]
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Jean d' Ormesson
Le train de ma vie

À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents.

On croit qu’ils voyageront toujours avec nous.

Pourtant, à une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.

Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.

Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie.

Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand.

D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.

Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.

Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.

Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.

Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.

Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.
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Au nom de l'espèce humaine, qui est la vôtre autant que la mienne, allez donc à Vérone. Vous y prendrez un repas de rêve aux Dodici Apostoli, vous irez voir les portes de bronze de l'église San Zeno, vous admirerez dans l'église Sant Anastasia le tableau de Pisanello - Saint Georges délivrant la princesse de Tréhizonde - où brille la croupe d'un cheval blanc. Et vous vous promènerez sur le Ponte Pietra où flotte encore au-dessus de l'Adige, le souvenir de Dietrich von Bern.
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... Nous ne sommes presque rien d'autre, entre le hasard et la nécessité, que le fruit des circonstances où nous nous débattons et qui nous constituent.
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Faut-il à tout prix imposer aux autres une vérité dont ils ne veulent pas - et qui peut-être n'existe pas ? Mieux vaut parfois aimer les autres que de leur dire notre vérité.
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Jean d' Ormesson
Évoquant un entretien avec Alain Robbe-Grillet. Ce dernier s'écria:
« Le nouveau roman ? Au début c'était seulement une blague mais quand on a vu que ça prenait, on a poussé le machin ! »
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Le portable entre nos mains prend la place du chapelet. Facebook est une communion sans Dieu, mêlée de confessions.
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Bonaparte :
Je réclamais un recueil de lois digne de Moïse, de Solon, de Justinien : j’ai imposé le Code Civil, rédigé, grâce à vous, dans un style capable de faire pâlir d’envie les poètes et les romanciers.
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Il y a une trentaine d'années, Fritz Zorn, un jeune Suisse emporté par le cancer à l'age de trente-deux ans, ouvre par ces mots terribles une autobiographie romanesque et posthume dont le titre était "Mars" :

"Je suis jeune et riche et cultivé; et je suis malheureux, névrosé et seul. Je déscends d'une des meilleures familles de la rive droite du lac de Zurich, qu'on appelle aussi la Rive dorée. Ma famille est passablement dégénérée: c'est pourquoi j'ai sans doute une lourde hérédité et je suis abîmé par mon milieu."


(p.113)
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Un jour où je signais " Au Plaisir de Dieu" dans une fête du livre ou à l'occasion d'une séance de dédicaces, il m'est arrivé une minuscule aventure qui m'avait amusé, et même intéressé. "Au Plaisir de Dieu" à la main, une dame déjà âgée s'était avancée vers moi pour me dire des choses aimables :
- J'ai beaucoup aimé votre livre. Un détail m'a pourtant étonnée. J'ai bien connu votre oncle Wladimir. Je n'ai pas trouvé trace de son nom dans vos pages.
-Madame, lui avais-je répondu, mon livre est plein de souvenirs et d'événements vécus. Mais il est aussi et surtout un roman. Il suit la réalité de très loin et beaucoup de ses thèmes sont inventés.
- Inventés! m'avait-elle dit, l'air consterné. Inventés ! Et moi qui croyais que vous aviez tant de talent.

(p.202)
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